CHAPITRE XXVIX

Write by Bicht

Moi qui voulais tout simplement faire des courses pour me faire un festin, voilà que je me retrouve à rouler sans but précis.

Je roulais, et je pensais à mon altercation de tout à l’heure avec Aminata. J’étais trop fière de moi. Je l’ai même ratée. La prochaine fois, avant de vouloir même penser à insulter quelqu’un, elle y réfléchira à deux fois. Une pauvre fille comme ça, qui s’est retrouvée à faire la bordelle par soit disant amour. Elle qui était venue pour ces études, s’est retrouvée à faire la pute, parce que son copain qu’elle aimait à la folie « avait des dettes de jeux qu’il fallait rembourser ». Voilà ce qu’elle a sorti à son frère quand il lui demandé pourquoi elle faisait ça puisqu’elle ne manquait de rien. Il est rentré dans une de ces colères, lui donné 2 bon coup avant que je ne réussisse à m’interposer, pour éviter qu’il continue.

Et ça, on ne l’aurait jamais su si leur mère n’avait pas appelé Ahmed pour lui dire qu’elle avait du mal à joindre sa fille voilà quelque mois déjà. On l’a cherché comme des fous. Pour la retrouver dans un petit boudoir de Paris, pratiquement stone, amaigrie comme pas possible.

Cette fille, je m’en suis occupée. On a cherché le meilleur centre de désintoxication pour elle aux USA pour l’éloigner de son mac dont elle était folle amoureuse et qui avait de ce fait une trop grande influence sur elle, et c’est mon argent qui a servi. Les voyages incessants de sa mère pour lui rendre visite, c’est ma carte qui a chauffé. Ahmed lui avait seulement parlé de la drogue. Et aujourd’hui, pour je ne sais quelles raisons, je suis la personne à abattre vaille que vaille. Même si elles ne savent pas que tout l’argent qu’elles ont dépensé pendant un bon moment venait de moi. Je ne suis pas un chien quand même, j’ai droit à un peu de respect.

Cette famille ?? Je crois que Kay a raison, je vais m’éloigner de lui, d’eux. Y en a marre de supporter les conneries pour je ne sais quelle amour.

 

Je me rendis à l’école que j’avais fréquenté enfant. SAINTE FAMILLE DE LA RIVIERA 3 *; je garai dans la cours et me mit à regarder, à travers la vitre, avec beaucoup d’envie, les parents qui venaient récupérer leurs enfants. AÏIIIE la morsure de la jalousie. J’observais pendant un instant avant de repenser encore une fois à ma situation. Peut-être que c’est tout ce stress continuel qui m’entoure qui m’empêche de tomber enceinte. Parce que, de part toutes les analyses, je n’avais rien. Et ce stress ne s’en ira pas tant que je serai dans cette famille, près d’eux, leur donnant un libre accès à ma vie, à mon intimité. Je voulais approfondir ma réflexion car elle me paraissait juste, quand je me souvins d’un lieu que j’affectionnais particulièrement ici : il s’agit de la chapelle d’adoration. J’allais souvent m’y réfugier, quand je me disputais avec Nana et qu’elle me laissait toute seule et rentrait à la maison sans moi. C’est là-bas que j’allais attendre MJ qui venait me chercher ensuite. Et je me souvins de cette agréable sensation de légèreté qui m’envahissait à chaque fois que je m’y retrouvais. Je me mis à sourire à cette pensée, et je décidai de m’y rendre.

 

A la catéchèse pour enfant, on nous dit que l’hostie présente manifeste la présence de Jésus. En quelques mots, Jésus est là ; on ne nous dit rien de précis sur l’adoration, et, pour en découvrir les bienfaits, il faut être un peu curieux. Et ma curiosité m’a poussé aujourd’hui à m’asseoir, là, devant lui et à espérer je ne sais quoi. Ça faisait tellement longtemps que je ne savais pas quoi dire.

Au début, Je n’avais qu’un seul mot dans le cœur, merci. De merci, je suis passée à pardon, et là, les vannes de mes yeux se sont ouverts et ont laissé place à des larmes.

