CHAPITRE 7: INCROYABLE
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 7 : INCROYABLE
**REINE DIVOKOU MFOULA**
Je sors de ma boutique pour aller rejoindre mes deux amies Irène et Rainha, non ce n’est pas une blague mes deux meilleures amies s’appellent bien ainsi. Je sais que c’est assez étrange que trois amies aient des prénoms presque identiques mais c’est ainsi. Je suis Reine DIVOKOU MFOULA, j’ai 29 ans, je suis célibataire et sans enfant. Je suis propriétaire d’une boutique de prêt à porter féminin, je vends des sacs, vêtements, chaussures et autres accessoires. Je fais également dans la vente de cheveux, perruques, tissages et mèches, cela marche parfaitement et je suis contente de mes fins de mois car tout cela paie parfaitement mes factures. Je suis le deuxième et dernier enfant de mes parents, j’ai mon grand frère avec qui je m’entends très bien et qui est un modèle pour moi, même si dernièrement son mode de vie ne me plait pas. Il passe son temps à coucher les femmes dans le désordre et refuse de se caser. Bon c’est vrai que moi-même je suis célibataire mais moi c’est parce que je n’ai pas encore trouvé celui qui me fera penser au mariage et puis la vie que je vois mon frère mener ne m’encourage pas aussi à avoir une relation.
Je ne suis plus vierge hein, j’ai eu un copain quand j’étais plus jeune entre mes 17 et mes 20 ans. C’était un gars que j’avais connu au lycée et nous sommes restés ensemble pendant 3 ans. Ce n’était pas le grand amour, je dirais plus que je m’étais mise avec lui plus par effet de mode que par amour, toutes les filles de mon âge et de mon entourage étaient en couple et donc je l’avais aussi fait pour ne pas être en marge et paraitre coincée. Kaleb était là, beau, propre et intelligent, il s’avérait que je lui plaisais et qu’il me faisait des avances, j’avais alors accepté et on s’était mis en couple. Il avait fini par être mon premier et le seul d’ailleurs avec qui j’ai été intime. La relation a pris fin lorsque j’avais appris qu’il avait couché avec une de mes amies le jour de l’obtention de notre bac.
Le truc c’est qu’à l’origine nous étions un groupe de 4 filles et nous nous étions rencontrées entre la troisième et la seconde, les deux qui sont toujours avec moi et Larisca, la 4e du groupe. C’était vers le milieu de l’année que je m’étais mise en couple avec Kaleb qui était également en 2nde mais dans une classe voisine. Durant notre passage en première, Rainha et moi avions été orientées vers la B pendant que les deux autres et Kaleb ont fait la A1. Du coup en Tle, Larisca s’est retrouvée dans la même classe que lui et étant mon amie, elle a fini par être assez proche de lui et s’est mise à trainer avec lui. Cela ne me dérangeait pas du tout étant donné que nous étions tous maintenant un groupe d’amis, certains amis de Kaleb étaient en couple avec mes amies donc on trainait tous ensemble et on comprenait la proximité entre les deux vu qu’ils étaient dans la même classe. Sauf qu’à un moment, Larisca avait commencé à me lancer des piques assez bizarres et devenait plus ou moins agressive avec moi et même avec son gars sans que nous ne sachions pourquoi. Petit à petit c’était de dispute à n’en point finir pour des histoires qui n’avaient pas lieux d’être sur les sandwiches, les boissons, les vêtements, les coiffures, le choix des sorties etc.
