Chapitre XXXI
Write by Tiya_Mfoukama
Chapitre XXXI
Qu’est-ce que je cherche ? Mon téléphone !
Les yeux plissés, j’inspecte mon bureau du regard, et soupire d’impatience quand après plusieurs passages, je ne le vois pas.
« —Putain où est-ce que je l’ai encore posé ? je siffle entre mes dents au bord de l’implosion.
—Dylan, mais qu’est-ce que tu fous, On a déjà 30min de retard ! Ils t’attendent là ! »
Je serre les dents pour contrôler cette rage qui monte en moi, puis attrape dans un geste sec mon téléphone, qui se trouvait sous mon nez.
Faut que je reste calme, ça ne me servirait à rien de m’énerver, je me répète comme un mantra alors que je me mets à ranger certaines de mes affaires dans un carton.
« —Mais Dylan ! Qu’est-ce que tu fous ? T’entends pas ce que je te dis ? !
—Je m’en tape, t’entends ! j’hurle en lui faisant face. Je m’en tape ! Fais ce que tu veux ! Annule cette putain de réunion, maintiens là, je m’en tape ! Tout ça ne me concerne plus ! »
J’estime que là, c’en est assez. J’ai assez donné. Je me suis assez sacrifié pour cette boite…
« —Quoi ? Mais qu’est-ce que … Qu’est-ce que ça veut dire ? Dylan ? »
Dans sa voix, je perçois un cocktail finement composé d’anxiété, de peur, et de stress. Et pour cause, la situation que vit la boite actuellement n’est pas au beau fixe, et s’ils ne trouvent pas de solutions pour relever la barre, je crains qu’elle soit cette fois ci réellement amenée à sombrer. J’emploie volontairement le pronom « ils » pour marquer que je ne m’y inclus pas. Je ne suis plus des leurs dorénavant. L'esclave se casse ! Teddy devra cette fois gérer seul, et vu la merde dans laquelle ils sont, il a bel et bien le droit de ressentir un peu de stress.
« —Dylan ! Je te parle putain, qu’est-ce qu’il se passe ?! Ça fait trois jours que t’es bizarre, je comprends pas ! On est en train de jouer l’avenir de la boite là ! »
Pourquoi je me casse la tête à faire des cartons ? je me demande en regardant les dossiers éparpillés sur mon bureau. Je n’aurais pas besoin de tout ça, puisque je ne compte pas revenir. Ça n’a pas de sens.
Je pose à mes pieds la boite de carton, puis récupère ma veste et sors de la pièce sans un regard, ni un mot pour Teddy.
Je rejoins assez rapidement le parking, et m’installe sur le siège conducteur quand la voix d’Irène me parvient.
« —Dylan ! Où est-ce que tu vas ? elle me demande en ouvrant la portière de la voiture, l’air inquiet.
—Je ne sais pas. je lui réponds honnêtement les yeux rivés sur un point devant moi.
—Je viens avec toi. elle dit en entrant dans la voiture. »
Qu’elle face comme elle veut, je m’en moque, tout ce que je veux, c’est bouger d’ici. je me dis en mettant le contact.
*
* *
« —Parle-moi Dylan. elle murmure en venant se positionner en face de moi.
—Qu’est-ce que tu veux que je te dise que tu ne saches déjà. Tu étais là…
—J’étais là c’est vrai, mais je n’étais pas dans ta tête. Dis-moi ce que tu ressens. »
Appuyé contre l’embrasure de la porte, les mains enfoncées dans mes poches, je la regarde tendre sa main vers ma joue et la caresser tendrement. Elle exerce de petites rotations avec son pouce, qui ont le don de m’apaiser, de me calmer. J’en viens à fermer mes yeux pour savourer la sensation que me procurent ses caresses puis les ouvre de nouveau en souriant timidement face à elle, avant de prendre sa main et déposer un baiser dans le creux de sa paume. Je n’ai jamais connu de femme emplit d’autant de douceur et de compassion pour son prochain. Ces derniers mois ont été à la fois rudes et denses. Sans son aide, sa présence à mes côtés, je pense que j’aurai craqué et tout laissé. Elle a su me rebooster, m’a apporté un second souffle quand je manquais d’air… Je lui dois beaucoup.
