Chapitre XII

Write by Tiya_Mfoukama

Chapitre XII


J’ai l’estomac noué, et une envie de vomir à mesure que j’avance vers la porte d’entrée. Je me sens toujours minable lorsque je viens ici, surtout quand c’est pour une réunion familiale. Il suffit que l’un d’entre eux parle pour que je redevienne la petite fille muette, chétive et inexpressive que j’étais à neuf ans. En plus, d’après maman, c’est une réunion assez importante, ce qui signifie que toutes ses soeurs, dont maman Delphine, seront présentes. J’ai envie de voir personne, j’ai besoin de voir personne ! Si je pouvais à l’instant être prise d’un quelconque malaise qui m’expédirait à coup sur chez moi, je serai la femme la plus reconnaissante envers le seigneur ! Mais à mesure que j’avance, rien ne se passe, pas de malaise, pas de pied qui se tord, rien. Dommage.

Je pousse la porte d’entrée restée entrouverte, et l’odeur de la nourriture, du vieux bois et des habitants de cette maison, me replongent comme je l’imaginais, en enfance. 
Je suis le son des voix qui me ramènent vers le salon où trois de mes oncles, les soeurs de ma mère, ma mère elle-même et deux de mes cousines sont installés sur les différents fauteuils, canapé et pouf qui meublent la pièce. Au milieu d’eux, trône une petite table basse garnie d’amuses-gueules et de boissons en tout genre.
Je balaie le pièce de vie du regard et constate que tout est pareil, rien ne semble changé. Ou presque. La peinture sur les murs s’est défraîchie et s’est un peu écaillée par endroit, la couleur des meubles à ternies, des fissures sont apparues, et des traces de “raccommodage” marquent certains d’entre eux. Mais cela n’enlève en rien le charme de cette pièce. Je l’ai toujours aimé, comme les autres pièces de la maison, c’est juste les personnes qui la remplissaient qui me mettaient mal à l’aise. Le plus ironique dans tout ça, c’est que ces personnes n’étaient pas les propriétaires…

-Mayélà ! Tu fais quoi debout comme ça, viens nous saluer ! Crie Maman Fofo. Tu restes debout, là, on dirait une étrangère, c’est quoi ?

Je souris, sans répondre que parfois, j’ai le sentiment d’en être une parmi eu, et vais la saluer.

-Bonjour maman Fofo
-Comment tu vas ? Ca fait longtemps que je ne t’ai pas vue !
-Le boulot maman, le boulot, c’est prenant. Me justifié-je
-Le dimanche aussi c’est le boulot ? Dan s ce brazza là ?

Je ne dis toujours rien et poursuis mes salutations. Je suis chahuté par quasiment tout le monde, jusqu’à ce que j’arrive devant maman Delphine. Quand je me penche vers elle pour lui faire la bise, elle détourne la tête et prétexte vouloir prendre une boisson sur la table basse avant de dire à voix haute :

-Mais où est Kala ? Depuis que je suis là je ne l’ai pas vu ? Elle avait une belle robe en pagne au culte dimanche dernier, il faut qu’elle me donne le nom de son couturier. Il a bien coupé ça, ça la mettait vraiment en valeur.
-Mais Kala est une belle femme. Renchérie Cira, ma petite cousine de deux ans et la soeur de Kala. Franchement, elle peut tout se permettre, robe, jupe pantalon, elle reste toujours belle.

Et voilà, bien vite, la discussion se tourne sur Kala, sa taille parfaite et son beau visage. Je ne suis pas jalouse non, ce qui me gêne c’est qu’il arrivera un moment dans la conversation où une personne se tournera vers moi pour me demander pourquoi je ne cherche pas à perdre un peu de poids, ou pourquoi je ne demande pas de conseils beauté à Kala pour m'embellir. “ Ce serait dommage de continuer à cacher ton jolie visage”. Et tout ça grâce à maman Delphine qui a subtilement orienté la discussion vers Kala, elle sait que ces comparaisons me mettent mal à l'aise.
Je continue de salue les personnes qui se trouvent au salon puis repère une chaise, assez éloignée du groupement, qui me permet d’être à l’écart, de ne pas me faire remarquer mais de ne rien raté de ce qui sera dit.

