Chapitre 8 : Papa

Write by Mayei

Chapitre 8 : Papa

 

…Wombama Fadiga…

 

Moi : Je vous présente mes sincères excuses monsieur le premier ministre. 

Moise Amichia : Monsieur Fadiga, il n’y a pas autant de civilités entre nous. Ce qui s’est passé est surtout la faute de mon fils. Je ne sais pas où il met souvent la tête. 

Madame Amichia : aujourd’hui je dirai qu’il a pourtant posé une bonne action. Il nous a évité le drame. Imagine qu’on aurait eu des petits enfants venant d’une telle classe sociale. Elle ne sait même pas se tenir ! se donner en spectacle comme ça ?

Moise (Tonnant) : ça suffit maintenant ! que ce soit la première et la dernière fois que je t’entende vociférer de telles paroles. (À moi) Veuillez m’excuser monsieur Fadiga. 

 

Je bougeais la tête pour faire comprendre à Moise que je recevais ses excuses. Sa femme avait rejoint l’autre côté près de Cendrine. Nous attendions que les media nous rejoignent. Il nous fallait trouver les mots pour nous faire entendre. Ces enfants allaient finir par me tuer un jour. J’avais pourtant prévenu. Je ne voulais absolument point de scandale en ce jour. Mais comme il fallait s’y attendre à chaque fois avec les miens, c’était trop leur demander. Sauf que cette fois-ci nous n’étions pas chez nous et c’était une très mauvaise image que nous véhiculions. 

 

« Monsieur le premier ministre, ils sont là »

Moise : merci Séraphin

 

Séraphin que je devinais être l’homme à tout faire de Moise s’éclipsa pour faire place à ceux que nous attendions. Nos femmes nous ont rejoint pendant que les autres se tenaient debout face à nous. 

 

Moise : Messieurs/Dames, nous avons tous assisté à cette fâcheuse scène qui a prématurément mis fin aux festivités. Il n’y aura pas de mariage en ce jour. Cependant, vous devez certainement deviner la raison pour laquelle je vous ai réunis ici. Je ne voudrais en aucun cas que cette histoire se trouve sur les réseaux sociaux ou à la une d’un de vos journaux (murmures dans la pièce). Je vais vous laisser contacter vos différents patrons et votre prix sera le mien.

 

Il y eut un silence dans la salle puis chacun commença à prendre son téléphone pour passer le fameux coup de téléphone. Personne n’avait osé contrarier le premier ministre et ne point accepter son offre. De toutes les façons, qui pouvait refuser de se faire quelques sous ?

N’ayant pas prévu un scandale de la sorte, je n’avais pas mon chéquier sur moi. Je m’engageais à rembourser tout ce que le premier ministre allait dépenser pour ne pas que cette histoire se retrouve partout dans le pays. J’insistais malgré son refus catégorique. Seulement que c’était moi qui étais venu avec mes enfants et ma fille avait encore fait des siennes. Les journalistes approchaient chacun à leur tour avec leurs désirs auxquels monsieur le premier ministre répondait sans trembler. Une fois fini, il leur demanda de patienter un moment,

 

Moise Amichia : Maintenant que chacun en a eu pour son compte, nous sommes tous d’accord que cette histoire ne se verra nulle part. 

Eux : oui monsieur le premier ministre.

Moise Amichia (menaçant) : comprenez que si jamais, je vois ou entends cette histoire quelque part, je trouverai le responsable et cette personne, croyez-moi, le regrettera amèrement. J’irai jusqu’à faire fermer votre journal et sans remords, vous jetterai en prison. Ai-je été assez clair ?

Eux : Oui monsieur le Premier ministre

Moise Amichia : Sur ce, je pense que nous en avons fini. 

 

Encore une fois, nous restions entre nous. Les femmes étaient bien silencieuses pendant que je m’excusais encore une fois auprès de Moise. J’étais vraiment embêté mais lui semblait bien le prendre. C’était le moment pour nous de rentrer. Je fis signe à Cendrine qui me suivit sans broncher. À notre table, il n’y avait plus personne et c’était mieux ainsi. Le chauffeur nous a conduit jusqu’à la maison. Je me dirigeais directement dans la chambre et m’assis sur le lit pour réfléchir à tout ça. Qu’est-ce qui n’allait pas chez ces enfants ? Comment Désirée pouvait-elle faire ce qu’elle a fait ? rien que d’y penser me mettait en colère. Depuis que nous étions rentrés, Cendrine n’était pas montée dans la chambre. J’eus le temps de me débarbouiller et je m’étendre un peu.

