
CHAPITRE 9: L'OBÉISSANCE VAUT MIEUX QUE LE SACRIFICE
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 9 : L’OBÉISSANCE
VAUT MIEUX QUE LE SACRIFICE.
**CHANCELLE AYANG**
Tantine Aubierge : Élan no si Ayang, tu comprends
non ? (Plongeant sur moi) Tu n’as pas dit que tu es une femme
inutile ? (Me griffant au visage) C’est mon fils que tu veux tuer ?
Je me suis mise à crier et les oncles sont venus la tirer
pour l’éloigner de moi. Mes enfants sont sorties alertées par les cris et se
sont mises à pleurer.
Tonton : Aubierge toi aussi on ne te parle pas ?
Tantine Aubierge : Oh laissez-moi, je vais en finir
avec cette idiote imbécile et vaut rienne* une bonne fois pour toute.
Tonton : Et soulever les problèmes avec sa
famille ? Ce que nous avons d’abord sur les bras tu as déjà réglé ?
Tantine Aubierge : Je m’en fous. Mon enfant est dans le
coma, on ne sait même pas s’il va se réveiller parce que cette imbécile est
incapable de ne serait-ce que le surveiller. Donc si ses frères n’avaient pas
insisté c’est que maintenant il devait encore être enfermé dans le bureau et
mourir une bonne fois. Parce que l’inutile que tu as trouvé là, bête comme ses
pieds, ne sait rien faire. (Essayant de me toucher avec son pied qu’elle envoie
dans ma direction) Incapable de faire la moindre chose si ce n’est écarter sa
large bouche comme pour sa mère et demander l’argent pour nourrir les crèves de
faim qui lui servent de parents. Si c’est pour ça elle est forte. Elle va
t’écarter sa vilaine bouche comme l’hippopotame qui baille au bord de la
rivière mais surveiller un homme rien. Les gens ont fait tout le travail pour
elle, on a tout fait et on lui a demandé de faire une petite consigne mais
rien.
Tonton : Aubierge calme toi. Ne va pas dire des choses
ici que tu vas regretter.
Tantine Aubierge : Que qu’est-ce que je ne regrette pas
déjà ? C’est quoi que je ne regrette pas avec cette poule qui est
là ? C’est quoi ?
L’autre : Arrête de crier. Les gens vont nous entendre
Aubierge.
Tantine Aubierge : Si mon enfant meurt sache bien que
tu seras la prochaine. Badecon
Le deuxième est venu m’aider à me lever et m’a fait rentrer
dans la maison avec les enfants qui pleuraient toujours.
Lui : Ma fille il faut pardonner ta tante, actuellement
elle ne réfléchit plus bien avec Bhernie qui est dans un état critique.
Moi : (Pleurant) Je veux partir d’ici tonton. Je ne
veux plus de cette relation. Je ne veux plus de ce mariage. Je suis fatiguée.
Lui : Tu sais qu’avec ce que tu as fait, si tu sors
d’ici tu mourras non ?
Moi : (Pleurant en silence)
Lui : Voilà. Alors ne va pas faire des choses parce que
tu es fâchée. Je sais que ta belle-mère n’est pas facile mais toi-même
reconnaît que tu nous pousses à bout Ayang. Comment tu peux vivre avec un homme
dans la maison et depuis 1 mois tu ne dis à personne qu’il est enfermé et ne
sort pas ?
Moi : (Pleurant) Il fait toujours comme ça. Ce n’est
pas la première fois. C’est dans le bureau là qu’il vit.
Lui : (Sursautant) Hein ? Tu dis quoi ?
Je le regarde confuse.
Lui : Chancelle parle vite, tu dis que Bhernie vit
là-bas ?
Moi : Oui.
Lui : (Écarquillant les yeux) Depuis quand ?
Moi : Depuis qu’on est venu habiter ici.
Lui : (Criant) Et c’est aujourd’hui que tu me le
dis ?
Je sursaute.