Puis vint la proclamation du bac que nous avions tous obtenus et étions allés en boite pour fêter ça. J’avais remarqué et Irène avec moi, que toute la soirée alors que j’étais assise avec Kaleb ou que je dansais avec lui qu’elle était contrariée et me regardait de travers. Son gars n’avait pas pu se joindre à nous car il avait une fête familiale en son honneur à laquelle il n’avait pas pu se soustraire et moi j’avais dû rentrer à la maison autour de 3h du matin car j’avais eu mes règles qui étaient assez violentes à l’époque. Kaleb m’avait laissé en case avant de retourner rejoindre les autres pour continuer la fête car je lui avais dit qu’il pouvait retourner pour s’amuser et qu’on allait se voir un peu plus tard. Deux jours plus tard, on avait appris que Kaleb s’était battu avec Joé (petit ami de Larisca) parce que celui-ci aurait couché avec sa go la nuit en question après que je sois rentrée chez moi. Larisca que j’avais vu quelques heures plus tard avait encore des traces de succions sur le corps et me regardait avec un sourire triomphant sur le visage, c’était là que j’avais compris que depuis longtemps elle attendait ça. Je n’avais pas réagi, c’était Irène et Rainha qui l’avaient frappées, j’étais simplement allée confronter le concerné et tout ce qu’il m’avait dit était qu’il était désolé. Ce jour il était rentré avec elle parce qu’elle lui avait dit qu’elle ne pouvait plus rentrer chez elle à cause de l’heure et la dangerosité de son quartier. Sauf que quand ils étaient arrivés chez lui et qu’il était allé sous la douche, elle l’y avait suivi toute nue une chose en entrainant une autre, il avait fini par la coucher. Il m’avait dit que cela ne représentait rien pour lui et que c’était moi qu’il aimait, j’étais partie de là sans me retourner et le groupe avait même fini par se disloquer. J’avais fait mes démarches et j’étais partie en Italie pour poursuivre mes études. Depuis cet épisode, je suis célibataire. Je n’avais pas été anéantie ou quoique ce soit vu que ce n’était pas le grand amour mais cela m’avait quand même mis un petit coup qui m’a fait prendre du recul avec ces choses.
J’arrive donc devant le parking et je monte dans ma voiture puis met le cap pour le restaurant où elles se trouvent. J’arrive quelques minutes plus tard et je leur fais la bise avant de m’asseoir.
Moi : ça dit quoi les filles ?
Irène : On est là chérie. Et la boutique ?
Moi : c’est tranquille.
Rainha : les nouveaux sacs viennent quand ?
Moi : D’ici à la fin de la semaine prochaine, ce sera là.
Rainha : Tu as intérêt à nous appeler avant l’exposition hein.
Irène : Elle n’est pas folle. Elle essaie de nous refaire le coup de la dernière commande, on l’attache et on la chicotte bien.
Moi : (Riant) Iré je me suis déjà excusée pour ça non, ce n’est pas encore fini ?
Irène : Non, jusqu’à la fin de ma vie je vais te rappeler que tu m’as fait rater le sac qui devait marquer mon ascension sociale.
Nous avons éclaté de rire. Lors de ma dernière commande des sacs, je n’avais pas averti les filles de l’arrivée des articles comme je le fais habituellement mais ce n’était pas un fait exprès, plutôt une méprise de ma part. Rain (Rainha) était hors de la ville avec son chéri et Iré à l’hôpital avec Dylan, son fils. Je m’étais donc dit que cela ne servait à rien de les appeler pour les informer de l’arrivée des articles, sauf qu’après, elles avaient vu les photos des articles et avaient souhaité acquérir certaines pièces qui malheureusement avaient déjà été vendues. Le caca nerveux qu’elles m’avaient fait ce jour mieux je n’en parle pas. Depuis lors, elles me menacent pour me rappeler que si je retente ça, je suis une femme morte.
Moi : J’ai appris de mes erreurs oh et je suis trop jeune pour mourir prématurément donc je ne le ferai plus.
Elles : Hum.
Moi : (Changeant de sujet, à Iré) Et mon bébé ?
Irène : Il va bien. Ha en parlant de bébé, donc ton frère a fait des enfants et tu ne nous a rien dit ?
Moi : (Fronçant la mine) Quel frère ?
Irène : Tu as combien de frères ?
Moi : un seul.
Irène : Bah alors !
Moi : Arsène n’a pas d’enfants.
Irène : Comment ça ?
Moi : Mais c’est la vérité, il n’a même pas de go, alors il va gagner les enfants où ?
Irène : Ca m’étonne que tu me dises ça.
Moi : C’est moi qui suis étonnée, Arsène va faire un enfant et je ne vous en parle pas ?
Rainha : Moi-même je lui ai dit ça. Mais elle insiste avec cette histoire.
Irène : Si j’insiste c’est parce que j’ai vu deux petits garçons qui sont dans la même classe que Dylan et qui lui ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ce sont des jumeaux qui ont l’habitude de venir avec une jeune fille.
Moi : Ça doit être une coïncidence. Mon frère n’a pas d’enfant je te dis.
Irène : Bad, je refuse de croire que ce soit une coïncidence Reine, si toi-même tu les vois, tu vas confirmer la chose, devant Dieu. Si tu veux même on ira chercher Dylan ensemble en partant d’ici pour que tu puisses les voir de tes propres yeux. La seule différence qu’ils ont avec ton frère c’est le teint, les enfants là sont clairs, mais hormis ça ce sont ses copies.
