CHAPITRE III : TU ES CONTENT DE TOI LA?
Write by Chroniques Femmes Fatales
- Elle te plaît notre camping-car ? s’enquit Christelle. On le partage avec les garçons, j’espère que cela ne te dérange pas.
- Bien sûr que non, je trouve juste que mon fauteuil va encombrer le passage, et cela me désole un peu.
- Rassure-toi, fit Jane, il y a une place spéciale pour lui. Là se trouve notre cabine de couchage, juste en face, celle des garçons, avec des rideaux bien sûr pour plus d’intimité, alors ne t’en fais pas.
Poupina n’en revenait pas, ils étaient arrivés une heure plus tôt, et après les formalités d’usages, elle s’était vue attribuer un badge avec son numéro dessus, plus incroyable encore, son nom était déjà inscrit sur la liste. La soeur faustine était repartie après avoir fait un tour dans la voiture. A son arrivée, Poupina n’avait pas reconnu le monastère qu’elle avait visité trois ans plus tôt. Dans la cours, se trouvaient dispersés cinq camping-cars de tailles impressionnantes, trois d’entre eux, selon les explications de Jane, abritaient des jeunes volontaires de tous sexes, ils étaient six par camping-car, un des camping-cars abritait les deux surveillantes et l’infirmière, et l’autre c’était la cuisine, elle était plus éloignée. Les moniteurs et coordinateurs hommes, dormaient au monastère. Et les autres avaient opté pour dormir dans des tentes.
Tous ces gens qui allaient et venaient, impressionnaient Poupina. Elle aimait observer les gens qui évoluaient dans un milieu précis, c’était comme les regarder vivre sans qu’ils ne s’en aperçoivent, elle comprenait ainsi la nature humaine.
Chaque camping-car avait choisi son endroit ou installer son camping-car, au centre se trouvait un grand espace où ils se rassemblaient pour être ensemble. Chaque véhicule disposait des toilettes au fond du véhicule, (des petits wc et de la douche), dans chaque côté du véhicule se trouvait un compartiment de trois lits, un côté était pour les garçons, un autre pour les filles.
Christelle plia les dernières serviettes sur dans l’un des tiroirs de la commode qu’ils avaient réussi à installer pour les vêtements. Elle vint rejoindre Poupina sur sa couchette quelques secondes plus tard. On lui avait attribué la couchette du bas.
- Ah, que c’est beau cette sensation d’être enfin de retour chez soi. Tout ici m’a manqué, fit-elle en s’allongeant sur la couchette de Poupina.
Soupirant de volupté, Jane se joignit à elles et se coucha sur le ventre de Christelle.
- Quand je pense que je renonce à des vacances au bord de la mer avec mes insupportables cousins, pour venir construire une école et un dispensaire au Cameroun, je me dis finalement que j’ai de la chance.
Elles éclatèrent de rire toutes les trois, puis Jane se leva et alla guetter pas la petite fenêtre en reconnaissant la voix de John.
- Ils sont de retour ! s’écria-t-elle.
- C’est normale, on a fini de tout ranger, fit Christelle en se levant à son tour.
John entra suivit de son frère. Ils avaient chacun des sacs en papier contenant des provisions pour le déjeuner.
- Tiens, vous avez dévalisez toute la cantine ou quoi ?
- Ne t’inquiète pas Christelle, Jack n’a pris que l’essentiel pour le déjeuner, répondit John en s’asseyant sur le lit d’en face Poupina. Et toi Poupina, tu t’es familiarisée avec ton nouveau chez toi ?
- Ici oui, mais dehors pas encore. je flippe un peu, parce que je ne connais que vous quatre.
- Ne sois pas pressée, tu auras tout le temps de les connaître, mais cela ne te gène pas de vivre avec trois grands garçons ?
- Je vais m’habituer, je crois.
- Moi j’ai faim, alors si vous voulez manger, c’est le moment.
- Jack, on devrait au moins attendre Richard, tu ne crois pas ?
Jack se retourna vers Jane, puis son regard alla sur les paquets qu’il tenait en main.
