CHAPITRE XV : My heart will survive on without you

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Cora était à Abidjan depuis deux ans déjà. Sa formation se déroulait bien et elle se fit aussi de nouveaux amis. Steve quant à lui avait eu un peu de difficulté à s’adapter. A son arrivée, il avait eu l’impression de retrouver une autre Cora, froide, distante. Plus d’une fois, il avait eu envie de prendre les jambes à son cou, mais la force de ses sentiments pour la jeune fille le faisait toujours revenir, tel un ressac de vagues.

Un soir pourtant, il se sentit à bout de patience. Excédé le jeune homme était sorti en claquant la porte de chez Cora. Elle se retrouva tout à coup seule. Elle essaya de résister à la tentation de le revoir pensant que c’était sans doute la meilleure solution. Mais, une dizaine de jours plus tard, elle se rendit compte qu’elle tenait encore au jeune homme. Un soir, ne supportant plus cette pénible situation qu’elle avait elle-même entretenue, elle se rendit chez Steve. Lorsqu’il vint lui ouvrir après qu’elle eut sonné, un long silence s’établit d’abord entre eux.

Steve assis en face de la jeune femme scrutait attentivement son visage espérant y déceler quelque signe pouvant l’induire sur ce que ressentait son vis-à-vis. Bien que le premier pas fût fait par Cora, une douloureuse angoisse le prenait et formait une boule dans sa gorge.

- J’ai beaucoup réfléchi ces derniers jours.

Durant ces jours de séparation, il s’était efforcé de résister à la tentation d’accourir vers elle. Il savait que ce serait une erreur de sa part. Le silence de la jeune fille l’angoissa, mais d’un naturel patient, il s’obstina au calme. Cora aussi de son côté se taisait, espérant un signe de Steve ; un signe qui lui permettrait d’avoir la force de continuer. Face au silence du jeune homme, elle se sentait désarmée. Elle avait conscience de s’être comportée de façon déloyale envers Steve et c’était à elle de réparer les tords.

Pendant ces quelques jours, elle avait mesuré toute la portée de son besoin de rester auprès de Steve. Elle s’était avouée que même si son unique grand amour demeurait à jamais Dean, elle se devait de construire sa vie, et Steve répondait à toutes ses aspirations. Elle ignorait encore tout du divorce de Dean. Elle évitait de poser des questions le concernant à ses parents qui eux aussi les croyaient en relation.

Elle avait aussi conscience qu’elle éprouvait pour Steve des sentiments sincères, forts, et que malgré la complexité de ses émotions, elle tenait à lui.

- Steve, je suis venue te présenter mes excuses. Je ne me suis pas toujours bien comportée à ton égard. J’ai souvent été injuste avec toi. Mais je traversais simplement une crise, et il me fallait prendre le temps de réfléchir. Je l’ai fait et je me suis rendue compte que je n’avais pas envie de te perdre.

- Si tu savais toute l’angoisse qui m’a habité durant ces dix derniers jours. Je t’aime mon amour.

- Ne t’en veux pas. Cela m’a fait au contraire énormément de bien. J’avais besoin de me retrouver.

Steve ne chercha pas à comprendre cette sibylline phrase. Tout lui importait peu, pourvu que Cora lui revienne.

Les relations des deux jeunes gens s’améliorèrent nettement malgré une certaine mélancolie que Steve lisait parfois dans le regard de sa compagne. Dans ces moments-là, il essayait de la dérider et le sourire qui illuminait alors ses yeux le comblait de bonheur.

Après leur deuxième année à Abidjan, Steve qui avait terminé sa sixième année de médecine générale, travaillait à mi-temps dans une clinique privée tout en se spécialisant en chirurgie. Cora quant à elle s’était trouvé un stage de vacances chez l’un des meilleurs designers de la ville, Monsieur Diaw. Sa mère lui avait proposé de passer les vacances à leurs côtés, mais elle avait décliné l’offre.

Un jour, alors qu’elle était allée déjeuner au moment de la pose, Monsieur Diaw tomba par hasard sur le carnet de croquis de sa jeune stagiaire qui était ouvert sur sa table. Intrigué, il le prit et regarda le croquis qu’avait fait Cora. Le style simple, raffiné mais osé le séduit. Sa curiosité d’artiste aiguisée, il s’assit et feuilleta le carnet. Au fur et à mesure qu’il tournait les pages, il s’avoua qu’il était en face d’un talent incontestable. Absorbé, il ne vit pas le temps s’écouler et ce fut l’arrivée de la jeune fille qui le fit revenir dans la réalité. Subjugué, il considéra Cora comme s’il la voyait pour la première fois. Cora intimidée baissa le regard alors que Monsieur Diaw s’exclamait :

- Je suis séduit par vos modèles. Je ne vous savais pas si talentueuse. Vous faites un excellent travail.

- Merci, répondit Cora modeste.

- Vous n’avez fait que deux années de stylisme, n’est-ce pas ?

- Oui mais j’ai toujours adoré la mode.

- Votre style est remarquable, mais il vous faut le perfectionner. Jusqu’à la fin de votre stage ici, j’exigerai désormais de vous le meilleur. Des talents comme le vôtre doivent être reconnus.

Dès ce jour, Monsieur Diaw réclamait sa continuelle présence à ses côtés lorsqu’il travaillait. Il devint de plus en plus exigeant à son égard et Cora ne chercha plus qu’à donner le meilleur d’elle-même. A la fin de son stage, il lui fit la proposition de faire concevoir et d’exposer certains de ses modèles. De fil en aiguille, Cora bien que continuant ses études devint l’un de ses précieux designers.

Elle était à Abidjan depuis trois années lorsque Steve, qui travaillait déjà à plein dans une clinique réputée, lui proposa de vivre avec lui. Ils aménagèrent alors dans l’appartement de Cora qui était beaucoup plus spacieux que le sien.


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