Moi : Hum.
Irène : Après ici on ira ensemble et tu les verras de tes propres yeux.
Je l’ai regardée et j’ai décidé de faire comme elle dit, je verrais de mes propres yeux cette histoire d’enfants de mon frère. Ce fou-là qui passe son temps entre les jambes de toutes les femmes claires de Libreville, il va s’arrêter pour faire l’enfant avec qui ?
Moi : D’accord, on ira ensemble.
Irène : Ok. Tu vas voir par toi-même et confirmer ce que je suis en train de dire. Ça doit faire un mois que j’ai vu ces enfants et à chaque fois j’avais toujours envie d’aborder la question avec toi mais j’oubliais. En tout cas, tu verras toi-même.
Moi : Ok. Même si je sais que mon frère n’a pas d’enfants, je vais quand même les voir, les sosies de mon frère.
J’ai dit cette dernière phrase avec un sourire sur les lèvres. Nous avons mangé et sommes partis quelques minutes plus tard toutes les trois pour l’école de Dylan. Une fois sur place, nous sommes chacune descendues de nos véhicules pour aller attendre l’heure de la sortie des enfants car nous sommes arrivées quelques minutes en avance pour ne pas les rater. Peu de temps après notre arrivée, une jeune fille vêtue d’un uniforme scolaire est arrivée et s’est positionnée non loin de nous. La petite avaient des formes visibles malgré sa longue jupe du lycée, on lui donnerait facilement la 20taine mais quand tu regardais son visage, il était évident qu’elle n’avait pas plus de 15 ans, son visage était trop innocent pour avoir plus que ça mais elle était très belle et arrachait sans effort, les regards même des adultes sur son passage.
Irène : (A voix basse) Vous voyez la petite qui vient de passer là n’est-ce pas ?
Rainha / Moi : Oui.
Irène : C’est avec elle qu’ils viennent et partent, c’est surement leur grande sœur ou leur tante.
Moi : (Regardant la petite) Je vois.
Pendant que nous parlions, la sonnerie marquant la fin des cours a retenti et le portail s’est ouvert. Nous avons décidé d’attendre la petite dehors et de ne pas rentrer dans l’enceinte de l’école. Elle est rentrée et est ressortie quelques minutes plus tard avec deux enfants clairs de peau qui ressemblaient effectivement à mon grand frère et donc par ricochet à moi aussi, la ressemblance était telle que j’ai senti mon rythme cardiaque s’accéléré à leur vue et j’ai failli perdre l’équilibre pour me retrouver par terre si les filles n’étaient pas avec moi pour me rattraper.
Moi : (Choquée) Seigneur !
Rainha : (Tenant ma main pour m’empêcher de tomber) Ca va Reine ?
Moi : (N’en revenant pas) Ce, ce sont ses enfants, tu avais raison Iré.
Rainha : Calme-toi d’abord.
J’ai essayé de le faire et petit à petit mon rythme est revenu à la normal. C’est impossible que ce soit une coïncidence, même si on parle d’avoir des sosies dans le monde, ça seulement je refuse, ce sont les enfants de mon grand-frère, le sang ne ment pas.
Irène : Je t’ai bien dit ça n’est-ce pas ?
Moi : Tu avais raison, c’est impossible que ce ne soit pas ses enfants.
Rainha : Tu vas faire quoi ?
Moi : Commencer par aller parler avec cette petite pour savoir qui est leur mère.
Joignant l’acte à la parole, je me mets à suivre cette petite qui s’apprêtait à traverser la route avec les enfants avant que les filles ne puissent dire quoique ce soit.
Moi : (L’interpellant) Ma petite, s’il te plait. (Elle se retourne et me regarde)
Elle : Moi ?
Moi : Oui, attends s’il te plait.
Elle s’est arrêtée avec les enfants qui se sont également retournés pour me regarder, ce n’est pas possible la ressemble entre Arsène et ces enfants, ils ont vraiment tout pris de lui mise à part le teint.
Moi : (Me rapprochant plus d’eux) Bonjour.
Les trois : (En chœur) Bonjour madame.
Moi : Vous allez bien ?
Eux : Oui.
Moi : (A la fille) Dis-moi, ce sont tes petits frères ?
