Chapitre 9: La soirée

Write by Lalie308

Regarde moi,


je t'en supplie, admire-moi.


xXx


Michelle

Nous sommes vendredi soir et je suis devant mon miroir, bataillant pour donner à la forêt amazonienne sur ma tête un aspect plaisant. Dès que je finis et que j'attache mes cheveux en chignon, je me glisse dans la robe cocktail que je me suis achetée ainsi que dans une paire d'escarpins. Je dois montrer à Harry que je peux être aussi belle que la fameuse Audrey, la fille à la peau lisse et aux yeux mythiques.

 Je vérifie une dernière fois mon apparence et va rejoindre Liam, vêtu d'un costard élégant. Il me fait faire un tour sur moi-même tout en me complimentant. Je le remercie timidement. Allons à cette fameuse soirée dansante organisée à Homel, espérons surtout qu'elle nous réserve de bonnes surprises.

Dès que nous franchissons le pas de la porte de la grande salle destinée à ce type de manifestation, nous découvrant un monde fou. Certains sont en pleines discussions, d'autres dansent sous le rythme de la musique. Je souris à ceux que je que reconnais et m'adonne aux mondanités d'usage. Mon regard cherche quelqu'un. Il tombe sur lui. Harry est là, il porte comme à son habitude une tenue décontractée, mais plus élégante qui lui donne un charme fou : un jean et une chemise blanche faisant ressortir son corps à faire suer les dieux. Mon regard ne se détache pas de lui jusqu'à ce que le sien ne rencontre le mien. 

Nous échangeons un sourire : un sourire intense, profond, connecté. Bon d'accord j'exagère, mais je le vis réellement comme ça, chaque sourire de Harry tisse une toile magique autour de moi, m'en rend prisonnière, une détenue volontaire, consentante des délicieux supplices qui l'attendent. Audrey apparaît et entoure son bras du sien, mon sourire s'évanouit dans l'obscurité de mon cœur. Elle est là, elle aussi.

—Ça va ? me demande Liam.

—Oui, oui, bredouillé-je en reportant mon attention sur lui.

Nous nous rendons au buffet, il y a trop de produits dont je suis allergique et ça me pince le cœur. Je me contente de ce que je peux alors.

—Hey !

Je me retourne vers Harry — qui vient de me saluer — et Audrey qui arborent deux immenses sourires. Ils sont si parfaits ensemble, comme deux pièces d'un puzzle qui s'accordent parfaitement. Moi, je ne suis qu'une de ces pièces récalcitrantes qui ne vont jamais avec aucune autre. A côté de cette image parfaite, il y a moi qui finis d'avaler la bouchée pleine dans ma bouche. Trop sexy ! Notez l'ironie. J'arbore un sourire factice.

—Bonsoir, réponds-je.

— Moi c'est Audrey, Harry m'a parlé de toi. Tu es sublime, s'extasie Audrey en me prenant dans ses bras.

Zut, elle est sympa. Je lance un regard gêné à Liam qui semble s'amuser de la situation.

—Je... j'en suis ravie, bredouillé-je.

Ils semblent maintenant tous attendre quelque chose et je me rends compte que je n'ai pas fait les présentations. Quelle cruche ! Je me racle bruyamment la gorge.

— Voi...voici Liam, mon meilleur ami, commencé-je. Liam, voici Harry mon éditeur et sa petite amie Audrey.

Je ne sais pas pourquoi, mais le « petite amie » m'entaille la gorge.

—Enchanté, déclarent-ils en chœur en se saluant.

Audrey est encore plus belle en vrai, elle a cette prestance naturelle et ce charme qui ne seront jamais miens.

—Excusez-moi, vous n'êtes pas Liam Martin ? s'écrie une voix féminine.

—J'ai bien peur que oui, sourit Liam.

—Je vous adore, déclare la jeune femme.

—C'est votre jour de chance alors. Vous m'excusez ?

Puis Liam s'en va avec elle. Je sais qu'il le fait exprès, des envies meurtrières font surface en moi face à sa connerie. Mon regard se pose de nouveau sur mes deux compagnons.

—J'ai lu des extraits de votre livre, parfait. J'adore, continue Audrey avec un sourire ravi.

Tuez-moi, s'il vous plaît. Je me contente de sourire, gênée.

—Audrey, s'il vous plaît... l'aborde Cyril.

—Je vous laisse. Mon boss m'appelle.