« —Parle-moi. elle murmure de nouveau en se hissant sur la pointe des pieds, ses lèvres à quelques centimètres des miennes. »
Je l’attire à moi par la taille et capture avidement ses lèvres avant de la soulever pour la plaquer contre le mur le plus proche. J’entends un bruit de déchirure, probablement celui de sa jupe que je remonte dans un geste sec. Ses jambes s’enroulent autour de mes hanches tandis que ses gémissements me poussent à accentuer notre baiser. Je la sens tremblante, haletante, mais surtout en attente. La façon dont elle retire ma veste, sa manière de déboutonner fébrilement les boutons de ma chemise me le disent…
Je fais glisser ma main sur sa cuisse, à la recherche de la ficelle de son string, quand elle passe un coup de longue à l’arrière de mon oreille. Moins d’une seconde après, je me revois dans une position assez similaire avec Tiya dans mes bras. Comme si je revivais l’instant, je peux sentir ses mains parcourir mon dos et tracer des sillons d’une main, me caresser la tête de l’autre tout en murmurant mon nom à mon oreille. Je sens son souffle chaud accompagner ses mots, qui résonnent comme un chant, je la sens s’agripper un peu plus à moi, à chacun de mes coups de reins. Son sourire… je l’entends dans ses gémissements, son envie de jouer, je le perçois dans ces coups de langue qu’elle exerce derrière mon oreille, depuis qu’elle a compris que j’étais aussi réceptif qu’elle à cet endroit… Je me sens emplir un peu plus en elle à chacun de ses murmures et ses coups de langue. Elle le ressent et poursuit son petit jeu jusqu’à ce que ses ahanements soient plus courts, plus intenses, mes coups de reins plus forts, plus loin… Elle jouit à mon oreille. Je m’empare de ses lèvres gonflées de désirs avant de la laisser reposer sa tête dans le creux de mon cou.
« —Ahh Tiya…. »
Je me rends compte du nom que je viens de prononcer à la seconde même où je le prononce et sens le corps d’Irène se crisper.
« —Merde Irène… je suis désolé. j’articule difficilement. »
Je relâche ses jambes pour lui permettre de redescendre sa jupe, et remettre de l’ordre dans sa tenue. Je m’en veux de lui faire ça, je me sens tellement con.
« —Je suis sincèrement désolé. je répète tandis qu’elle reboutonne son chemisier.
—…Tu n’as pas à l’être. C’est moi qui suis désolée.... Tu es marié, tu aimes ta femme et moi…
—Irène arrête. je la stoppe en voulant la prendre dans mes bras, mais elle se retire et je n’insiste pas. »
Je m’en veux. Je m’en veux de ne pas pouvoir être cet homme qui serait prendre soin d’elle, qui serait la chérir et l’honorer comme elle le mérite. Je m’en veux de ne pas pouvoir être celui qui la fera pleurer de rire, de joie, celui qui lui offrira tout l’amour qu’elle mérite.
J’ai pensé que je l’étais. J’ai pensé qu’elle était faite pour moi et moi pour elle, jusqu’à ce que je me rends compte qu’il ne s’agissait que de désir, et que mes pensées, mon esprit, mon corps étaient tournés vers une autre femme. Celle que j’ai épousée.
Je n’ai même pas essayé de comprendre le pourquoi, encore moins le comment, ça s’est imposé à moi comme une évidence. C’était et c’est toujours elle que mon esprit recherche lorsqu’il vagabonde. En dépit de tout ce qu’il se passe entre elle et moi, de cette relation qui est morte avant même de réellement naître. Ça devenait lourd, pesant de l’avoir aussi souvent dans ma tête alors même que rien n’allait autour de moi, à tous les niveaux, j’ai fait ce que je faisais le mieux ; j’ai tout compartimenté et je l’ai mise dans le compartiment de ce choses, ses personnes, ses émotions, ses sentiments, que l’on veut oblitérer. Ça marchait plutôt bien, même s’il arrivait qu’elle réussisse à sortir de son compartiment, un peu comme maintenant…
« —Tu mérites beaucoup mieux que ça Irène. Je suis désolé de ne pas être en mesure de te donner ce que tu mérites.
—…. Je me doute bien… je voudrais tellement être à sa place. elle marmonne. »
Je me sens plus con et plus salaud que jamais, de la mettre dans cet état. Elle ne le mérite pas. J’aurais du m’attendre à ce que ça dégénère et refuser son invitation à venir chez elle. Même si je sais qu’elle ne l’a pas émise dans le but de déraper, je devais m’attendre à cette éventualité.
Encore une situation que je n’ai pas su gérer. Décidément, je suis plus pro que je ne le pensais dans les bourdes.
