Chapitre 7
Write by Sandra Williams
La jeune femme esquiva avec adresse la main de Rémy et lui offrit en retour une chorée aussi intense que bandante. Rémy était ébloui par cette divine splendeur au bon milieu de la scène. Il la regardait se déhancher, user de ses courbes, harmoniser ses pas et se toucher. Rémy usa de ses mains pour dessiner ses magnifiques courbes qu’elle se plaisait à cadencer devant lui. Il mourait d’envie de coller un visage à ce corps. La mystérieuse s’approcha délicatement de lui puis le frôla avec sa poitrine. Le choc fut si intense que Rémy sentit son entre-jambe se raidit. Elle passa derrière lui et glissa ses mains du bas de sa hanche jusqu’à son torse. Rémy était partagé entre l’alcool qui commençait à lui monter à la tête et l’excitation due à chacun des touchés de sa muse.
Agata les observait depuis son tabouret. Elle prit son verre qui était déjà vide et le tendit à Minks.
Tu as assez bu, tu ne crois pas ? dit Minks.
Il en faut bien plus pour me faire perdre mes moyens, dit Agata en insistant pour que Minks lui serve un autre verre.
Ton ami a l’air d’aimer les belles choses de chez nous, dit Minks en la servant.
Si seulement c’était ça, je n’y verrai aucun inconvénient, dit-elle en avalant une gorgée. Mais dis-moi qui s’est cette fille ?
Ton éternelle rivale ! Tu veux dire que tu ne l’as pas reconnu ? s’écria Minks surpris par cette inattention dont faisait preuve Agata.
Voilà qui est une excellente nouvelle, dit-elle en jetant un coup d’œil aux deux sur la scène. Elle s’empiffra d’une autre gorgée avant d’afficher un sourire masqué.
Rémy sentit une main féminine froide se poser sur ses épaules. Agata vint le ramener sur terre puisque sa belle danseuse s’était déjà fait les voiles. Elle disparue comme si en fait elle n’avait jamais existé.
Il faut s’en aller ! Ma présence n’est pas désirée par ici, dit Agata avant de prendre la sortie. Rémy la suivit. A l’extérieur du club, Rémy l’arrêta avant qu’elle ne grimpe dans sa jeep. Il en faut bien peu pour vous déstabiliser cher Rémy. Deux beaux nichons et un joli fessier et vous vous pissez dessus.
N’exagère pas ! Et c’est quoi le problème avec ta présence, dit Rémy qui ne comprenait pas ce qui se passait.
On m’a glissé un mot en douce pendant que vous vous faisiez ploter par cette fille fabriquée, dit-elle en montant dans sa jeep. Agata était d’une nature rebelle et arrogante mais avec Rémy, elle essayait de se contrôler. Elle déclenche le moteur de la jeep.
Que dit le mot ? demanda Rémy avec insistance.
‘’TU N’ES PAS LA BIENVENUE DANS CETTE PARTIE DE LA VILLE’’, dit-elle en fixant Rémy droit dans les yeux. Ecoute Rémy ! je ne sais pas ce que tu es venu chercher ici exactement mais fais attention à ta peau. Tu pourrais devenir un très bon appart pour des gens malfaisants. Je ne suis pas la bienvenue parce que comme je te l’ai dit Bayi ne me tolère pas ainsi que sa garde rapprochée.
Tu penses qu’ils étaient là ce soir ?
Ils sont beaucoup plus près que tu ne le penses. Fais gaffe à tes mouvements ici. Tu vaux beaucoup trop, dit-elle avec insistance.
Personne, enfin, à part toi ne sais qui je suis vraiment, dit Rémy.
Si j’ai pu le découvrir c’est que d’autres aussi le peuvent. Tu vaux des milliards et ici les gens ont faim, les filles se prostituent pour pouvoir survivre, les jeunes garçons tuent, volent, se droguent parce qu’il n’y a qu’ainsi qu’ils peuvent oublier l’horreur qu’ils ont vécu. C’est ainsi qu’ils peuvent survivre, dit-elle avec mépris dans la voix. Agata devait sans doute ressentir de la rage face à ce que vivait ses compatriotes.
Accorde-moi alors ton aide ! s’exclama Rémy sans hésiter.
Qu’est-ce qui te fais croire que tu peux me faire confiance à moi. Tu viens juste de faire ma connaissance. Je pourrai bien faire de toi un otage et te soutirer toute la maille que je voudrais, dit-elle sur un ton menaçant.
