Confessions

Write by Farida IB



Nahia…


Voix de mamie : que se passe-t-il avec ta sœur ?


Khalil et moi levons simultanément nos yeux des documents pour la voir dans l’entrebâillement de la porte. 


Moi : mamie ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?


Nous nous levons en même temps tous les deux et nous précipitons vers elle. Khalil lui prend la main pour la conduire à ma place.


Mamie maugréant : je n’ai plus le droit de venir te voir au boulot ?


Moi : je n’ai jamais dit ça.


Khalil : bonjour mamie, quelle belle surprise tu nous fais ce matin ?


Mamie : toi ne me parles même pas, tu as délaissé ta femme (me désignant) pour celle là !


Khalil (se grattant la tête) : c’est le boulot qui me prend du temps mamie.


Mamie : la même excuse (passant son regard de lui à moi) vous cachez bien votre jeu, mais sachez qu’on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. 


Moi perplexe : quel jeu ? 


Mamie me toisant : tchhrrr d’ailleurs répond à ma question !


Moi lorgnant Khalil : attends au moins que je t’apporte un rafraîchissement. Tu veux de l'eau simple ou une boisson ?


Mamie : ma gorge n’est pas sèche jeune fille, assois-toi pour qu’on parle.


Je prends place sur la chaise en face.


Khalil intervenant : je reviens, j’ai un appel à émettre.


Mamie : il y a le réseau ici jeune homme (se tournant vers moi) ou bien, tu n’as pas de couverture réseau dans ton bureau ?


Elle le dit en sillonnant l’espace du regard.


Mamie : c’est très coquette ici pour qu’il n’y ait pas de réseau.


Moi : mamie !! 


Mamie l’air de rien : quoi ? Rien ne l’empêche de passer son appel ici.


Moi : il va faire son appel dehors ça te dérange à quoi ?


Khalil se contente de sourire.


Mamie s'adressant à Khalil : hmm vas-y, mais ne traîne pas trop.


Khalil souriant lentement : d’accord, juste le temps de faire un tour.


Mamie : hmm !


Elle le regarde ensuite se diriger vers la porte en bousculant la tête.


Mamie : qu’est-ce que je regrette ma jeunesse, le genre d’homme qui me  faisait tourner ma tête à l’époque.


Je fonds sur la chaise la tête entre les mains, je ne relève ma tête que lorsque j’entends la porte du bureau se refermer pour croiser sa mine sérieuse. Là, je sens que je vais passer un interrogatoire digne d’un agent FBI.


Mamie : alors c’est quoi le problème avec ta sœur ? 


Moi : elle m’a dit des choses que je n’ai pas particulièrement appréciées.


Mamie : c’est ça aussi qui t’a fait disparaître trois bonnes semaines ?


Moi évasive : entre autres !


Mamie (se calant sur son siège) : je t’écoute. 


Moi : elle m’a carrément jeté à la figure qu’il me faut saisir une occasion avec Khalil parce que je me tape la trentaine et j’ai moins de chance de me trouver un homme bien comme lui étant donné que suis une mère célibataire.


Mamie : hmm, ça c’était avant ou après que tu aies disparu pendant trois semaines.


Aka si elle revient dessus, c’est que ça l'avait beaucoup marqué.


Moi baissant la tête : c’était avant-hier, j’avais disparu parce que j’en avais marre des persécutions.


Mamie : persécution de quoi ?


Moi d’un trait : tout le monde m’assaille à cause de Khalil. Elles me donnent l’impression que ma vie est ratée parce que je ne suis pas mariée ou simplement parce que je n’ai pas de relation stable. Ça a toujours été le cas, mais avec la présence de gueule d’Arabe, c’est juste de l’harcèlement pur et simple. Dans tout ça personne ne demande mon avis, personne ne veut connaître mon point de vue. 


Je finis par soupirer.


Mamie : je vois, mais est-ce que tu as au moins pris le temps d’analyser et de comprendre leur point de vue ?