*
* *
Je me réveille complètement dans le brouillard et cherche à aviser l’heure sur mon téléphone. Ce n’est que quand je touche la table basse du bout des doigts que je me rends compte que je ne suis ni dans mon bureau, ni dans ma chambre. Il me faut quelques secondes pour me rappeler de l’endroit où je suis et comment j’ai fait pour atterrir ici. Le salon, dans lequel j’ai décidé de dormir plutôt que de partager la chambre avec Irène, est plongé dans la semi-pénombre, et j’arrive à m’orienter grâce à la lune pleine qui éclaire la pièce. Je me lève du canapé en évitant autant que je peux de faire le moindre bruit, et me rends dans la salle de douche où je vais me vider la vessie et me rince le visage. Je bloque plusieurs secondes sur ma tenue, constituée de mon pantalon, et me demande si je peux tenter d’aller courir ainsi vêtu.
La réponse évidente à ma question, me parvient quand je me souviens que mes chaussures ne sont pas adaptées pour ce que je veux entreprendre. Pourtant j’ai besoin de courir. Ça me permet d’évacuer, quand mes pensées et les soucis prennent trop de place… ou quand ma queue a été soumise à une pression sans pour autant se décharger.
Conscient qu’il faut vraiment que je me dépense, je retourne dans le salon, déplace quelques meubles avec précaution pour ne pas réveiller Irène et me mets à faire quelques exercices d’intérieur.
Une heure et demi plus tard, et après une dernière série de montain climber, sous les yeux d’Irène qui s’est entre temps levé, je me sens beaucoup mieux.
« —Tu veux inonder mon salon avec toute cette sueur. elle me taquine en s’installant dans le canapé, un tasse de thé dans les mains.
—Désolée. je réponds en évitant soigneusement de regarder les pans ouvert de son déshabillé, qui révèle un peu plus que l’arrondi de ses seins fermement tendus et dépourvus de tout maintien. J’avais besoin de faire un peu de sport. J’espère que je ne t’ai pas réveillé.
—Non, ne t’en fais pas. Je me réveille tôt en règle générale. J’imagine que tu vas vouloir prendre une douche, tu trouveras tout ce dont tu auras besoin dans la douche.
—Okay, laisse-moi dix minutes.
—Prends ton temps. »
Une quinzaine de minutes plus tard, j’avale rapidement un tasse de café avant d’annoncer mon départ.
« —Tu ne comptes pas aller travailler ? me demande Irène.
—Je pense que j’ai assez travaillé. Il est temps que je me repose un peu, tu ne crois pas ?
—Pour t’avoir vu travailler comme un forcené, je ne peux que t’encourager à prendre quelques jours, mais je ne suis pas certaine que ce soit le moment. Je conçois que ce que ton père a fait est extrême mal, mais il ne faut pas penser qu’à lui. Ton départ porterait atteinte à ton père mais également à toutes ses personnes qui dépendent de toi, c'est-à-dire l’entreprise entière. Je doute que tu veuilles avoir ce poids sur la conscience.
—Et je n’aurai aucun poids sur la conscience. J’ai déjà tout donné à cette boite. Absolument tout. »
J’ai tout donné à cette boite, j’y ai mis corps et âme pour être en retour payé en monnaie de singe.
Je suis épuisé d’être pris pour la marionnette de service dont on use et abuse. En même temps, je ne peux pas totalement lui en vouloir. A travers mes abdications en pagaille face à tout ce qu’il entreprenait, il a trouvé en moi le parfait pantin, capable d’être manipulé à sa guise et sans trop d’effort. Il faut le reconnaitre. Mais tout ça c’est fini ! Après tout ce que j’ai fait, personne ne réussira à me faire sentir coupable de quoi que ce soit vis-à-vis de cette boite.
« —C’est toi qui as le dernier mot, alors réflechi bien. elle me dit simplement en m’accompagnant vers la porte d’entrée.
—Et c’est tout réféchi.. Quoi qu’il en soit, je te remercie de m’avoir accueilli chez toi.
—Je t’en prie…. Ça sert à ça les amis. »
Je me doute que ça doit lui en demander beaucoup, pour affirmer cette phrase, et je la remercie de ne pas me traiter comme le connard que je suis.
Je la salue de loin pour éviter toute tentation et réintègre le siège conducteur de ma voiture, avant de rouler vers la maison.
