Chapitre 7&8

Write by Verdo


Je ne voulus plus continuer la conversation avec Sena vu qu’elle faisait la sourde oreille. De toutes les façons, elle ne changera pas d’avis.


Je n’eus pas le temps d’informer Sena que je voyageais puisqu’elle m’avait énervé. Je gardai cela pour moi-même. J’avais longuement réfléchi s’il fallait lui annoncer la nouvelle ou pas. Je finis par me résoudre de le faire. Elle était ma femme après tout et quoiqu’il arrive, elle devait savoir où j’allais au moins. 


La veille de mon départ à Tabligbo, nous étions tous les deux au lit. Pour détendre l’atmosphère, j’essayai de me rapprocher d’elle et de la toucher. 



N’ose plus poser tes mains sur moi monsieur. Était ce qu’elle m’avait répondu amèrement.


Et pourquoi cela ? Tu n’es plus ma femme ? Rétorquai-je.


Je le suis juste parce que je porte encore ton enfant. Tu n’as plus intérêt à me toucher dans cette maison, vu que tu ne me considères pas.


Je ne te considère pas. C’est ça. Ça recommence. Et toi ? Écoutes-tu ce que je te dis ? Quand tu as un problème, au lieu d’en discuter avec moi, tu vas voir directement ta sœur ou tes parents. Comment veux-tu que cela fonctionne entre nous ? Ta sœur t’a même offerte une voiture et tu ne me mets pas au courant. Je viens de le découvrir moi-même et pire, je te vois avec un homme avec qui tu es à table pendant que ta fille s'amuse, seule dehors. Qu’est-ce qui t’arrive Sena ? Pourquoi as-tu changé ? Quel genre de femme au foyer es-tu ? 


Je n’ai pas la tête à discuter s’il te plaît. Laisse-moi en paix et tires-toi demain matin comme tu as l’habitude de le faire.


Okay. Je ne veux pas me disputer ce soir. Mais j’ai un truc à te dire. Je voyage dans un mois. C’est dans le cadre professionnel. Cela prendra six mois. 


Que tu voyages ou pas, cela m’est égale. 


Ça t’est égale vraiment ? Je te dis que je voyage hors du continent pendant six mois et tout ce que tu trouves à dire c’est que ça t’est égale ? 


Elle me fit dos et se couvrit complètement avec les draps. Je la laissai puis me couchai aussi. 


À l’aube, je me réveillai. 

Sincèrement, beaucoup de questions tournaient en rond dans ma tête. J’essayais de comprendre ce qui pouvait amener Sena à se comporter de cette manière envers moi. J’accomplissais tous ses désirs. Il n’y avait rien que je lui refusais à moins que mes moyens ne me le permettaient pas encore. Mais j’essayais toujours de trouver une alternative pour qu’elle ne va pas penser que je refusais. Je ne savais pas concrètement en quoi j’avais fauté. 


Avant mon départ pour Tabligbo, j’appelai Sébastien pour comprendre mieux ce qui se passait entre lui et sa femme.



Alors frérot, ça bouge ? Ça fait un moment que nous n’avons pas discuté. Je t’espère en forme.


Oui oui Thierry. Tout va à merveille. Il me faut un peu de temps pour m’adapter au train de vie d’ici. Sinon à part ça, je peux dire que tout va bien. Et de ton côté ? J’espère que ça va aussi. 


Ça va à la togolaise. Si tout se passe bien, je passerai dans ta ville pour qu’on puisse prendre un pot comme on le fait souvent ici.


Attends, je ne comprends pas. Tu quittes le pays aussi ? 


Ah non. Loin de là. Je ne quitte pas définitivement le pays mais j’ai une mission de six mois à faire dans le compte de mon entreprise et l’Europe y est inclus. Je commencerai sûrement par l’Italie après avoir visité le siège en Allemagne.


