Chapitre 7

Write by kadijolie04

- ‘’Réveille toi sale villageoise ou bien tu veux que je vienne te jeter encore un seau d'eau sur le visage''. Voilà à ce que j’avais droit à chaque réveil du matin : des insultes et des menaces de la part de Gogo( tante en peul).
Tout était tellement différent à Dakar. Au village au moins je me réveillais toujours avec la joie de vivre et je ne sentais même pas les dures corvées que j'avais l'habitude de faire. Même malgré la pauvreté qui nous habitait on se plaignait guerre puisqu’il  y'avait toujours cette solidarité avec tous les villageois. On avait toujours quelque chose à se mettre sous les dents et on était heureux. Les enfants de mon âge s'amusaient comme des fous. Ils pouvaient se baigner au tant de fois aux marigots sans jamais tomber malade.
Le soir venu, le village était tellement animé avec les conversations qui allaient bon train entre jeunes, vieux et même enfants. Il n'y avait aucune distinction même les nouveaux nés avaient droit de participer à ses discussions avec leurs cries et des fois leurs petits sourires. Plusieurs mets étaient présentés par chaque femme du village et chaqu'un y goutait pour donner son avis sur le meilleur repas.
 Et enfin à la tombée de la nuit les vieillards s'installaient sur les nattes et place à des contes et légendes qu'ils racontaient avec enthousiasme. Petits et grands écoutaient attentivement et en tiraient souvent des leçons de morales. C’était toujours des moments de partage et de gaieté. On était tous unis comme une famille.  Mais voilà que tout cette joie s’éteignit. 
Voici cinq ans de celà que je vivais dans la douleur, la douleur d'avoir perdu un être chère : ma tendre et douce mère. Des remords qui me hantait sans arrêt. Je me sentais responsable de la mort de ma mère . Oui et c’était le cas. Si j'avais pas fuis et si j’étais resté quand même et me marier malgré moi , tout cela ne se serait jamais produit.
 Pas un jour ne passait sans que je ne verse des larmes pour néné et que je ne me rémomorais des bons souvenirs d'elle et de ma petite sœur Aïcha. Je pensais aussi à mes grands-mères et à mes frères. 
Quant à mon père c’était difficile de nier son existence même si pour lui je n'existais pas. L’envie me prenait a chaque fois de retourner voir ces visages qui me manquais terriblement mais quand je pensais à ce que  mon père m'avait dit je m’otais rapidement cette idée de la tête. 
Ma seule consolation était ma meilleure amie Latifa. Même si on était loin l'un de l'autre on se sentait toujours proche. On se parlait parfois au téléphone et elle me tenait au courant des nouvelles du village quand elle y était chez sa grand-mère. Un jour elle m'expliqua en détail ce qui c’était concrètement passé après mon départ.
 Deux heures, trois heures à attendre mon retour mais aucune ombre de moi ne faisait surface. Inquiète, mon père demanda à mes frères d'aller voir ce qui ce passait. Après des va et viens dans tout les recoins du village, j’étais introuvable. Là tout le monde comprit que j’avais pris la fuite. Un sentiment de colère, de rage, anima Baba. Ma famille était à la risée de tout le village. Tout le monde en parlait de la fille qui s’était enfuis le jour de son mariage. Mon père se sentit déshonoré. 
Quant à Mounir Karaca, il réclamait le remboursement de la dote. Mais cette argent avait été déjà dépensé dans les préparatifs du mariage. N'ayant pas cette somme, mon père demanda a ce vieux Mounir un délai d'un mois pour tout rembourser. Ce dernier refusa catégoriquement. Pour lui c’était une manière de se venger après  l'affront qu'il a subit : 
- Non non Ibrahim ! Je ne t’accorderais aucun délai. Soit tu me ramènes ta fille maintenant ou tu me payes
- Lalia est parti loin je ne sais où  s'il te plaît accorde moi cet délai
- D'accord je te donne un mois et pas plus.
- Merci mon très cher Mounir
Ce dernier s'en alla avec le visage serré. Mounir était un de ces genres d'homme qui croit qu'on peut tout acheter avec de l'argent. Il était l'un de ces vieux gros là avec un ventre arrondi qu'on aurait dit qu'il portait un bébé de 6 mois. De courte taille, il était toujours habillé d'un large boubou et avait la langue aussi pendu qu'un perroquet.
Des jours passèrent, mon père réfléchissait à comment réunir cette grosse somme. La colère ne le quittait jamais. C’était devenu difficile pour ma mère d’entretenir une bonne conversation avec lui. Néné préférait alors s'enfermer dans la chambre. Mais elle était inquiète par toute cette situation. Et elle se demandait si elle avait vraiment prit la bonne décision en me laissant partir.
 Mes frères étaient toujours à ma recherche. Mon père leur demanda d'aller me chercher en ville mais aucune trace de moi ne faisait surface.
 Après toute ces tentatives de recherches qui n'ont pas porté leurs fruits, Baba était complètement déboussolé et se lamentait sans cesse.
 Néné gardait toujours le silence jusqu'au jour où mon père l’appela dans la chambre. Ce jour là la conversation se tourna mal et une dispute houleuse s'éclata. 
- Tu m'as appelé Ibrahim
- Oui Fatima 
- Dieu merci tu me parles enfin après une semaine de silence 
- Évite moi tes sermons ! Tout ce qui ce passe en ce moment c'est entièrement de ta faute. Cette humiliation, cette déshonneur subies c'est de ta faute !!! Cria Baba
- Quoi !???
- Oui tu m'as bien entendu. T'es juste une mauvaise mère. Lalia était sous ta responsabilité son éducation était entre tes mains. Si elle a réussit a s'enfuir c'est toi la seule responsable. S’écria encore mon père
- Oui oui ! Tu as raison c'est de ma faute. Et je ne regrette pas, rien du tout
- Que dis tu l'as ?
- Lalia est partit chez son oncle Yoro avec mon accord. Elle ne voulait pas de cette mariage et elle était pleinement dans son droit.
Mon père était sous le choque après cette révélation. Après une minute de silence baba reprit la parole
- Bravo Fatima ! J’avais pas tort. Mais comment as-tu osé ?
- Et toi comment as-tu osé vendre ta fille pour de l'argent ? 
- Mais tais toi ! 
- Non Ibrahim cette fois je me tairais pas. Je me suis tu assez longtemps. Lalia est encore jeune, elle a des ambitions et en plus tu la force à se marier. Mais que nous dit notre religion sur cela ? L'as-tu déjà oublié ?  Un mariage sans le consentement de la fille est formellement interdit en islam. Pourquoi as-tu tant changé Ibrahim ? Je te reconnais plus.
Ma mère ne pouvait plus se retenir et commençait à verser des larmes. C’était la première fois qu'elle élevait la voix devant mon père.
- Femme indigne allez sors d'ici. Prends tes bagages et va t'en d'ici. Je te répudie ! Je te répudie ! Je te répudie ! 
Ma mère n’arrivait pas a croire ce que Baba venait de dire.  Mon père venait de prononcer cette phrase qui mettait fin à leur union….

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