Elle : (Méfiante) Vous voulez savoir ça pourquoi ?
Moi : (Essayant d’être rassurante) N’aies pas peur, je ne vous ferai rien de mal.
Elle : Pourquoi ?
Moi : (Sans réfléchir) Parce qu’ils ressemblent à quelqu’un que je connais du coup j’aimerais savoir qui est leur mère.
Elle : Je suis désolée, je ne peux pas vous aider, tantine Leslie a dit que je ne dois pas parler avec les inconnus et je ne dois non plus rien dire sur les jumeaux.
Je comprends donc que la mère des petits doit s’appeler « Leslie ».
Moi : Je m’appelle Reine, Reine DIVOKOU MFOULA et
L’un des petit : (Me coupant) Vous connaissez monsieur Arsène Brain MFOULA ?
Mon cœur a raté un battement, je savais. Ce sont bien ses enfants.
Moi : Oui, je le connais, c’est mon frère, je suis sa petite sœur Reine. C’est votre père ?
La petite : (Tirant les enfants) Allons-y, madame laissez-nous tranquille. On ne vous connait pas et on ne connait pas non plus votre frère. Au revoir.
Elle les a tirés et a traversé la route avec eux pour aller prendre un taxi de l’autre côté. Pendant qu’elle le faisait, les enfants ne faisaient que me fixer. J’ai sorti mon téléphone et je suis allée dans l’appareil photo pour rapidement les filmer avant qu’ils ne partent. J’ai réussi à pendre 7 photos avant qu’ils ne grimpent dans le taxi avec la jeune fille. Les filles sont venues me rejoindre.
Irène : (Tenant Dylan qu’elle avait récupéré) Tu as pu obtenir quelque chose ?
Moi : J’ai pu prendre quelques photos d’eux et j’ai obtenu le prénom de leur mère « Leslie ». La petite n’a voulu rien me dire et elle a été méfiante.
Rainha : C’est compréhensible. Une inconnu venant de nulle part vient te poser des questions sur tes petits frères forcément tu t’en méfies.
Moi : Ce n’est pas leur sœur.
Irène : Comment ça ?
Moi : La petite a appelé la mère des petits « tantine Leslie ».
Irène : je vois.
Moi : Les enfants connaissent Arsène. Quand je me suis présentée, l’un des d’eux a fait un parallèle avec son nom à lui et j’ai dû dire que j’étais sa sœur. C’est d’ailleurs à ce moment que la petite les a emmenés.
Rainha : Donc ton frère sait qu’il a des enfants ?
Moi : S’ils connaissent son nom c’est qu’ils le connaissent lui. Donc je pense que oui, il le sait. Mais ce que j’ignore c’est pourquoi il ne nous a rien dit.
Rainha : Maintenant tu comptes faire quoi ?
Moi : Je vais aller voir ma mère pour le lui dire et nous allons aller voir Arsène ensemble.
Elles : D’accord, tiens nous informé de cette histoire.
Moi : Ok. (Soulevant Dylan) Mon trésor, comment vas-tu ? J’ai même oublié de te saluer tellement j’étais distraite.
Il m’a souri avant de me faire un bisou sur la joue. Mon corps était encore assez tendu et j’avais encore la chair de poule dû à ma rencontre avec ces enfants. Nous sommes retournées jusqu’à nos voitures respectives et sommes montées après s’être faites des bises et dit qu’on se parlerait dans le groupe WhatsApp. J’ai démarré et je suis partie de là en direction de la maison de mes parents au PK11. Ce sera un long trajet vu que les enfants apprennent dans une école privé à Sotéga (quartier) et la jeune fille avec eux avait l’uniforme du lycée Nelson Mandela. J’espère juste que la route est dégagée et que je ne vais pas tomber dans les embouteillages. En chemin, j’appelle une de mes vendeuses pour lui dire que je ne reviendrai pas par là-bas aujourd’hui, qu’elle aura donc à faire l’inventaire avec les autres et me faire un compte rendu par WhatsApp sur les recettes et les articles vendus, c’est ma plus ancienne employée, elle était là à l’ouverture il y a 6 ans et c’est elle qui a géré ça alors même que je faisais les navettes entre l’Italie et ici, j’étais alors en fin d’étude et la boutique était encore toute petite. J’ai confiance en elle et la laisse tout gérer en mon absence, la boutique, les quatre autres filles et l’agent de sécurité.
