Chapitre 7
Write by Myss StaDou
− Une seconde, je viens.
Dans l’empressement, j’essaie d’arranger ma tenue. Victor de son côté, sort rapidement un mouchoir jetable de sa poche pour se déchausser et se nettoyer. Je tire sur ma robe. J’arrange ma greffe. Je ramasse mes cahiers tombés sur le sol pendant nos ébats et je les pose sur le lit. Je cours pour ouvrir la porte, car Jeanne frappe à la porte, impatiente.
− C’est comment ? Ça va ? demande-t-elle en rentrant dans la chambre.
− Oui, ça va.
Jeanne se rend alors compte de la présence de Victor. Elle sourit et va lui faire la bise. Elle lui demande comment il va et s’il est là depuis longtemps.
− Je suis là. Je bavardais avec Nick. Comme tu n’étais pas là pour me recevoir convenablement.
− Voudrais-tu dire que je ne t’ai bien reçu ? demandé-je, agacée par sa remarque.
Victor a un sourire en coin :
− Tu m’as reçu d’une manière… très intense.
Je pique un fard, gênée du fait que Jeanne pourrait se douter de ce qu’il venait de se passer dans sa chambre. Soudain le téléphone de Victor se met à sonner. Il nous fait signe qu’il doit répondre et sort dans le couloir, fermant la porte derrière lui. Toujours debout au milieu de la pièce, Jeanne m’examine :
− C’est comment ? As-tu quand même pu réviser ?
− Oui, j’ai avancé quand même.
− Weh, je voulais même te rapporter quelque chose à manger. Mais j’ai perdu 5000 Francs je ne sais pas où et ça m’a trop énervé, dis donc !
− Tu as fait comment ? lui demandé-je, attristée.
− Je ne sais pas. J’avais mis ça dans la poche arrière de ma jupe en jean. Quand je suis descendu du car, j’ai eu beau fouiller ma poche, il n’y avait plus rien.
− Désolée. J’ai raté un puissant shawarma (Sandwich avec de la viande) comme ça… C’est quelle histoire ça ?
− Eh pardon, vois l’autre ! s’écrie-t-elle en riant. Demande à ton gars de nous emmener manger alors. Tu pleures là comme si nous avons les mêmes problèmes.
− Toi aussi. C’est ton frère non ? Tu peux lui demander toi même.
Elle s’approche du lit pendant que je ferme mes cahiers.
− Et vous avez fait quoi en mon absence ?
− Euh… Rien, juste bavardé.
− En es-tu es sûre ? Vu la façon dont Victor était content…
− Si je te dis.
En riant, elle souleva quelque chose de noir des bords du lit.
− Et ton string fait quoi par terre, madame ?
Je pique un fard ! Dans la confusion, j’ai oublié de reporter mon sous-vêtement. La honte !
− Jeanne, je suis désolée, dis-je en bégayant. Ce n’est pas ce que tu penses. Ce n’était pas planifié. Victor est venu ici et c’est allé très vite.
− Ça va. Ça peut arriver. Donc tu t’es fait sauter sur mon lit. Eh Ngono, je savais que tu aimais ça, mais tu caches !
− Laisse aussi comme ça. Toi aussi !
− Je veux les détails.
− C’est ton frère, ékié !
− Et alors ?!
− Ok ok, mais je t’en parlerais plus tard. Il faut déjà que je parte. Trop d’émotions aujourd’hui − C’est ça même.
Nous attendons que Victor revienne de son coup de fil. Il nous emmène manger dans un petit resto pas loin. Ensuite, comme la nuit est déjà tombée, il me raccompagne à la maison. je ne peux m’empêcher de sourire en pensant à lui.
*******
Victor et moi devons nous voir un samedi pour passer la soirée ensemble. Mais maman m’a laissé trop de boulot à faire. Je n’ai pas pu finir à temps pour être prête à l’heure convenue. Les mamans aussi ! Samedi c’est pour sortir…Lorsque Victor m’appelle pour me prévenir de son arrivée – il n’est déjà plus loin de la maison – je lui propose donc de venir attendre à l’intérieur le temps que je me prépare. Il me dit qu’il accepte d’entrer si mes parents sont tolérants. C’est donc ok. Il arrive et je l’installe sur la véranda de la maison. J’envoie Junior, qui traine au salon, aller lui acheter à boire. Je le sers avant de courir m’apprêter. Je me prépare à une de ces vitesses, ne voulant pas le faire trop attendre.
Je suis tellement pressée et excitée de le retrouver. Sous la douche, je pense à tant de choses qu’il faudrait mieux pas que j’évoque pour ne pas arriver en retard. Je le retrouve dehors, à ma grande surprise en train de bavarder avec Carole. Depuis quand est-elle à la maison à cette heure de la journée un week-end ? Mami Waka ? C’est étonnant, mais je lui présente Victor.
− Je le reconnais, dit-elle posément en contemplant Victor.
− Où ça ?
Elle mâche son chewing gum et souris narquoisement.