« —Monsieur ! m'interpelle GG, le gardien de nuit. Il y a eu…
—Pas maintenant GG. je réponds en me dirigeant vers la porte d’entrée. »
Je ne vais pas durer ici. Je viens simplement prendre quelques affaires avant de repartir et louer une chambre d’hôtel. J’ai besoin de changer d’air, changer de décors, changer du tout au tout.
« —Mais putain Dylan, tu checkes pas ton téléphone ? hurle Jesse en me voyant. J’ai essayé de t’appeler une vingtaine de fois !
—Ouais, mais je n’avais pas la tête à répondre. je dis las, en retirant ma chemise. J’imagine que tu es au courant de ce qu’il s’est passé hier soir.
—Oui je suis au courant, et je ne pensais pas te trouver ici ! il me répond l’air stupéfait. Encore moins avec cet air je m’en foutiste ! »
Je suis assez étonné de la réaction de Jesse. Je ne m’interroge pas spécialement sur la façon dont il a aussi rapidement su ce qu’il s’est passé avec mon père la vieille, par contre je m’interroge sur son attitude. Connaissant les relations qu’il entretient avec notre père, et toutes les appréhensions qu’il avait vis-à-vis de ce mariage, je n’arrive pas à comprendre son air attristé et stupéfait par rapport à ma réaction.
« —Que veux-tu que j’y fasse ? Que je m’énerve ou que je reste calme, rien ne va changer. Ce qui a été fait a été fait.
—Quoi ?! Dylan tu te fous de moi ? Tiya s’est faite agresser et est hospitalisée et tu dis que ce qui a été fait a été fait ? »
Je relève la tête lentement vers lui, et scrute son visage pour m’assurer qu’il ne s’agit pas d’une sale blague. Ce serait stupide de blaguer sur une chose pareille mais, là, à l’instant, je voudrais que ce soit une blague. Qu’il me dise qu’il s’est trompé de personne, ou je ne sais pas quoi…
« —Qu’est-ce que tu viens de dire ?
—T’as pas lu mes messages ? »
Je sors mon téléphone de ma poche, le déverrouille rapidement avant d’aller dans mes messages et lire ceux de Jesse en diagonal.
Putain…Putain…putain…. Je sens les battements de mon cœur s’accélérer au fur et à mesure que je lis ses lignes et l’écoute raconter les faits. Putain..hier soir j’étais sur le point de …. Pendant que…. Putain.
« —GG est arrivé quand….
—Emmène-moi où elle se trouve. je réussis à dire malgré ma gorge nouée. »
*
* *
« —Tu ne veux pas essayer de manger une clémentine ?
—Non maman. elle murmure en grimaçant. Je n’ai pas faim.
— Chérie, efforce-toi un peu de manger, il faut que tu reprennes des forces… S’il te plait Tiya. »
Tapis dans un coin de la chambre, j’observe Tiya se battre avec elle même pour ne pas répondre à sa mère qui pourtant ne veut que son bien.
Je la regarde se mordre la lèvre, tout en évitant l’aide qu'elle tente de lui apporter.
« —Tiya…
—Maman ! Elle la coupe sur un ton tranchant avant de se taire puis de reprendre plus calmement. Je mangerai la clémentine, mais plus tard. Okay. Là, j’ai vraiment pas faim. »
Je comprends bien que toutes les deux se contiennent pour ne pas frustrer l’autre et j’arrive également à comprendre leur comportement respectif. Je pense que j’aurais été dans le même état que Tiya si j’étais autant fliqué au moindre de mes gestes. Mais je peux aisément comprendre l’attitude de sa mère qui se montre très présente voire envahissant pour s’assurer de son confort. Surtout quand on sait qu’il y a encore deux semaines, elle était totalement méconnaissable, tant son visage était gonflé, et son corps marqué par des ecchymoses et tout cela dans un état de total inertie pendant plusieurs jours. Les premières heures qui ont suivi son admission, son pronostic vital était engagé et tout le monde craignait le pire. Maman Jeanne a bien cru qu’elle passait ses derniers instants avec sa fille. Enfin, c’est ce que m’a dit Jesse lorsqu’il m’a relaté les événements que j’avais ratés. A mon arrivée, j’ai été transporté à ses côtés sans être questionné par qui que ce soit. Tous étant focalisés sur l’état de santé préoccupant de Tiya.
« —Il faut la comprendre. intervient son père également présent. Les repas servis ici ne sont pas très appétissants. Même les fruits ont un goût d’hôpitaux, c'est pour dire. Ne t’en fais pas, une fois que tu seras à la maison, la cuisinière te préparera un bon petit plat.