Après avoir raccroché avec elle, je lance l’appel sur le numéro de maman. Elle décroche au milieu de la deuxième tonalité.
«Maman : Allô ? »
« Moi : Allô maman, tu es à la maison ? »
«Maman : Non, pas encore. Je suis au marché du PK12. »
«Moi : Tu vas durer là-bas ? »
«Maman : Non, je suis même déjà en train de rentrer. C’est pourquoi ? »
«Moi : Je suis dans le véhicule et je suis en route pour chez toi comme ça, j’ai découvert quelque chose de grave. »
« Maman : Il s’agit de quoi ? »
«Moi : Je ne peux pas te dire ça au téléphone maman, c’est pour ça que j’ai décidé de venir chez toi pour te le dire de vive voix et te montrer les images. Quand tu vas écouter ce que j’ai à te dire, tu ne vas pas en croire tes oreilles maman. »
« Maman : DIVOKOU pardon, ne me mets pas déjà les organes en l’air, les choses de la tension je ne veux pas. Je ne vais pas mourir alors que ton frère et toi ne m’avez pas encore donné des petits enfants. »
«Moi : (Faisant un rictus) Tu ne crois pas si bien dire. En tout cas j’arrive là-bas, je vais t’expliquer les choses de ton fils. »
«Maman : Ah, parce qu’il s’agit même de ton frère hein ? »
«Moi : Oui. »
«Maman : Ah ! Il a encore fait quoi celui-là ? »
«Moi : Maman j’arrive à la maison, on va bien parler, c’est un vrai sujet que je vais t’annoncer aujourd’hui. »
«Maman : D’accord, je fais donc vite et je rentre. »
«Moi : Ok, à tout de suite. »
«Maman : Ok ma princesse. »
Clic !
J’ai raccroché et j’ai poursuivi mon chemin pour là-bas, vingt minutes plus tard, j’étais devant le portail de mes parents. J’ai klaxonné et le gardien qui m’a reconnu m’a laissé entrer après avoir guetté pour me voir. Je suis rentrée, j’ai garé et je suis descendue du véhicule.
Moi : (A lui) Bonsoir tonton Demba, maman est déjà arrivée ?
Tonton Demba : Bonsoir Reinette (comme il m’appelle) Non, mais elle ne va pas durer. Elle est partie là au 12 pour acheter quelque chose.
Moi : Qui est à la maison ?
Tonton Demba : C’est Nadine (la dame de ménage) et Lucia qui vient d’arriver de l’école.
Moi : D’accord. Tantine Maï (sa femme) et les enfants vont bien ?
Tonton Demba : Tout va bien grâce à Dieu.
Moi : D’accord. Bon je rentre d’abord.
Tonton Demba : D’accord.
Je le laisse et vais rentrer dans la maison, je trouve Lucia assise devant la télévision. C’est la nièce de mon père, la fille d’une de ses cousines. Elle a 17 ans et vit avec mes parents depuis le décès de sa mère il y a quatre ans maintenant. Elle faisait déjà de nombreux tours ici pendant les vacances du vivant de sa mère donc après son décès, mes parents l’ont simplement récupérée, c’est une petite sœur et on s’entend plutôt bien même si elle ne parle pas beaucoup.
Moi : Bonsoir.
Lucia : (Tournant la tête vers moi) Bonsoir Ya Reine, donc c’est ta voiture que j’ai entendu là, je croyais que c’était maman qui rentrait.
Moi : Non, c’est moi. Et
(Dehors) Ping, Ping.
Moi : Ah ! Ça doit être elle maintenant.
Nous avons toutes les deux attendu et nous l’avons vu arriver avec les sachets à la main, elle nous a demandé d’aller prendre le reste dans la voiture après nous avoir salué et nous nous sommes exécutées avant d’aller la retrouver à la cuisine en train de ranger les courses avec lesquelles elle est rentrée.
Maman : Lucia prends les choses de la douche là et tu vas disposer ça là-bas. Tu prends pour toi, tu mets pour nous dans ma douche et le reste tu mets ça dans la douche des visiteurs.
Lucia : (S’exécutant) D’accord maman.
Elle a récupéré les sachets en question et est partie en nous laissant maman et moi à la cuisine.
Maman : (Me regardant) Qu’est-ce que MFOULA a encore fait ?
Moi : Hum ! Mieux tu t’assois d’abord maman parce que tu risques de tomber comme moi j’ai failli le faire quand j’ai appris ça.