Dis donc, c’est une très bonne nouvelle ça. Je suis vraiment content pour toi. Il n’y a pas de soucis dès que tu es dans ma ville, signe-moi et on se verra. 


Ça marche. Au fait, ce n'était même pas pour cela que je t’appelais. 


Oui, dis-moi. 


C’est à propos de ta femme. 


Qu’est-ce qui se passe avec elle ? 


Non relaxe. Elle va bien. Mais elle m’a briefé par rapport à certains trucs qui vous concernaient. J’aimerais que nous en discutions si tu ne trouves pas d’inconvénients. 


Ok. Je suis à l’écoute.


Bon, elle m’a appelé la fois passée et voulait me voir. J’y suis donc allé. Elle m’a dit qu’entre tes parents et elle, ce n’est plus le grand amour. Ces derniers lui en veulent parce qu’elle est incapable de te donner des enfants. Elle a même ajouté que le fait qu’elle a hébergé sa petite sœur rend la situation plus difficile. Et toi dans tout cela, tu es passif. Elle pense que tu es de leur côté. En gros, voilà ce qu’elle m’a dit.


C’est une très longue histoire mon frère. C’est vrai. Cela fait un moment que mes parents mettent aussi la pression sur moi pour que nous ayons au moins un enfant vu que je ne vis plus au pays. J’étais aussi partant mais avec les fausses couches répétitives d’Akpedzé, je ne sais plus où me situer. Nous avons fait tous les tests possibles sans aucun résultat. Malgré ça, le problème persiste toujours. 


Je te comprends cher ami. Cette situation n’est pas facile. 


Et par rapport à sa petite sœur, je lui avais bien dit qu’elle pourrait bien rester chez ses parents. Cela ne m’empêchera pas de lui payer sa scolarité. Je connais bien ma famille raison pour laquelle je ne voulais pas qu’elle vienne habiter avec elle. Elle en faisait sa tête. Elle attendait juste que je m’en aille pour la faire venir. Que va penser ma famille ? 


Hum. C’est ta femme Tchaley. Ce que je peux te dire, c’est d’essayer de discuter avec elle et aussi de calmer les tensions au niveau de tes parents. 


C’est ce que j’essaie de faire depuis. Mais si ça continue, j’imagine ce qui pourrait se passer. Je l’aime. Ça je ne peux le nier mais j’ai besoin qu’on m’appelle aussi papa tout comme toi. 


Ça viendra frérot. Je suis sûr et certain que ça viendra.


Je discutai avec monsieur Gervais au téléphone par rapport à mon voyage. Il me donna quelques conseils pour le bon déroulement de ma mission. En passant, je lui expliquai mes déboires avec ma femme. Il me consola et me demanda de passer chez lui avant de rentrer à Tabligbo ; ce que je fis. Il me reçut dans son grand salon. 

Nous commençâmes à papoter.