- Désolée ma chère, mais mon ventre réclame, et quand il réclame, il doit être servi. Richard viendra nous retrouver, sinon, on gardera pour lui. Rassurée ?
Jane fit oui de la tête, tandis que Christelle tirait le fauteuil de Poupina où il était. Jane pris les couvertures pour le pique-nique, Poupina monta sur le fauteuil, et tous les cinq sortirent. Une place était libre sous un grand arbre, ils se dirigèrent vers là. La plupart des jeunes volontaires visitaient les lieux, curieux. Poupina redoutait le moment de s’asseoir par terre, elle allait attirer plus de regards que prévu. Jack posa son paquet entre les bras de Christelle, et sans que Poupina ne parle, il la prit dans ses bras, et après que Jane ait mis les couvertures, il la posa délicatement sur l’une d’elle.
- Merci, c’est vraiment gentil de ta part.
- C’est un plaisir de te servir, fit-il avec un grand sourire.
Elle ne comprenait pas pourquoi elle était si à l’aise avec eux, il n’y avait aucune gêne, aucune hésitation. Ils déjeunèrent tous dans une bonne ambiance, ils racontaient à Poupina les anecdotes de leurs multiples voyages. Elle put remarquer que le nom de Marina revenait tout le temps, et négativement. A en croire les autres, elle était le diable en personne.
- Il nous a fallu peu de temps pour comprendre ce qui attirait John dans ces camps, ce n’était pas seulement les endroits, mais…
Le regard de Jack se porta sur Jane, qui rougissait de plus belle. Poupina éclata de rire, depuis qu’elle les connaissait, elle avait pu comprendre que John et Jane étaient attirés l’un vers l’autre, mais qu’ils n’étaient pas ensemble. Ils préféraient jouer aux meilleurs amis. Christelle aiamait contredire et taquiner Jack qui semblait le plus mâture et surtout qui n’avait pas sa langue dans la poche.
La porte du camping-car des surveillants s’ouvrit. Depuis qu’ils étaient arrivés les surveillants et les chefs de groupe étaient en pleine réunion, ils organisaient le planning du séjour. Tout un groupe sorti, il y avait deux hommes âgés, deux femmes mûres, et six jeunes garçons et filles réunis. Parmi les filles, Poupina remarqua une jeune brune, avec ce quelque chose de latin dans la démarche et l’allure qu’avaient toutes les femmes latines que Poupina avait vu à la télé, elle sut que c’était Marina Diaz. Près d’elle, marchait un jeune homme qu’elle ne distinguait pas bien. Mais elle pouvait voir par sa carrure, qu’il était imposant, et semblait beau.
- Je vois que la réunion est finie, les vraies choses peuvent commencer, commenta Jack en soupirant.
- Lui c’est notre Richard, fit Jane à voix basse près de Poupina. Et comme toi, c’est sa première année en notre compagnie aussi. On a la chance de l’avoir dans notre groupe je t’assure, les autres sont verts de jalousie. La brune qui l’accapare là, c’est Marina Diaz.
- Elle ne perd pas le temps on dirait! Tien, ils regardent par ici… Zut! les voilà qui viennent vers nous.
Christelle soupira en regardant approcher le jeune couple vers eux, d’un mauvais oeil.
- C’est un besoin intense pour elle d’être méchante avec nous, renchérit Jack. Quand je pense que j’ai eu un faible pour elle. Franchement, je devais être désespéré!
- Faites comme si elle n’existait pas, moi je le fais bien d’ailleurs, conseilla John, en regardant dans l’autre direction.
Marina et Richard arrivèrent près du groupe, un silence gênant s’installa, Richard fut le premier à s'adresser à eux sans un regard pour Poupina.
- Vous êtes enfin là! J’ai cru à un moment que vous aviez déserté, et que je serai seul face à nos corvées.
Il parlait en anglais, un anglais pure et parfait, d’une voix incroyable grave, nota Poupina.
- On t’avait pourtant dit qu’on devait faire une escale chez les sœurs de la Sainte Trinité non? Il fallait récupérer la nouvelle du groupe, retoqua Jane.
- N’empêche que vous êtes en retard, lança Richard.
