Chapitre 8: Un dommage Collatéral

Write by Plume Inspirée

(Brazzaville, Août 2010)

 

J’avais passé la nuit la plus longue de toute ma vie. Mon fils ne cessait pas de délirer et les médecins compte à eux, ne disaient rien de concret.

 

Il était 4 heures du matin, mon petit Pitsou n’avait pas quitté l’hôpital de toute la nuit, depuis qu’il nous avait rejoint vers minuit. Il y avait aussi Cathy et Cesar mon cousin, le fils à la sœur de maman.

 

J’essayais de joindre maman en vain, son numéro de la France ne passait pas.

 

- Papa viens me tenir la main je ne veux pas partir

 

Il avait encore repris avec son histoire. Toute la nuit nous avions eu droit à ce genre de délire, du genre une femme veut me prendre, la femme porte une mallette en main,...

 

Je m’étais approché de lui pour le rassurer

 

- Je suis là, tout près de toi mon chéri personne ne va te prendre tu m’entends personne!

 

Cathy avait repris de pleurer, cette scène troublait complètement Cathy qui de toute la nuit n’avait cessé de pleurer

 

- Cathy tu sais quoi? tes larmes commencent à me faire perdre patience si tu penses que tu veux pleurer sors de cette salle

 

Le ton de ma voix était colérique. En effet, devoir gérer mon fils qui disait du  n’importe quoi et voir ma soeur en larmes allaient finir par me rendre fou

 

- Papa la femme est encore debout devant la porte sniff sniff sniff

 

 Junior reprenait son délire, je serrais très fort la main de mon fils

 

- Elle ne te ferra rien je te promets mon chéri je suis là

 

Je ne pouvais plus cacher ma panique, tous les somnifères qu’on avait administré à mon fils n’avaient même pas pu le calmer un tout petit peu. Son organisme résistait tout d’un coup aux médicaments.

 

- Cesar s’il te plaît rappelle une des infirmières je n’arrive pas à croire qu’il n’y ait aucun antihistaminique  capable de calmer ce petit! Mais c’est quel genre de médecine ça, je sens que je vais péter un câble Cesar!

 

- D’accord Biyo je fais signe aux infirmiers

 

Je continuais à rassurer mon fils

 

- Calme toi chéri et sois sûr que papa ne va pas laisser la dame te faire du mal.

 

Une heure du temps s’était écroulée, rien n’avait changé. Ils avaient administré au petit des somnifères en perfusion. Il ne se calmait pas.

 

J’étais sorti acheter une autre ordonnance que le médecin m’avait remise. Je voyais Nadia ainsi que sa grand mère et sa sœur descendre du taxi. Nadia était paniquée.

 

- Brice où est mon fils, Brice où il est?

 

- En pédiatrie dès que vous rentrez, vous verrez Cathy devant la salle

 

Nadia était vraiment paniquée, elle ne s’était même plus attardée, qu’elle avançait déjà vers l’entrée de la pédiatrie avec sa grand mère qui lui tenait la main.

 

Sa grande sœur, Belinda était restée avec moi

 

- Mais Brice qu’est ce qu’il a le petit?

 

- Monte je vais à la pharmacie je ne veux pas traîner, je dois trouver ce produit je vais t’expliquer en chemin.

 

Belinda était montée au siège passager et j’avais démarré la voiture. Le médecin m’avait déjà fait connaître que la pharmacie de l’hôpital n’avait pas ce produit et il m’avait donné le nom d’une pharmacie au quartier Poto Poto qui n’avait presque jamais de rupture de stock et c’est vers là bas que je me dirigeais.

 

—Pendant ce temps à l’hôpital—

 

(Narration de l’auteur selon les dires de Nadia)

 

Dès que le Petit avait vu sa mère, il s’était mis à crier

 

- Maman la dame est juste devant la porte du côté où tu te trouves, elle a une mallette et elle n’a pas de visage, mais elle a couvert sa tête avec un foulard.

 

- Junior chéri, je suis là! la dame ne va rien te faire

 

- Maman elle attend l’heure mais je ne veux pas partir

 

- Écoute moi mon chéri tu ne vas partir nulle part tu m’entends? Personne ne va t’amener

 

Nadia était en colère cette fois ci elle s’adressait à Cesar le cousin de Brice

 

- Cesar cet enfant je ne l’ai pas eu avec l’aide de quelqu’un combien même Brice est son père c’est moi qui suis partie dans le bloc et à souffert pour donner la vie à mon fils. La césarienne là ce n’était pas pour qu’on me fasse des jeux, je veux voir clair dans cette histoire s’il faut partir chez les féticheurs je vais partir mon fils doit vivre.