Tu sais fiston, tu ne peux jamais comprendre les femmes. Je te confie un secret. Je n’ai pas qu’une seule et unique fille. En réalité au total, j’ai cinq enfants. Ma fille aînée que tu connais a deux frères et deux sœurs. Ils habitent à Paris avec leurs mères. Ils ont la nationalité française. Leur mère vient d’un pays d'Afrique centrale. Nous nous sommes rencontrés en France au cours de mes missions. Nous avons sympathisé et plus tard nous nous sommes mis ensemble. Nous avons été mariés après une année et elle avait emménagé ici dans cette maison que tu vois là. Elle était avocate et travaillait au barreau de Paris. Après notre mariage et après qu’elle ait emménagé ici, elle refusa catégoriquement de travailler. Cela ne me causait aucun problème. Je lui donnais plus de huit cent mille francs par mois pour la popote sans ses besoins. Je lui faisais tout. Après la naissance de mes enfants, les charges ont augmenté. Mais cela ne me causait pas de problèmes. L’argent n’était pas un souci pour moi. Mon seul problème était qu’elle avait commencé par me tromper quand je partais au travail et aussi lors de mes missions à l’étranger. Beaucoup de personnes m’en ont parlé ; de ses balades avec des jeunes hommes ; la manière dont elle laissait les enfants, seuls sous la responsabilité de la servante et tout le reste. Je ne lui ai jamais demandé. Un jour, sa famille m’informa que son grand frère se mariait à Paris. Elle sollicita donc sa présence pour une semaine. Toutes les dépenses du voyage étaient à ma charge. Je les avais même escortés à l’aéroport. Quand elle est partie avec les enfants pour les soi-disant une semaine, elle n’est plus revenue. J’avais tout fait hélas, pas de solutions. Plus tard, j’étais parti en France les voir. C’est là où je me suis rendu compte qu’elle avait repris son ancien travail. Quant aux enfants, ils y ont continué leurs cursus scolaires. Tu vois, malgré tout, je suis resté serein. Je ne te demande pas de faire pareil car nous n’avons pas les mêmes états d’âme mais sache une chose. Si ta femme ne veut pas adhérer à ta vision et t'aider à réaliser vos objectifs communs, ne la force pas. Laisse-la et vit ta vie sinon, tu mourras aussi vite que tu sois né. 


Je ne peux pas croire que vous avez vécu une situation comme ça. Malgré ça vous êtes restés fort.


Si. C’est ça la vie. Après avoir perdu ma première femme et aussi que la deuxième m’a joué ce tour, je ne peux que me recroqueviller sur moi-même et penser à mon bien-être. 


Je suis vraiment désolé pour tout cela monsieur.


Ne le soit pas. D’ailleurs, nous ne sommes pas là pour moi. Donne-moi le numéro de ta femme. Je vais l’appeler devant toi et essayer de la raisonner. On va voir ce que ça va donner. Comme elle est amie avec ma fille, peut-être qu’elle m’écoutera.


D’accord. Voici son numéro.


Il composa le numéro de téléphone de Sena et lança l’appel. Ça sonna pendant quelques secondes bien avant qu’elle ne décroche. 


Bonjour monsieur Gervais. Le salua-t-elle après avoir décroché.


Bonjour madame Sena. Comment allez-vous ?


Je vais bien monsieur et vous ? 


Ah je vais bien aussi. Et votre mari ?


Il devrait être à Tabligbo. Il est parti ce matin. 


D’accord. Je vous appelle parce que votre mari m’a raconté ce que vous vivez actuellement et vous, étant amie avec ma fille, j’ai jugé bon discuter avec vous à propos. 


Je ne sais pas ce qu’il vous a dit mais je ne pense pas que je pourrais en discuter avec vous.


Vraiment ? D’accord, il n’y a pas de soucis comme vous ne pouvez rien me dire. Mais au moins, appelez votre mari ou allez le voir à Tabligbo. Excusez-vous auprès de lui même si vous n'avez rien fait de mal. Essayez de renouer les liens avec lui et résolvez vos problèmes. Vous êtes comme ma fille et c’est le même conseil que je donnerai à ma fille. Vous êtes mariés pour le meilleur et pour le pire. Pour tous problèmes, il y a une solution. Vous êtes enceinte et là où vous vous trouvez, ce n’est pas bien pour vous que vous soyez en palabre avec votre mari.


Hum. Sans vous mentir monsieur, je n’irai pas voir Thierry ni l’appeler pour lui demander pardon. D’ailleurs, je ne sais pas comment m’excuser. Je ne ferai pas ça. 


Elle raccrocha au nez de monsieur Gervais.


Vous voyez ce que je dis monsieur ? Regardez cette impolie et ingrate ! Elle a oublié si vite ce que vous avez fait pour elle. Même si elle ne me respecte pas, au moins vous, vous ne méritez pas qu’elle vous humilie de cette façon.