Marina s’approcha de Poupina assise près de Jack, elle la détailla des pieds à la tête avec une petite moue au coin des lèvres.
- C’est toi la nouvelle ? C’est toi qui as décidé de les rejoindre cette année ? Drôle d’idée. Comment tu t’appelles déjà ?
- Assimba Poupina.
- Drôle de nom, jamais entendu quelque part. Tu es d’ici, ou alors tu viens du même coin que nous ? Quoi que j’en doute un peu.
- C’est quoi cet interrogatoire ? Laisse-la tranquille !
Marina se tourna vers Jack.
- Je ne savais pas que tu jouais au protecteur maintenant… J’ai juste dit qu’elle a un drôle de nom c’est tout, je ne vois pas pourquoi tant d’hostilité, je me montre juste polie.
- N’empêche que tu la saoule avec toutes ces questions, et je ne crois pas avoir entendu quelque part que tu as un diplôme d'inspecteur!
- Wow, tu te calmes ok? Je veux juste savoir…
- Et…
Poupina toucha la main de Jack pour le calmer.
- Ne t’inquiète pas Jack. Je suis une pure camerounaise, de plus, je ne suis jamais sortie du Cameroun et mon nom signifie miracle en ma langue maternelle. Toi par contre, je ne connais pas ton nom.
- Marina Angelica Diaz.
- Oh Marina? Ici au Cameroun, on trouve ce prénom presque partout, rien d’original.
Poupina avait parlé avec un sourire sur le coin des lèvres. Marina lui jeta un regard noir, et sous les rires moqueurs des autres, elle s’en alla furieuse.
- Mais tu mords Poupina. Je ne savais pas que tu avais aussi des griffes…fit Christelle. J’adore!
- Moi qui voulais te défendre, mais tu t’en sors très bien toute seule, renchérit Jack en lui rendant son sourire.
- Je disais juste la vérité, rien de spéciale dans mes propos et je ne voulais pas être méchante.
Vous avez fini? s’écria brusquement Richard en les faisant sursauter.
Elle leva les yeux vers Richard, et là, elle fut paralysée. Il avait des yeux verts ! C’était les mêmes yeux qui venaient dans son esprit et ne la quittaient plus, elle le savait, c’était ses yeux qu’elle avait vu. Il y avait quelque chose de captivant qui la retenait dans ce regard, lui aussi semblait hypnotisé. Ils se regardaient comme s’ils étaient dans un autre monde, un autre univers, où le temps et tout ce qui les entourait, n’existaient plus pour eux. Cela était fascinant et effrayant en même temps. Poupina avait l’impression que le destin se mettait en marche autour d’elle, comme si on venait juste de sonner la cloche, mais la cloche de quoi ? Ne put-elle s’empêcher de demander. Son destin ! Tout venait juste de s’enclencher comme une bombe avec retardateur, les minutes, les secondes, tout se mettait en place, pour le grand final qui n’était autre que sa mort…
Une sensation désagréable parcourut le corps de Poupina, et elle se mit à avoir froid, elle avait peur de ce qui allait se passer maintenant. Il ne faisait aucun doute qu’elle était au bon endroit.
- Je…fit Jane, comme si elle reprenait ses esprits elle aussi. Je ne sais pas pour vous, mais…Elle respira un grand coup, et regarda les autres, tout aussi bouleversés qu’elle. J’ai une impression que quelque chose vient juste de se passer, mais je ne sais pas quoi.
Tous se tournèrent vers Poupina, elle était toujours accrochée au regard de Richard, mais semblait être ailleurs, très ailleurs. Elle ferma soudain les yeux prise d’un malaise.
- Poupina, Poupina, que se passe-t-il ? demanda John inquiet en tâtonnant ses joues.
- Je... j’ai juste des vertiges. Ca va, c’est sûrement le voyage, la fatigue, mais ça va aller.
Richard parut tout aussi reprendre ses esprits, il prit place près de John, loin de Poupina, et posa les papiers qu’il avait en main sur la couverture.