 

Cendrine (se montrant enfin) : Wombama, descends manger s’il te plait.

Moi : je n’ai pas faim

Cendrine : ce matin tu n’as pas bien mangé…s’il te plait viens manger.

Moi (haussant le ton) : et j’ai dit que je n’ai pas faim. J’ai une tête à avoir faim ? c’est le cadet de mes soucis. 

Cendrine (se mettant à genoux) : Papa, je m’excuse pour ce qui vient de se passer. Je sais que tu n’es pas content mais pense à ta sante. Tu ne peux pas te permettre de ne rien manger toute une journée. 

Moi : Cendrine lève-toi. Pourquoi t’excuses-tu ? j’étais présent du mieux que je pouvais quand tu éduquais les enfants et tu ne l’as pas fait à la légère. Seulement chacun vient avec son comportement. Lève-toi tu n’as rien fait. Demain je veux voir tous les enfants ici. De toutes les manières c’est dimanche et nous sommes censés être tous réunis ici. Appelle Désirée et insiste qu’elle soit là. 

Cendrine : J’ai compris mais maintenant viens manger.

 

Je me levais après avoir grogner un peu. Après toutes ces années passées ensemble, Cendrine me connaissait parfaitement. Elle savait qu’il n’y avait qu’une seule chose qui pouvait me faire passer cette mauvaise humeur. La nourriture. Je comprenais pourquoi madame avait tant durer avant de venir me rejoindre à notre arrivée. Il n’y avait qu’elle qui savait comment faire mon foutou igname et c’est ce que je vus sur la table. Je me raclais la gorge et lui demandais de m’en servir. Pouvais-je encore me fâcher contre elle ? étais-je même fâché conte elle ? pas à ce que je sache. Je me suis bien régaler. La nourriture était parfaitement bonne comme chaque fois que ma femme me faisait à manger bien sûr. 

 

Cendrine : et dire que tu n’avais pas faim !

Moi : Cendrine ne me provoque pas. 

Cendrine : oh papa qu’ai-je dis ? je dis juste que tu n’avais pas faim et tu as mangé tout ça. Et si tu avais donc faim ?

 

Nous avons ensemble éclaté de rire. J’étais peut-être dur dehors, mais tellement naturel avec ma femme. Dieu seul savait ce par quoi nous étions passés et des choses que je ne souhaitais même pas aborder avec elle. C’était elle ma femme et c’était tout ce qui comptait. 

 

{Dimanche 20 Septembre}

 

Cela faisait un bon moment que nous étions enfermés tous dans mon bureau. Mes petits-enfants étaient restés dehors avec la nounou engagée par Christiane. Je ne disais rien. Je regardais chacun aussi profondément que je le pouvais.  Avant même de leur poser des questions, j’essayais de deviner ce qui se passait dans la tête de chacun. Puis mes yeux se posèrent sur Melaine qui semblait bien impatiente d’en finir. J’arrivais ensuite sur Désirée et je pris enfin la parole. 

 

Moi : explique-moi ce qui s’est passé. 

Désirée : excuse-moi papa !

Moi : je ne t’ai pas demandé de t’excuser. Je veux savoir comment tu as réfléchi pour poser cet acte. Quand tu es allée prendre ces mesures, tu savais pertinemment qu’il y avait eu quelque chose entre toi et Daryl mais tu y es quand même allée. Tu te rends compte de la honte que j’ai ressenti qu’on traite ma fille de p…

Christiane : de pute !

Moi : tu la fermes Christiane ! tu la fermes tu m’entends ? la prochaine fois que je t’entends tu sors de mon bureau. Ou tu te crois ? étais-je en train de te parler ?

Christiane : non papa. 

Moi : alors tu la boucles. Vous m’emmerdez tous dans cette maison. J’ai eu honte ! j’ai eu honte de toi Désirée et c’est un sentiment que je n’avais jamais ressenti envers l’un de mes enfants. J’ai dû faire face haute devant le premier ministre mais au fond j’étais déçu qu’on parle de l’intimité de ma fille. J’étais déçu que tu sois à la base des fiançailles ratées d’une autre femme tout comme Daryl est aussi coupable. On ne peut pas se rendre à un évènement tous ensemble sans que vous ne vous fassiez remarquer…

Cendrine (inquiète) : Wombama ta tension…doucement.