Non, ne t’inquiète pas. J’ai vu plus que ce qu’elle fait là. Elle ne sait pas encore ce qu’elle fait. Le temps viendra où elle n’aura même plus les mots pour parler. 


Je suis vraiment désolé monsieur.



J’eus tellement honte en quittant monsieur Gervais. Sena était allée très loin. 


Je rentrai à Tabligbo.


Une fois au service, j’allai remettre les documents que les ressources humaines m’avaient demandés pour mon voyage. En rentrant à mon bureau, je rencontrai Cynthia dans le couloir.



Dis donc Thierry, maintenant tu refuses de décrocher à mes appels ? Depuis ce soir-là, tu me zappes. 


A ton avis, tu voudrais que je fasse quoi ? Que je te sers très fort dans mes bras à chaque fois que je te vois ?


Écoute, je sais que tu es en colère contre moi. Je voudrais te présenter mes excuses. Je ne savais pas ce qui m’avait pris l’autre jour. J’avais tellement bu que je ne savais pas ce que je faisais. 


Ne mets pas ça sous l’effet de l’alcool. C’est un truc que tu as prémédité. D’ailleurs, je n’ai pas la tête à discuter avec toi. À plus.


Quoi tu me quittes ? S’il te plaît attends. Ne t’en va pas s’il te plaît.


Quelques semaines plus tard…


Ma situation avec Sena ne changea pas jusqu’à ce qu’arriva la semaine de mon voyage. Après plusieurs autres tentatives de ma part pour la ramener à la raison, ce fut toujours peine perdue. Cette fois-ci, elle allait au moins trois fois par semaine chez ses parents. Chez sa sœur, n’en parlons même plus. Elle y passait plus de temps que chez elle à la maison. Même en ma présence, elle quittait la maison et ne revenait que lorsque ça l'enchantait. Quand je voulais parler, elle en parlait à sa sœur et cette dernière m’appelait pour me faire la morale. Quelquefois même, elles m’insultaient tous les deux et me traitaient de tous à travers des messages vocaux via la messagerie WhatsApp. J’avais même écouté Yawavi lui dire que je n’étais personne et que je ne prenais pas bien soin d’elle raison pour laquelle son teint avait carrément changé. Je me souviens de ce dimanche-là où elle voulait aller à une fête que sa famille avait organisée à la plage et que je n’avais pas d’argent à lui donner comme transport. Je ne voulais même pas qu’elle y aille. Elle avait subitement appelé Yawavi et cette dernière sans hésiter lui avait transféré cent cinquante mille francs CFA par flooz money pour le carburant. Elle avait sorti le véhicule et s’en était allée sans même me calculer. Je m’étais senti rabaissé et sans aucune valeur.



Je pensais sans cesse à l’histoire que m’avait raconté monsieur Gervais. Les moments où je voulais m’exploser, cela m’aidait à revenir sur les rails. Je savais bien que cela n’allait pas durer si cela continuait ainsi. Mais souvent, ma fille Trinidad me donnait le sourire. Elle était la seule qui me donnait espoir. 



La veille de mon départ, j’allai à Tabligbo pour prendre quelques-unes de mes affaires importantes. Une fois dans mon appartement, je commençai à faire le tri dans mes affaires. Normalement, je devais le faire depuis des lustres mais mes histoires avec Sena ne m’en ont pas permis. Mon père avait raison lorsqu’il me disait que si tu épousais une bonne femme, ta vie sera épanouie et tu auras une longue vie sur cette terre. J’étais complètement à l’envers.


J’entendis toquer à ma porte. J’allai donc ouvrir. C’était Cynthia. Elle était ravissante comme d’habitude. Elle avait porté un pantalon jeans bleu et une chemise sans dessin noir. Je voulus fermer la porte à son nez mais elle me supplia de la laisser entrer ; ce que je finis par faire.



Qu’est-ce que tu veux ? Je n’ai pas assez de temps là. Lui dis-je.