Elle s'en va, me laissant seule avec Harry qui me scrute du regard. Il arbore un sourire narquois.

—Je n'ai jamais vu personne autant bégayer devant Audrey, se moque-t-il.

Je roule des yeux.

—Tu racontes n'importe quoi, rétorqué-je.

—Tu vas bien ? me demande-t-il. Abdou m'a parlé de ce matin, ajoute-t-il.

—Je... oui, réponds-je.

—Il te protègera parfaitement, c'est un ami, un mec sûr, précise-t-il.

Je ne comprends toujours pas pourquoi un inconnu a voulu m'agresser en plein Londres, mon livre n'est pas encore sorti. Je suis encore une nobody. En même temps, aucune région du monde ne peut échapper à la criminalité. Un homme blond, grand aux yeux noirs se rapproche de nous et nous sourit.

—Bonsoir, commence-t-il.

—Bonsoir, fais-je timidement.

Harry le salut d'un signe de tête.

—Vous êtes donc la fameuse Michelle, la protégée d'Harry, enchanté de vous rencontrer.

Je lance un rapide regard à Harry puis adresse un sourire à l'homme.

—Michelle, je te présente Jack Gelbero, un des membres de la maison, m'explique Harry.

—Ah d'accord, contente de vous connaître.

Il me gratifie d'un sourire que je lui rends. Il a l'air sympa. Il me saisit doucement la main puis finit par s'en aller. Dès qu'il disparaît, la musique Shape of you de Ed sheeran résonne dans la salle et je ne peux me retenir. Je tire Harry sur la piste de danse. Il ne se fait pas prier, mais reste un peu trop mécanique dans ses gestes, il se retient bien trop.

 Je me déchaîne sur la musique même si Harry a du mal à me suivre, je l'oblige à se laisser aller. J'en oublie même où nous sommes. A la fin de la musique, on remarque que plusieurs personnes nous observent et nous éclatons de rire avant de quitter la piste de danse.

—Si mon frère était là, on aurait eu un spectacle gratuit, indiqué-je en souriant.

Harry est plein sourire aux lèvres ce soir et je suis ravie qu'Audrey ne soit pas de retour. Vilaine, me reproche ma conscience. Je me mords la lèvre face à mes pensées malsaines. Audrey est malheureusement une fille bien. La culpabilité d'être en train de ressentir cette attache, ce truc bizarre qui me ronge les organes à l'égard de Harry me taraude l'esprit.

—Mieux que le tien ?

—Bien mieux, gloussé-je, de retour à la réalité.

—J'adore te voir comme ça, me confie-t-il.

Je rougis un peu parce que son regard est lourd sur moi, je me sens tout d'un coup nue, comme s'il explorait du regard les recoins les plus enfouis de mon esprit.

—Me voir comment ?

—Comme la vraie toi, précise-t-il.

—Tu ne me connais même pas, lui rappelé-je en levant les yeux au ciel.

—J'en sais beaucoup plus que tu ne le penses, me fait-il en m'adressant un clin d'œil.

Harry est l'un des plus lunatiques de la planète. Liam revient finalement, sans oublier Audrey qui me pique Harry. Il n'est pas à toi, se ramène ma peste de conscience. Un slow retentit et Liam me conduit doucement dans la danse.

—Alors ? murmure-t-il à mon oreille.

—Alors quoi ?

—Avec Harry.

Mon regard tombe sur Harry qui danse avec Audrey. Elle a la tête sur son épaule et semble dans un autre monde. Mais pourquoi ai-je autant mal de les voir ensemble ? Je soupire et pose ma tête contre l'épaule de mon ami.

—Il n'y a rien à dire, soufflé-je.

Liam n'ajoute rien. Il sait bien ce que je ressens. Je suis la fille avec qui Harry danse comme un fou, une évasion, un plaisir éphémère alors qu'elle est celle avec qui il danse avec passion et tendresse, le plaisir éternel. Je suis une amie et je n'aurai jamais la chance de gravir des échelons à ses yeux. 

Je n'ai jamais été autant attachée à quelqu'un dans ce sens, son regard me donne toujours des frissons, son sourire me fait perdre la tête et sa seule présence me déstabilise. Ce n'est pas qu'un crush passager, c'en est un qui dure... et qui fait mal. Zut ! Ce sentiment me fait mal, me compresse le cœur, il me brûle intérieurement et boue mes sens qui entrent en ébullition.