Moi : laisse-moi terminer. Que nous soyons à la maison on peut encore limiter les dégâts mais dehors…devant tout le monde…tu sais combien je vais verser au premier ministre pour avoir faire taire la presse ? je ne suis pas sûr que tu puisses me remettre cet argent ici si je te le demandais.  Il n’y a aucune solidarité dans cette famille. Vous vous déchirez entre vous et vous donnez en pâture aux autres. Vous me fatiguez. 

Désirée (pleurant) : je suis désolée papa…je ne voulais pas te décevoir. Je ne voulais pas faire de scandale en ce jour. Je suis vraiment désolée. Si seulement, je pouvais…je pouvais effacer cette journée ! (Se jetant à mes pieds) je t’en prie pardonne moi…pardonne moi papa. J’ai mal de savoir que tu es déçu de moi.  Tu sais à quel point tu comptes pour moi papa. (Serrant mes jambes plus fort) ne te fâche pas papa. 

Moi : relève-toi ! sache qu’il me faudra du temps pour passer sur cette affaire. 

Désirée (se levant) : je suis…

Moi (la coupant) : Sortez d’ici ! sortez tous de ma maison immédiatement. Il n’y aura pas de déjeuner aujourd’hui. 

 

Ils se sont tous levés et c’est en file indienne qu’ils se suivaient. Melaine était sur le point se sortir.

 

Moi : Melaine !

Melaine : oui papa ?

Moi : ferme la porte et assieds-toi.

 

Elle regarda ses frères et sœurs s’en aller avant de fermer la porte et de finalement prendre place.

 

Melaine : je te promets sur tout ce que j’ai de plus cher que je n’ai rien à avoir avec ce qui s’est passé. Je n’étais au courant de rien. Je…

Moi : ce n’est pas pour ça que j’ai demandé que tu restes. (Sortant mon chéquier) il y a une vente aux enchères pour une Chevrolet Corvette C1 de 1953…

Melaine : nooooon !!!!

Moi (souriant) : siiiiiii ! je l’ai su que récemment mais je n’ai pas la tête à y aller avec tout ce qui vient de se passer. Je vais te faire un chèque  signé. Mon maximum c’est 70 millions Melaine. Ne dépasse pas cette somme.  

Melaine : et c’est quand ?

Moi : Mercredi, même adresse.

Melaine (Etoile dans les yeux) : j’y serai

 

J’ai renseigné le chèque ou du moins juste mis ma signature. Elle le remplira elle-même si je venais à avoir cette voiture. Dans ce genre de ventes, les gens peuvent être bien fous et miser autant qu’ils le peuvent. J’espère que mon plafond sera la bon.

 

Moi (lui remettant le chèque) : 70 millions Melaine. Mon plafond c’est 70 millions

Melaine : j’ai compris papa…tu as dit 100 millions

Moi : ma tension Melaine

Melaine : je plaisante. Je m’en tiendrai à 70 millions. 

 

...Missiba Fadiga...

 

Je viens d’avoir Mélaine au téléphone. Pour une fois je n’étais pas celui qui ramenait les problèmes. Jétais surtout content de ne pas être avec eux en Côte d’Ivoire pour subir toute cette histoire. Connaissant mon père, il aurait tout déversé sur ma pauvre personne. Déjà que j’avais mes problèmes, il ne fallait pas que j’en rajoute. J’ai rangé tous mes livres et cahiers qui se trouvaient devant moi et me suis dirigé dans la cuisine pour chercher quoi manger. J’ai regardé encore et encore dans le frigidaire mais il n’y avait rien. Je n’avais pas envie de me nourrir d’attieke encore aujourd’hui. C’est dans ces moments que je regrettais un peu l’absence de Audrey. J’ai fini par m’avouer vaincu et ai passé la commande pour une pizza. En attendant d’être livré, j’ai cherché un bon film sur Netflix. La saison commençait à changer et comme le Minnesota aimait bien le froid...nous sommes donc dedans. 