- Ça commence bien, fit-il d’un regard froid envers Poupina. On n’a même pas encore commencé que tu t’évanouis déjà. Tu sais, il n’y a pas de place pour des faibles ici, on est là pour travailler pas pour se reposer. Alors si tu voulais des vacances, tu aurais mieux fait de ne pas venir du tout !
Tous se tournèrent vers Richard.
Mais tu es malade! s’écria Jane scandalisée.
- Qu’est-ce qui ne va pas avec toi au juste ? demanda jack en se levant l’air furieux.
- On est là pour travailler, si elle s'évanouit déjà pour un rien, ça ne vaut pas la peine qu’elle soit là, on n’a pas besoin d’inapte ici Jack. Vous le savez bien comme moi, et on a du boulot!
- Putain! mais tu t’entends parler? Tu devrais vraiment fermer ta gueule avant de dire une connerie!
- Tu es méchant Richard, lança Jane. Tu devrais même avoir honte de toi, de sortir autant de méchanceté envers Poupina, elle ne t’a rien fait!
Poupina sentit une boule dans sa gorge qui allait très bientôt se transformer en sanglots, elle détestait des conflits et n’avait jamais assisté à autant d’animosité elle se tourna vers Jack.
- Aide-moi à monter sur le fauteuil Jack, fit-elle d’une voix enrouée.
John se leva, alla prendre le fauteuil près de l’arbre, le déplia, et sans un mot Jack prit Poupina dans ses bras, et la posa dessus. Elle activa les freins, et avant que Jack ait proposé de l’aider, s’en alla vers le camping-car, sans prêter attention au sourire narquoi de Marina et sa bande, encore moins au regard ébahi de Richard, tout ce qu’elle voulait c’est d’être seule. Jane se retourna vers Richard qui semblait ébahi.
- Tu es content de toi maintenant ? cracha Jack cette fois-ci en colère.
- Je ne savais pas qu’elle…
- Tu ne savais pas quoi? coupa Christelle.
- Sans la connaître, tu t’es montré grossier envers elle pourtant, on n’agresse pas les gens quand on ne les connait pas! mais c’est ce que tu viens de faire. Tu devrais avoir honte.
- Je m’excuse, je vous jure que je ne savais pas. Je me sens mal, je suis vraiment désolé.
- Tes excuses, on n’en veut pas, celle qui les mérite, est là dedans, sûrement entrain de pleurer, tout cela à cause de toi! Je te préviens Richard, cette fille je l’apprécie énormément, ce qui est curieux, et si elle part, je vais pourrir tes vacances, dit Jack en se rasseyant. Alors, débrouille toi, mais retiens-là.
Jack près de Richard, ne faisait pas le poids, mais il semblait sincère, et apparemment les autres étaient de son avis. Richard se leva et se dirigea vers le camping-car.
- J’ai juste une question que je n’ai pas encore eue de réponse, fit Jane, après le départ de Richard. Pourquoi j’ai eu l’impression que quelque chose s’est passée quand Richard est arrivé ? On aurait dit qu’on sonnait le gong. Allez-y moquez-vous, mais je vous assure que j’ai eu cette sensation étrange.
- A vrai dire, moi aussi… confia John, j’ai cette sensation étrange qu’on est déjà dans quelque chose, mais je ne sais pas quoi.
- C’est ça la magie de l’Afrique, bienvenus chez nous.
- Tu parles Christelle comme si tu avais déjà mis les pieds ici avant nous. Tu es aussi novice que nous de l’Afrique. Et je te paris tout ce que tu veux, que je connaitrais ses secrets biens avant toi chère amie.
- On ne découvre pas l’Afrique quand on a son sang, tout est en nous. On appelle cela les gènes. Le sang de mes ancêtres coule en moi, mais, cela me fera plaisir de te prendre quelque chose, alors pari tenu Jack. Le premier qui découvre le secret de l’Afrique offre à l’autre quoi ?
- Un dîner à notre retour.
- Je croyais que tu avais un faible pour Poupina, depuis que tu l’as vue, tu es tout serviable avec elle.
- Jalouse ?
- Bien sûr que non, je l’apprécie énormément.
- Et j’avoue qu’elle est super jolie, son charme ne laisse personne indifférent.