Je sais Thierry. Je suis au courant que tu t’en vas demain. Je ne te prendrai que quelques minutes.


D’accord. Je suis à l’écoute.


Je voudrais encore une fois m’excuser pour ce qui s'est passé la dernière fois. Je suis sincère Thierry. J’étais saoule et je ne savais pas vraiment ce que je faisais. J’aimerais bien que tu me pardonnes et que nous redevenions comme avant. Je ne voudrais pas que cette erreur que j’ai commise vienne entacher notre amitié. Je suis vraiment navrée cher ami.


Moments de silence…



Quoi ? Dis quelque chose s’il te plaît.


Bon d’accord. Oublions ça. 


Merci pour ta compréhension. Je te souhaite un bon voyage. Que cette mission t’apporte beaucoup plus d’expériences enrichissantes et de compétences. 


Merci ma chère. 


Là, je vais devoir te laisser. 


Elle se leva et voulut s’en aller. Je finis par me rendre compte qu’elle était sincère. Je ne sus pas exactement ce qui m’arriva mais je la retenus en attrapant ses mains.



Cynthia, ne t’en va pas s’il te plaît. Lui murmurai-je poliment. 


Je la tirai vers moi et la pris dans mes bras puis l’embrassai avec fouge. Elle ne résista pas. Au contraire, elle s’agrippa à moi et gémissait. Je caressai ses cheveux, son dos puis ses rondes fesses. Je la poussai ensuite légèrement dans le canapé puis commençai à me déshabiller. Elle m’arrêta et me demanda : 



Es-tu sûr que c’est ce que tu veux Thierry ? 


Si. Tu n’as pas à t’inquiéter. C’est ce que je désire. 


D’accord. Si tu le dis, alors on en était où ?


Elle se releva puis nous recommençons à nous embrasser jusqu’à ma chambre à coucher où nous nous déshabillâmes complètement. Je caressai ses petits seins raides de plaisir puis les mordis délicatement. Elle dandinait et tournait sa hanche comme un tourbillon de poussière. Elle me caressait hargneusement les cheveux et me pressait le dos. J’embrassai son cou, son ventre puis son nombril. Nous étions complètement dans les nuages…


Après que nous nous soyons mutuellement donnés du plaisir, nous nous mîmes à faire l’amour pendant des heures…



Je retournai à Lomé avec mes affaires. Je me sentis détendu après avoir fait l’amour à Cynthia. J’oubliai un peu mes soucis. À vrai dire, c’était comme si je m’étais libéré d’un grand poids. 


Une fois chez moi, Sena était dans mon salon en train de regarder un film avec un de nos voisins. Au fait, il habitait en face de nous. Il vivait seul avec son père qui était aussi souvent absent comme moi. Il était dans les dix-sept ou dix-huit ans. Mais c’était la première fois que je le voyais dans mon salon. Il était torse-nu et vautré dans mon canapé, les pieds posés sur ma table centrale sans aucun souci. Quant à Sena, elle était assise à côté de lui et ils riaient à belles dents. 


C’est quoi ce désordre ? Criai-je. Kossi, n’as-tu pas les bonnes manières ? Est-ce de la même façon que tu t’assieds dans le salon de ton papa ? D’ailleurs, qu’est-ce que tu fais ici chez moi à cette heure de la nuit ? N’as-tu pas de télévision chez toi ? allez dégage d’ici et c’est la dernière fois que je te vois chez moi ! as-tu compris ? Si je te vois encore chez moi, je te morcelle à coup de machette avant d’informer ton père que tu es rentrée par effraction chez moi.


Il se leva sans rien dire et s’en alla. 



N’as-tu pas honte toi Sena ? une femme mariée à cette heure de la nuit, tu héberges un homme soi-disant que vous regardez la télévision ensemble ! Que veux-tu au juste ? Ma mort c’est ça ?



Elle ne me calcula même pas. Elle se contenta de regarder dans le vide. 