 

J’ai bien mangé la pizza devant l’écran avant de penser à mes soucis. Tout se résumait en un seul nom : Coria. Si je n’étais pas fort d’esprit, je n’aurais même pas eu le courage de bosser. Cette fille m’en faisait voir de toutes les couleurs. A un simple message elle peut répondre deux voire trois jours après. Les appels on n’en parle pas. C’est un miracle si elle décroche. Je n’ai jamais vécu ça. D’habitude elles me tombent dans les bras sans effort et dès que je prends mon pied, je me lasse. Mais cette Coria...cette fille ! Et dire qu’elle n’a que dix-huit ans ! Me fatiguer comme ça, moi, un grand de 25 ans. Je vais tenter quand même de l’appeler en vidéo...ne sait-on jamais.  

 

Mon cœur a fait un bond lorsque l’on répondait à mon appel. Je me raclais même la gorge mais constatais que ce n’était pas Coria que j’avais en face. Pourtant c’était bien son numéro. 

 

Moi : euuuh...

 

Elle : vous devez être Missiba c’est ça ?

 

Moi : oui c’est ça ! 

 

Elle : appelez-moi Elise...je suis la sœur de Coria.

 

Moi : enchanté 

 

Elise : de même 

 

Coria : je peux savoir pourquoi tu as répondu à cet appel ? Est-ce ton téléphone ? 

 

Elise : je m’en vais d’ici. Bonne soirée Missiba. 

 

Moi (souriant) : bonne soirée à toi aussi. (A Coria) on peut parler s’il te plaît ? Juste un petit moment. 

 

Coria : je n’ai pas que ça à faire. Je dois bosser donc dépêche toi 

 

Moi : mettons-nous ensemble Coria ! 

 

Coria : et ta relation sérieuse ?  

 

Moi : c’est une vieille histoire Coria ! C’est toi que je veux. Je ne suis pas en train de parler de mon ancienne relation mais plutôt de nous deux. 

 

Coria : ... ...

 

Moi (m’énervant) : je te parle de quelque chose de sérieux et tout ce que tu trouves à faire c’est te taire ? J’en ai marre de toi tu comprends.  Pense-tu qu’on a le même âge peut-être ? C’est quoi ton souci à la fin ? C’est sur moi que tu fais tout ce malin ? Parce que je te cours après ? Tu penses que je ne peux pas me trouver une autre ? En un claquement de doigt elles vont s’aligner devant moi tu comprends ? 

 

Coria : claque donc le doigt Missiba. Elles vont s’aligner mais personne ne sera moi dans cette file. Je dois aller bosser ! Nyama ! Clic. 

 

Vous voyez comment on peut facilement tuer quelqu’un et se retrouver en prison ? C’est parce que je lui courais après qu’elle prend la grosse tête n’est-ce pas ? Je décide que tout ça prenne fin maintenant. Je ne sais même pas ce qui m’a pris de me montrer aussi faible devant elle. Une petite qui fait encore pipi sur elle ! Ce ne sont pas les filles qui manquent dans ce pays. Je vais me trouver une autre et le tour est joué. N’importe quoi ! Ce n’est pas le fils de Cendrine et Wombama qu’une fille va malmener comme ça. Une petite en plus. 

 

…Melaine Fadiga…

Je n’étais pas du genre à porter un jugement sur les gens autour de moi mais cette fois ci Désirée avait vraiment foutu la merde. Et monsieur notre père était vraiment fâché. Maman n’avait remonté les bretelles a personnes mais on sentait qu’elle n’était pas du tout contente. Ah les Fadiga ! je pense qu’une émission de télé réalité sur notre famille ferait un carton dans le pays. Notre dimanche a été silencieux cette fois-ci contrairement aux autres fois. Nous avons mangé silencieusement et chacun est rentrée chez lui tout aussi silencieusement.

 

Nous étions mardi aujourd’hui et J’étais en train de rentrer chez moi lorsque j’ai finalement décidé de me rendre chez Désirée. Elle n’avait pas raison mais ce n’était pas pour autant que j’allais la laisser toute seule. Ce n’était pas Christiane qui allait prendre de son temps pour essayer de lui remonter le moral. 

 

Désirée (ouvrant la porte) : Qu’est-ce que tu fais la ?