 

- Je suis tout d’accord avec toi cette histoire ressemble à un jeu qui se passe. Aucun produit n’arrive à calmer l’enfant comment un si petit enfant résiste à tant de somnifère?

 

- Nadia je refuse de traîner ici et de voir mon petit fils partir comme ça, il a dit que la femme qui veut le prendre attend juste l’heure. On ne peut pas rester là à attendre. Je vais chercher un papa là au quartier talangaï il est fort dans ce genre de cas

 

Avait cette fois ci, réagit là grand mère de Nadia

 

- En tout cas mémé il faut partir

 

La grand-mère était sortie en toute vitesse pour aller chercher le féticheur.

 

Nadia restait tout près de son fils, le tenant la main et le rassurant que la femme devant la porte n’allait pas l’amener. Elle le rassurait qu’elle ne laisserait pas la femme le faire. Mais tout ça ne réussissait pas à calmer le petit. Il restait persuadé de voir une femme devant la porte de la chambre, avec une mallette qui attendait l’heure.

 

Brice en chemin avait téléphoné son père pour lui dire qu’il avait passé la nuit à l’hôpital avec Junior

 

- Oui papa depuis hier vers 22 h et même là son état ne s’améliore pas

 

- Je m’apprêtais à partir au lycée j’ai un cours mais je vais tout annuler je viens avec Eliane, Dorcas et Karl. Nous serons là dans quelques minutes.

 

Quelques minutes plus tard, Brice était de retour avec le produit que le médecin avait demandé.

 

- Infirmière s’il vous plaît faites signe au docteur j’ai eu le produit

 

- D’accord monsieur je préviens le docteur

 

En même temps, le téléphone de Brice sonnait c’était sa soeur Dominique

 

- Allo Nic je n’arrive pas à joindre maman depuis hier dans la nuit nous sommes à l’hôpital avec Junior il va mal

 

- Mais qu’est ce qu’il a mon bébé Junior? C’est grave?

 

- Oui très grave je dirais il semble perdre la tête et dit voir une dame qui veut l’amener

 

- C'est peut être un palu tu sais le palu fait halluciner parfois surtout quand c’est un papi assez fort

 

- C’est aussi ce que je ne cesse de me dire, le médecin aussi a dit la même chose, du coup il est déjà sous traitement de palu mais en même temps on essai de lui donner des antihistaminiques mais tout ce qu’on essaie ne marche pas avec lui en tout cas tous les somnifères destinés aux enfants ne marchent pas pour le calmer

 

- Seigneur! C’est absurde ça. J’ai rendez vous avec maman tout à l’heure vers 14 heures je vais lui dire ce qui se passe tu as suffisamment d’argent?

 

- Oui de ce côté là ça va mais je n’ai pas le moral Nic je me sens perdu. Je ne supporterais pas de perdre mon fils

 

- Tu ne vas pas le perdre arrête de dire n’importe quoi c’est certainement un palu très fort.

 

- J’espère bien! Bon je dois raccrocher je te tiendrais au courant de la suite

 

- D’accord Ya Brice. Eh chou n’oublie pas je t’aime et je suis de tout cœur avec toi. Junior va s’en sortir!

 

 

La grand mère de Nadia était arrivée avec un homme, certainement le féticheur qu’elle était partie chercher.

 

 

 ... Dans la tête de Brice...

 

Le médecin était arrivé, j’étais perdu tout ceci n’avait pas de sens je ne savais pas trouver une logique à tout ça !

 

- Mr Taty je pense que vous devez laisser le petit se reposer aussi

 

- Mais docteur comment le laisser se reposer alors qu’il ne fait que délirer depuis. Déjà ça ne le permet pas de se reposer

 

- Oui je suis d’accord mais là il y’a trop de monde, vous allez devoir sortir et attendre l’heure des visites. La maman du petit si elle est là peut rester et comme il est très agité, une autre personne va rester avec pour aider la mère

 

- Je reste! Je reste avec lui

 

Alors le médecin s’était adressé à tout le monde

 

- Tout le reste sortez de la salle et ne traînez pas non plus au couloir je ne veux voir personne, les prochaines visites sont à midi.

