CHAPITRE VI
Write by Bicht
C’est toute sonné que je ressors de la réunion la première. Je sais que j’irai chez Vincent demain pour avoir un topo sur « pourquoi et comment mettre en valeur ces compétences à travers sa tenue vestimentaire » TCHHHHRRRRRR ; c’est moi qu’ils vont désigner. C’est moi l’Africaine du groupe. C’est encore dans mon pays qu’ils vont ouvrir la filiale. La poisse. Je rentre à la maison et Dieu merci Ahmed n’est pas encore rentré. Qu’est ce qu’on va manger aujourd’hui ?? des pâtes à la sauce bolognaise. Ça c’est facile et rapide. Une fois ma cuisine terminée, une bonne douche. J’ai retrouvé mon cher et tendre époux en train de mettre la table. Je me suis donc mise à l’aider :
- Tu vas bien ?? Me demanda-t-il
- Mon état d’esprit t’intéresse ??
- Okay je vois. Tu voulais discuter ?? je suis tout ouï.
- On mange d’abord.
- Sans souci.
C’est la première fois que j’étais aussi stressée par la fin d’un repas. Le silence me pesait. Il mangeait, sans plus. On finit trop rapidement de manger à mon goût. On s’installa au salon quand il me sortit :
- Je t’écoute. Je lui dis donc :
- M’as-tu vraiment aimé ?? Il soupira et répondit :
- C’est compliqué.
- Tu ne peux même plus répondre à cette simple question ??
- Babe, écoute moi
- Non. Ahmed, tu ne peux pas jeter à la poubelle les 5 dernières années qu’on a vécu ensemble ??
- Je ne te demande pas le divorce, je veux prendre une seconde épouse.
- C’est tout comme !! je ne veux pas partager, je n’ai jamais aimé partager. Que te donne t elle que je ne te donne pas ?? J’essaies de faire la cuisine malgré mon emploi du temps de dingue, j’essaies de garder cette endroit propre et vivable, je fais de mon mieux pour te satisfaire….
- Elle est enceinte.
Je l’ai regardé comme si je le voyais pour la première fois.
- Tu peux répéter ?? Il répèta sans ciller
- Elle est enceinte et je compte l’épouser
- De combien ??
- 8 mois.
- Et quelque soit ce que je dirai, tu ne changeras pas ta décision ?? Lui demandai je les trémolots dans la voix
- Non
- Ok
- Ok quoi ??
- Va te marier.
- Tu n’as rien d’autre à ajouter ??
- Non
- Okay, on s’installera en Côte d’Ivoire.
- Ok
- Comment tu feras pour ton travail ??
- Je me débrouillerai. Ne t’en fais pas pour moi. Tu ne t’en fais d’ailleurs plus alors, je ne t’apprends rien, lui dis je avec un sourire.
- Bien.
Il me regarda un long moment avant de dire :
- Je suis vraiment désolé pour toute cette situation. Tu sais, les foyers polygamiques ne sont pas forcément mauvais en soi. Plus on est nombreux plus on rit. Dit-il avec un pseudo sourire
Je l’ai regardé comme si c’était la première fois que le voyais.
- Okay je vois. Je dors sur le canapé alors ??
- Oui, si ça ne te dérange pas.
- Très bien.
Cette nuit-là, j’ai pleuré. Je ne sais même pas pourquoi j’ai pleuré, mais ça eu un effet rénovateur. En fait si, je savais pourquoi je pleurais : encore une fois, quelqu’un a décidé pour moi, ma pseudo indépendance que je pensais avoir acquise vient de s’envoler sous mes yeux, en quelques minutes de conversation, pour l’amour. Encore une fois, je me retrouve seule. Je préparais mon retour Abidjan, non avec de la joie, mais une boule au ventre, car, comme dirait l’autre, j’ai été promue ;