CHAPITRE VI
Write by Samensa
SAFI
Un souffle chaud et parfumé dans ma nuque. Une sensation chaude sur ma poitrine. Une douce pression contre mes fesses. Seigneur, il n’en faut pas plus pour me faire soupirer de désir. Je me rapproche encore plus contre la forme douce derrière moi et me laisse aller aux délicieuses caresses sur mon corps. C’est tellement intense que je me mets à gémir. Je sens une chaleur me traverser de la tête aux pieds puis une moiteur entre mes jambes. Je n’ai pas envie de me réveiller maintenant, mon rêve est trop beau, intense. Je veux le vivre éternellement.
La lumière du jour baigne déjà dans la pièce puisqu’à travers mes yeux fermés, je la perçois. Malheureusement, je vais devoir mettre fin à ce délice : il fait jour. J’ouvre donc les yeux et tente de m’étirer lorsque je bute contre un corps. Je reste pétrifiée lorsque je me rends compte de la situation. Karim et moi, couchés en cuillère. Et il me caresse… la poitrine. Il est toujours les yeux fermés, la main sous ma chemise de nuit en train de « jouer » avec mes seins. Contre mes fesses, son sexe est dur et tendu. J’envoie mes fesses à la rencontre de son érection et pousse fort. Il grogne dans mon cou puis accentue la pression sur mes seins. Soudain, je sens que ses mains sont partout sur mon corps, du moins le haut. Il parcoure tendrement mon cou, mes seins puis mon ventre. Sa main descend plus bas, sous l’élastique de mon pantalon, juste au niveau de mon pubis qu’il flatte agréablement. A l’aide ! Je me liquéfie !
Je frémis lorsqu’il descend mon pantalon par derrière, mettant à l’air libre ma croupe qu’il parcourt avec sa main. Tout à coup, je sens son sexe nu et humide contre mes fesses. Il me soulève la jambe et en train de me mettre dans une position adéquate pour ce je devine aisément lorsque je cris son nom et me dégage pour lui faire face.
Il ouvre les yeux et me regarde de manière étrange. Il baisse ses yeux vers sa nudité puis se couche sur le dos.
- Putain ! Putain de bordel de merde !
J’ai le loisir d’apprécier son sexe, luisant à la lumière du jour. Mon entre jambe se met à pulser d’une manière incontrôlée. Ma poitrine devient douloureuse et lourde. Je ne vais pas me mentir à moi-même : je regrette d’avoir mis un terme à ce plaisir. Et je veux me rattraper. Je lui saute donc dessus et me mets à l’embrasser. Il répond immédiatement à mon baiser et me place sous lui. Nos langues se cherchent et se trouvent. Il me mord doucement les lèvres et passe ma chemise au-dessus de ma tête. Puis, mes pointes de seins sont délicieusement taquinées par sa langue. Il plonge la main dans mon pantalon et passe deux doigts jusqu’à l’entrée de mon jardin secret. Je ne suis plus que cris et gémissements. Je le supplie de continuer.
- Je ne suis pas un homme pour toi Safi ! Je ne suis pas un homme pour toi ! – ne cesse-t-il de me souffler pendant qu’il me caresse.
- Je m’en fous… Karim … Oh… Oui… Karim, va plus loin. – suffoque-je de plaisir.
- Accroche-toi ! me dit-il doucement.
J’enfonce mes ongles dans son dos lorsqu’il me pénètre de ses doigts. Je cris, surprise de cette intrusion en moi. Il entreprend des vas et vient réguliers et toujours plus poussés en continuant de caresser mon clitoris. Je ne sais plus où je suis. Je vois toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et bien plus encore et m’accroche à l’épaule de Karim. Une boule de feu se forme dans mon bas ventre, une merveilleuse sensation me parcourt tout le corps. D’un coup, c’est l’apothéose, je cris tellement c’est bon. Je n’arrive plus à respirer. De l’air ! J’en ai besoin. Karim étouffe mes cris en m’embrassant et me dis que je suis belle quand je jouis. Alors, c’est donc ça le septième ciel ? Je me mets à rire tellement je suis dépassée par ce qui se passe. Il me sourit en retour et m’embrasse tendrement.
Soudain, la porte de la chambre s’ouvre grandement.
- Safi, je t’ai entendu crier ! Mais, que…
Tata Bintou se fige lorsqu’elle comprend ce qui se passe et sort plus vite que ses pieds ne lui permettent en claquant la porte. Karim et moi nous regardons soudain gênés. Il se lève et remet en place ses vêtements. Je vois qu’il évite mon regard. Il me donne un baiser sur le front puis sort de la pièce sans un mot pour moi.
