Tout a commencé un soir d’été... non qu’est-ce que je raconte,  c’est faux. C’était un matin d’automne. Est-ce Toi qui me joue déjà des tours pour m’empêcher de te chercher ? Plus j’essaie de me souvenir, plus tout devient flou. Pourquoi cherches-tu tant à te cacher ? As-tu peur que je te trouve ? Non, il faut que je me calme.  Tu as beau être insaisissable,  tu n’as pas d’emprise sur ma mémoire.  Je respire ; je prends mon souffle,  calmement et on recommence.

 C’était un matin d’automne. C’était la rentrée. On commence enfin cette 4^ème année universitaire.  Plus que deux ans à tenir et c’est finit. Le tramway vient d’arriver  à mon arrêt, je descends et j’arrête de rêver à « l’après les études » ; j’ai encore du temps devant moi. Je continue à marcher, m’éloignant de l’arrêt du « parc floral » - nom plutôt bizarre car le parc floral n’est pas vraiment tout proche-  je m’éloigne de plus en plus, sans savoir encore à cet instant que je me rapprochais de plus en plus de toi. Oui, je m'en souviens ; nous allons nous rencontrer dans quelques minutes mais je ne le sais pas encore.

Est-ce que si je le savais ça aurait changé quelque chose ? T’aurais-je fui ? Aurais-je évité de jamais croiser ton regard ? Ce regard… ce ne sont que des yeux et pourtant je me sentais si envoûté. Ce ne sont que des yeux et pourtant avais-je déjà eu l’occasion de voir quelque chose d'aussi beau,  quelque chose d'aussi pur ? Qu’est-ce que je raconte… Oui, c’est sûr que oui. Mille et une choses sont plus belles que ça mais c’est Lui qui me fait dire ces choses. C’est Lui qui me fait penser ainsi. C’est à cause de Lui que je suis envoûté par ces yeux. Il est habile. Il s’est insidieusement faufilé en moi en me faisant croire que les réalités qu'Il créait étaient les miennes, que j’avais le contrôle alors que j’étais dirigé. Oui, Il m’a fait croire. Bref restons concentré ; Il n'a pas encore fait son apparition car je ne l’ai pas encore rencontré elle. Je suis encore à quelques minutes,  à quelques mètres d'elle. C’est pour bientôt.

J'avance vers le bâtiment de sciences habituel, je vois sur ma route pleins d’étudiants ici et là, nostalgique de retrouver leurs amis et excités par les nouvelles aventures qui les attendent,  les nouvelles rencontres,  les nouvelles soirées étudiantes,  les nouveaux liens qui vont se tisser, les nouveaux sentiments qui vont en naître…dont Lui.

Je viens de rentrer dans le bâtiment ; je monte les escaliers,  comme d’habitude  et je vais vers ma salle où tu attends déjà,  toi ainsi que pleins d’autres nouveaux étudiants.  Aujourd’hui c’était la réunion de rentrée.  Pour cette 4^ème année,  ils voulaient nous donner un certains nombres d’informations sur le déroulé,  sur le programme pour ces dix prochains mois. Ce n’est pas plus intéressant que d’habitude mais c’est bientôt la fin. Plus que deux années à tenir. Enfin, je me mentais à moi-même mais ça,  je ne le savais pas encore non plus.

Je me suis assis tout devant,  proche de l’entrée.  J’avais hâte d'en finir et  de partir. La responsable de la formation entra suivie de la secrétaire. La réunion commença et malheureusement elle était plus longue que je ne l’espérais.  J'avais sommeil,  je voulais rentrer. Pour me changer les idées,  j’ai commencé à promener mon regard dans la classe pour voir les nouveaux visages, inconnus aujourd’hui mais qui au fil des jours et des semaines deviendront familier. Ah ! Mais qui est cette personne me suis-je dis à l’instant où je l'ai vu. D’où vient-elle et quelle est son histoire ?  Je ne la connaissais pas encore mais j’étais déjà curieux de la connaître. Mais ce n’était pas celle « qui n’a que ». C'en était une autre, qui aujourd’hui ne fait plus que parti de mes souvenirs aussi. Elle a sa propre histoire mais ce n’est pas le moment.

Enfin la réunion pris fin. Je  pris mes affaires et étant proche de la porte, je pu sortir avant tout le monde. Je retourne au tram et j’attends le prochain pour rentrer chez moi. Pourquoi ne s'est on pas encore vu ? Pourtant tu étais là. On était dans cette même salle ensemble et pourtant je ne t’avais pas encore vu. Ce n’est pas là qu'Il est apparu. C’est dans une autre réminiscence. Oui, je me souviens maintenant. C’était un après-midi…