Ismaïla Junior Sy 

Ce n'est pas vrai, non c'est impossible, C'EST IMPOSSIBLE, elle ne peut pas mourir, elle ne peut pas. Ses yeux sont fermés et sa peau toute froide, mais je sais qu'elle dort, elle dort juste.

-Ne vous inquiétez pas, elle est juste entrain de dormir, dis-je au docteur avant de tourner vers ma déesse:

-N'est ce pas mon amour, réveille-toi s'il te plaît et dis leur que tu dors, que tu es une grosse flemmarde, haha allez, vas-y.

Elle est si mignonne quand elle dort, son visage angélique rayonne dans toute la pièce.

-Monsieur s'il vous plaît ayez foi en Dieu, vous allez devoir être fort pour cette épreuve parce qu'elle est morte, elle n'est plus de ce monde, je suis désolé

-Non, non, noooooooooooooonnnnnnn

Je saute du lit tout en sueur, oh mon Dieu, c'était ce rêve, ce foutu rêve que je fais à chaque fois, elle me hante, elle me hante, pourquoi il a fallu qu'elle meurt, pourquoi ? J'avais besoin d'elle dans ma vie, elle me complétait, et me redonner espoir, pourquoi il a fallu que la mort me la prenne comme ça du jour au lendemain ? C'est injuste.

Ma tête me fait atrocement mal, elle va bientôt exploser, en plus je me rends compte que je ne suis pas dans ma chambre, je n'ai jamais dormi hors de ma chambre, mais qu'est-ce qui s'est passé ? J'essaie de me lever pour aller chercher un médoc mais je sens le drap humide, je sors mon bras de sous la couverture et reste figé...du sang? Je me retourne et vois Kayni à mes côtés, et là, oh mon Dieu qu'est-ce que j'ai fais? 

Pour la deuxième fois dans ma vie, j'ai peur. La première fois fût lorsque je m'avançais vers le lit de mort de Leïla, j'avais espoir qu'elle ne soit pas morte mélangé à de la peur qu'elle puisse m'abandonner. 

Cette fois ci j'ai peur de ce qui va m'arriver si on apprend que c'est moi qui ait fait ça, mon Dieu.

Mais ma peur fut plus grande lorsque je soulevais complètement la couverture pour découvrir une marre de sang, j'eus envie de vomir. C'est moi qui ait fait ça? La panique m'envahit subitement, que dois-je faire, mon Dieu que dois-je faire?

Je m'approche d'elle et la secoue un peu mais aucune réaction, j'essaie encore et elle ouvre soudainement les yeux, avant de les refermer. Sa bouche commença à sortir un truc bizarre comme de la salive et tout à coup, elle se mit à s'agiter comme si elle se battait contre un démon, c'est quoi ça? Je me met sur elle et lui tiens les bras, elle se débat mais je la tint fermement puis au bout de quelques minutes, elle s'arrête et devient raide.

Je monte dans ma chambre, enfile une chemise et prend mes clés avant de redescendre. 

J'entre dans la chambre et la soulève avant de me diriger vers ma voiture et la déposer à l'arrière. Je monte et démarre, direction l'hôpital. Seigneur faite qu'elle ne meurt pas s'il vous plaît!

15mn plus tard, j'arrive et ils la prennent directement en charge, mais l'infirmier me posa la question que je redoutais tant:

-Qu'est-ce qui s'est passé, monsieur ?

Vite, il faut que je trouve quelque chose vite. 

-Notre maison a été cambriolé et à mon arrivé c'était trop tard, je l'ai trouvé comme ça, mentis-je 

C'est tout ce qui m'est venu à l'esprit.

-D'accord quels sont les liens?

-Je suis son mari.

-Et elle s'appelle comment ? 

-Euh...Kayni, Kayni Gueye.

-S'il vous plaît docteur faite tout pour la sauver je vous en supplie. Reprit je avec un air triste

-Ne vous inquiétez pas nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, nous allons appelé la police, vous allez faire une déposi...

-C'est déjà fait, j'ai déjà appelé la police, ils sont sur les lieux.

-Heu...d'accord patientez içi, dit-il avant de se retourner pour partir 

Ouf, j'ai échappé belle.

Docteur Kadijah Hanne

Je ferme mon classeur après avoir fait le bilan de tous mes rendez-vous de la journée et regarde ma montre, presque 21h, il faut vraiment que je prenne des congés, il me faut du repos sinon je vais mourir plutôt que prévu.

Je range tout mes affaires et déboutonne juste ma blouse, je l'enlèverai à ma voiture. Je sors du bureau et ferme la porte à clé avant d'avancer vers le couloir. Arrivée au niveau des urgences, je vois des internes courir dans tous les sens. Sûrement un cas urgent. Je trace mon chemin et m'arrête net lorsque j'entends ce nom:

-Euh...Kayni, Kayni Gueye.