Je payerai alors ce qu’il faut pour trouver ce que je recherche, répondit Rémy.
Je passerai demain te chercher à la première heure à MANDELISE, attends-moi là-bas. A ces mots, elle démarra la jeep sans plus attendre.
Mais c’est où Mandélise ? s’écria Rémy qui n’en revenait pas qu’elle lui refasse le même coup.
Une silhouette semblable à celle de la mystérieuse danseuse frôla la chemise de Rémy avant de longer la rue à sa gauche. Il s’agissait là de la direction opposée à celle où se trouvait la pension de Rémy. L’homme n’hésita pas à la prendre pour cible. Il décida de la suivre de loin afin de percer le mystère derrière son masque. Elle portait toujours la petite robe et traversait les rues comme une plume légère sur ses talons compensés. Ils s’éloignèrent du quartier. Rémy la suivait toujours de loin. Elle s’arrêta devant une petite ruelle et l’aborda. Rémy fit de même. Un bruit semblable à une chute d’eau se fit entendre.
Les rayons lumineux de la lune servaient de lampe torche divine pour nos deux explorateurs nocturnes. La ruelle était bien éclairée et les buissons se dressaient de part et d’autre du chemin menant jusqu’à la chute d’eau qui se trouvait au bout du chemin. Elle marchait calmement et de pas sures. Pendant qu’ils s’approchaient de leur destination, la jeune femme ouvrit lentement la fermeture de sa robe. La lune brillait à vive éclat. Rémy vit sa robe glissée sur son corps et tomber à ses pieds. Elle se libéra et continua son chemin vers la cascade d’eau.
Il la regardait faire jusqu’à ce qu’ils atteignissent la gigantesque cascade d’eau. L’air y était pur et apaisant. Les petites gouttes d’eau qui s’y mêlaient rafraîchissaient à chaque fois qu’ils éclaboussaient le visage. La jeune femme se retrouvait dans un petit caleçon blanc. Elle se détacha les cheveux qui couvrirent sa poitrine dénudée. Elle s’ôta le masque et se dirigea vers l’eau. Rémy se cacha dans un buisson puis se fit un petit passage afin d’espionner la jeune femme.
Elle posa son pied droit dans l’eau. Ensuite ce fut le tour de celui de gauche. Elle avançait dans l’eau sans aucune crainte. Ses bras tendus lui permirent de trainer ses doigts dans l’eau et d’en prendre dans la paume de sa main. Elle joignit ses deux mains et tendit délicatement l’eau contenu dans la paume de ses mains vers la lune puis versa le contenu sur la tête. L’eau perla le long de son visage, de sa poitrine et de son dos. La tête levée vers le ciel, elle marmonnait des mots en chœur.
Son admirateur secret lui prêtait toute son attention. Il maudit l’instant où il avait oublié son appareil photo dans sa loge à la pension de Guéya. La posture de la mystérieuse femme dans l’eau lui paraissait mémorable.
La jeune femme s’avança en plongeant peu à peu son corps dans l’eau. Bientôt, l’eau lui arriva au cou et engouffra tout son visage. Rémy ne comprenait rien à rien à ce qui se passait. Sa plongée devenait de plus en plus longue. Rémy piqua paniqua et s’ôta ses vêtements précipitamment. Il courut à la rescousse de la jeune femme. Il entra sans hésiter dans l’eau et plongea la tête la première. Il nagea sur une bonne distance sans percevoir aucune trace de celle qu’il recherchait. Il revint alors sur ses pas et sortit de l’eau.
Malheureusement, un malheur l’avait frappé. Ses vêtements avaient disparu. Rémy venait d’être victime d’un sarcasme de mauvaise foi. Il rejoignit la pension en petite culotte et se glissa discrètement dans sa chambre. Il prit un bain et se changea. Traverser en sous-vêtements tout le quartier lui avait donné froid et l’avait rempli de ridicule. Il priait pour que demain sous un nouveau jour et que personne ne se souvienne de ce malheureux épisode.
La scène lui parut très bizarre, par contre. Mille et une questions trottinaient dans sa tête. Aurait-il été victime d’une mauvaise blague de la part de la fille du club ? Où était-elle passée sous l’eau ? Qui était-ce d’ailleurs ? Une chose était sûre, il s’était juré de ne plus jamais se mêler de choses qui ne le regardait pas encore moins de secourir des jeunes femmes en danger. Espérons qu’il s’en tienne !
