CHAPITRE 8
Write by queen of africa
*** une semaine plus tard ***
Polyclinique des 2 plateaux
Je suis au chevet de Rahim, mon bébé se rétablit petit à petit. J’ai eu tellement peur de le perdre. J’aime vraiment cet enfant, et mon plus grand souhait est de lui donner des frères et sœurs. Sa mère est sortie hier du coma, et se trouve en observation aux soins intensifs. Il lui faudra du temps pour se rétablir mais au moins elle est sortie du coma c’est déjà un grand pas.
Dans 2 jours, Rahim doit être transfusé pour accélérer son rétablissement .Latif se trouvait dans le bureau du médecin en compagnie de sa mère, ou il venait d’être convoqué d’urgence. J’espère que tout va bien et qu’il n’y a pas de complications en vue. On a tous été très éprouvée par cette épreuve.
-Mr Maiga, ce que j’ai à vous dire est important et est d’ordre privé. Cela ne concerne que vous, alors avant de parler sans vouloir offenser votre mère, je souhaiterais avoir votre accord. Si vous préférez on peut lui demander de sortir quelques minutes ??
-c’est à quel propos docteur ?
-c’est au sujet de votre fils Rahim
-aucun problème docteur, vous pouvez parler sans crainte.
-alors voilà, nous étions convenus de faire une transfusion de votre sang à votre fils pour accélérer sa guérison, mais il se trouve que nous rencontrons une difficulté qui nous empêche de le faire.
-quelle est cette difficulté docteur ?
-Mr Maiga, c’est un sujet vraiment délicat à aborder dit le médecin en baissant la tête.
-suis-je malade docteur ?
-non. Vous allez bien Mr Maiga
-alors c’est Rahim ?
-non plus. Vous allez très bien tous les deux.
-alors qu’est ce qui ne va pas docteur ?
-il se trouve après analyse que vous ne pouvez pas donner votre sang à votre fils, parce que vos groupes sanguins sont incompatibles. Vous n‘êtes pas le père biologique de votre fils.
-quoi !! Que dites-vous docteur ?
-KOUTOUBOU !!! s’écrie ma mère en mettant ses deux mains sur ta tête.
-je sais que c’est bouleversant de l’apprendre de cette manière, mais c’est la stricte vérité, la science ne saurait mentir. Rahim n’est pas votre fils biologique. Il est du groupe sanguin O- qui est un groupe qui est donneur universel, mais qui ne peut recevoir du sang que des personnes de ce groupe. Tandis que, vous êtes du groupe AB+ qui est le receveur universel, et qui ne peuvent par conséquent donner du sang qu’aux personnes de ce même groupe.
-êtes-vous sûr à 100% de ce que vous avancez docteur ?
-sur et certain Mr Maiga, je suis désolé. la vie de votre fils doit être votre priorité. Contactez la famille de sa mère, il y a plus de chances que nous y trouvions une personne avec une compatibilité sans risque.
Latif et sa mère n’en revenaient toujours pas. Ils étaient abasourdis par ce qu’il venait d’apprendre .le pire est qu’il ne pourrait pas cacher cette information aux autres membres de la famille vu que la vie d’un enfant était en jeu. Latif informa donc la famille d’aida et après analyses sa sœur cadette fut déclarée apte à donner son sang à son neveu Rahim.