Moi la voix aigüe : euh non.


Mamie : ok et c’est quoi ton point de vue à toi ?


Moi soupirant : je ne sais pas mamie, je n’en sais rien. Je suis déboussolée, confuse et impuissante face à tout ça. C’est vrai que je regrette actuellement de m’être remise avec Manaar parce que là, il m’étouffe simplement. Cependant, je ne sais pas si je veux me mettre avec quelqu’un d’autre surtout en ce qui concerne gueule d'Arabe. 


Mamie (fronçant les sourcils) : tu lui reproches quoi à ce jeune homme ? 


Moi la regardant : rien, c’est un homme bien. Enfin depuis que nous sommes devenus plus proches, je lui trouve de plus en plus de qualités. Il n’est pas parfait certes, mais j’aime bien l’expérience que je partage avec lui. Grâce à lui, j’ai ouvert les yeux sur bon nombre de choses et je vois que ma vie est bien plus simple.


Mamie : ça nous l’avons tous remarqué, nous avons tous vu ce qu’il fait de toi et d’aussi loin que je m’en souvienne, tu n’as pas été plus heureuse que ces deux derniers mois. Nahia tu dois savoir que parfois les autres arrivent à voir et à cerner les choses mieux que nous-même et si ta sœur et les autres te persécutent comme tu le dis c’est parce qu’elles voient en lui ton bonheur. Encore plus parce qu’elles veulent ce bonheur pour toi. Ta sœur a été peut être maladroite dans sa façon de te l’exprimer, mais elle ne veut que ton bien. 


Moi (secouant la tête) : non si je m’en tiens aux mots d’Amou, c’est que si je ne tente rien avec lui, je ne suis pas prête à trouver l’homme de ma vie de sitôt. Mais qu’est-ce qui prouve que c’est lui l’homme de ma vie en fait ? Qu’est-ce qui me rassure que le bonheur qu’il me procure à l’instant perdurera ? Et la question phare dans tout ça, est-ce que le gars vous a même dit qu’il veut de moi ? Bientôt, il retournera dans son pays où les femmes ont des visages de déesses, qu’est-ce qu’il ferait d'une noiraude panade comme moi ?


Elle me lance un regard là qui me fait détourner mon visage direct. 


Mamie : tu n’auras jamais de réponses à ces questions si tu n’essaies pas et je répondrai à ta dernière préoccupation que je trouve stupide soit dit en passant (je lui jette un coup d’œil) par un proverbe arabe qui dit qu’il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. 


Moi sceptique : hmmm.


Mamie : tchhhrrr !! Maintenant dresse bien tes oreilles de renard là et écoute moi.


Moi (me touchant l’oreille) : rhooo mamie.


Mamie : est-ce que c’est faux ? Bref ! Tu sais, personne ne peut te forcer à te mettre avec quelqu’un si tel n’est pas ta volonté. Je suis totalement d'accord avec les autres que ce jeune homme est tout ce qu'il te faut pour être complète, mais ne te sens pas obligé d’entamer une relation avec lui pour nous complaire. Sens-toi libre de le faire parce que c’est ce que tu penses le mieux pour toi. Tu as l’âge de décider pour toi-même, tu es capable de décider entre le bien et le mal et tu es encore plus capable de décider d’être heureuse ou malheureuse. En attendant, je veux que tu prennes le temps de remettre de l’ordre dans ta vie, libère-toi surtout du virus qui squatte ta vie en ce moment.


Moi choquée : l'enfant d'autrui ?


Elle fait un geste évasif de la main. 


Mamie : ton Manaar là t'a apporté plus de grippe que de remède, il n’y a qu’un virus qui puisse le faire.


Moi secouant la tête : uhmm !!


Mamie : ma fille, tu es à la porte de la trentaine certes, mais pour le moment, tu es encore dans la vingtaine et la vingtaine ça sert à virer les mecs qui se comportent mal. La vingtaine, c’est pour se saisir des opportunités afin que demain soit meilleur qu’aujourd’hui. 