Il se met à dire des paroles en fang que je ne comprends pas
car c’est un langage des hommes seulement puis il sort.
Tantine Aubierge : (Dehors) Qu’est-ce que j’ai d’abord
dit ? Que la maboule là ne sert à rien. Voilà ça. Vous voyez maintenant
non ? Comment le travail va marcher quand même le garder dans la chambre
elle n’y arrive pas ?
Tonton : Moi je
vous avais d’abord bien dit que c’était mieux qu’on trouve une femme qui
ressemblait un peu à maman
Tantine Aubierge : (Énervée) N’appelle pas cette chose
maman devant moi.
Lui : Eh, tu ne me tapes pas hein Aubierge. Tes
conneries que tu fais avec lui là je ne suis pas dedans. Connais ta place.
Tantine Aubierge : Que tu vas me faire
quoi hein ? Je te frappe si je veux, tu peux faire quoi ? Tu es
qui et tu as quoi ? Dernier de chez les derniers. Si moi Aubierge je ne
t’ai pas ramassé, tu allais faire quelque chose.
L’autre : Aubierge.
Tantine Aubierge : Qu’il fasse doucement avec moi s’il
ne veut pas que j’expose ses secrets devant toute la famille.
Tonton : Ce n’est pas toi que je blâme c’est Euloge. Où
il a eu l’idée de te donner la caisse, il n’y a que Dieu qui sait.
L’autre : Mais tu vas où ?
Tonton : Je pars chez moi.
Tantine Aubierge : Pars, tu nous sers d’abord à
quoi ?
L’autre : Aubierge tu m’arrêtes ça.
Il s’est mis à parler en langue mais comme la première fois c’était
un langage d’homme alors je n’ai rien compris. Tout ce que j’ai entendu c’est
qu’il devait aller fouiller le bureau à la recherche de je ne sais quoi. Je
n’ai pas cherché à savoir et j’ai bouclé la porte de la maison à clé et je suis
allée m’enfermer dans ma chambre avec les enfants. J’ai pris mon téléphone et
j’ai appelé ma mère en pleurant.
« Maman : Allô ? »
« Moi : (Pleurant) Je vais mourir oh maa. Je
vais mourir. »
« Maman : Hein ? »
« Moi : (Pleurant) Je vais mourir. Elle m’a tapée le
bois à la tête. »
« Maman : Ayang si tu n’arrêtes pas de pleurer,
je vais comprendre comment ? Qui t’a tapé le bois à la
tête ? »
« Moi : Tantine Aubierge, elle m’a tapé un gros bois à
la tête et je me suis blessée. Elle a dit qu’elle va me tuer »
« Maman : (Criant) Que quoi ? L’enfant
de qui ? »
« Moi : (Pleurant) Elle va me tuer oh mema. »
« Maman : Attends cette femme-là se prend même
pour qui ? J’arrive là-bas. Si elle croit qu’elle va s’amuser avec mon
enfant comme elle veut. C’est que nous allons tous mourir une bonne fois car
c’est moi-même qui vais tout dire. J’arrive là-bas sur le champ. »
Clic ! Elle a raccroché. J’ai appelé Hilaire.
« Hilaire : (Joyeux) Allô bébé. »
« Moi : (Pleurant) Je vais mourir. »
« Hilaire : (Inquiet) Qu’est-ce qu’il y a Chance ? »
« Moi : (Pleurant) Je suis fatiguée, je ne peux plus
supporter ça. Je vais finir par me suicider. »
« Hilaire : Ne dis pas les choses comme ça
Chancelle. »
« Moi : (Pleurant) Je préfère mourir parce que je suis
fatiguée. On m’a tapé un gros bois à la tête et je me suis blessée. Y a le sang
partout et je vais mourir. »
« Hilaire : Hein ? Attends je prends la
voiture. Je serai à Libreville tout à l’heure bébé, j’arrive. »
Clic ! J’ai déposé mon téléphone et je me suis couchée
sur le lit en serrant mes enfants dans mes bras. Je suis réellement fatiguée de
toute cette histoire. J’ai entendu les gens-là cogner à la porte et la mère de
Bhernie crier mais je ne suis pas allée ouvrir…
**AUBIERGE ANDEME**
Lui : Aubierge laisse tomber on s’en va.