Je ne voulus pas croire lorsque Latif me fit part de cela, Rahim n’était pas son fils biologique. Cela était tout simplement incroyable. Pourtant le médecin avait bel et bien conformé cela. Un autre examen avait été effectué dans un autre laboratoire pour écarter toute hypothèse d’erreur de prélèvement. Et le même résultat était tombé. Rahim et Latif n’avaient aucun lien biologique. Loin de me réjouir, la nouvelle me rendit triste surtout pour mon mari, il aimait tellement cet enfant, il était sa fierté et je n’osais même pas imaginer la douleur que lui causait cette nouvelle. Cela remettait tout en cause, si aida avait menti à Latif sur la paternité de son fils, cela revenait à dire qu’il y avait bien une possibilité que mon mari puisse avoir une difficulté de ce coté.je ne sais pas dans quelles conditions Rahim a été conçu vu qu’elle et Latif vivait ensemble en ce moment. Se pourrait-il qu’elle se soit rendu compte que quelque chose n’allait pas et avait délibérément trompé Latif ??Bref on en reparlera au moment opportun, en ce moment il a plus que jamais besoin de mon soutien, heureusement notre champion qui ignore tout du drame qui se joue en ce moment dans sa vie se rétablit vite et bientôt nous pourrons rentrer à la maison.
Si Latif, était bouleversé, sa mère l’était plus encore. Ma belle -mère était anéantie. Elle faisait vraiment pitié à voir. La grande AWA MAIGA qui avait toujours de la repartie. Je l’ai vu éteinte, muette, à sa sortie du bureau du médecin .Elle n’osait même plus me regarder en face. Elle a pris congé de nous après s’être entretenu à l’écart avec son fils.
****UN MOIS PLUS TARD****
La nouvelle s’était répandue -sans que l’on ne sache comment- telle une trainée de poudre dans tout Abidjan. Les commentaires allaient bon train. Les affairées de la ville en rajoutaient à qui mieux mieux. Le nom de aida et de Latif était sur toutes les lèvres .aida qui entre-temps était sorti du coma et se remettait petit à petit de son accident était d’ores et déjà convoquée par la famille, MAIGA pour s’expliquer. Elle refusa de se présenter à cette convocation et préféra plutôt une entrevue entre elle et Latif.
-j’appréhende cette entrevue avec aida tu sais me dit-il le regard perdu.
-je sais chéri, cela ne doit pas être facile pour toi, mais il faut que tu ailles au bout de cette histoire pour savoir la vérité afin de pouvoir avancer.
-je ne sais plus où j’en suis Cyrielle, tout semble tellement irréel, apprendre que cet enfant que j’ai aimé et chéri depuis sa naissance n’est pas le mien, c’est comme recevoir un coup de poignard dans le cœur…
-viens là fis-je en le prenant dans mes bras, tu sais être parent ce n‘est pas seulement concevoir un enfant, c’est aussi l’aimer le chérir, prendre soin de lui et le guider dans la vie afin qu’il devienne autonome un jour et bien plus encore. En donnant à Rahim ton amour, en l’élevant avec amour comme tu l’as fait depuis qu’il est entré dans ta vie, tu as joué le rôle qui te revient dans sa vie, le rôle de père .alors que ce lien qui vous unit et qui pour moi peut dépasser le lien de sang te donne la force de demeurer celui que tu as toujours été pour lui quelles que soient les révélations que sa mère te fera tout à l’heure.
-comment tu fais pour être si forte face à tout cela Cyrielle ??
- j’aime cet enfant comme si c’était le mien Latif et je sais que c’est pareil pour toi. Toute cette situation me fait voir son entrée dans nos vies comme un signe du ciel, c’est un cadeau et à la fois une épreuve pour nous. Dieu nous met à l’épreuve pour voir si nous sommes dignes d’être des parents pas seulement pour nos enfants biologiques qu’on attend avec impatience, mais aussi pour les autres enfants. Penses-y d’accord ??
- j’ai trop de chance de t’avoir Cyrielle, tu es si posée, si mature et stable quand moi je suis plus prompt à m’affoler dès que j’ai une difficulté en face de moi …
-on ne fait qu’un depuis notre mariage chéri, et on mène tous nos combats ensemble désormais.
-je t’aime Mme MAIGA fis-je en lui donnant un baiser.
-moi encore plus, allez-files ne fais pas attendre aida.
Je sors de chez moi un peu tendu, mais le cœur léger et surtout confiant de savoir que ma femme sera à mes côtés quoi qu’il advienne.