Moi : et ces opportunités n’ont pas par hasard un lien avec gueule d’Arabe ?


Mamie : bien même ! Je ne dis pas cela pour les mêmes raisons que les autres, mais tu as même vu comment il te regarde ? Lui-même quand il voit ma fille sa langue traîne jusqu’au sol…


Moi mdr : mamie tu exagères


Mamie (haussant l’épaule) : bou (dégages) continue de faire l'aveugle. Donc il ne te plaît pas ? Même pas un peu ?


Moi haussant nonchalamment l’épaule : bah, il est intéressant comme mec, mais…


Mamie m’interrompant : mais quoi hein ? Ou bien, tu doutes qu’il ne tourne pas bien les reins ? Laisse-moi te dire que les épices de chez eux c'est quelque chose !


Je la regarde médusée.


Moi coupant court : Mme Ducard senior, s’il doit y avoir quelque chose entre gueule d’Arabe et moi que la volonté de Dieu soit faite ! 


Mamie faisant la moue : parfois, il faut forcer son destin.


Moi soupir lasse : rhoo mamie, n'est-ce pas toi même tu m’as appris qu’il ne faut jamais courir plus que le temps, que tout vient toujours à point nommer et que quel que soit le temps que ça prend les choses qui doivent être, sont ?


Mamie : oui, je l’assume, mais je t’ai souvent dit aussi qu’il faut composer avec le présent pour préparer le futur.


Moi haussant l’épaule : bah, mon présent n’est pas clair, et je ne veux pas faire subir cela à l’enfant d’autrui.


Mamie : avale une plaquette d’Aquatabs alors !


Je fronce les sourcils d’incompréhension.


Mamie : n’est-ce pas ça rend l’eau claire et propre ?


J’éclate de rire.


 Mamie : bien ! J’espère au moins que tu prendras le temps de réfléchir à tous ça.


Moi : j’y songerai mamie.


Mamie : bien affaire conclue. Maintenant vient faire un câlin à mamie, tes câlins m’ont manqué.


Je ne me le fais pas répéter et vais l’enlacer par-derrière, elle me frotte le cou un moment avant de s'attaquer à mon oreille droite sur laquelle elle tire de toutes ses forces.


Moi : ouille mamie ça fait mal.


Mamie : quand on te dit quelque chose qui ne te plaît pas, tu t’assois pour en discuter avec la personne et non fuir cette personne. 


Et puis elle tire l'oreille au rythme de chaque prononciation.


Moi grimaçant de douleur : j’ai compris mamie ça ne va plus se répéter.


Elle me lâche et me donne une tape dans le dos, je vais me rasseoir en me massant la partie.


Mamie : ça, c’est pour avoir laissé ta sœur pleurnicher dans mes oreilles depuis avant-hier. tu as réveillé ses hormones de grossesse.


Moi : je règlerai ça ce soir avec elle.


Mamie : tu as intérêt ! (se levant) Je rentres chez moi me reposer.


Moi plissant les yeux : déjà ?


Mamie : c'est tout ce que j'avais à te dire.


Moi (me levant à sa suite) : mais reste encore un tout petit peu, il va être l’heure du déjeuner.


Mamie : tu as une cuisine ici ?


Moi : euh non.


Mamie : c’est bien ce que je pensais, je t’attends ce soir à la maison.


Moi (pendant que j’ouvre la porte) : je serai là sans faute, de toute façon c'est moi qui vais chercher les enfants aujourd'hui.


Elle hoche la tête. Dans le hall, elle cause un peu avec Annie ensuite avec quelques têtes qu’elle connaît puis on ne se retrouve dans le couloir menant vers les escaliers.


Mamie : gueule d'Arabe fait quoi dehors depuis là ? Il n’est même pas dans le hall qu'il communique avec qui depuis tout ce temps ? Certainement, qu’il appelle ta rivale.