Moi : (Continuant à cogner sur la porte) Chancelle je
te jure que si je mets la main sur toi, je vais te tuer.
L’autre inutile : Moi je m’en vais, quand tu auras
calmé tes gens, vous viendrez me chercher pour qu’on réfléchisse calmement. Je
ne veux pas que quelqu’un vienne me trouver ici après on dira que je suis
complice.
Moi : (Me retournant pour le regarder) Pars, homme
inutile. Pars, j’attends quand tu viendras ramper à mes pieds pour me demander
pardon.
Lui : Aubierge ça suffit maintenant. Je n’ai pas envie
de me répéter avec toi. D’ailleurs on s’en va.
Je le toise copieusement en piaffant puis je me dirige vers
ma voiture et je démarre sans attendre et je pars de là pour la maison. Je gare
la voiture chez mes enfants du quartier puis je descends à la maison sans
répondre aux voisins qui me parlent, je ne suis vraiment pas d’humeur.
Stella : (Me regardant) Chancelle a dit quoi ?
Moi : Cette petite villageoise maboule, bête et
saligote là peut dire quoi ? Si ce ne sont pas tes oncles qui m’ont
attrapée autrement j’ai fini avec elle. Je n’ai jamais vu une femme maboule
comme ça de toute ma vie. Tu peux comprendre que depuis-là ton frère vivait
dans son bureau ?
Stella : Hein ?
Moi : Donc tout ce qu’on faisait là c’était pour rien.
Stella : (Silence)
Moi : Tous nos efforts pour le transfert de sentiments
là rien. La bonne dame ne dormait même pas avec lui.
Stella : Je t’avais bien dit de mettre ça sur Zoé car
elle au moins il la soulève tout le temps, tu as refusé. Voilà maintenant.
Moi : Je devais mettre ça sur Zoé comment ? Tu
connais les effets de ça ?
Stella : (Levant les épaules) En tout cas. C’est vous
qui voyez. D’ailleurs tout ça là n’est même plus important parce qu’on ne sait
même pas s’il va se réveiller.
Moi : Ne parle pas comme ça, ton frère ne peut pas
mourir maintenant.
Elle me regarde et ne dit plus rien. Je passe dans ma
chambre et je me change avant de m’asseoir sur mon lit pour réfléchir. J’ai
vraiment peur que mon fils ne se réveille pas, s’il meurt là qu’est-ce que je vais
devenir ? Non, il ne peut pas. Je ne peux pas le perdre une deuxième fois,
je me suis trop battue pour ça. J’ai trop donné pour l’avoir sous mon contrôle,
j’ai trop donné. Mon téléphone sonne et me sors de mes pensées.