- Quand vous aurez fini de faire votre causerie qui n’a aucun sens, venez jeter un coup d’œil au programme, coupa John en tendant à chacun une feuille prise sur les documents que Richard avait posé sur la couverture.
Ils se mirent à lire en silence.
- Que se passe-t-il dans le camping-car selon vous ? demanda Jane. Vous avez vu la façon dont ils se regardaient tous les deux ? On aurait dit qu’ils étaient dans une autre planète, et que nous, nous tenions la chandelle. Je ne sais pas pour vous, mais je sens que si Poupina reste, nos vacances seront inoubliables.
Dans le camping-car, Poupina essuya la larme qui coulait lentement sur sa joue, ses amis avaient raison, elle avait décidé de partir du campement, à contre cœur pourtant. Mais il fallait être réaliste, elle ne servait à rien ici. Elle se mit à rassembler ses affaires sur le lit, tournant le dos à la porte, elle ne l’entendit pas s’ouvrir et ne vit pas Richard qui entrait.
- Reste, s’il te plaît…fit-il placé derrière elle.
Elle se sursauta et se retourna brusquement vers lui essayant tant bien que mal de cacher ses yeux.
- Si tu décides de partir, continua Richard, Jack a décidé de me faire passer mes pires vacances, ce qui est normal vu que je mérite cela, après tout ce que je t’ai dit comme horreur, mais cela signifie qu’eux aussi, auront de mauvaises vacances.
- Mais je ne sers à rien, et c’est vrai. Je ne peux ni construire, ni jardiner, je ne sais rien faire.
- Si tu restes, je m’arrangerais à te donner le boulot le plus difficile.
Poupina tourna la tête vers Richard, mais évita de croiser son regard.
- Ce boulot consisterait à quoi ?
- Je ne divulgue les informations qu’à mes camarades, alors si tu veux savoir, promets-moi de rester…
Poupina ne mit pas de temps à se décider.
- Ok, je reste, alors le travail consiste à quoi ?
- Nous allons rénover l’école, et toi tu tiendras les enfants qui voudront bien prendre des cours de vacances avec toi. Ça te tente ?
- D’accord, je suis partante.
Il lui fit un petit sourire.
- Merci de sauver mes vacances, et je suis vraiment désolé pour tout à l’heure.
Avant qu’elle ne réponde, Richard sortit aussi vite qu’il était entré. Poupina resta seule un instant, se demandant si elle avait pris la bonne décision, comment allait-elle faire avec Richard près d’elle. Elle avait peur qu’il ne réveille le démon en elle, et que quelque chose de regrettable arrive.
- A moins qu’il ne soit trop tard, pensant-elle en rangeant ses affaires.
Jane et Christelle entrèrent au même moment interrompant ses pensées.
- Il paraît que Richard et toi avez trouvé un travail pour toi, fit Jane en prenant place sur le lit d’en face.
Les rideaux des cabines étaient soulevés, et les lits se faisant face, elles pouvaient discuter sans embarras.
- Oui, il m’a proposé d’être maîtresse d’école, tandis que vous, vous allez rénover l’école. Et John qui voulait voir le jardin…
- Je ne regrette rien Poupina, ce qui compte, c’est de faire un travail collectif, et puis, je pourrais aller le visiter quand je veux, il n’est pas interdit je crois.
Les garçons venaient juste d’entrer les rejoindre, Richard avait les documents en mains.
- Si vous voulez, je peux lire le programme pour tout le monde, proposa-t-il en regardant Poupina.
Elle secoua la tête affirmativement.
- Six heures- sept heures « réveil collectif et méditation » sept heures-huit heures « petit déjeuner » huit heures- quatorze heures « activités » quatorze heures trente minutes « déjeuner » dix-huit heures « prières » dix-neuf heures « dîner » vingt-deux heures « couvre-feu ».
Il se tourna vers autres.
- Ça vous convient ?
- De toutes les façons, on n’a pas le choix, on est là, fit Jack. Et tout ce qui nous reste à faire, c’est de profiter de nos vacances d’été, alors, que l’aventure commence.