C'est une de mes jeunes patientes, ma préférée. Cette petite est si intelligente et souriante, machallah.

Mais...qu'est-ce qu'elle fait là ? Serait-ce elle le cas urgent qui vient d'arriver ? Pour en avoir le coeur net j'interpelle l'infirmier qui parlait au monsieur.

-Euh excusez-moi !

Il s'arrête net 

-Oui professeur ? 

-La patiente qui vient d'arriver, elle s'appelle comment ? 

Il regarde son carnet et me dit 

-Elle s'appelle Kayni Gueye, docteur.

-C'est une de mes patientes, qu'est-ce qui lui est arrivé ? 

-Nous ne savons pas encore docteur, elle vient tout juste d'arriver et on l'a amené en salle. C'est le docteur Bâ qui l'a pris en charge.

-Dites au docteur Bâ que je vais le secondé, préparez là j'arrive.

-D'accord 

Je cours vers mon bureau et me dépêche de déposer mes affaires avant de retourner en salle. 

Le docteur Bâ avait déjà commencé à l'examiner à mon arrivé.

-Bonsoir docteur, qu'est-ce que vous avez trouvé ? 

-Bonsoir professeur, je l'ai examiné et d'après les déchirures sévères constatés dans la partie vaginale et le sperme, il est clair qu'elle a été violée.

Oh mon dieu ! C'est horrible.

-Elle a perdu beaucoup de sang, c'est pour cela qu'elle s'est évanou...

À peine avait-il terminé sa phrase qu'elle commença à faire une crise. Depuis que je la suis, elle ne l'avait fait qu'une seule fois. Son traitement commençait à faire effet et là, 6 années de traitement volent en éclats  comme ça. Il faut que je découvre celui qui lui a fait ça.

-Elle fait une crise épileptique passez-moi un mouchoir vite 

Je l'attrape et le met entre ses dents avant de lui administrer une dose de sédatif qui ont fait effet en 15 secondes. Je doute qu'elle n'ait quelque trouble à son réveil. 

-Son corps réagit sûrement suite au choc qu'elle a subit, mettez la sous perfusion et prélevez un échantillon du sperme, il faut l'analyser au bloc.

-Qui est celui qui l'a amené ? demandais-je en m'adressant à l'infirmier de tout à l'heure.

-Il dit que c'est son mari 

Hein ? Son quoi ? 

-Son mari vous dites ? 

-Oui professeur, il dit que c'est son mari et qu'ils ont été cambriolé, il dit aussi qu'il a déjà prévenu la police pour la déposition.

J'y crois pas, depuis quand est-elle mariée. Elle est si jeune.

-Appelez la police pour vérifier, a-t-il prévenu les parents de la patiente ? 

-Je ne sais pas professeur mais il est dans le couloir, vous pouvez aller lui demander 

-D'accord merci.

Je trouve cet histoire louche, je ne sais pas mais quelque chose me dit que ça ne s'est pas passé comme ça. Je sors de la salle et aperçois un homme assis sur les bancs manipulant son téléphone. J'avance vers lui 

-Excusez moi monsieur ? 

-Oui docteur, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que ma femme va bien ? 

-Euh...oui votre...euh femme va bien, elle est sous sédatif maintenant. Je suis son médecin traitant et je suis surprise d...

-Son...médecin traitant ? 

-Oui. Vous ne savez pas que votre femme est épileptique ? 

-Euh...non...euh je veux dire...si si bien sur quel question ! 

Il est trop bizarre 

-Ha d'accord je disais donc que je suis surprise de la revoir dans un tel état. C'est monstrueux ce qu'on lui a fait. Vous dites que c'est un voleur c'est ça ? 

Il était en sueur et ne répondais toujours pas. J'ai des doutes sur lui, il est trop louche. 

-Euh monsieur ? Monsieur ? Dis-je en le secouant un peu 

-Oui... Excusez moi je suis un peu déboussolé 

-Je comprends ne vous inquiétez pas, prévenez ses parents et rentrez vous reposer jusqu'à demain 

-Ses...parents ? Euh...oui bien sûr ses parents, je vais appeler ses parents oui. Merci docteur.

-De rien.

Il se retourne et part. Cet homme est louche, il cache quelque chose. Il y'a anguille sous roche c'est clair, il faut que je découvre ce qui s'est réellement passé. Kayni ne mérite pas ce qu'on lui a fait, elle est si innocente et jeune. Il faut que je l'aide, cet histoire n'est pas clair du tout.