—Pardon ? Une fois que je serai où ? demande Tiya plus pour lui signifier qu’il est dans le faux que pour le faire répéter ses paroles.
—Il faut que tu te reposes, tu as vécu un moment éprouvant. A la maison, tu auras tout le confort et le calme dont tu auras besoin pour appréhender au mieux ta convalescence.
Aie !
Je grimace en serrant les dents quand je vois ses lèvres déformées par ce petit rictus qui dit beaucoup sur l’état émotionnel dans lequel elle est, et qui donne une idée de la qualité des phrases qu’elle s’apprête à balancer. Ça ne va pas être jolie, à voir encore moins à entendre.
« —Qu’est-ce que tu entends par « A la maison » ? Chez toi ? elle demande la voix pleine de sarcasme.
—Bien évidemment. Il répond sans se laisser démonter.
—J’ai peut-être été inconsciente pendant plusieurs jours, mais ça ne m’a pas rendu pour autant amnésique. Il est hors de question que j’aille vivre chez toi sous prétexte que je sois convalescente, j’irai…
—Chez toi, auprès de ton mari, on s’en doute ! Et c’est tout à fait compréhensible. Il te dorlotera comme il se doit. Mais excuse-nous d’également vouloir te dorloter. »
D’où je me tiens, je ne peux pas voir l’expression du visage qu’a maman Jeanne mais rien qu’au son de sa voix, à la mâchoire serrée de Tiya et son regard de tueuse que je connais que trop bien, je sais qu’elle est en train de supplier Tiya du regard, afin qu’elle ne dise plus un mot et que la discussion s’envenime.
« —Je préférerai que tu viennes à la maison, pour plus de sécurité. il insiste sur un ton posé mais ferme.
—Et moi je ne préfère pas. elle lui répond, un air de défi dans le regard.
—Bon. tente de dire maman Jeanne. Je pense que… »
Sans plus se préoccuper de ce que s’apprête à dire maman Jeanne, Ange-Albert se tourne vers moi, et me demande de le suivre à l’extérieur de la chambre.
« —Qu’y a –t-il ? je lui demande lorsque nous sommes assez éloignés de la chambre. »
Le sourire qu’il arborait jusqu’à présent en me voyant et les traces d’amabilité qui marquaient son visage lorsqu’il s’adressait à moi se sont envolés en un battement de cil. Comme s’il portait un masque à chacune de nos rencontres ces dernières semaines.
« —Je vais faire court. il commence, les mains croisées sous sa poitrine. Je me suis trompé sur ta personne, tu n’es pas l’homme que je pensais apte à épouser ma fille. Tu n’as pas été à la hauteur, tu n’as pas été là et j’estime que la mascarade a assez duré. Elle sera beaucoup mieux chez moi et tu vas l’obliger à venir chez moi.
—Vous avez probablement raison, sur beaucoup de point, peut-être même tous. Mais moi, à la différence de vous, je peux me prévaloir de connaitre un tant soit peu votre fille. Parce que si vous la connaissiez un minimum, vous sauriez qu’on ne peut jamais obliger Tiya à faire quoi que ce soit.
—C’est bien ce que je disais, tu n’es pas à la hauteur. Mais tu vas faire l’effort de l’être cette fois_ci et la convaincre. Est-ce que je me suis fait comprendre. »
Je n’apprécie pas le ton qu’il prend avec moi. Cet air supérieur qu’il tente de m’imposer, pour m’intimider, ça ne marche pas, dommage pour lui. Je pense qu’il a oublié que j’ai été formé à bonne école . Mais il a raison sur un point, je n’ai pas été à la hauteur jusqu’ici et je compte bien changer les choses.
C’est la raison pour laquelle, de retour dans la chambre, alors que son père affirme qu’il se pliera à ma décision, puis se retourne vers moi pour me demander ce que je décide de faire, envoyer Tiya chez lui ou m’occuper d’elle, je lui réponds du tac au tac :
« —Je vous remercie, mais elle va rester avec moi, je m’occuperai d’elle. »
Je vous souhaite à tous une excellente année 2018. Qu'elle soit marquée par la santé, la joie, l'amour et la réussite dans toutes vos entreprises !
Je vous informe par la même occasion que le roman "6 mé balouk 9" est disponible en ebook sur la plateforme Amazon. Je vous tiendrai au courant de la sortie prochaine de la version Brochée.
Des gros bisous en pagaille !
Tiya, ;)