 

Cesar mon cousin, m’avait serré  la contre lui avant de quitter la salle

 

- Ça va aller Biyo je suis sûr que le petit va s’en sortir

 

- Cesar je l’espère, je l’espère vraiment!

 

Cathy ma petite sœur avait pleuré toute la nuit, lorsque nos yeux se croisèrent je m’approchais d’elle pour lui serrer dans mes bras. Elle avait été la seule personne présente au début de toute cette scène elle était certainement très effondrée la pauvre petite. L’ayant serrée contre moi

 

- Il va s’en sortir sèche tes larmes Cathy ça va aller.

 

Nadia était en effet très proche de Cathy et Dominique parce qu’elle avait vécu près de deux ans dans la même maison qu’elles. Elle aussi venait de serrer Cathy très fort dans ses bras

 

- Cathy sèche tes larmes, le Seigneur ne va pas nous laisser il va guérir tu m’entends? Notre bébé va guérir

 

- Je t’aime ya Nana

 

- Je t’aime aussi ma petite sœur chérie!

 

La grand-mère de Nadia quant à elle, alors que tout le monde avait quitté la salle, elle s’approchait du docteur

 

- Papa nous sommes des africains et vous même vous savez que parfois certaines maladies ne sont pas à guérir avec les médicaments, je sais que vous avez demandé à tout le monde de sortir de la salle, mais permettez nous de faire un petit travail pour sécuriser l’âme de l’enfant avec ce monsieur que je suis partie chercher

 

Le docteur était assez indulgent mais d’ailleurs il fallait bien l’avouer que ce genre de cas, les médecins le rencontraient tout le temps, des familles qui amenaient un féticheur ou un pasteur ou même un prêtre ça arrivaient tout le temps et ce médecin n’en était pas très surpris. Mais seulement il avait donné son avis à la grand-mère de Nadia

 

- Maman vous pensez que ce monsieur peut faire quelque chose? Ma petite expérience dans cet hôpital m’a amené à comprendre que là où la médecine ne peut rien expliquer il n’y a que le Seigneur qui peut faire quelque chose croyez moi!

 

Après avoir dit ça il était sorti de la salle.

 

Dans ma tête je voyais toujours les féticheurs comme des gens sales, qui certainement se promenaient avec des statues dans leurs sacs et des vêtements bizarres mais celui là n’était pas comme dans mes imaginations. Il était vêtu normalement, une chemise en pagne et un pantalon. Il avait commencé à agiter ses mains autour de la tête de Junior comme pour attraper quelque chose.

 

Junior semblait calme un moment, ça me rassurait puis au bout de 10 minutes il reprit de délirer

 

- Maman la dame devant la porte est entrain de rire très fort, je ne vois pas son visage mais j’entends ses rires

 

- D’accord mon chéri calme toi le monsieur là est venu te protéger de la dame elle ne te ferra plus rien

 

- Mais la dame s’en fou du monsieur maman! Moi je vois la dame elle est calme et elle rit même très fort

 

- Calme toi chéri laisse le monsieur finir son travail et tu verras la femme va partir

 

Nadia continuait à rassurer notre fils. Quand mon père avait poussé la porte de la salle où nous étions, je m’étais senti tellement soulagé. Je n’avais même pas chercher à savoir comment il avait pu convaincre les infirmiers devant la grille de lui laisser accéder dans la salle, tout ce qui comptait c’était qu’il était là et j’avais besoin de lui.

 

35 ans ne suffisait pas pour que je sois serein devant une telle situation, à défaut d’avoir maman à mes côtés ça m’avait rassuré de le voir là. Il m’avait serré dans ses bras

 

- Tu aurais pu nous appeler depuis dans la nuit Brice!

 

- Papa je me disais que ce n’était qu’un palu et que ça allait passer d’ici ce matin.

 

La mine de mon père avait changé en voyant le monsieur qu’il venait à peine de remarquer

 

- Mais c’est qui celui là?

 

- Euh c’est un genre de féticheur que la grand mère de Nadia a amené

 

- Comment vous avez pu faire ce genre de bêtise, comment?