« Moi : (Décrochant) Y a quoi ? »
« Lui : Il y a quoi comment ? Tu es
partie alors que nous avons un gros problème sur les bras ? »
« Moi : Mon fils est dans le coma, tu crois que j’ai la
tête à réfléchir ? »
« Lui : Pourtant tu devrais Aubierge. Tout
ce que nous avons fait toutes ces années c’était dans le vide. Le lien-là n’a
jamais été rompu. C’est toi-même qui a dit qu’elle l’avait rappelé en te disant
qu’elle allait briser ce lien qui te maintient à lui. C’est encore toi qui a
dit que ses yeux sont ouverts et que ce n’est plus la même. La bague là n’est
nulle part Aubierge, si elle remet ça pour se rapprocher de lui et qu’ils se
lient à nouveau, je ne donne pas cher de notre peau. On n’a pas réussi à savoir
d’abord où il avait trouvé la force pour rajeunir alors qu’il était déjà bien
fatigué. Le voici qui est coincé pour le moment, au lieu de t’asseoir pour qu’on
réfléchisse à tête reposée et trouver une solution, non toi c’est aller te
battre avec le petit pantin qui est dans sa maison, tu vois comment ton cerveau
n’évolue pas ? Et tu te demandes toujours pourquoi il t’avait rejetée pour
elle ? »
« Moi : (M’énervant) Ne me parle pas de cette
fille. Cette petite sorcière avec ses allures d’enfants de riches l’avait
aveuglé et détourné de ma route comme elle a donné la mission à son rejeton
pour terminer ce qu’elle avait commencé. Mais même si c’est la dernière chose
que je ferai, jamais je ne laisserai une telle chose se faire. Elle devra
passer sur mon cadavre. »
« Lui :
Dans ce cas commence à réfléchir avec ta tête Aubierge et au lieu de t’énerver
en parlant à tort et à travers, réfléchis à ce que nous allons faire pour
essayer de ramener ses pensées loin d’elle. Commence à réfléchir à ce problème. »
« Moi : (Silence) » …
**LUCIA MANGA MFOULA**
Depuis une semaine je n’arrête pas de penser à Bhernie et
j’ai déjà rêvé 2 fois de lui, à chaque fois je le vois allonger sur un lit comme
s’il dormait et n’arrivait pas à se réveiller. La première fois, j’ai chassé ça
de mon esprit mais c’est revenu avec force à tel point que je me suis mise à
prier pour lui dans mon cœur parce que depuis la nouvelle de la grossesse, je
ne veux même pas mentionner son nom de peur que l’on ne se fâche encore avec
moi. Je peine déjà assez pour me faire pardonner par ma famille. C’est à peine
si ya Reine et maman me parlent, quand elles m’appellent, c’est uniquement pour
prendre des nouvelles de la grossesse sinon, elles ne le font pas. Et oui, une
semaine après la réunion chez mes parents, ya Reine était venue me voir à la
maison. Elle m’avait redit qu’elle était toujours déçue et m’en voulait mais
qu’elle allait être présente pour moi et le bébé, que si j’avais besoin de quoi
que ce soit, je pouvais compter sur elle avant de prendre de nos nouvelles et
de l’avancée de la grossesse. Nos conversations sont encore timides et il en
est de même avec maman qui elle aussi est revenue vers moi la semaine en
question. Elle n’a pas voulu revenir sur ce sujet et tout ce qu’elle m’a dit ce
qu’elle espérait de toute ses forces que je ne commettrais pas l’affront de
retourner dans la relation avec Bhernie car si je tentais ça, elle ne me le
pardonnerait pas. Je l’avais rassurée en disant que ce n’était pas dans mes
intentions. Elle m’a demandé s’il était au courant de la grossesse puis quand
je lui ai dit que non elle m’a dit que c’était tant mieux car elle ne voulait
ni de lui ni d’aucun membre de sa famille près de l’enfant, j’ai acquiescé. Papa
et ya Arsène ne me parlent toujours pas alors je ne veux pas créer d’autres
problèmes en parlant de lui ou en citant son nom pour que quelqu’un écoute même
si sa présence est forte dans ma mémoire. Je prends mon téléphone et je décide
d’écrire un message à Mommy, avec elle au moins tu peux parler de tout car elle
n’a aucun parti pris et oui elle est au courant de la grossesse. Elle m’avait
sermonnée en nous disant à Lucrèce et moi que nous ne prenons pas au sérieux
notre relation avec le Seigneur et que nos actions le prouvaient. Elle nous a
dit que c’est nous qui cherchons nos problèmes nous-mêmes en nous mettant dans
des positions qui vont davantage compliquer nos vies. Après cela elle m’a
demandée de prier pour mon enfant tout le temps et que si je voulais parler par
rapport à la grossesse, elle serait là alors je le fais. Comme Lucrèce est
juste à côté, j’écris.
-Moi : Bonjour Mommy. J’espère que vous allez bien. Moi
ça va par la grâce de Dieu et je commence à m’habituer aux malaises. J’ai une
préoccupation depuis quelques jours et j’aimerais savoir si je peux vous en
parler.