Moi : pardon pousse je vais renter

 

Je l’ai gentiment poussée sur le côté et ai jeté mon sac dans le premier fauteuil que j’ai vu.  A voir son visage, elle avait l’air complètement désolée. Je m’assis dans le fauteuil et glissais ma main sur le côté vide pour lui signifier qu’elle pouvait y prendre place pour que l’on puisse échanger. Elle avança vers moi en tirant la tronche et a pas lents. 

 

Moi : tu sais déjà que je ne suis pas contente de toi Désirée. Tu sais comment je suis. Je dis ce que je pense. Je ne suis pas du tout contente et je n’ai pas apprécié que tu aies été à la base d’un pareil scandale. J’ai été l’une des premières à te soutenir quand tu t’es lancée dans la mode. Tu es partie pour faire des tenues pour un homme et sa future femme. Tu n’avais qu’a t’en tenir à ça. Tu as dit que tu voulais te servir de cette opportunité pour te faire des clients. Qu’est ce qui t’a pris de coucher avec Daryl ?

Désirée (reniflant) : Je ne sais pas ! je ne sais vraiment pas comment expliquer ça. Je ne sais pas comment décrire ce qu’il y a entre Daryl et moi. Seulement qu’à chaque fois qu’il me regarde…chaque fois qu’il me touche, il m’est impossible de résister. Je t’assure que je ne voulais rien faire avec lui ce jour-là mais je n’avais pas su être ferme. 

Moi : tu l’aimes alors !

Désirée : pas du tout ! c’est purement sexuel. Tu sais que je n’ai aucune envie de me mettre en relation.

Moi : alors c’est dans ta tête ! quelqu’un ne peut pas avoir autant d’effet sur toi si toi-même tu ne donnes pas cette occasion. Bref, l’essentiel c’est que tu regrettes cette situation. Donnes un peu de temps à papa, il reviendra à de meilleurs sentiments. Maintenant cherche à rencontrer Leila et présente-lui des excuses. Elle va surement t’insulter ou t’humilier mais c’est son droit. Attrape ton cœur et excuse toi.

Désirée : J’ai compris.

Moi : j’espère qu’elle n’a pas laissé d’avis négatif sur tes différentes pages. Ça ne fera pas du tout beau. 

Désirée : J’ai suspendu mes pages pour un moment en attendant que cette histoire passe. 

Moi : ok. Viens là.

 

Je l’ai prise dans mes bras. Nous sommes restées ainsi un moment jusqu’à ce que j’en ai marre et que je m’en aille de chez elle. Demain je devais me lever tôt pour être vite au boulot, faire le maximum puis aller à la vente aux enchères pour papa.

… …

Merde ! j’étais en retard pour la vente. Tout ça c’était la faute d’un couple assez difficile qui était passé et avait voulu absolument être pris en charge par la patronne. Il fallait voir la femme en question avec des airs et des manières. J’ai dû être patiente avec eux. Me voilà donc dans les embouteillages en train de me frayer un chemin pour vite arriver à Bietry. Ce genre de ventes, il n’y avait que des habitués qui en étaient au courant. Les autres fois, j’avais assisté avec papa. Il n’avait eu le dessus qu’une seule fois car il ne dépassait jamais le plafond qu’il s’était fixé. Je suis arrivée et c’est en courant que je rejoignis l’espace où se passait la vente.

Tous ces regards masculins se posèrent sur moi et pour cause, j’étais la seule présence féminine dans cet espace. Pour ma part, mes yeux ne quittaient pas cette voiture. Tout en m’asseyant, je fixais cette corvette. Vous vous rendez compte qu’elle date de 1953 et seulement 225 exemplaires existent encore ! avec tout son glamour. C’était excitant de la voir de mes propres yeux. Ce genre de voitures n’étaient pas faites pour être conduites mais pour être exposées. C’était un trésor. Il fallait que je l’ai. Je devais l’avoir. Je m’assis donc tranquillement en attendant que ça commence. 

Un Monsieur apparut, vêtu d’un ensemble costume. Et bien dis donc ! ils ne jouaient pas avec cette vente. Il avait son micro en main ainsi que son petit marteau. Il se tint debout devant nous.

 

Lui : bonsoir Messieurs…Dame ! Sans plus attendre nous allons débuter notre vente aux enchères pour la corvette C1 1953. C’est l’une des toutes premières mise en vente par Chevrolet et elle est dans un parfait état. Toutes les informations quant à l’entretien et le moteur ont été posées sur votre siège. Nous vous invitons à les parcourir. Sur ce, nous déclarons la vente ouverte à partir de

 

 Quelqu’un dans la pièce « 35 millions »

 

Lui : j’entends 35 millions 

 

« 42 millions »

 

Lui : 42 millions une fois !

