CHAPITRE XI

Write by Bicht

Je me suis réveillée affamée. On était Samedi. J’étais invité chez mon frère pour midi avec Ahmed mais je ne lui ai rien dit. Je crois que l’autre a plus besoin de lui que moi. Aujourd’hui, je vais changer de tête. Ici au moins, je n’ai pas besoin de chercher longtemps pour trouver un salon de coiffure pour me faire de belles tresses. Je me suis souvenue de celui que je fréquentais à l’époque. J’espère au moins qu’elles n’ont pas fermé. Après mes galettes avalées avec ma bouillie (divinement bonne d’ailleurs), j’embarquai. Je l’avais retrouvé facilement, l’endroit n’avait pas changé ; par contre les routes, il y en avait partout ; il y a même un nouveau mall. Au moins Lapine avait raison sur un point : les perspectives de développement étaient plus qu’encourageantes. Le salon s’était diversifié et proposait maintenant spa. C’est cool ; au moins les gens ont compris que la diversification dans les affaires est l’un des moyens les plus sûrs de prospérer.

-          Bonjour

-          Bonjour Madame. Votre rdv est pour quelle heure ??

-          Euh non en fait voilà un peu à quoi mes cheveux ressemble lui dis-je en détachant le foulard.

-           Iéééééé

-          Oui je sais. J’ai une grosse touffe. Mais on peut coiffer vous savez. C’est possible de me faire ces tresses ?? lui demandai en lui montrant la photo de la coiffure

-          Oui ; ne vous inquiétez. Euuuh Mary Line tu es libre actuellement ??

-          Oui, j’ai mes rdv commencent à partir de midi.

-          Viens, j’ai une cliente pour toi.

-          J’arrive. Bonj wouuuuu

-          Mdrrrr

-          Ah toi aussi, tu vas la mettre mal à l’aise. Mde suivez la.

-          Merci beaucoup.

-          Shampooing ??

-          Non déjà fait.

-          Ok. Alors, cette coiffure ?? Je lui montrai.

-          Très bien, détendez-vous maintenant, je m’occupe de vous.

 

Il y avait une femme assise derrière moi qui n’arrêtait pas de me fixer dans le miroir, jusqu’à venir s’assoir sur le siège libre d’à côté.

-          Bonjour

-          Bonjour Mde.

-          Vous en voulez ?? Me dit-elle en me tendant sa bouteille d’arachide

-          Non merci.

-          Vous avez une très belle chevelure

-          Et vous votre greffe est bien faite

-          Je suis là pour une pédicure et un soin du corps. Mais ma pédicure et masseuse est pour le moment occupée.

-          Ok

-          Mon chirurgien a fait du bon boulot. Il m’a dit que je ne serai pas méconnaissable, mais là, je suis bluffée

-          Pardon ??

-          Tu ne m’as même pas reconnu. C’est Kétsia. Kétsia Mésan.

-          Mais dis donc, si on m’avait dit qu’en venant ici je rencontrerais quelqu’un que je connais encore dans cette ville, je tomberais des nus.

-          Si ce n’est pas parce que je suis contente de te voir y a longtemps je t’ai giflée ; c’est comme ça qu’on traite une amie Mokan ??

 

Je ne suis pas devenue associable avec le temps, je l’ai toujours été. Avec un peu de recul même, je me demande si ma toute première relation amoureuse n’était pas un pari ou quelque chose dans le genre. On est tellement peu considérant des sentiments des autres quand nos hormones sont en feu qu’on fait n’importe quoi.   Je n’avais vraiment aucun ami à l’époque et Kétsia se rapprochait plus de cette définition là que j’avais d’une amie ; quoique ce soit elle qui me considérait plus comme telle que moi, je dois l’avouer. Elle m’avait prise en sympathie lorsque j’ai repris ma classe. Et je n’ai pas pris la peine de la prévenir de mon départ tant mon désarroi était grand.

-          Alors Mokan qu’est-ce que tu as à dire pour ta défense ?? Je t’ai aimée tu sais, et lorsque je suis passée chez toi pour savoir ce qui n’allait pas et que je suis tombée sur ta mère en pleurs, je me dis un instant que tu étais morte. Mais à part elle, personne n’avait l’air triste. Alors je me suis dit que c’était sûrement autre chose. Et j’ai demandé à ta sœur qui m’a dit que tu étais partie. Et tu n’as même pas pris la peine de faire un message rien. Je t’aimais Mokan, je t’aimais bien.

-          Et maintenant ??

-          Je ne sais pas si je dois te sauter dans les bras parce que je suis réellement contente de te voir, ou te gifler et te faire subir toute la frustration que j’ai vécue sans nouvelle de toi avant de me dire qu’il faut passer à autre chose.

-          Je suis vraiment désolée. Je m’excuse mon amie. Tu ne comprendras mon silence seulement si tu arrives encore à me voir comme une amie ; et cela nécessiterait que tu me pardonnes. Alors ??

-          Je ne te pardonne pas pour le moment, mais je veux savoir ce qui s’est passé tout ce temps. Alors ??

-          Tu fais quoi après ici ??

-          Rien. Tu veux m’inviter à manger ?? Me demanda-t-elle avec le sourire 

-          Mieux, je t’invite à manger chez mon frère et ensuite on se fait une après-midi « alcool à gogo ». Et tu en profiteras pour me dire ce que tu as fait à ton visage.

-          C’est lequel de tes frères ?? Beau gosse (calixte) ou hyper beau gosse (Marie Joseph) ??

-          Tu n’as pas changé toi ?

-          Seulement le visage, la mentalité est toujours la même.

-          Chez beau gosse. Et en fait je suis morte pour les autres membres de ma famille.

-          QUOI ??

-          Je t’explique tout ça dans l’après-midi ??

-          J’ai hâte d’y être.

 

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ANELIA