Je reste assise pendant quelques minutes sur le lit, le regard dans le vide. Alors, c’est tout ? Après ce qui vient de se passer, il n’a même pas eu la délicatesse de me dire un mot. Je n’ai jamais imaginé que mon premier moment intime avec un homme se terminerai comme ça. Férue de roman à l’eau de rose, j’avais déjà imaginé tous les scénarios possibles mais pas celui-là. Mes larmes roulent sur mes joues. Je fulmine intérieurement. Je me lève d’un pas décidé et vais dans sa chambre. J’entends l’eau couler dans la salle de bain. Il est sûrement en train de se doucher. J’entends son téléphone sonner sur le lit. Je le prends et il affiche « Vicky » avec la photo d’une jeune femme que je reconnais facilement. Voilà ! Je la tiens ma vengeance. Je décroche.
- Allô !
- Euh…Allô ! C’est qui à l’appareil ?
- Safi ?
- Quoi ? La pétasse ? Non, mais …
- Rectification très chère, je suis la femme qui vient de faire l’amour avec Karim. D’ailleurs, rappelle moi déjà, toi tu es qui pour lui ?
Je la sens en colère à l’autre bout du fil et me réjouis intérieurement.
- Passe-moi Karim ! Je veux lui parler immédiatement !
- Tu vas devoir patienter. Tu sais, après tous ces efforts, il a besoin de se rafraichir avant continuer.
Elle se met à me traiter de tous les noms possibles et à crier des insultes que je n’entends pas puisque j’éloigne le téléphone de mon oreille et me mets à rire.
- Safi !
Je me retourne lorsque j’entends mon nom et tombe nez à nez avec mon presqu’amant d’un soir. Son regard est noir et voilé. Il m’arrache le téléphone.
- Tu es folle ? Qu’est ce qui t’a pris ?
- Et toi-même ? Qu’est ce qui t’a pris ?… Tu finis de presque me faire l’amour et tu t’en vas sans un mot ?
- Tu aurais voulu que je te dise quoi ?
- Non mais… Karim… Je ne sais pas. On aurait pu en discuter. Essayer de comprendre ce qui se passe. Je ne sais pas moi.
- Tu vois, toi-même tu ne sais pas. Donc il n’y a rien à dire.
- Alors c’est tout ? c’est fini ? juste comme ça ?
- Ecoute bien. Tu es un cas sur lequel je travaille. Rien de plus. Ce qui s’est passé tout à l’heure n’est qu’une erreur qui ne se répètera plus. Les filles de ton genre, non merci.
Je hoquète de surprise. Les filles de mon genre ?
- Safi, oublie ce qui s’est passé. On a dormi ensemble et comme deux personnes de sexes opposés, il y a eu quelque chose qui devait probablement arrivé. Mais on est assez grand pour tout gérer. Pas besoin d’en faire une histoire. Oublie. … Est-ce que tu m’as compris ?
Comme je ne réponds pas, il continue.
- Safi, réponds moi quand je te parle. Est-ce que tu m’as compris ?
J’acquiesce doucement, le coeur en miette. Il me montre son téléphone.
- Et plus jamais ça ! Ce que tu as fait n’est digne que d’une mégère. Arrête ça.
A ces mots, je sors rapidement de la pièce et court me jeter dans mon lit. J’ai mal, très mal. Je me sens tellement humiliée. Les larmes qui coulent sur mon visage ne sont rien comparées à ce que je ressens intérieurement.
QUELQUE PART A ABIDJAN
Je prends mon téléphone et compose un numéro. Mon interlocuteur décroche à la troisième tonalité.
- Allô ! Bonjour. Dis-je.
- Oui, bonjour. Ca va bien ?
- Oui oui. Mais depuis hier j’essaie de vous joindre ton patron et toi. Qu’est ce qui se passe ?
- Tu sais qu’ici, c’est la pleine saison actuellement.
- Oui, je sais mais je dois parler à Marc. Dis-lui de répondre à mes appels s’il te plait.
- Ah c’est compliqué ! Le boss est vraiment occupé actuellement. Tu sais entre la nouvelle cargaison qu’on doit écouler et cette affaire de meurtre, il n’a pas le temps.
- Pff…C’est urgent.
- Comme je te l’ai déjà signifié, c’est compliqué. Et puis …
- Je sais où est la fille !
- La fille ?
- Tu as les idées en l’air toi ! Je dis que je sais où est la fille témoin du meurtre, Safi DUPRE. Et il faut que je négocie cette information avec le boss.
- Ah mais il fallait commencer par-là ! Je fais signe au boss et on te recontacte.
- D’accord. Je reste à l’écoute.
Je dépose mon téléphone sur le lit et m’étend en espérant qu’il me rappelle au plus vite. Quelqu’un entre dans ma chambre et s’assoit près de moi.
- Tu as pu appeler le type là ?
- Je le ferai plus tard.
- Hein ? Fais vite non ! C’est une belle opportunité à ne pas rater.
- Ah c’est bon j’ai compris ! dis-je énervée.
- Maya, je suis ta mère et tu me dois un minimum de respect !
Elle sort de ma chambre et je retourne à mes cogitations.