CHAPITRE XXVI
Write by Bicht
Cela fait 1 mois depuis la fameuse nuit au SOFITEL ; Medi a rencontré ma famille, et ils l’appréciaient…. Moyennement, surtout MJ ; et j’ai su qui était à la base parce que quand je lui ai posé la question de savoir pourquoi, il m’a sorti : « sa tête ne me revient pas. » expression fétiche d’une quelqu’une à qui je vais bien tirer les oreilles.
Ma mère, elle m’a sorti qu’un homme qui ne se bat pas corps et âme pour la femme qu’il aime est à regarder à la loupe.
Et Calixte ben il a été cash : un gars qui b***e sa sœur ne peut pas être son ami. Il paraît qu’il est aussi bizarre avec le mari de l’autre. Donc bon, je prends ça comme ça.
Je ne leur ai évidemment pas raconté les véritables raisons de son mariage avec Asta. Ils pensent juste que sa mère ne m’aime pas, ce qui est une partie de la vérité. Je me voyais mal le leur présenté et dire : « en fait, il l’a épousé parce qu’il l’a engrossée et qu’il ne pouvait faire autrement pour faire amende honorable »
J’ai rdv professionnel aujourd’hui avec un client, un manager qui gère les systèmes d’information des sociétés et souhaitait s’associer à notre entreprise car, lui aussi voulait aider les entreprises naissantes à travers non seulement la numérisation de leurs fichiers mais aussi en leur fournissant des logiciels créer sur mesure et donc adaptés à leurs besoins. Je trouvais l’idée plus que intéressantes et cela rendrait sûrement nos entreprises très compétitives... Le hic, c’est qu’il est Start up mais ne veut pas du financement proposé, il veut plus tôt travailler pour nous, ou qu’on absorbe son entreprise par une fusion, enfin je n’ai pas trop bien compris son exposé d’où le rdv. Pour discuter non seulement de son projet mais également de la rémunération attendue.
M Edmond a tenu à ce que les débats et négociations se fassent autour d’un bon repas. Je n’y vis aucun inconvénient . C’est conséquemment que je me suis retrouvée à la maison des combattants, au plateau en plein midi. Mon cher interlocuteur n’avait rien trouvé de mieux à faire que de changer le lieu du rdv.
J’étais en pleine critique du cadre qui nous était proposé, quand un jeune couplé attira mon attention. La fille avait un sourire béat et n’arrêtait pas de caressez le torse de son compagnon, quand celui-ci ne se gênait également pas pour avoir des gestes tendres envers sa bien-aimée. La place choisie en donnait la possibilité ; celle-ci était composée d’une table et d’un siège incurvé qui donnait lieu à des rapprochements. Ils l’avaient bien choisie. Il y eut même un moment un bisou volé.
J’enviais vraiment leur nonchalance, leur innocence. J’espère qu’ils resteront aussi juvéniles. Et que le mariage sera dans pour longtemps. Bien vrai que j’avais un semblant de paix actuellement mais ce que j’ai vécu en moins d’un an me reste encore en travers de la gorge.
Je m’installai à une table à l’abri des regards afin de continuer ma contemplation quand je cru reconnaître le jeune homme. Ma vue doit baisser, je me fais sûrement des films. Ils étaient toujours dans leurs amourettes quand quelqu’un se racla la gorge, m’obligeant à reporter mon attention.
- Oui, que puis-je faire pour vous ??
- Je suis Edmond. M Edmond Rassis.
- Ow, dis-je en lui tendant la main. Enchanté de faire votre connaissance.
- Moi aussi, fit-il en me faisant un sourire éclatant.
Il était le genre d’hommes qui n’était pas particulièrement beau, mais qui attiraient néanmoins le regard du fait d’une certaine prestance, d’un certain charisme qu’il dégageait.
- Votre n’est pas du tout en adéquation avec votre physique.
- Je vous prie de m’excuser ??
- Je voulais dire que vous êtes assez jeune. Quand je vous ai eu au téléphone, je pensais avoir affaire à une femme d’un certain âge.
- Vous savez, la flatterie ne vous sera d’aucune aide.
- Et pourquoi cela ??
Je m’apprêtais à lui répondre, quand le couple de tout à l’heure attira encore une fois mon attention. La jeune fille se leva, d’une démarche chaloupée, et son compagnon était comme hypnotisé.
J’étais choquée par tout ça, si choquée que je ne prêtai pas attention à M assis lorsqu’il me demanda si tout allait bien, si j’avais besoin d’un peu d’eau car j’avais l’air livide. J’écoutais sans entendre ; mon regard se fit tellement insistant sur sa personne qu’il détourna la tête.
Nos regards se croisèrent, s’accrochèrent. Mon cœur se brisa une seconde fois en mille morceaux, la fois de trop.
Je me levai tranquillement, et m’en alla, en faisant fi des appels de M Rassis, qui était sans doute, aussi perdu que moi.
Pourquoi avait il fait ça ?? Voilà maintenant 1 semaine que je restais enfermée chez moi. Dans mon lit. A bouffer du chocolat et du lait et à me poser inlassablement la même question depuis : pourquoi avait il fait ça ?? Pourquoi diable avait-il décidé de jeter à la poubelle tous les efforts faits des 2 côtés ??
Il venait tous les soirs, et suppliait presque pour que je lui donne l’accès à ma chambre car il avait des explications, il pouvait m’expliquer le pourquoi du comment.
Et moi, je n’en voulais pas des explications, je voulais juste plus de chocolat, plus de chocolat, encore du chocolat. Et comme il n’en avait pas, je n’ouvrais pas.
Ils se sont tous demandés ce que j’avais. Ma famille et Kay : j’ai dit que j’allais bien et que le travail me prenait assez de temps d’où mon absence.
J’ai démissionné. Je n’avais plus la force de me lever chaque jour et d’aller au travail avec cette boule à l’estomac, cette plaie béante au cœur qui n’arrêtait pas de saigner. Lapine a essayé de me convaincre, en agitant le chéquier, mais l’argent n’était pas ma solution ;
J’avais juste besoin de broyer mon noir sans avoir à penser aux dossiers non encore aboutis, je voulais juste être égoïste pour une fois en penser un peu à moi, à ma peine, à mon cœur, à moi tout simplement.
Et je suis heureuse de l’avoir fait.