Chapitre : Le bruit tue.

Jean-Charles est un brillant homme de loi. Il a appris sa science dans plusieurs universités d’ici et  d’ailleurs. Il a été coopté, à son retour au pays, à un poste prestigieux. Sa position lui confère droit de vie et de mort sur ces compatriotes justiciables. Malgré cela, il existe une équation que toute sa science n’arrive à résoudre.

En effet, en face du domicile de Jean-Charles, une église s’est établie. Les fidèles de l’église sont particulièrement bruyants. L’homme de loi, en toute bonne foi, a entrepris d’écrire au dirigeant suprême de l’église. Sa lettre fut très affable, enrichie d’articles de loi dictant la conduite à tenir par chaque citoyen pour garantir le calme et la quiétude à son prochain. Jean-Charles obtint le contraire du résultat escompté. En guise de réponse, il fut traité de tous les noms d’oiseau. Certains, le taxèrent d’hérétique, d’autres, d’un diable allergique au bon culte.

Fort de son bon droit, l’homme de loi tenta un raisonnement  par plaidoyer direct. Il a eu, ce jour-là, la vie sauve grâce à un fidèle moins extrémiste que les autres. Il l’a sauvé de la furie de ses frères qui voulaient lyncher Jean-Charles.

Dépité et ne sachant que faire d’autre, pour avoir la paix nécessaire à un juste sommeil la nuit, il se résout à fixer un écriteau sur le mur d’enceinte de sa maison.

« Chers frères et sœurs, sachez que le bruit tue et que Jésus ne veut la mort de personne. »

L’histoire ne dit pas si les fidèles de l’église ont obtempéré. Toutefois, le message a le mérite d’être clair.