J’ai pleuré pendant un long moment, et ensuite je me suis sentie plus légère, moins lourde qu’à mon arrivée, moins dans le flou. Je décidai de faire la messe pour finir ma journée, et l’homélie du prêtre fut un bel appel au pardon pour moi. Il nous a exhorté tout le long à être miséricordieux les uns avec les autres, comme notre Père l’est et continue de l’être avec nous. Qu’il ne servait à rien de garder rancune contre des gens, quand on sait que nous même nous sommes imparfaits. Et qu’entretenir cette rancune nous faisait perdre beaucoup d’énergie quand pardonner et décider d’avancer dans la vie nous rendait plus joyeux, moins stressé, plus en paix. Je réfléchis alors à ma famille, dans sa totalité, et, décidai de les rencontrer pour enfin avoir une discussion.

 

Après la messe, je voulus rentrer quand je me rappelai que toute la journée, je n’avais rien avalé, et mon ventre me réclamait son dû.  Je me fis donc un festin au CHILL OUT*, à base de choukouya de poulet et d’alloco, avant de prendre le chemin de la maison.

Je venais à peine de rentrer que la porte s’ouvrit en fracas, pour laisser apparaître monsieur « mon mari ».

-          ON AVAIT CONVENU ENSEMBLE DE GARDER POUR NOUS LE PASSAGE D’AMY CHEZ LES….

-          Putes ??

-          (il me lança un regard noir avant de continuer) Tu sais très bien que ce genre d’informations peut lui faire monter la tension et tu les lui balance comme ça ?? C’est quoi cette méchanceté gratuite ?? TU VAS ALLER PRESENTER TOUT DE SUITE TES EXCUSES A MERE.

-          IJUUUUUUUUUUUUUU….. Oummmm toi-même tu es drôle hein ?? Que je lui ai fait quoi ??

-          TU VAS T EXCUSER D AVOIR MENTI DE FACON AUSSI EHONTEE SUR SA FILLE

-           ?????

-          Suis moi, elles sont à la maison, fit il même en me tenant la porte svp.

J’ai éclaté de rire. Non mais, il faut vraiment que je parte d’ici, je ne sais pas si leur folie là est contagieuse. Je voulais me continuer mon chemin sans plus prêter attention à son délire, quand monsieur claqua la porte et vint me tenir fermement par le bras.

-          Ne me pousse pas à bout, tu comprends fit il en me secouant.

-          Tu es malade ?? Lâche-moi tu me fais mal. AHMED ??

-          TU VIENS T EXCUSER MAINTENANT, fit il en me tenant plus fermement que tout à l‘heure.

 

Il m’attrapé ainsi, jusqu’à ce qu’on franchisse leur portail, avant de faire notre entrée dans le salon. Je le regardais avec tellement de dégoût, c’est comme si je le voyais pour la première fois.

Il était tellement énervé qu’il a laissé les portes ouvertes. BIEN ; tu vas chanter mon nom aujourd’hui dans ta langue.

Il m’a carrément poussé, et il sort :

-          Bien maman, Lia vient d’arriver. Et elle m’a dit qu’elle a quelque chose à te dire. ( AMY voulait bouger quand il a ajouté) attends, à toi aussi elle a quelque chose à te dire. Lia, elle t’écoute.

-           …….

-          LIA ???

-          (Maman) : je te dis que cette fille-là est folle. Tu devrais la faire interner.

-           Maman ?? Tout de suite les grands mots. Elle m’a dit avoir quelque chose à vous dire. Lia, nous t’écoutons.

 

Je les ai regardés un à un, en commençant par le fils et en terminant par la sœur mi chauve. Je me suis placé en position de départ et j’ai bien crié :

 

-          ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE PAR LA FOURCHE POINTUE DU DIABLE ;

Avant de taper un sprint. Tout ce que j’ai entendu c’est : « heeeeee ». Crie bien la vielle. Je suis folle toi-même tu as dit.

*sainte famille de la riviera III : petite école primaire ABIDJANAISE

*chill out : petit restaurant/pour destresser à ABIDJAN. Pour celles/ceux qui veulent y faire un tour c'est à Bonoumin vers ABIDJAN MALL. Cadre propice à la détente contre prix abordable; leurs cocktails sont un délice.

*alloco: banane plaintain bien mûre frites

*choukouya de poulet: bon ça je ne dais pas trop comment expliquer. C'est du poulet qu'on fait cuire sur un feu de bois avec des oignons et consort.

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ANELIA