Je la quittai puis allai me coucher.



Le lendemain, après avoir fait mes valises je discutai un peu avec ma fille Trinidad tout en lui expliquant les raisons de mon voyage. Je lui avais même acheté un téléphone portable pour que nous puissions nous appeler malgré son âge. Quant à Sena, c’était pareil. Elle ne me parlait toujours pas. Même lorsque je lui disais au revoir, elle était restée inactive. Elle n’avait même pas pensé m’escorter à l’aéroport. J’avais donc traîné seul mes valises jusqu’au bord de la route avant de trouver un taxi qui m’amena à l’aéroport. 



J’arrivai à l’aéroport international GNASSINGBE Eyadema une demi-heure plus tard. Le taximan m’aida avec mes valises. Subitement l’on me tapota l’épaule par derrière. C’était Cynthia. J’étais très surprise.



Cynthia ! Qu’est-ce que tu fais ici ? 


N’es-tu pas ravi de me voir? 


Euh si. Je suis juste surpris de te voir.  


Je suis venue te souhaiter un bon voyage.


Vraiment ? Tu as fait tout ce chemin pour venir me souhaiter bon voyage ? Je suis très touché par ton geste.


Ne le sois pas. Tu es important pour moi. Regarde, j’ai un petit cadeau pour toi.


Et c’est quoi ?


Un petit bracelet qui porte ton nom. Je peux te le mettre ? Tu permets ?


Oui, vas-y.


Elle noua le bracelet à mon poignet et l’attacha ensuite.



Merci beaucoup Cynthia pour m’avoir donné le sourire. 


Je t’en prie. Allez vas-y. Sinon tu risques de rater ton vol.


Petit à petit, je m’éloignais de Cynthia. De temps en temps, je me retournais pour la regarder. Elle était toujours là où elle était. Je m’éloignai complètement d’elle. Une fois les formalités terminées, je me retrouvai dans le Boeing qui allait m’amener à destination. C’était la première fois que je prenais l’avion. J’appelai respectivement mes parents et discutai un peu avec eux avant que l’avion ne décolle. Durant tout le trajet, je revis la sublime soirée que j’avais passée avec Cynthia. Je ne cessais de sourire à chaque fois. Quelquefois, je me tournais vers mon poignet et admirais le bracelet qu’elle m’avait fait porter. Cela m’évitait de penser à Sena par peur de me sentir plus mal…



J’arrivai à Berlin après plusieurs heures de vol. Une délégation du siège de Heidelberg m’accueillit à l’aéroport. Je fus conduit dans une suite au centre-ville. Elle me demanda de me reposer et le lendemain, elle viendra m’emmener au siège de l’entreprise.


Je me douchai puis descendis au restaurant de l’hôtel pour me mettre quelque chose sous la dent. Sur place, j’appelai Sena pour avoir de ses nouvelles et l’informer que j’étais bien arrivée mais elle ne répondait pas. J’essayai également le numéro de Trinidad. Ça ne passait pas non plus. Alors, je décidai de laisser un message via WhatsApp à Sena. J’en fis de même à Cynthia et à monsieur Gervais. Quelques minutes plus tard, Cynthia me rappela par appel vidéo puis nous commençâmes à papoter. Elle m’avait posé des questions sur le voyage, sur comment je l’avais trouvé et aussi sur ce que j’avais mangé. 



Sena n’avait toujours pas répondu à mes messages. Je l’appelai par appel vidéo mais elle ne décrochait pas. Je balançai sur l’appel vocal simple de WhatsApp. Elle finit par décrocher. 



Bonsoir chérie.


Bonsoir.


Comment avez-vous passé la journée ? Et Trinidad ? 


Pourquoi tu m’appelles ? Si c’est pour me dire que tu es bien arrivé, tu peux raccrocher. C’est déjà fait.  


Elle me raccrocha au nez.



À suivre…


Écrit par Koffi Olivier HONSOU. 


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