CHAPITRE VIII

Write by Bicht

Je me réveillai à 5 heures du matin. Après une petite prière et une bonne douche, me voilà devant les placards à me demander ce que je pourrai bien me mettre sur le dos. Je n’ai rien pris de la maison en France. Juste mes habits. J’ai vendu mes fauteuils, la télé et tout le tintouin et j’ai eu petit pactole ; avec l’appart en location, mon pactole s’agrandira dans le futur. Je verrai quoi faire avec cet argent plus tard. Pour l’instant, j’opte pour un pantalon sauté bas cigarette de couleur noire, une chemise sans manches blanche, et une veste saumon. Le tout agrémenté de mes louboutins noires. Aujourd’hui, je me lâche les cheveux. J’ai donc un nuage m’encadrant la tête ; ma montre, ma chaîne, mon bracelet, un petit coût de mon baume fait maison, me voilà prête pour ma première journée de travail en tant que directrice générale. Selon ce que mon patron m’a dit, j’ai droit à une voiture de service avec chauffeur ; c’est le seul luxe que je peux me permettre actuellement, la boîte étant nouvellement créée. Je l’attends donc pour 6 Heures.

Les auditeurs actuels ont été recrutés par la DRH ; j’avais dit qu’on en avait pas besoin. Du fait de ma formation, je peux aisément assurément occuper les deux postes. Mais bon. Ils doivent normalement être 5 ; en plus de la standardiste et de ma secrétaire, l’effectif est parfait pour une petite boîte qui essaie de se faire une place dans ce milieu.    

Il était 6 heures quand le gardien vint me dire qu’il y avait quelqu’un qui me demandait. Je suppose qu’Ahmed lui avait dit mon nom. J’ai fermé la porte de ma chambre, la porte d’entrée, le portail de ma maison, et je me dirigeai vers le grand portail mon sac à main et mon sac de travail sur les bras.

-          Bonne journée madame, me dit le gardien

-          -merci euh

-          -je m’appelle issa madame

-          -ok bonne journée issa

Il me sourit et m’ouvrit le portillon, pour que je me retrouve face à un costaud tout noir, le crâne rasé, et le visage aussi doux que celui d’un ange. Son visage contrastait avec sa forme. Il me tendit la main :

-           Bonjour madame, je suis Cédric, votre chauffeur

-          -ok vous avez faim Cédric ? Moi je meurs de faim, depuis hier je n’ai rien mangé. Si vous connaissez un restaurant ouvert à cette heure dans lequel je pourrai prendre un copieux petit déjeuner, j’en serai enchantée

-          Oui je vois, dit-il en me souriant et m’ouvrant la portière en même temps.

Il a magnifique sourire pensai je pour moi-même.

-          Où est ce que nous nous rendons ??

-          Chez Paul Madame. Il fait les meilleurs petits déjeuners de la ville. Il est aux vallons.

-          Ok.

Je ne dis plus rien jusqu’à ce qu’on arrive à destination, me contentant de contempler Cocody qui se levait de sa torpeur. Une maman vendait là une bouillie de mil avec des galettes au sucre ; il devait être bon puisqu’il y avait un attroupement autour de son étable. Juste à côté, l’on pouvait voir un tas d’immondices avec un chien galeux recherchant je suis sûre un peu de nourriture. Quand j’étais ici, j’adorais prendre en petit déjeuner la bouillie avec des galettes, surtout lorsque la vendeuse se présentait comme la maman. Car dit-on plus c‘est sale, plus le goût y est. Je souris à cette pensée. Il faut vraiment que j’appelle mes frères. Cédric s’arrêta devant un restaurant avec une pancarte sur laquelle il était marqué en grand :  PAUL. Au moins, on ne pouvait pas le rater. Je descendis, mais Cédric resta dans la voiture. Je cognai donc à la vitre passagère :

-          Vous me laissez déjeuner seule ?? Il me regarda gêné

-          Allez venez. Je ne vous mangerai pas. Rassurez-vous, je ne suis pas guéré. Il rit franchement et nous entrâmes ensemble ; je mangeai avec appétit mes crêpes au chocolat, la gaufre au sucre, et le plat d’omelettes au jambon que j’ai commandé tout en discutant avec Cédric. J’appris qu’il avait 30 ans, qu’il avait une femme qui était ménagère et qu’il espérait avoir bientôt des enfants. Il était sympathique et simple. Quant au repas, C’était vraiment bon, il méritait sa renommée ce Paul. Cédric se contenta d’un café. Bien repue, nous prîmes la routes et arrivions quelques minutes plus tard à destination.

 

-          Passez me prendre à 17 Heures Cédric.

-          D’accord Madame. Merci encore pour le café

-          Avec plaisir.

   

*Guéré : ethnie de l’ouest de la Côte d’Ivoire connue pour une légende racontant que son peuple était adepte de chair humaine parce qu’il n’y avait pas de cimetières dans les villages des dits peuples. Il ne s’agit que d’une légende. Il n’y avait pas de cimétiaires parce qu’ils enterraient les défunts directement dans la terre sans dire de façon explicite : « ici, demeure nos morts ». Voilà un petit cours d’histoire sur le peuple Guéré

   

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ANELIA