 

Il prit son téléphone et se mit à composer un numéro, au bout de quelques secondes, la personne au bout du fil avait décroché

 

- Eliane appelle le pasteur je n’ai pas assez de crédit

 

C’était maman Eliane que papa avait appelé. Je me précipitais de lui tendre mon téléphone

 

- Papa tu peux appeler avec mon téléphone

 

Il ne prêtait aucune attention à ce que je venais de dire, il avait l’air très en colère. S’étant approché du monsieur,

 

- Monsieur sortez de cette salle!

 

- Mais papa nous tous, nous cherchons la solution pour l’enfant donc vous pensez que c’est avec ces perfusions là que l’enfant ci va guérir hein

 

Avait réagit la grand mère de Nadia, son ton restait conciliant et très poli envers papa. Le ton de papa aussi était conciliant avec elle

 

- Maman je suis d’accord le cas semble être compliqué mais il ne faut jamais ouvrir des portes au diable avec ce genre de pratique. Vraiment maman, vous n’allez tout de même pas me dire que vous ne priez pas!

 

- Je prie papa, je prie! Mais là ce n’est pas la prière qui va changer quelque chose oh papa nous sommes entrain de perdre cet enfant!

 

- Maman la prière peut en effet tout!

 

Junior se remit à dire des choses

 

- Pépé Paul, quand tu es arrivé, la dame devant la porte a fuit elle est sortie, elle a eu peur de toi elle a fuit.

 

Papa s’approchait du monsieur

 

- Arrêtez ce que vous faites c’est de la distraction tout ça

 

- Papa le problème ce n’est pas moi l’âme de cet enfant est déjà loin, elle était parti depuis des mois.

 

Junior se mit à crier

 

- La dame est revenue avec deux hommes pépé, elle est revenue elle a peur de toi elle est ressortie mais les deux hommes sont là ils ont pris ma main

 

Junior s’était mis à crier très fort

 

- Non non nooooon pépé ils prennent ma main

 

Mon père se mit prier, toute la panique autour de moi ne me laissait plus comprendre ce qui se passait, Junior avait cessé de crier, Nadia s’était mise à le remuer

 

- Junior Junior Junior nooooon... mon fils Junior!

 

Le genre de féticheur là se mit à parler à la grand-mère de Nadia qui était en larmes

 

- On ne pouvait plus rien faire pour le petit,son âme était déjà loin depuis des mois maman c’est un sacrifice qui vient de se faire là!

 

-Eeeeeeeeeh eeeeeeh Junior eeeeh

 

Quoi mon fils venait de mourrir? Je semblais rien comprendre de tout ce qui se passait autour de moi. Mon fils? Il venait de mourrir c’est ça?

 

-Papa dis moi que ce n’est pas ce que je pense papa dis moi!

 

- Brice je suis désolé

 

- Nooooooon Juniiiioooor

 

Je m’approchais de son corps inerte. Il avait l’air de dormir. Mon père s’était chargé de fermer ses yeux alors

 

Tel un ange innocent allongé là, dans ce lit, Junior semblait dormir. Mon fils! Dans mes rêves je me voyais toujours grand chef d’entreprise avec mon fils à mes côtés. Je ne projetais pas avoir un autre enfant,pour moi, Junior devait être certainement mon unique fils.

 

Mon fils venait de mourrir, un rêve venait de s’éteindre avec lui! Junior!

 

Je n’avais pas pu retenir mes larmes, je pleurais au côté de Nadia, qui s’était appuyée sur moi

 

-Brice mon fils! Brice! Junior! on a laissé l’enfant partir comme ça comme un jeu! Brice tu te rend compte notre fils!

 

Le malheur rapproche souvent les gens ne le dit-on pas? Nadia était le seule personne qui comprenait ce que je ressentais là en ce moment. Je la serrais fort dans mes bras

 

- Notre enfant! je pense que je vais devenir fou Nadia, je refuse de croire ça je refuse d’accepter ça.

 

———

 

Le salon était envahi par les parents de ma mère: sœurs, frères, cousins, cousines, tantes, nièces... des cris par ci des cris par là.

 

À la véranda il y’avait les parents de mon père, ils refusaient d’entrer au salon, ils préféraient pleurer dehors.

 

De tout ce qui était là, Cathy et Dorcas étaient inconsolables. Cathy je comprenais, car elle vivait tous les jours avec le petit mais Dorcas j’étais touché de la voir dans cet état.

