Une énième fois je tourne sur moi-même dans le lit. 
À vrai dire j'ai le sommeil troublé par des sensations de caresses sur mon corps.
Sûrement des petites bestioles.

Brusquement je reçois une violente claque sur mes fesses.
Choquée, j'ouvre les yeux.

-Hey baby girl!

Je pousse un cri d'effroi en voyant Darion en tenue d'Adam,étendu près de moi.

L'air frais au contact de ma peau m'indique que je suis moi aussi en tenue d'Éve.

Ne comprenant pas trop ce qui se passe je balade un peu mes yeux dans la pièce. Je me rend compte que je ne suis pas chez moi ni dans ma chambre ni sur mon lit.

-Darion! Qu'est-ce que je fais ici ?

Il caresse longuement sa barbe avant de me répondre.

-T'as oublié nous étions ensemble toute la nuit! Tu as été merveilleuse.

Je secoue vivement ma tête refusant de croire en ses dires.

Mais je devais bien m'y faire,ma nudité en témoigne.

-Nous avons couché ensemble ! Je m'en rappelle même pas.

-Tu étais assez éméchée, j'avoue !

Merde merde merde!

Au lieu d'en être heureuse je me sens plutôt honteuse.
J'ai des remords.

Comment ai-je pu coucher avec un homme sous l'effet de l'alcool?

C'est bien la première fois que ça m'arrive et j'imagine qu'avec l'effet de l'alcool je devais paraître toute émoustillée,niaise limite bête.

Pour qui me prendra t-il maintenant ?

Ne supportant plus cette humiliation je bondis hors du lit sous le regard intrigué de Darion .

-Relax il n'est que huit heures.

-Putain de merde! 

Je suis dans une putain de situation de merde.

Huit heures ! Cela signifie que j'ai passé la nuit sans Arthur.

Que dira t-il?

Je l'imagine stressé à un point inimaginable.  Il doit sûrement être entrain de me rechercher dans toute la ville.

-Reste un peu que l'on se fasse un cinquième tour.

Choquée, j'écarquille les yeux.

Comment peut-on être aussi beau et débile à la fois?

-Tu es complètement taré toi! Je me casse.

-Quoi tu veux du fric? Ah oui j'ai failli oublié que tu es une pétasse. 
Je n'ai que cent milles! Après je te remettrai les cinquantes milles!

J'ai envie de le gifler.

Qu'est-ce que tout ceci signifiait?

Me traiter de pute parce qu'on a couché ensemble ? Et même si la fois passée il avait eu à payer cela ne lui donnait nullement le droit de me traiter ainsi.

Ça m'apprendra à me laisser emporter par mes désirs.

-Ferme ta gueule! Imbécile!

J'enfile à toute vitesse mes habits de la nuit passée.

-À ce soir bébé!

-Tu es complètement malade toi vas te faire soigner!

-Ce n'est pas ce que tu me disais hier.
Ça va je met ça sur le coup de la colère,vas boire ton café et après tu reviens.

Comme il m'énerve.

Je lui adresse un doigt d'honneur avant de quitter la chambre en claquant violemment la porte.

-Je me déteste je me déteste!

Plus jamais ça ! Non non !

Ressaisis toi ! Aucun hommes n'a le droit de t'éloigner de tes principes.
Tu as de la valeur !

Oublies cet incident ! Il est grave craquant mais oublies le!

Concentre toi sur Arthur. 
Il est vraiment une équation redoutable pour moi.
Que vais-je lui dire pour couvrir cette soirée un peu trop arrosée ?

Je n'ai aucun arguments. Je ne peux malheureusement pas utiliser Karen  car elle est en déplacement.

Mais peut-être que je pourrai compter sur ma mère pour me couvrir.
Oui oui j'y vais !

...

Arrêtée près du portail du domicile de ma mère,je récite une dernière fois le petit scénario inventé: Hier j'ai revu des copines du lycée nous sommes aller faire la fête. Plus de batterie puis saoule donc je ne suis pas rentrée chez moi et maintenant j'ai peur qu'Arthur le prenne mal.

Ouais c'est assez croyable.

Satisfaite je toque au portail. 
En moins d'une minute ma mère débarque toute affolée.

-Oh Niyah ! Où étais-tu ?

Elle m'attire brusquement à elle pour me caresser la joue. 
Son comportement me tique. Il n'est pas normal.