-Fofo, Tata Auguste, on est ici pour quelle raison au juste ? Demande maman Delphine après plus de trente minutes d’attente.
-Je n’ai aucune idée, je suis tout comme toi dans le flou absolu. Fostine m’ a informé que l’on souhaitait me voir sans toutefois m’en dire plus. Fostine ? A quoi tout cela rime
-Attends, tu vas le savoir très vite. Répond-elle en se levant.

Elle sort du salon puis le bruit de la porte d’entrée s’ouvrant et celui de ses pas trainant nous informent qu’elle est sortie de la maison. Cinq minutes plus tard, elle apparaît avec Serge et plusieurs membres de sa famille dont son père et sa mère.
Après les salutations d’usage, maman Fofo nous demande de patienter encore quelques minutes, pour attendre Kala.
D’un regard, j’interroge ma mère pour savoir ce qu’il est en train de se tramer mais elle me fait comprendre qu’elle ne sait absolument rien. 
Ce n’est pas si grave que ça, puisque la seconde qui suit, Kala fait son apparition. Élégamment vêtue, elle porte un haut en pagne, cintré jusqu’à la taille et évasé juste après, ce qui dissimule assez bien les rondeurs de sa grossesse, sur une jupe crayon noire et des talons, pas si hauts que ceux qu’elle porte d’habitude.

-Excusez-moi de mon retard, j’étais coincée dans les embouteillages. 
-Ce n’est pas grave ma fille. Sourit maman Delphine. Viens t’asseoir et nous expliquer pourquoi nous sommes tous réunis. 

Kala fronce légèrement ses sourcils comme si elle ne comprenait pas de quoi voulait parler maman Delphine, mais s’assied quand même à ses côtés après avoir salué toutes les personnes réunis,..Sauf moi.
Bizarrement, ça ne me touche pas plus que ça.
C’est maman maman Fofo qui prend la parole, en remerciant chaque personne d’être venue, puis nous explique que c’est Serge et sa famille qui ont demandé à nous voir, nous, représentant de la famille de Kala. Elle laisse ensuite la parole à l’oncle et le père de Serge qui après d’autres salutations et remerciements que je trouve pompeux, font connaître l’objet de la réunion :avoir notre bénédiction, mais surtout celle de tata Auguste, afin de prendre en mariage Kala.
L’étonnement sur mon visage et sur celui de Kala n’ont pas le temps d’être vus, cachés par les visages illuminés et les cris de joies de mes tantes et mes cousines.

-Nous savons que nous nous y prenons mal, vous n’êtes pas sans savoir que votre fille porte déjà le fruit de leur amour, mais nous mettrons cela sous la fougue de la jeunesse. Fougue que nous serons près à dédommager lors de la dot de votre fille. Mais nous tenions à vous dire que nous reconnaissons l’enfant et la mère. 

Je me tourne vers Kala qui semble complètement abasourdie, puis son père prend la parole.

-Ta venue entourée de tes parents me montre le sérieux de ta requête. Vraiment, mon fils, tu ne peux pas imaginer la joie qui m’anime actuellement. Je te connais depuis que tu es tout petit et je t’ai vu grandir. Je t’ai vu te battre pour subvenir aux besoins de ta famille tout en cherchant à te faire une place dans ce monde. A une époque où beaucoup aurait choisi la solution de facilité, dans la drogue, dans les business, et que sais-je encore, toi tu as choisi de te combattre. Ce n’est pas quelqu’un qui m’a dit, c’est moi qui l’ai vu de mes propres yeux. Et je peux te dire aujourd’hui que j’ai toujours été fier de ton attitude. Kala est une très belle femme et la peur qu’elle suive les hommes sans moralité et sans valeur, attirés par sa beauté m’a longtemps gardé en éveille la nuit, mais aujourd’hui je suis heureux de voir qu’il ne s’agissait que des tracasseries d’un vieil homme, et que malgré son comportement enfantin, elle ait su faire le bon choix. Je suis fier d’elle et du futur gendre qu’elle me présente. 