Maman : Hum !
Moi : C’est sérieux maman, assois-toi.
Elle s’est exécutée en tirant une des chaises qui est sur la table de la cuisine.
Maman : Je suis assise maintenant. Y a quoi ?
Moi : Tout à l’heure, j’étais mangée avec Iré et Rain. Pendant qu’on était au restaurant, Iré me dit donc mon frère a des enfants et je ne leur ai rien dit.
Maman : (Fronçant les sourcils) Ça c’est quelle histoire encore ?
Moi : Maman écoute. Je lui demande de qui il s’agit puisque je sais que mon frère n’a pas d’enfants. Elle me confirme que c’est bien d’Arsène qu’elle est en train de parler. Je lui dis que non, il n’a pas d’enfants et tout mais elle insiste en me disant que dans l’école de Dydy il y a des enfants qui lui ressemblent. Et me demande même de la suivre pour les voir de mes propres yeux. Bien que sachant que ce soit impossible, je la suis quand même avec Rain et on arrive à l’école de Dylan. On attend quelques minutes et là on voit une jeune fille de 15 ou 16 ans qui revenait du lycée Nelson Mandela et qui apparemment est la grande sœur des enfants en question d’après Iré. La fin des cours a retenti et la petite est allée récupérer les enfants à l’intérieur avant de revenir avec eux.
Maman : Et donc ? Les enfants ressemblent à ton frère ?
Moi : (Sortant mon téléphone et fouillant les photos) Au lieu de parler, je préfère que tu regardes de tes propres yeux pour voir.
Je lui ai donné le téléphone et elle a écarquillé les yeux en regardant les images, le choc était visible sur son visage.
Maman : Nyembi Mfoumou (Ö DIEU).
Moi : Tu as vu non ?
Maman : C’est incroyable ça. Donc MFOULA a des jumeaux et moi Patricia je ne suis pas informée de l’existence de mes petits fils ?
Moi : Ah ! J’ai essayé de parler avec la petite fille et
Je lui ai raconté mon entretien avec eux, elle était dépassée.
Maman : Vous voyez des choses comme ça ? En tout cas je finis de préparer la nourriture de ton père et on s’en va et je vais tout de suite au carrefour Y (Fromager, quartier) MFOULA va m’expliquer comment ça se fait que je suis grand-mère depuis cinq ans maintenant et je ne suis pas au courant. Vous voyez les choses de cet enfant ? Quand je dis ici qu’il n’est pas simple c’est son père qui m’écarte les yeux. Depuis que l’enfant-là était revenu du Sénégal, il n’a plus les esprits en place. Je ne sais pas c’est quel esprit qui l’habite aujourd’hui mais il va m’entendre. S’il faut que je le gifle aujourd’hui je le ferai.
Elle a continué à parler tout en préparant et c’est à 19h qu’elle a fini de tout faire, s’est lavée et que nous sommes allées chez Arsène dans Nzeng. Quand nous sommes arrivées chacune dans sa voiture vu qu’après ici j’irai directement chez moi à Likouala, le gardien nous a dit qu’il était là et qu’il était arrivé il n’y avait pas longtemps. Il nous a ouvert et nous sommes rentrées. J’ai la clé de sa maison donc je n’ai pas besoin de cogner pour qu’il vienne m’ouvrir. J’ouvre la porte et nous rentrons dans la maison, maman se met directement à crier son nom dans toute la maison.
Maman : (Criant) Arsène Brain MFOULA sort ici tout de suite, ne m’oblige pas à te chercher dans toutes les pièces de ta maison.
Il est sorti et est venu nous trouver au salon l’air surpris.
Arsène : (Nous regardant) Qu’est ce qui se passe ?
Maman : (En colère) C’est à moi que tu demandes ce qui se passe MFOULA ?
Arsène : (Perdu) Mais vous venez chez moi et vous criez, je demande donc pourquoi ? J’ai fait quoi ?
Maman : Tu as fait quoi ? Donc tu as des enfants de plus de cinq ans dehors ici et tu ne dis à personne ?
Arsène : Hein ?
Il nous a regardé avec de grands yeux écarquillés mais on pouvait voir à l’intérieur qu’il savait exactement de quoi on parlait, il est donc au courant qu’il a des enfants avec cette Leslie. La question est : Pourquoi n’a-t-il rien dit à personne ?????