 

« 52 millions »

 

Lui : ça monte vite ! Ça monte vite ! 52 millions pour le monsieur 

 

« 65 millions »

 

Lui : oh je crois qu’on bouclera l’affaire sur 65 millions...65 millions une fois, 65 millions deux fois...65 millions...

 

Moi (Le coupant) : 70 millions.

 

Tous les regards se tournèrent vers moi après mon offre. Il y avait même les murmures. Je plaquais un sourire de victoire sur mes lèvres.

 

Lui : la dame aura la main forte aujourd’hui. 70 millions une fois ! 70 millions deux fois (je jubilais déjà) 

 

Une voix « 71 millions »

 

Moi : quoi ????

  

C’est passé tellement vite que le maître d’enchère avait déjà dit 71 millions trois fois. La voiture était vendue. Elle était vendue à ce type que je n’avais même pas remarqué. Il m’avait proposé aucune enchère et tout à coup il surpassait la mienne. Je venais de perdre la voiture. Merde ! Je n’avais pas réussi à l’avoir. Je suis restée assise, complètement dégoûtée de ce qui venait de se passer. J’avais pourtant attendu le bon moment. Il n’y avait plus eu d’offres après 65 millions. Attendait-il aussi comme moi ? Et dire que je voulais tant faire plaisir à papa. Il la voulait cette voiture. 

 

Les personnes présentes commencèrent à s’en aller au fur et à mesure mais j’avais toujours du mal à me lever. Il n’y avait plus personne lorsque je décidais de m’en aller. Je me levais doucement. J’étais irritée. En sortant je tombais sur ce type qui avait réussi à avoir la voiture. Il était plutôt jeune pour avoir 71 millions au moins dans son compte. (Levant les yeux au ciel) il était laid en plus. Je passais près de lui lorsqu’il s’adressa à moi. 

 

Lui : je vous la donne volontiers. 

 

Moi : pardon ? C’est à moi que vous parlez ? On se connaît ? 

 

Lui (sourire en coin) : oui c’est à vous que je parle. Non on ne se connaît pas. Je me suis simplement dit que vous auriez besoin de ma carte. 

 

Moi (me calmant et le regardant de la tête au pied) : et pourquoi aurais-je besoin de la carte d’une personne aussi laide que vous ? 

 

Lui : outch...vous ne devez certainement pas connaître la définition de cet adjectif. Sinon vous auriez su qu’il ne s’applique pas à moi. Revenant à votre question...ma carte pour un coup de fil de votre part. Je vous laisserai faire un tour en corvette quand vous voudrez. Elle vous a échappé de justesse. 

 

Moi (fulminant de colère) : allez-vous faire foutre avec votre carte. (M’en allant puis revenant vers lui) vous savez quoi ? Je vous fais un chèque de 72 millions ici, sur le champ et vous me remettez cette voiture et tous les papiers qui vont avec. 

 

Lui (le doigt sous le menton) : prenez donc ma carte et appelez-moi demain. Le temps pour moi de réfléchir à votre offre. 

  

Il me tendit sa carte avec un sourire qui m’insupportait. Je lui arrachais la carte de la main et m’en allais vers ma voiture. Je n’allais pas faire signe à papa, le temps pour moi de rappeler ce vilain type demain et voir s’il acceptait mon offre. L’on ne sait jamais. Ça ne m’enlèvera rien d’essayer. Il me fallait cette voiture. Peut-être que ça allait faire changer l’humeur de papa et qu’il oubliera toute cette histoire avec Désirée. Son plafond étant de 70 millions, j’allais prendre les deux millions en plus dans mon propre compte. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire ? De toutes les façons j’allais la conduire moi aussi cette voiture. Je jetais un coup d’œil sur la carte : Vianney Akoun, Architecte Logiciel. Je comprenais pourquoi il volait plus haut que son cul. Je n’allais pas démordre de cette affaire. Il me fallait cette voiture pour mon père et je l’aurais même s’il faille que je me convertisse en psychopathe. Je vais le harceler jusqu’à ce qu’il en ait marre et qu’il me la cède. 

    

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