Moi roulant des yeux : tu sais bien qu’il a fait ça pour nous laisser un peu d’intimité.


Mamie : intimité de quoi ? Il fait déjà partie de la famille.


Moi : lol (changeant de sujet) donc il faut forcément que tu rentres à Louvain pour te faire soigner ? 


Elle nous fait un petit palu.


Mamie : c’est là-bas que j’ai mon médecin traitant.


Moi : mais mamie il y a des hôpitaux partout ici, j’ai aussi mon médecin traitant que je peux te conseiller.


Mamie : je préfère le mien.


Moi taquine : est-ce à dire que tu doutes de nos matériels au Togo ? 


Mamie me toisant : Nahia dégage ! 


Voix de Khalil : c’est le départ mamie ?


Nous levons les yeux pour le voir sur le palier des escaliers. 


Mamie : oui vu que le mari a fuit la visite de sa femme.


Khalil sourire contrit : mes appels ont duré plus longtemps que prévu.


Mamie : j’espère que ce n’est pas pour appeler mes rivales que tu es venu chercher le réseau jusqu’ici.


Khalil : du tout pas, il n’y a aucune fille qui puisse te rivaliser.


Mamie : hmm, ça ce sont les discours d’un vrai tombeur de dames. Mon mari Albert disait la même chose à ses petites maîtresses.


Moi : mamie !!


Mamie zen : quoi ? D’ailleurs, toi retournes travailler, je veux causer avec mon mari.


Moi suspicieuse : tu veux lui dire quoi ?


Mamie : rien qui ne te concerne, laisse-nous seuls.


Moi regard appuyé : en tout cas, si vous finissez votre hui clos (fixant Khalil) appelez-moi pour que je puisse te déposer.


Mamie : je suis venue avec le chauffeur.


Moi : ah ok, je suis là au besoin.


Mamie : jeune fille dégage !


Je me retourne en souriant, je travaille une bonne vingtaine de minutes avant qu’il n’arrive.


Moi directe : ta femme est partie ?


Khalil : oui et elle me manque déjà.


Moi : lol vous-même là-bas.


Il sourit.


Khalil : bon, je crois que c’est l’heure de la prière. 


Moi fixant ma montre : ah ouais, c’est vrai.


Khalil : on va à la mosquée ensuite, on déjeune ?


Moi : toi et puis qui ? Ta copine ne vient pas te chercher ?


Il hausse les sourcils.


Moi : Madeleine !


Khalil : ah celle là ? Bof ! (répétant) On va à la mosquée puis on déjeune.


Moi insistant : tu n’as pas répondu à ma question.


Khalil : Aynia, je ne vais pas me répéter une troisième fois.


Moi le défiant du regard : sinon ?


Il me lance un de ses regards bizarre là qui me fait lever sans broncher. On passe une heure à la mosquée puis, on se fait livrer le déjeuner au bureau. Dans l’après-midi, on travaille jusqu’à ce qu’il me rappelle l’heure de sortie des enfants. Genre tout à coup soudain brusquement ma vie l’intéresse à nouveau, il a même vu quoi ? Tsuiipp !


Khalil : qu’est-ce que j’ai encore fait ?


Moi le regardant : j’ai dit que tu avais fait quelque chose ?


Khalil : tu tires la bouche.


Moi mentant : ça n’a rien à voir avec toi.


Khalil : si tu le dis, on y va.


Moi me levant : tchuipp !!


Nous sortons du bureau et marchons vers les escaliers lorsque mes yeux tombent sur sa copine qui est adossée à sa voiture en bas.


Moi : tiens, ta copine est venue te chercher. Je pense que c'est ici que nos chemins se séparent


Khalil : quelle copine ?


Il est même sérieux ?


Moi (d’un mouvement de la tête) : elle.


Il tourne sa tête dans sa direction et fronce automatiquement la mine.


Khalil (pressant le pas) : tu m’attends sur le parking.