***AWA MAIGA***
Je n’en reviens toujours pas. Aida a osé faire cela à mon fils, à ma famille ??Osez- nous mentir toutes ses années en nous regardant dans les yeux. Nous sommes la risée de la ville à cause d’elle, mon fils en premier. Cela fait plus d’un mois que cette nouvelle a bouleversé nos vies et je ne m’en remets toujours pas. pff !! Je voyais en cette jeune fille une épouse-modèle pour mon fils, j’avais pensé à elle dans ma quête de seconde épouse et je comptais l’a rencontré et en parler de vive voix avec elle afin d’informer Latif. Il est vrai que leur relation n’avait pas marché bien qu’il ait eu un enfant ensemble et je me disais que ce serait plus facile pour elle de reconquérir Latif vu qu’il avait déjà vécu ensemble et tout. Et voilà que je tombe de haut en apprenant qu’elle n’est qu’une menteuse et une infidèle. pff on ne finit jamais d’apprendre à connaitre l’homme.
Je suis interrompue dans mes pensées par des coups frappés à la porte de ma chambre.
-toc toc toc
-oui ??
-Maman tu viens manger ? Le petit déjeuner est servi.
-je n’ai pas faim ferima .j’ai besoin de me reposer plutôt.
(Elle entrant dans la chambre)
-maman tu ne vas pas te laisser mourir pour cette histoire
- laisse-moi tranquille, ce ne sont pas tes affaires. Le nom de ma famille est trainé dans la boue et toi tu viens me parler de nourriture tchrr
-je le fais pour ton bien maman, ce n’est pas en te laissant mourir de faim et de tristesse que la situation va changer, et puis Latif est un homme laisse le gérer cette histoire vu qu’il est le principal concerné.
-sors de ma chambre ferima, ne m’énerve pas ce matin hein, homme, homme tchrr on en reparlera quand tu auras des enfants maintenant dehors !!!
-mais maman …
-fous le camp j’ai dit
-ok comme tu veux elle me répond en claquant la porte.
J’ai beau retourner la question dans tous les sens je ne sais pas comment nous faire sortir de ce bourbier. Et dire que madame à même refuser de s’entretenir avec la famille préférant régler sa avec le concerné direct hum. Quelle honte !!! Mon fils s’est fait cocufier et à accepter l’enfant d’autrui sans le savoir .résultat Latif n’a pas d’enfant et il s’encombre avec cette greluche de Cyrielle qui est incapable de lui en donner jusqu’à présent.
Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour que mon fils chéri soit humilié de la sorte ??Je ne vois qu’une solution à tout cela hâter le second mariage de Latif pour que sa nouvelle épouse lui fasse des enfants au plus vite afin de faire oublier cette histoire. On fera un baptême en grande pompe une fois que celle-ci lui donnera un héritier. Tout Abidjan sera invitée afin d’enlever toute cette histoire avec aida de la tête des gens et de rétablir les choses. Sinon si c’est cette soi-disant femme-là que j’attends pour donner un enfant à mon fils hum je serais morte et enterrée qu’on sera toujours au même niveau. C’est-à-dire zéro pointé. Faut que je me relève et que je prenne les choses en main, mon fils a plus que jamais besoin de moi pour sauver son honneur.
Ou se trouve mon téléphone ? Faut que je passe un coup de fil en urgence.
**** Latif MAIGA***
Je viens d’arriver au domicile d’aida, j’hésite vraiment à sonner .j’ai peur d’entendre ce qu’elle va me dire. J’ai envie de rebrousser chemin mais je sais que si je le fais, je n’aurais plus jamais le courage de revenir, alors que j’ai besoin de savoir toute la vérité pour pouvoir avancer dans ma relation avec Rahim. Une chose est sure j’aime cet enfant malgré tout et ma seule crainte est que sa mère décide de me l’enlever ou que son père qui ignore son existence ou pas à ce jour décide de me l’enlever pff.je me jette à l’eau, autant en finir une bonne fois pour toutes.