-Mommy : (La minute d’après) Bonjour Lucia. Notre Dieu
est bon et il prend soin de moi. Tu veux écrire ou tu préfères que je
t’appelle ?
-Moi : Je vais écrire.
-Mommy : Je te lis.
-Moi : En fait, ça va faire une semaine que je rêve
d’un homme et à chaque fois, je le vois allongé sur un lit comme s’il dormait
mais il n’arrive pas à se réveiller. J’ai essayé de prier mais quand je le fais
je n’arrive pas à arrêter de penser à lui et je ne sais pas quoi faire.
-Mommy : Tu connais cet homme ?
-Moi : Oui.
-Mommy : C’est quelqu’un à qui tu peux parler
directement ou il est indisponible ?
-Moi : Il est indisponible.
-Mommy : En dehors de ces rêves, l’avais-tu déjà vu
avant ? As-tu déjà eu à prier pour lui par le passé ?
-Moi : Oui.
-Mommy : Si tu devais faire une estimation sur le
nombre de fois que tu as rêvé et prié au sujet de cet homme, ça peut dépasser 5
fois ?
-Moi : Oui.
-Mommy : Je vois. Qui est-il ?
-Moi : (Hésitante) L’auteur de ma grossesse.
-Mommy : ELLO Obiang Bhernie Céleste ?
Je regarde son message en clignant des yeux plusieurs fois.
Qui lui a dit son nom ?
-Mommy : Dieu a déposé son fardeau sur tes épaules afin
que tu intercèdes en sa faveur. Prends 3 jours de jeûnes et de prières selon ta
condition et tu imploreras la miséricorde de Dieu sur sa vie. Et demande
également à Dieu de briser les liens de la mort qui l’environnent. Le 3e
jour, va le voir, prends ses 2 mains dans les tiennes et prie pour lui selon ce
que le Seigneur te mettra à cœur.
Je cligne à nouveau les yeux plusieurs fois devant ce
message. Ça c’est quelle histoire encore ? Je suis censée rester loin de
lui, comment vais-je aller le voir ? Qu’est-ce que les gens vont
dire ? Et puis je dois jeûner pour lui ? Je ne peux pas faire ça.
-Mommy : Tu as compris ?
-Moi : Oui.
-Mommy : Tu as des questions ?
Moi : Non.
-Mommy : Ok. Je veux que tu prennes ta Bible et que tu
lises le premier livre de Samuel au chapitre 15. Tu liras du premier verset
jusqu’à la fin.
-Moi : D’accord. Je le fais maintenant ?
-Mommy : C’est à toi de voir. Si tu peux le faire
maintenant, vas-y, sinon un peu plus tard dans la journée mais je ne veux pas
que tu dormes sans lire ce passage.
-Moi : J’ai compris. Et merci de m’avoir écoutée.
-Mommy : Je t’en prie.
J’ai posé mon téléphone pas satisfaite de cette
conversation. Je n’ai aucune intention de faire ce qu’elle m’a dit de faire. À
la limite continuer à prier pour lui mais si c’est pour jeûner et aller prier
pour lui sur place, c’est mort. Je vais quand même lire le passage biblique là
tout à l’heure.
Lucrèce : (Me regardant) Tu ne vas pas regarder ta
série aujourd’hui hein ?
Moi : Si, mets-moi ça s’il te plait.
Elle s’est exécutée et je me suis bien calée en m’adossant
sur ses épaules. J’ai commencé à regarder et le sommeil n’a pas tardé à me
prendre. Quand j’ai ouvert les yeux, il était déjà 17h.
Moi : (Me frottant les yeux) Je ne peux même plus
regarder correctement la télévision.
Lucrèce : (Amusée) Ton travail c’est dormir. Lève-toi
on va aller marcher dans le quartier.
Je fais la moue.