− On a une amie commune. Son nom m’échappe, mais je suis sûre de t’avoir déjà vu avec elle plusieurs fois.
Ne voulant pas penser à une des innombrables ex de Victor, je coupe court et lui demande si on pouvait partir. Nous sortons prendre un verre dans un bistrot en ville. Après avoir fait une longue balade remplie de plusieurs anecdotes et de fou-rires, Victor m’emmène à JC Bastos manger du poulet braisé. Tout ce qui est grillé, braisé, trouve facilement la route de mon cœur. Délicieux, ce poulet braisé.
Victor m’invite ensuite à venir découvrir son appartement à Messa où je n’ai pas encore été jusque-là. C’est un petit appartement sympa, plutôt bien décoré et entretenu pour un célibataire. Je lui fais d’ailleurs la remarque et lui demande s’il n’a pas des femmes qui l’aident pour le ménage et la cuisine.
− C’est trop facile ! répond-il en riant.
− Pourquoi ? N’est-ce pas ce que les mecs font ?
− Pas moi. J’ai juste une ménagère qui vient de temps en temps faire les achats et la lessive. J’aime pourtant cuisine, mais pas le temps de le faire. Ma mère m’a appris à tenir moi-même ma maison.
− C’est bien ça. Je te félicite.
Nous nous asseyons au salon sur son canapé pour bavarder. Victor me sert un jus de fruits et nous regardons des émissions à la télé, ce qui nous donne toujours un sujet de discussions. Nous sommes emmitouflés l’un contre l’autre et c’est trop romantique. Je me sens pourtant toute bizarre sur ce fauteuil. Je me dis « whaouh, je suis chez mon petit ami ». J’ai enfin trouvé l’amour.
Je porte une minirobe grise et j’ai les jambes pliées sous mes cuisses pour ne laisser rien paraître en dessous de ma robe. Mes robes m’ont déjà mis dans des situations compliquées ici dehors. Victor s’est déchaussé en arrivant. Il a porté des sandales et il est si détendu. À un moment, je pose un baiser sur son cou. Sa peau est si douce et il sent si bon… On dirait que mon geste lui a plu. Il se retourne pour me rendre la pareille, m’embrasser aussi sur le cou. Ensuite c’est le front, les joues, les oreilles, les lèvres. Ça commence comme un jeu et devenait de plus en plus sensuel.
Il pose ses mains sur ma poitrine et se met à me caresser. J’halète de plaisir sous ses caresses. Il vient de poser une main dans mon entrejambe quand un bruit se fait entendre. C’est mon téléphone qui sonne. Qui peut bien interrompre mes affaires ?
− Laisse sonner, bébé, marmonne Victor.
− Non.
− Laisse. Tu rappelleras la personne plus tard.
− Laisse-moi voir au moins savoir qui sait.
− Non, dit-il en accentuant sa caresse comme pour me faire perdre la tête.
Je le repousse tout de même pour décrocher l’appel. C’est un numéro inconnu. Intriguée, je décroche pour entendre une voix de femme. C’est Tata Caro, mon homonyme et la grande sœur de ma mère. Elle vit en France, mariée à un blanc depuis une dizaine d’années, mais pense toujours à moi. Je l’aime bien ma tante.
− Allô.
− Oui.
− Nicole.
− Oui, Tata. Je t’entends. Bonsoir.
− Ça va, ma chérie ? Ça fait longtemps.
Elle prend des nouvelles de la famille, me demande ou j’en suis avec l’école, mes notes. Elle est heureuse de savoir que je m’en sors plutôt bien. Elle promet de me chercher un cursus de Master pour j’aille continuer mes études ensuite en France. Je suis si contente de la nouvelle que je jubile littéralement sous le regard de Victor, frustré. Nous passons presque quinze minutes au téléphone. Lorsque je raccroche, Victor est dans la cuisine en train de boire de l’eau.
− Victor, Tata Caro va me faire voyager pour la France après ma licence. C’est trop bien.
− Si tu le dis.
Ma joie tombe d’un coup.
− C’est quoi ? Tu es fâché ?
− Non, non. Mais j’ai été coupé en plein élan.
− Weh Victor. Tu aimes trop ce truc. Je te parle des choses très importantes, tu me parles de sexe ?
− Tu négliges donc mes envies ? demande-t-il, déjà énervé.
− Je n’ai pas dit ça. Toi aussi !
− Mais tu le penses !
− Non, ce n’est pas vrai. Ramène-moi à la maison, je t’en prie. Il se fait déjà tard.
Victor tchipe sans rien dire. Il se dirige vers la chambre pour se chausser et prendre ses clés de voiture. Il me raccompagna sans rien dire. Il ne répond pas avec la même ardeur à mon baiser d’adieu. Je rentre en courant dans la maison, trop heureuse de cet appel. Petit à petit, ma joie se partage quand je pense à Victor. Mais promis je me rachèterai chez lui plus tard.
Mama eh. Moi aussi, je vais aller en France…