Je surprends Kala qui écrase une larme, avant de redonner une contenant indéchiffrable à son visage. Son père continue son discours mais je ne l’écoute plus, je me sens mal pour elle. Je sais qu’elle n’était pas au courant de cette démarche et qu’elle vient d’être prise de cours. Je pense que si elle ne dit rien, c’est à cause de tata Auguste. Voir toute cette fierté sur un visage si impassible en temps normal doit l’empêcher de parler.
Hormis ma mère, mes tantes et mes cousines, au courant de la réelle histoire qui entoure la grossesse de Kala, réussissent à feindre l’étonnement, la joie et le bonheur de cette nouvelle ! 

Les discussions durent encore une vingtaine de minutes puis lorsque tout semble conclu, ma tante annonce qu’un repas a été préparé en l’honneur de cette grande nouvelle et sans qu’elle ait à me le dire, je me lève pour prendre la direction de la cuisine.

-Ne te fatigue pas avec la présentation toute façon tout ça va aller dans le ventre. Me dit maman Fofo quand je me mets à faire une jolie présentation pour la salade
-Maman comment tu peux me faire une chose pareille ?

C’est Kala qui vient d’entrer dans la cuisine, les yeux embués des larmes qu’elle retient depuis bientôt une heure.

-Comment je peux te faire quoi ? T’aider à trouver une solution pour ne pas que ton père te renie? T’aider pour que jamais il n’apprenne que tu as eu une relation avec son meilleur ami et qu’aujourd’hui tu es enceinte de lui? Hein ? Hein Kala ? Comment je peux te faire quoi ?
-Je préfère qu’il me renie plutôt qu’épouser Serge, ça jamais de la vie
-Alors vas-y, va raconter l’histoire à ton père. Va, qu’il te renie, j’ai déjà perdu une fille, une autre de plus ça va changer quoi ? Fait maman Fofo en disposant des brochettes sur un plateau, les larmes aux yeux. N’oublie pas de lui parler de l’enfant et de son père, les gens posent déjà des questions, il faudrait qu’il soit en mesure de répondre. Alors va.

Maman Fofo prend le plateau de brochette et sort de la cuisine avec, me lançant avec une Kala qui éclate en sanglot.
J’ai le coeur serré de la voir dans cet état alors je m’approche lentement d’elle et la prend dans mes bras.

-Lâche-moi toi ! Va te faire voir ailleurs. Crie-t-elle en me repoussant.
-Je voulais te réconforter.
-J’ai pas besoin du réconfort d’une salope de ton espèce, okay !
-....Okay, je te garantis que tu ne m’y reprendras plus.

C’est certain.
Je m’éloigne d’elle et reporte mon attention sur la salade que j’étais en train de préparer.
Pendant les deux heures qui suivent, je joue les serveuses puis quand le moment s’avère être opportun, je m’éclipse discrètement de la maison pour rentrer chez moi.

-Et cette réunion de famille ? Me demande Elodie, au téléphone alors que je viens d’arriver à la maison
-Dingue, complètement dingue. On nous a annoncé le mariage prochain de Kala. Lui expliqué-je en m’affalant sur mon canapé
-Elle va se marier avec qui elle ? Elle n’était pas enceinte et puis le mec ne voulait pas reconnaitre l’enfant? 
-Oui, mais… Il semble qu’un homme l’aime assez pour assumer cette paternité à la place du père biologique.

Et c’est ce qui rend cette histoire moins sordide. Nous savons tous que Serge était complètement fou amoureux de Kala pendant notre jeunesse et il semble que ça n’est pas changé. Malgré le temps, ce qu’elle est devenue, et ce qu’elle a pu dire sur lui. Je me souviens encore des propos qu’elle a tenus au restaurant lorsqu’elle l’a vu. Et malgré ça, il a décidé d’être présent pour elle et de sauver son honneur. 

-Y’a les uns, les autres et les et cetera. Enfin bon, ça te dit d’aller prendre un verre pour décompresser ?

Je regarde mes pieds un peu gonflés et les imagine encore compressés dans une paire de chaussures puis me rappelle les bienfaits d’un cocktail et décide de lui répondre par l’affirmative.

-Ok, dans ce cas, on se retrouve où tu sais ?
-Très bien, laisse-moi par contre une demi-heure avant de décoller, le temps que je me repose un peu. 
-Ok, à toute.

Je coupe la communication, puis tente d’appeler Shomari, que je n’ai pas eu de la journée. Son téléphone, bascule immédiatement sur son répondeur, mais je ne réitère pas l'appel. Il me rappellera en voyant mes appels. 
Je programme mon réveil puis dépose mon téléphone sur le bras du canapé avant de prendre une position foetale et m’endormir. 