Lucrèce : Tu ne vas pas rester enfermée ici toute ta
vie. Je te rappelle que demain tu dois reprendre le chemin du travail.
Je ne réponds pas car depuis que mon mariage a été annulé et
que la nouvelle a été rendue publique, je n’ai pas eu le courage de mettre le
nez dehors car j’ai honte. J’ai peur de croiser un parent ou ami de Viclaire ou
d’entendre une réflexion sur cette histoire. J’ai peur d’être pointée du doigt
comme étant celle qui a trompé son fiancé et s’est faite engrosser par
quelqu’un d’autre à quelques jours de son mariage. J’ai tellement honte de moi
que je n’arrive pas à sortir de la maison si ce n’est pour aller voir mon
gynéco et là même, je me camoufle dans mes vêtements pour ne pas être reconnue.
Lucrèce le sait et c’est pourquoi elle a dit ce qu’elle a dit.
Lucrèce : (Venant me tirer) Lève-toi de là et va rincer
ton visage, on y va.
J’ai boudé mais elle a fini par avoir raison de moi. Au même
moment, Loyd est venu nous déposer les enfants qui étaient avec lui pour la
journée puis nous sommes sortis tous les 4 faire les cents pas dans le
quartier.
Lucrèce : Tu vois que ce n’est pas sorcier.
Moi : Hum. Je ne veux pas affronter les regards de
jugement des gens.
Lucrèce : Si ça pouvait tuer c’est que je suis déjà
morte. Combien de fois n’ai-je pas supporter ça ? Même aujourd’hui encore
je le subis mais si c’est ce que tu veux regarder, tu n'iras pas loin. Le plus
important c’est la famille et surtout ce que toi-même tu penses de toi. Nous
avons dit que tant que nous sommes toutes les deux et que nous avons notre Dieu
Moi : (Terminant sa phrase) Nous pouvons tout surmonter.
Lucrèce : (Prenant ma main) Et nous allons le faire.
On se sourit et nous continuons à avancer.
Lucrèce : (Interpellant Leslie qui voulait s’aventurer
sur la route) Oh madame Oyame remonte ici, c’est la route de ton père ?
Leslie : On ne dit pas ça à les autres.
Lucrèce : Viens ici je vais t’attraper la main, les ba
on ne dit pas ça à les autres. Les autres ne savent pas qu’ils ne doivent pas
marcher sur la route ?
Leslie : Je vais
te crahir* à mamie moi que tu m’as parlé fort Voiya*
Nous nous sommes mises à rire avant qu’on ne les attrape par
la main et continue notre chemin. Nous avons tourné dans tout le quartier avant
de revenir à la maison autour de 19h. Nous avons réchauffé le repas et nous
sommes passés à table. Après le repas, j’ai digéré quelques minutes avant de
plonger mon nez dans mes documents étant donné que je reprends le boulot demain.
Je m’y suis mis jusqu’à 22h puis je suis allée prendre ma douche. C’est
toujours difficile pour moi de me laver mais je prends sur moi et je serre les
dents. Quand je termine, je double les vêtements et me couche sur le lit.
Lucrèce : Tu peux t’asseoir pour qu’on prie ?
Moi : (Tremblante) Non. Je vais le faire ainsi.
C’est elle qui a dirigé et j’ai suivi jusqu’à ce qu’on
termine. On s’est souhaité une bonne nuit puis elle a tout éteint. J’ai attendu
que le sommeil vienne me prendre en vain et c’est là que j’ai repensé au
passage biblique que je devais lire. J’ai pris mon téléphone et j’ai cherché le
passage en question. Dès que mon regard est tombé dessus, j’ai automatiquement
eu le frisson. Notamment après avoir lu les versets 22 et 23 ‘’ [22] Samuel
dit : L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les
sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici,
l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut
mieux que la graisse des béliers. [23] Car la désobéissance est aussi coupable
que la divination, et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie et les
théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l’Éternel, il te rejette aussi
comme roi.’’
Moi : (Le cœur battant) Seigneur pardonne moi….