Quelqu’un frappa à la porte de sa chambre. Le malchanceux se leva du lit branlant et débloqua après maintes reprises la porte. Gueya apportait le dîner de Rémy. Il lui fit de la place pour qu’elle entra dans la chambre. Elle posa le plat sur la table et Rémy referma la porte de sa loge.
Merci bien ! Mais le dîner n’était-il pas à vingt heures ? il est presque vingt-trois heures, dit-il en prenant sa montre sur le petit mobilier. Il avait raison, il était vingt-trois heures passées.
C’est exact ! mais depuis votre venu vous ne descendiez jamais pour prendre le dîner. Et après avoir vu l’état dans lequel vous étiez renté ce soir, je me suis dit qu’un plat chaud ne vous ferait que du bien. J’ai fait une tisane chaude qui vous réchauffera, dit gentiment Guéya.
C’est vraiment gentil Mlle ! dit Rémy poliment.
Ma mère me charge également de vous dire qu’elle ne tolère pas qu’un jeune homme comme vous se balade dans un petit caleçon dans sa pension. Elle dit aussi qu’ici c’est un lieu sacré et qu’il faut le respecter, dit Guéya en croisant les bras.
Oh ! s’il vous plait épargnez-moi ces mensonges. J’en ai vu des choses de toute mon existence mais ces quelques jours passés ici m’en ont appris bien plus, lança Rémy qui ne partageait pas le point de vue de ‘’mami Djê’’.
Ma mère est parfois un peu vieux jeu mais vous pouvez la comprendre. Vous voir dans un état pareil a été choquant pour elle, dit-elle. Qu’est-il arrivé à vos vêtements ?
On me les a volés !!! s’écria Rémy
Quoi, Encore ??? Il va falloir que vous appreniez à prendre soin des choses que vous portez, dit Guéya à Rémy. Je vous plains beaucoup Mr Rémy.
A qui le dites-vous, j’ai bien compris la leçon, dit-il en se laissant tomber sur le lit comme un sac de patate. Et pas de cérémoniale, appelez-moi Rémy tout simplement.
Je vous apporte autre chose ?
Non, non, merci pour le mal que vous vous êtes donné pour moi. J’ai eu une journée assez éprouvante, dit-il d’une voix anxieuse.
Si vous voulez je peux vous raconter des choses que je sais concernant la fleur que vous avez dessiné dans votre carnet, dit Guéya qui compatissait à la douleur du nouveau maladroit.
Comment ? Vous avez fouillé dans mes affaires ? s’exclama Rémy indigné.
Non, en fait ce matin en venant vous rapporter de l’eau, j’ai remarqué que vous n’étiez plus là alors je me suis permise de ranger un peu votre chambre. C’est là que j’ai vu ce magnifique dessin de la Fleur du Nil, dit-elle posément.
Que savez-vous d’elle ? demanda Rémy.
Pas grandes choses ! mais les informations que je détiens peuvent vous être utiles. Je finis le service dans deux heures, je pourrai venir dans votre chambre pour qu’on en parle, dit-elle.
Euh…ce ne serait pas très poli envers votre personne. Je descendrai dans deux heures et je vous offrirai un thé de chez moi pour qu’on puisse en discuter, dit Rémy qui remercia du fond du cœur Guéya pour son aide.
A tout à l’heure Rémy, dit-elle en prenant la porte.
Je te remercie beaucoup Guéya, dit Rémy en la raccompagnant.
*****
Le repas de Guéya fut une merveille. Rémy se régala à s’en couper les doigts. La tisane, par contre eut un effet réparateur à son encontre. Le froid se dissipa et Rémy se remit d’aplomb. Il chargea son portatif et l’alluma. Il tomba sur l’article qu’il avait lu et qui parlait de Bayi comme un berger de troupeau perdu. Rémy était persuadé du contraire. Cet homme était au contraire le loup derrière le troupeau. Rémy porta son regard vers sa montre. Guéya avait sans doute déjà fini son service. Il se leva de la chaise et prit le soin d’éteindre son portatif. Il sortit de la chambre en prenant sur lui une feuille vierge et un crayon bien taillé.
Guéya rangeait les tables et chaises. Elle passa le torchon et fera rigoureusement la porte d’entrée et les fenêtres. Elle installa une table et deux chaises pour leur conversation. Rémy se chargea de préparer un thé pour eux. Il servit chacun dans une tasse puis tendit une d’entre elle à Guéya qui le remercia pour l’attention.
Alors, raconte-moi ce que tu sais d’elle, dit Rémy impatient d’en apprendre du nouveau. Il s’assied sur la chaise en face de Guéya.