Quarante-cinq minutes après mon réveil, je suis au Da vinci, qui est devenu notre point de ralliement, en train de commander un cocktail en attendant Elodie. On est samedi, mais pour le moment il n’y a pas beaucoup de mon, l’ambiance est plutôt lounge pour mon plus grand bonheur. Ça me permet de vraiment décompresser

-Mais fais même semblant de m’attendre ! Crie-t-elle en me voyant siroter le cocktail qu’on m’a apportée juste avant son arrivée
-J’ai essayé mais tu as vraiment mis du temps. Je pensais qu’il n’y avait que les congolais pour être autant en retard ?
-Quand je te dis que ton beau-frère veut me coller les sales habitudes, en voilà une !
-Toujours de notre faute, bien évidemment !
-Humm…. En parlant de beau frère, tu étais avec le mien aujourd’hui ?
-Non, je n’ai pas de ses nouvelles depuis hier soir.M'étonné-je. D’ailleurs c’est étrange.

Shomari n'est pas très bavard mais il prend toujours le temps de m'envoyer un message.
Je sors mon téléphone de mon sac, et compose son numéro. En voyant l'heure je me dis qu'il doit vraiment y avoir un souci car en temps normal, je devrais déjà avoir trois voire quatre de ses messages et au moins un appel.
Encore une fois, c’est sur son répondeur que je tombe directement, et lorsque je lui envoie un message, je ne reçois aucun accusé de réception.

-Ça va ? Me demande Elodie
-Oui. Non. Ai-je répondu distraite. D’habitude je me retrouve avec plusieurs de ses messages à l’heure actuelle et là, rien. Quand j’y pense, je ne sais même pas où il est.

J’essaie de ne pas trop le montrer mais je commence à m’inquiéter sérieusement. Ce n’est vraiment pas dans les habitudes de Shomari de ne pas répondre à son téléphone et de rester silencieux aussi longtemps.
Très vite, l'ambiance des lieux, le cocktail et la musique qui passe en fond sonore, ne me permettent plus de me détendre, et l'anxiété commence à me gagner de façon exponentielle

-Tu sais, ma question n’était pas si anodine que ça. Sylvia, la cousine d’Henry, tu sais celle avec qui ont été parti en soirée, et qui bosse au “jardin des saveurs”, elle m’a appelé tout à l’heure en me disant que Shomari y était et accompagné. 
-Oh…. Oui, et alors ?
-Alors si elle prend la peine de m’appeler pour me parler de ton mec, c’est qu’il faut s’inquiéter.
-S’inquiéter de quoi ? Demandé-je faussement sereine
-Du fait que son téléphone ne passe pas et qu’il passe l’après midi dans un bon petit restaurant de Brazza. Ça ne veut peut-être rien dire mais il vaut mieux prévenir que guérir. En tout cas, j’ai dit ce que j’avais à dire.

Mais non, qu'est-ce qu'elle raconte. Il n'y a aucun souci entre Shomari et moi, alors pourquoi il irait voir ailleurs. D'accord, le fait qu'il n'y ait pas de souci entre lui et moi ne constitue pas une certitude qui me permet d'affirmer qu'il ne me trompe pas, mais. Il ne me trompe pas, je le sais. Ça ne s'explique pas, je le sais et c'est tout. Je n'ai aucune raison de m'inquiéter par rapport à ça

*****

Elle m’a bien eu, sur ce coup là, je ne l’ai pas vu venir et je dois la féliciter. Je pensais pas que je devrais me montrer vigilant même pour un simple déjeuner. J'ai baissé la garde pour si peu et elle a su attraper la balle au rebond. Bon boulot.
Putain que le temps passe doucement, j'ai l'impression qu'on est attablés depuis une éternité alors que ça fait....Une heure quinze selon ma montre. 
Si quand même,c'est une éternité. 
J’ai une forte envie de me servir un autre verre de vin, pour être moins conscient et faire passer le temps mais ce serait mal vu. J’ai déjà consommé plus de la moitié de la bouteille seul, sans compter les verres de gin et de champagne que j’ai pris avant de venir.