*

Dimanche, je n'ai pas parlé avec Harry depuis la soirée et je préfère cette distance. Menteuse. Je devrais penser à aller vérifier comment on assassine sa conscience parce qu'elle me casse de plus en plus les ovaires. 

On sonne à la porte de chez Liam et je vais ouvrir avec enthousiasme. Dès que la porte s'ouvre, je découvre deux tignasses brunes, deux visages de la quarantaine — un féminin et l'autre masculin — qui me sourient. Je bondis sur eux et ils m'enlacent. Ils m'ont tellement manqué.

—Michelle ! s'extasie Diana, la mère de Liam.

—Vous m'avez trop manqué ! rétorqué-je d'une voix aigüe.

— Toi aussi, ma puce, fait-elle en me serrant de nouveau dans ses bras.

—Tu es devenue encore plus belle, m'indique Horace en m'ébouriffant les cheveux.

Il n'a pas perdu cette habitude. Je les fais entrer.

—Liam mon bébé, s'émeut Diana en le prenant dans ses bras et tirant ses joues.

J'étouffe un rire.

—Oui, mon bébé, me moqué-je.

Liam roule des yeux.

—Mais maman, je ne suis plus un bébé, s'oppose Liam.

—Tu es le mien, rétorque-t-elle.

Diana est merveilleuse. Horace lui donne un léger coup à l'épaule, il grimace.

—Non, c'est mon boss.

Je suis hilare. Je ne vois pas pourquoi Liam se plaint toujours de cette belle attention. Moi j'aurais bien aimé que ma mère soit toujours là et qu'elle me traite comme un bébé, comme son bébé. Le manque qu'elle a créé en moi se réveille chaque fois avec le soleil et s'intensifient chaque fois que la lune se pointe, en gros elle me manque toujours plus. Nous nous installons finalement et devisons dans la joie. Harry se loge dans un coin de ma tête et je profite de ma journée.

—Alors, qui a le privilège d'embrasser ce beau visage ? me demande Diana.

Le rouge me monte aux joues. C'est sa manière de me demander qui est mon copain. Elle n'est pas très discrète. Nous sommes tous assis dans le salon, faisant semblant de regarder la télévision. Je me racle la gorge.

—Je... hum... bégayé-je.

—Elle a des vues sur un mec, elle parle de lui tout le temps, balance Liam.

Je le gratifie d'un regard noir, c'est sa vengeance. Il est con. Il affiche un sourire narquois au coin des lèvres.

— Tu devrais prendre ce mec à part, lui dire la vérité et tu le forces à t'aimer aussi, répond Diana avec un air sérieux.

—J'avais oublié à quel point elle était spéciale, un peu folle.

—Comment a été votre voyage ? je demande pour changer de sujet.

Ils affichent tous des sourires pleins de sous-entendus, mais finissent par me répondre qu'il a été fatiguant, mais bien.

*

Je suis dans mon sofa, j'observe le plafond comme à mon habitude. Sur la table basse est posé un livre que je viens de terminer. Mes idées dévient sur Harry. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je suis peut-être malade. Ou pas. Je pense trop à lui, je fonds trop pour lui, mais il ne me voit pas. Pour lui, je ne suis que Michelle, la fille bizarre. 

J'aime ma personnalité, je m'aime bien sûr, mais j'en ai un peu marre de toujours passer pour la bonne copine. J'aimerais qu'il pose sur moi ces regards brûlant de désir, j'aimerais qu'il pose sur ma peau, des mains avides de plaisir, mais il ne me voit pas. Et bordel que ça me fait mal. Harry m'a empoisonné, il est un poison doux et délicieux, dangereux, mais succulent. Mon téléphone sonne et je m'en saisis. Je ne connais pas le numéro, mais décroche.

—Coucou Michelle, c'est Jack, commence la voix.

—Oh, ça va ? réponds-je.

—Oui, c'est peut-être indiscret, mais je n'ai pas résisté à l'envie de t'appeler.

Sa réponse me gêne légèrement, mais je ne m'y attarde pas. Nous parlons de tout et de rien pendant quelques minutes. La sonnerie me fait revenir à la réalité, je me lève avec une impressionnante nonchalance et ouvre. Ma bouche s'entrouvre, ma respiration s'arrête et mes organes rétrécissent quand je le vois.
***
Hello! Chapitre court, oui. Mais si vous kiffez et commentez comme des dingues, je vous poste un autre chapitre aujourd'hui ou demain. 



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Lalie


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