-Mais ma petite nous t'attendons depuis hier soir ! Quelle est cette manière ?

Je crois qu'elle est au courant de quelque chose.

-Allez rentre!

Elle s'écarte du portail pour me laisser passer mais je failli m'évanouir en voyant Arthur quitter précipitamment le salon.

-Qui est-ce?
Niyah! Bon sang ! Où étais-tu ?

Il accourt vers moi.

-Tu vas bien? Es-tu blessé ? As-tu été agressé ?

Comme une muette ,je n'arrive pas à parler.

Ce n'était pas ce qui était prévu.  Que fait-il ici?

-Il faut que tu nous dises ce qui t'ait arrivé. Insiste ma mère.

-Je je..

-Parle ma fille! La police est toujours à ta recherche.

Mon coeur rate un battement.

Comment ? Juste comment ? La police juste à cause d'une petite disparition.

Il me fallait désormais une excuse en béton. 
Fini l'excuse de soirée trop arrosée.

Je fouille un peu dans ma tête pour trouver un truc assez triste. 
Il me vient à l'idée de m'inspirer  de l' accident d'un camarade.

-Euh un camarade accidenté, hospitalisé en soin intensif et toute la classe y était.  Nous avons tous prié pour lui. Excusez moi de n'avoir pas pu vous contacter j'étais si triste et je ne voulais point vous inquiéter. Dieu merci il se porte mieux.

J'observe leurs différentes expressions faciales. Je conclu qu'ils y croient.

-Ah ma chérie tu dois tout faire pour nous prévenir. Ce n'est pas bien ça.
Arthur a débarqué hier nuit ici à vingt et une heure tout inquiet pour toi.

-J'ai compris je ne le referai plus.

Arthur me colle à son torse avant de m'offrir un tendre bisou au front.

-Je t'aime ma puce. Tu m'as énormément manqué.

Je pousse un ouf de soulagement, satisfaite du déroulement de la situation.

Malheureusement mon bonheur est de courte durée car mon téléphone portable sonne brusquement.

Je le sors alors de mon sac à main curieuse de découvrir l'interlocuteur.

Ma mine se décompose lorsque je vois afficher le contact de Darion.

Comment a-t-il eu mon contact?Sûrement lorsque j'étais éméchée.

Je rejette son appel.

-Qui est-ce ? Demande Arthur.

Je m'empresse de répondre.

-Personne!

Lorsque je réalise l'absurdité de ma réponse je la rectifie.

-Non rien d'important. 
Ne vous inquiétez pas juste des camarades de classe.

Me croyant sorti d'affaire, voilà la sonnerie de messagerie de mon téléphone qui retentit.

Je le consulte et voit afficher un message de Darion: 《Tu manques à ma bite.》

-Putain ! Dis-je sans m'en rendre compte.

Je souris pour rattraper ma bêtise.

-Vous savez ils m' harcèlent de message  pour me raconter les progrès de mon camarade mais moi je suis fatiguée j'ai eu ma dose.

À peine remise de mes émotions la sonnerie de messagerie retentit à nouveau.

Nouveau message Darion:《Je ne te lâcherai pas. Tu m'as rendu addict.》

Espèce d'idiot ! Tu me prends pour ton éternelle pute?

Décidée,je bloque son contact.

-Mais ma fille dis-leur que tu es fatigué et ils cesseront de t'importuner.

-Ta mère a raison! Soyons honnête envers nos proches et amis.
J'ai tellement horreur du mensonge et plus particulièrement de la trahison.

Ses mots me glacent le sang.

Pour moi ils sonnent comme un avertissement.

-Vu que tu es là laisse-moi t'informer qu'avec ta mère nous avons pu régler tous les soucis avec ta famille paternelle. Demain matin nous irons les voir pour la petite dot.

Woh quel miracle!
Combien d'années que je ne les avais pas vu ? Arthur lui il vient comme ça puis il change tout.

-Comment avez-vous fais ?

-Juste qu'Arthur a été très convaincant.

Avec les moyens je suppose.

De toutes façons c'est formidable. 
J'espère bien que je prendrai plus cet engagement au sérieux grâce à l'étape de la Dot.

Après cet "épisode Darion" je n'ai plus du tout envie de me mêler à quelconque service d'escort.

J'en ai eu ma dose.

Il est peut-être beau mais très con.