Le temps d’acquiescer, il est déjà en train de parcourir les marches. On se retrouve sur le parking au même moment. 


Khalil furieux : on y va !


Moi le chahutant : c’est rapide dis donc, d’habitude ça vous prend toute la soirée.


Il hausse les épaules et s’engouffre dans le véhicule sans rien dire.




Khalil…


Ça fait un moment qu’on roule en silence, je l’observe qui me lance des regards appuyés au coin de l’œil. Tout ce qu’il y a à savoir, c’est que je viens de classer définitivement le dossier de mademoiselle l’hôtesse et que je passe en mode offensif avec la miss. Je suis plus que résolu à tenter ma chance, je dois dire que mamie m’y a poussé un peu. Cette dame, c’est une perle, mais j’ai encore du mal avec sa façon de fonctionner (rire). Par rapport à Nahia, je sais que le jeu ne sera pas facile toutefois, je suis prêt à attendre le temps qu’il faudra. Là, je veux essayer de creuser un peu pour voir s’il y a au moins un tout petit espoir pour moi ou si je dois jouer à "éliminer l'intrus" pour parvenir à mes fins. 

À un moment donné, je mets la musique pour meubler le silence, on tombe sur l’une des chansons préférées donc elle se cale sur son siège et ferme les yeux avant de soupirer d’aise. J’en profite pour reprendre ma série de questions en suspens.


Moi doucement : je peux te poser une question ? 


Nahia (les yeux toujours fermés): vas-y.


Moi : pourquoi tu as pleuré ?


Elle ouvre les yeux et me regarde étonnée.


Nahia : pourquoi je te dirai ça ?


Moi : parce que je veux avoir le fin mot de l’histoire.


Nahia : ce sont les choses de ma vie.


Moi : arrête Aynia, arrête de vouloir remettre des barrières entre nous. 


Nahia : tu l’aurais bien cherché et puis je ne t’ai pas encore autorisé à me donner ce surnom.


Moi : ce n’est pas ça le sujet.


Nahia soupire exaspérée : qu’est-ce que tu veux savoir exactement ?


Moi : simplement la raison pour laquelle tu exprimais autant de mélancolie à ton si jeune âge. 


Nahia : à mon si jeune âge ? (oui de la tête) Lol ! (enchaînant) En fait j’étais vraiment à bout, ça fait un moment que je m’efforce de relativiser, à ne pas penser à mes problèmes et en une journée tout le monde me les a balancés à la figure. Comme si j’avais fait exprès d’être une mère célibataire à 29 ans.


C’est à mon tour de la regarder surprise.


Moi (ouvrant les yeux) : tu as 29 ans ?


Nahia : oui, dans six mois.


Moi stupéfait : ah bon ?


Nahia roulant des yeux : puisque je te le dis !


Moi sceptique : hmm !  Si tu te considères mère célibataire et ton… Enfin le mec qui vient souvent chez toi ?


Nahia soupir : c’est une longue histoire.


Moi regardant la montre : le trajet est encore long.


Elle soupire.


Nahia : c’est compliqué.


Moi : fait ça simple.


Elle me lance un regard réprobateur.


Nahia soupir : on vient de se rabibocher après plusieurs ruptures et reprises et là rien ne me certifie que ça aboutisse vraiment. Encore que dernièrement la relation m’ennuie franchement.


Moi (m'eclaircissant la voix) : si cette relation ne te plaît plus alors pourquoi tu ne romps simplement avec lui pour tenter une autre plus sérieuse ? 


Nahia : pffff j'ai essayé à plusieurs reprises  de le rayer de ma vie, ce n’est tout simplement pas possible.  Je ressens toujours le besoin d’être avec lui. Ma raison renonce, mais pas mon cœur.


Moi : est-ce que tu as au moins essayé avec quelqu’un d’autre pour voir si ton cœur n’a vraiment pas renoncé ?