 

On sentait la douleur qu’elle ressentait, elle ne criait pas mais elle tournait à même le sol on aurait dit qu’elle avait perdu la tête. J’avais compris que le lien du sang était un lien fort. L’amour véritable était tel un feu qu’on ne pouvait pas éteindre ou étouffer.

 

De son vivant Junior ne fréquentait pas ma famille paternelle, ma mère n’aimait pas qu’il aille chez mon père, mais pourtant la douleur qui émanait des gestes de Dorcas était perçante.

 

Dorcas devait avoir un tél attachement pour moi, qu’elle se sentait très touché par la mort de mon fils.

 

J’aurais voulu être ce grand frère protecteur que j’avais toujours été pour mes petites sœurs, j’aurais voulu calmer Cathy ou même Dorcas, mais la vérité était que je n’avais pas de force moi même à cet instant précis. Je venais de perdre mon seul fils. À peine 5 mois depuis mon arrivée.

 

5 mois où j’étais habitué à me réveiller par son bruit chaque matin.

 

Même quand je ne pouvais pas le déposer à l’école, Junior ne partait jamais à l’école sans frapper à la porte de ma chambre. Ce rituel devait prendre fin? Je n’étais pas sûr d’arriver à vivre sans mon fils!

 

Mon téléphone sonnait c’était Dominique, elle était déjà au courant,la nouvelle s’était très vite propagée. Je ne savais même pas qui l’avait appelé, moi même j’étais trop perturbé pour avoir pensé à contacter qui que ce soit

 

- Oui Nic

 

- Sniff sniff yaya je ne sais ce qui nous tombe dessus mais là je suis à l’hôpital avec maman dès qu’elle a appris la nouvelle elle a fait une crise, elle a perdu connaissance

 

- C’est normal Junior était comme un fils pour elle, c’est elle qui l’a pratiquement élevé, elle va se sentir mieux plus tard j’en suis sure Nic sois courageuse!

 

- D’accord ya Brice

 

Dominique était dans tous des états, sa voix le montrait,c’était un choc pour tout le monde et je n’essayais même pas de me mettre à la place de ma mère.

 

J’avais essuyé mes larmes et je m’étais levé pour rejoindre mon père dehors et voir comment s’organiser pour la veillée je ne m’y connaissais pas dans ces choses là.

 

Alors que je me dirigeais vers la porte, il y avait deux cousines de ma mère et sa demi sœur paternelle, la mère à Cesar mon cousin qui était avec nous à l’hôpital, les trois tantes parlaient entre elles,

 

- Tu as appris que Marcé la bas en France elle a fait une crise, elle est à l’hôpital?

 

Disait maman Marie Jeanne la demi sœur à maman

 

- Hum quelle crise là, toi tu penses qu’elle ne connaît pas quelque chose dans tout ça?

 

Répondit l’une des cousines puis l’autre ajouta

 

- En tout cas Marie Jeanne tu avais bien fait de reprendre ta fille hein. Regarde comment elle a sacrifié le pauvre enfant c’est triste hein! Elle savait c’est pour ça qu’elle avait déjà voyagé elle ne voulait pas être là quand tout devait se passer. Marceline est devenue très loin, moi même son argent je ne prends plus pardon!

 

- En tout cas au début quand les gens chuchotaient je refusais de croire, je rangeais ça dans le cadre des suspicions bêtes des congolais là, il suffit que quelqu’un ait un peu de moyens qu’on le traite d’occultiste. Mais quand ma fille est venue vivre ici, les choses qu’elle a vues! Surtout qu’elle priait c’était chaud! Depuis je me méfie d’elle oh!

 

Rajoutait cette fois ci la demi sœur à ma mère, la maman à mon cousin Cesar.

 

J’avais envie d’aller les dire, si c’est pour ce genre de commérage que vous êtes là, vous ferrez mieux de partir mais je m’étais retenu et j’étais sorti rejoindre mon père à la véranda. Pendant ce temps, les cris continuaient, c’étaient des pleurs par ci et par là.

 

Croyais-je une seule minute à ce que disaient mes tantes? Non! J’étais congolais et je connaissais ce refrain, il suffisait que quelqu’un s’achète une belle voiture pour qu’il soit traité de tous les noms, pour qu’en cas de décès dans sa famille, il soit pointé du doigt.

 

Je n’étais pas partisan de cette logique, je ne pouvais pas punir ma mère à cause de sa réussite, elle avait réussi c’était tout à son mérite.

 

 

 
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