Chapitre 9: L'anniversaire raté
Write by MTB
Dès son arrivée au service, il allait directement dans le bureau d’Odette
et s’assit.
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Odette, je crois qu’il y a eu un malentendu entre nous ce matin. Tu ne m’as
pas laissé le temps de parler. Alors je viens te dire ce que j’ai à dire. Car
tu vois, c’est vrai que tu es belle. Et je t’apprécie beaucoup. Pour cela et
pour rien au monde, je ne peux m’amuser avec toi. J’ai un sens profond du
respect et je ne pense pas avoir eu un geste déplacé à ton égard depuis qu’on
est collègue. Alors franchement, je ne sais pas ce que j’ai fait pour que tu me
traites de la sorte. Tout ce que je voulais, c’était passer du temps en ta
compagnie ce midi. Car je me sens différent quand je suis avec toi. Je me sens
un autre homme.
Il était en pleine inspiration quand il remarqua que la jeune femme fondait
en larmes et que le téléphone se mit à sonner. Elle se ressaisit, décrocha et
après un petit silence raccrocha puis informa Eric que le Directeur avait
besoin de lui.
Il s’en alla un peu furieux mais au moins soulagé d’avoir pu lui dire qu’il
était sincère avec elle. Il entra dans le bureau du Directeur dès que la
Secrétaire particulière de celui-ci lui avait ouvert la porte. C’était un homme
grand et beau mais avec un ventre administratif, les lunettes perchées sur le
bout des nez comme pour garder un œil sur son interlocuteur tout en lisant les
documents posés sur sa table. Il avait l’habitude de ce bureau car il y était
souvent convoqué pour donner son avis sur tel ou tel sujet. Mais ce soir, il
sentit comme une ambiance de cellule d’interrogation de la police quand le
Directeur l’invita à prendre place dans le canapé au lieu du fauteuil visiteur
habituel. Il ne devait pas s’agir d’un sujet en relation avec le bureau.
Etait-ce par rapport au remplacement de son chef à lui ? Ou y avait-il un autre
sujet. Son cerveau tournait si vite qu’il ne s’était pas rendu compte que le
directeur lui tendait la main. Il s’excusa et serra la main de celui-ci.
Une fois installé dans le canapé qui faisait dos à son bureau, le directeur
le fixa longuement avant d’ajouter :
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Eric, tu vas bien ?
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Oui, Directeur
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Entre nous ici, tu peux m’appeler Isaac. Cette discussion est un peu privée
donc pas la peine de mettre un protocole.
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Ok. Merci
·
Je sais que tu travailles beaucoup et que tout le monde t’apprécie. Moi
d’ailleurs, en premier.
·
Merci
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Mais tu vois, dans la vie, la responsabilité ne se vit pas qu’au bureau.
C’est beaucoup plus agréable de travailler avec des gens quand on sait qu’ils
sont engagés dans la vie et qu’ils savent s’occuper de leur famille. En
d’autres termes, un homme marié fait une meilleure impression qu’un célibataire
quand il occupe certaines fonctions. Tu vois de quoi je veux parler ?
·
Oui. Je vois. C’est juste que je n’ai pas encore trouvé la bonne personne.
·
Il le faut cher Eric. Sinon il me sera difficile de t’accorder le poste de
ton directeur après son départ à la retraite.
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J’espère trouver la femme idéale d’ici là.
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Et puis pourquoi n’étais-tu pas à l’anniversaire d’Odette hier ? Tout le
bureau y était sauf toi.
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Quoi ? Quel anniversaire ?
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Tu n’as pas lu tes mails ? Elle a bouclé un an avec nous hier. Tu sais bien
que personne n’a eu une fête mais par rapport au travail qu’elle a rendu, les
directeurs ont décidé de lui organiser un petit cocktail et aussi le bouquet de
fleurs qui lui a été livré hier après-midi.
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Oh mon Dieu ! Donc c’est pour cela qu’elle est en colère contre moi ?
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Eric, elle est en colère contre toi ? Maintenant je comprends pourquoi elle
ne cessait de se retourner à chaque fois que la porte du restaurant s’ouvrait.
On dirait qu’elle attendait quelqu’un.
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Ah bon ! Je ne crois pas que ce soit moi.
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En tout cas, elle était sublime hier. Si je n’avais pas pris un coup de
vieux, peut-être que j’aurais été tenté. En plus elle était très bonne
danseuse. Elle m’a rappelé ma jeunesse. Bref, je ne te retiens plus longtemps.
Passe un bon après-midi.
Maintenant qu’il savait la raison de sa colère, il eut honte. Comment
allait-il faire pour se faire pardonner ? Tout le bureau y était. Sauf lui. Il
était vraiment peiné. Etait-ce vrai qu’elle était sublime ? Dès qu’il s’est
assis, il s’empressa de lui envoyer un skype : Acceptes-tu de dîner avec moi ce
soir ?
à suivre...