Nahia : pas vraiment, je ne veux pas être avec quelqu’un en étant toujours attiré par mon ex et au pire finir par le tromper avec mon ex. De plus, je suis lasse d’essayer et de finir par déchanter. À chaque fois je mets la barre plus haute en voulant toujours faire mieux que les fois précédentes, au final, je tombe toujours sur le pire. Encore que je ne peux plus me permettre de me lancer dans des relations ambiguës. 


Moi : et donc tu préfères t’accrocher à une relation qui ne te rend visiblement pas heureuse ? 


Nahia : bof lui, il ne risque plus de me blesser plus qu’il ne l’avait déjà fait.


Je fronce les sourcils.


Moi secouant la tête : si je veux bien comprendre ta logique, tu préfères t’accrocher à un amour trop douloureux à supporter, qui te fait perpétuellement souffrir. Tu préfères t’y accrocher plutôt que d’aller vers un amour heureux qui t’amènerait, lui, en terre inconnue. (oui de la tête). Lol ne sois pas masochiste s’il te plaît !


Nahia farouche : ce n'est pas du masochisme, c'est ma façon à moi de me protéger.


Moi avec humeur : de qui ? 


Elle ouvre la bouche mais ne dit rien.


Moi ton docte : il y a des hommes bien sur cette terre.


Nahia : peut-être, mais moi je n'ai plus envie de le chercher. Flemme de recommencer ce processus pour être déçue à la fin. Peut-être que je ne suis pas faite pour être aimée donc à quoi bon ?


Je surveille la voie et me gare sur un côté de la route.


Moi posément : hey regarde-moi.


Ce qu’elle fait.


Moi : tout le monde n’est pas tes ex, tout le monde ne cherche pas à te blesser. Il y a ceux qui t’aime sincèrement, l’amour, tu en reçois tous les jours. Ta famille t’aime, moi, je t’aime et je t’apprécie bien. Ceux là t’ont blessé parce qu’ils ignorent à quel point t’es géniale. Tu dois te mettre dans la tête que tu en vaux vraiment la peine et qu’il y a quelqu’un dans ce monde qui n’attend que ton ok pour te rendre tout l’amour que tu as pu gaspiller un jour. 


Elle ouvre les yeux et me regarde sans rien dire.


Moi : écoutes ! 


Je parle des paroles de la chanson qui passe.


[… Les rôles seront inversés

Qui pourra la supporter

À son tour elle aura trop de passé

Son coeur est infecté

Elle pense être coupable

D'avoir tout fait foirer

Elle se met dans des états minables

Elle se sent indésirable

Mais la terre tourne petite

Et ton prince arrivera très vite

Donc n'ai crainte ne panique pas

Cette histoire beaucoup la pratique

Tu mérites ta part de bonheur

Et il se trouve ailleurs

Ta vie sera meilleure

Si tu vains tes peurs

Si tu vains tes peurs...]

« Singuila, il n’est pas là ».


Moi : apparemment, il n’y a pas que moi qui le pense.


Nahia au tac : tu as dit que tu m’aimais bien !


Moi pris de court : euh oui, je t’aime bien et si tu veux bien lâcher ce petit joueur, je te montrerai ce que font les vrais hommes.


Nahia : lol vous les hommes vous dites toujours ça !


Moi : souvent, on a besoin de goûter à la médiocrité pour connaître la valeur de l’excellence.


Elle me lance un drôle de regard avant d’éclater de rire.


Nahia se calmant : toi l’excellence ?  


Moi : bon, je ne suis pas l’excellence, mais je voudrais bien être le tien.


Nahia : lol, franchement oublies. Ma vie est trop compliquée en ce moment pour en rajouter. Et je tiens à te prévenir de ne pas tomber amoureux de la catastrophe ambulante que je suis, tu risques de payer à la place des autres. 


Je souris avant de redémarrer.

Dites-lui s’il vous plaît que c’est déjà fait et que moi Khalil Samir Ben Zayid, je viens de décider qu’elle sera ma femme !!!



L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Le tournant décisif