-...C’est ce que j’expliqué à Gabriel. Ça ne se passe pas comme ça. Il doit faire une liste quand même. Grogne ma mère
-Tu as raison. Acquiesce Sylvia, la mère de Peny. Je vais lui faire part de tout ça.

En plus ça discute torchons, et petits napperons. C'est pire que les méthodes du KGB pour obtenir des informations.
Je reporte machinalement mon regard sur mon téléphone éteint, et le fait tourner entre mes mains. Je suis trop con, j’ai oublié le chargeur chez moi et je suis dans l’incapacité d’appeler qui que ce soit, pour tenter de créer une diversion. Ma mère a été plus que maligne sur ce coup là, elle a monté un plan où elle a pensé à tout dans les moindres détails comme me demander mon emploi du temps de la journée pour être sûr qu’elle aurait tout le temps nécessaire pour montrer son plan ou installer Peny à mes côtés afin que je puis avoir une vue imparable sur ses jambes. 
Depuis le début de la journée je subis son plan et je me demande jusqu’où elle est allée.

-Sylvia, allons regarder les napperons,que tu m’as montrés. Je pense que je vais en prendre un 
-Vous pourriez me déposer déposer à la maison. Leur demande Peny, lasse.
-Ça va nous faire faire un détour maman. Shomari, tu peux la déposer non ?

Ouuuuh ! Bien joué maman bien joué ! Superbement bien orchestré !
Je m’incline devant son jeu. 
Bon puisqu’elle a gagné, je vais finalement finir la bouteille de vin, 

-On y va maintenant ? Proposé-je à Peny 
- D’accord.
-Oh Shomari, tu te souviens du service en porcelaine que j’ai laissé chez toi, c’était pour Peny, tu pourras le lui donner.

Mais quel savoir faire dans la manipulation. Je suis sûr que satan doit être assis quelque part et prendre des notes avec ses sbires.
Je me montre encore courtois pendant quelques minutes, le temps de dire au revoir à Sylvia, puis murmure un “bien joué” à ma mère au creux de son oreille avant de prendre la chemin de la sortie du restaurant. 

-Tu devrais peut-être présenter ta femme à ta mère, ça l’éviterait de planifier des rendez-vous entre toi et moi dans le but que l’on se rabiboche. Lance Peny en plein trajet
-Quoi? J’ai pas de femme. Je suis célibataire, libre comme l’air !
-Ce n’est pas ce que Lyne m’a dit, puis tu regardais constamment ton téléphone, comme si tu attendais un appel
-Lyne m’invente une vie et ce n’est pas parce que je checke mon téléphone constamment que je suis en couple !
-C’est cela !

Lyne commence vraiment à ressembler à notre mère, elle déforme tout ce qu’on lui dit. Je ne lui ai jamais dit être en couple. Et c’est la vérité, je ne le suis pas, j’ai une relation avec Mayéla mais on est pas ensemble. 
Enfin bon, je n’ai de compte à rendre à personne alors je ne cherche pas à me justifier. Puis j’ai pas envie de me prendre la tête avec elle. Depuis que je l’ai retrouvé, ce matin, elle se montre courtoise et m’adresse la parole, c’est peut-être le signe qu’elle ne m’en veut plus pour les propos que j’ai tenus la fois où nous nous sommes mal séparés.

J’arrive assez vite chez moi, et installe Peny dans le salon avant d’aller récupérer le fameux service en porcelaine. Heureusement, que je ne l’ai pas balancé au fin fond du placard où j’entrepose toutes les babioles qu’elle m’achète, je ne suis pas certain que je l’aurais retrouvé.

-Voilà à quoi ressemble ton nouveau service. Fais-je en le brandissant comme un trésor
-Oh. Super. S'exclame-t-elle faussement emballée.
-Je vais récupérer le chargeur de mon téléphone et je te raccompagne. fais-je en allant vers le couloir qui mène à ma chambre
-Okay...Ari ?

Je m’arrête pour lui faire face.

-Si…. Si je te disais que je suis prête à me contenter de ce que tu me donnes, qu’on ferait selon ce que tu proposes. Tu penses qu’on pourrait retenter...tous les deux ?
-Qu’est-ce que t’entends par là ?
-Si pour être dans ta vie, je ne peux qu’être cette femme avec qui tu couches, je suis prête à l’être.

Oh.

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