Ce sont des documents que j’ai eu a conservé du temps où je recherchais la fleur pour faire revenir mon père, laissa entendre Guéya en se penchant pour faire sortir un vieux carton poussiéreux de sous la table. Elle le posa lourdement sur la table.
Suis vraiment désolé pour toi, fit-il ému d’apprendre cette triste nouvelle. Qu’as-tu appris à l’époque ?
C’était un militaire, un homme brave qui défendait la cause de notre pays, confia Guéya les yeux remplis d’admiration. Mais il a été sauvagement assassiné par les hommes de Bayi de l’époque de la guerre. Sa mort à détruit notre famille. Mon seul espoir était de retrouver cette fleur et de le faire revenir. Mais j’ai cherché en vain, soupira-t-elle.
Mais tu crois en son existence ? interrogea Rémy qui gardait espoir.
Je vois en tout cas que toi oui ! je me trompe si je dis que tu es là uniquement pour la fleur ? demanda Guéya.
Non ! je voudrais l’utiliser pour sauver la vie de mon père. Il souffre d’un mal incurable et j’ignore s’il se réveillera demain. Néanmoins, je garde espoir et je ferai le nécessaire pour retrouver cette fleur qui peut lui sauver la vie, s’écria Rémy avec conviction.
J’ai lu plusieurs histoires sur elle. J’y croyais aussi fermement. C’est une fleur avec beaucoup de vêtues. Il fut un temps, des partisans du président Raphaël la recherchait pour le ramener à la vie. Peut-être bien que ses ennemis l’on détruit pour qu’on ne puisse jamais ramener le président d’entre les morts. J’ai fini par perdre espoir au bout d’un certain temps. Outre ces assassins, d’autres la recherchait pour faire fortune. Une seule de ses pétales représente une fortune. Elle aurait pu disparaître pour plusieurs raisons. Mes recherches m’avaient guidé vers une localité de Wéya. Une zone marécageuse dans le village. Tu peux essayer de creuser davantage, expliqua Guéya avec clairvoyance avant de porter la tasse de thé à la bouche.
Mes recherches m’ont aussi guidé dans ce sens mais il me faut un guide et une voiture pour m’y rendre. Je ne suis pas natif de Guerria, je suis certain qu’on ne me laissera pas passer, s’exclama Rémy. Bayi m’a dit que je pouvais lui demander son aide au besoin mais je…il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Guéya s’indigna d’entendre à ce qu’il venait de dire.
Quoi ??? Bayi ??? tout ce qui s’approche de lui finit tôt ou tard très mal, s’insurgea Guéya les yeux rugissants.
Désolé ! j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? s’étonna Rémy.
Tiens-toi loin de lui si tu ne veux pas t’attirer des ennuis, dit-elle spontanément. Bayi est la plaie qui ronge ce pays depuis des années, dit-elle meurtrie par cette triste réalité. Il s’érige en Dieu et fait de ses désirs des ordres. Lorsque quelqu’un a le malheur de s’attirer sa foudre, il finit avec une balle entre les deux yeux. Cet homme est un monstre, confessa Guéya avec mépris et colère.
Penses-tu qu’il soit mêlé d’une certaine manière au complot qui a entraîné la disparition du président, demanda-t-il posément.
Le contraire m’étonnerait ! Pour moi le serpent qui a mordu notre président est toujours vivant. Je ne crois pas en cette histoire selon laquelle David aurait attenté quoique ce soit, fit-elle avec certitude dans le regard. Rémy s’était rendu compte qu’il avait atterri dans une fosse à serpent.
Merci beaucoup pour ton aide. Je peux garder ses documents s’il te plait ?
A condition que tu me promettes de ne pas utiliser le contenu dans un but malveillant. Si tu approfondis tes recherches, tu découvriras que lorsqu’on l’utilise à des fins diaboliques, elle peut causer des dommages irréparables. Certains disent que se sont ses effets qui détruisent Guerria jusqu’à présent.
Je t’en fais le serment, dit Rémy. Au fait c’est où Mandélise ?
C’est un vieil hôpital situé de l’autre côté de la ville. Juste à l’entrée.
D’accord ! Merci ! remercia Rémy.
Tu ferais mieux de ne jamais dévoiler ce que tu recherches à quiconque. Bayi se sentirait menacé en l’apprenant, prévint Guéya.
<<Merci pour la lecture et l'attention ! Retrouvez bientôt un nouveau chapitre de votre histoire. >>