(Dring dring dring)
J’entends des pas se rapprocher et la porte s’ouvre aussitôt. je me retrouve face à zeinab une des tantes d’aida.
-bonjour zeinab
-bonjour Latif me répond-elle gênée, entre aida t’attend dans sa chambre.
Je trouve aida assise sur le lit, couvertes d’un drap. Elle est amaigrie et a des bandages sur la tête.
-bonjour Latif
-bonjour aida, comment tu vas ?
-j’irais encore mieux quand j’aurais libéré ma conscience de ce fardeau et que j’aurais obtenu ton pardon fit-elle en éclatant en sanglots.
Je la regarde le cœur serré sans dire un mot. J‘attends qu’elle se calme.
-excuse-moi Latif, je suis tellement désolé que tu es dû l’apprendre de cette manière
-parce que tu comptais me le dire un jour aida ?? Je lui lance avec colère
-je te demande pardon Latif
-…
-à vrai dire je ne comptais pas te le dire, mais le destin en a décidé autrement…
- tu entretenais une autre relation alors que tu vivais avec moi aida ??
- non Latif, laisse-moi tout te raconter
-je te rappelle que je suis là pour cela lui répondis-je en m’asseyant.
-tu te souviens des analyses que nous avions fait pour avoir cet enfant qui tardait à venir ?
Je reçois comme un coup sur la tête.
-quoi aida !! Qu’est-ce que tu racontes ??
-laisse-moi terminer stp Latif, les choses sont déjà assez difficiles pour moi…
-…
- je vois que tu t’en souviens. Ces analyses avaient révélé qu’il y avait possibilité que tu puisses avoir un problème à concevoir et le docteur m’avait demandé de t’emmener faire des analyses plus approfondies pour en avoir le cœur net.
- bien entendu j’ai refusé parce que je ne croyais pas en ces analyses, ces médecins sont toujours prêts à raconter n’importe quoi rien que pour faire marcher leur clinique.
-tu aurais dû m’écouter ce jour-là Latif, si tu l’avais fait-on en serait pas la aujourd’hui
- je ne te suis pas aida…
- tu es monté sur tes grands chevaux en refusant de m’écouter, affirmant que tu n’avais pas de problème pour concevoir et que cela venait surement de moi .il s’en est suivi une discussion houleuse au cours de laquelle tu m’as même porté main. je suis sortie de la maison en furie et je ne suis rentrée que le lendemain. C’est cette nuit que Rahim a été conçu.
Je me tiens la tête entre les mains. Aida à présent en pleurs m’explique ce qui s’est passé cette nuit.
-je me suis rendu dans un bar, et ma colère a fait que j’ai abusé de l’alcool. Je me souviens m’être fait aborder par un charmant jeune homme qui s’est installé à mes côtés et m’être réveillé le lendemain nu dans une chambre d’hôtel. Je me suis sauvée en regrettant amèrement d’avoir touché à l’alcool pour évacuer ma colère envers toi. Quand tu m’as posé la question le lendemain je t’ai affirmé avoir dormi chez une amie ce qui était faux. Et un mois plus tard quand j’ai présenté les signes d’une grossesse, la nouvelle t’a tellement rendu heureux que j’ai préféré me dire que cet enfant était de toi même si j’avais un petit doute.
-ce n’est pas possible. Mon Dieu aida !
-pardonne -moi Latif, je ne voulais pas que les choses se passent ainsi, tu étais tellement content d’être papa et moi je souhaitais de tout mon cœur que cet enfant soit le nôtre. Mais hélas la réalité nous rattrape aujourd’hui.
-Rahim est un bien l’enfant de ton inconnu d’une nuit
-oui hélas oui Latif, Rahim n’est pas ton fils.
Ne pouvant supporter d’en entendre d’avantages, je me suis levé sans un mot et je suis sorti de sa chambre. Je l’entendais pleurer et m’appeler mais je n’avais qu’une seule envie quitter ce lieu au plus vite pour me retrouver seul.