Confrontation
Write by Farida IB
Joe NOUMONDJI…
Les deux loubards de mon père viennent de me faire le compte-rendu et je sais déjà que l’ouragan Katrina s’annonce. Je le savais, je savais depuis le début que cette histoire allait finir par péter un jour, mais je pensais que j'en avais encore pour longtemps. Je m’étais psychologiquement préparé à cette éventualité, mais maintenant que c’est à ça d’arriver, je ne peux m’empêcher de psychoter (soupir).
Pour tout dire, Cynthia, j’en ai fait mon sacerdoce. Lorsqu’on s’était rencontré, j’ai tout de suite développé un sentiment protecteur envers elle. La lueur mélancolique au fond de ses prunelles me donnait l’impression qu’elle appelait à l’aide, ensuite mes suppositions ce sont avérées vraies et j’en ai immuablement fait mon affaire. Mon élan protecteur à commencer à s’amplifier le jour où Papa James m’a confié l’évasion de « Jason » de la prison, cela coïncidait avec la période où Emmanuel avait lâchement pris la poudre d’escampette vers une destination inconnue laissant tout le monde dans de beaux draps. C’était évidemment un sac de nœuds qu’il ne pouvait délier tout seul et vu qu’il avait son travail à l’autre bout du monde, en plus de ne pas avoir le don d’ubiquité, je lui ai fait la promesse de prendre soin des deux. C’est ce que je m’évertue à faire depuis bientôt six mois. Ce n’est pas beaucoup, mais assez pour distinguer le caractère fort et déterminé d’Austine à aller de l’avant malgré tous les coups bas de la vie, du caractère versatile de Cynthia. Et quand on se rend compte de son passé et de toutes les émotions auxquelles elle a dû se confronter, on a tendance à la comprendre. Nous avons tous différentes manières de vivre et d’assimiler les situations au cours de notre vie donc personne n’est à blâmer. C’est impossible pour moi d’expliquer pourquoi je fais tout ça malgré que ses opinions varient sans arrêt, qu’elle change tout le temps d’avis, qu’elle soit une vraie girouette en fait. Je sais juste qu’en-dehors de cet aspect de sa vie, c’est un personnage qui me plaît vraiment et avec qui je suis vraiment moi-même.
Je calcule le nombre de minutes qu’elle fera avant d’arriver et sors le dossier que j’ai pris le soin de dissimuler durant notre voyage dans les îles Canaries. Je dispose tout le contenu sur la table basse de la salle de séjour et vais ensuite insérer le code d’accès sur le pavé numérique de la porte d’entrée avant de revenir m’asseoir. Je sais déjà que je vais me faire remonter les bretelles donc il me faut numéroter les abattis (rire).
Lorsque j’entends les portes de l’ascenseur se refermer et l’écho de tout mon nom à l’état-civil retentir dans tout l’immeuble, je me lève machinalement et marche à sa rencontre. On se croise avant même que les battants ne se referment automatiquement derrière elle. Sitôt je prends la parole.
Moi : bébé s’il te plaît ne va pas vite en besogne, ils sont là pour une très bonne raison.
Cynthia rire dérisoire : ah ouais ? (m’imitant) Ils sont là pour une bonne raison. (haussant le ton) Je la connais ta bonne raison !! Tellement tu n’as pas confiance en moi que tu te sens obligé de me coller tes deux toutous aux fesses, tu me prends pour ta pute, c’est ça ?
Moi posément : ça n’a rien à voir, Cynt…
Cynthia criant : ehh bah, c’est le cas !! Tu te prends pour qui pour me faire surveiller ? Tu me prends pour qui hein, dis-moi ! Suis-je ton enfant ? Quand tu me regardes, est-ce que je ressemble à ta progéniture ?
Moi toujours posément : calme-toi bébé, je l’ai fait pour te protéger.
Cynthia au tac : me protéger de qui ou de quoi ? Regarde-moi bien Joe, regarde-moi et dis-moi à quel animal, je devais ressembler s’il m’était donnée d’être dans une forêt ! (hurlant de plus bel) Ça fait trois mois que j’essaie de me faire à l’idée que ces types ne me suivent pas, j’étais partie jusqu’à douter de ma santé mentale, tout ça pour me rendre compte que j’avais raison depuis le début. En fait, je n’aurai jamais de répit hein, et dire que je te prenais pour un ange. Je pensais que tu étais le souffle nouveau, je pensais pouvoir enfin dormir sur mes lauriers…
Moi (l’interrompant) : et c’est le cas, Cynth je… Enfin, il…
Cynthia (secouant la tête) : loin de là, tu viens de me prouver que j’ai eu tort de baisser la garde. (une pointe de déception dans la voix) Et c’est vraiment dommage, je n’aurais jamais imaginé que tu pouvais être jaloux au point de me faire surveiller.
Moi (soupirant en passant la main sur ma tête) : laisse-moi t’expliquer s’il te plaît.
Cynthia (me fixant avec dédain) : m’expliquer quoi ? Tu as demandé à ces types de me suivre Yes, or No ? (je hoche la tête.) Je me doutais bien, (ton menaçant) je veux que tu restes loin de moi, tu as compris ?
J’arque un sourcil.
Cynthia concluant : tes gorilles et toi, vous restez très loin de moi autrement, je vous assigne une plainte pour harcèlement !!
Elle fait un pas derrière que je la retiens par le bras, elle tourne brusquement la tête pour me fixer avec les yeux tout rouge.
Cynthia (le regard noir) : tu me lâches toute de suite.
Moi parlant vite : ton ex s’est évadé de prison.
Ça y est, j’ai lâché la bombe ! Il fallait que je le dise ! C’était ça où perdre la femme que j’aime (soupir).Ça y est, j’ai lâché la bombe !
Elle se tourne face à moi et me fixe d’un regard qui passe de la colère à la panique.
Moi expliquant : ça fait six mois qu’il est en cavale et qu’on cherche par tous les moyens de l’éloigner de toi le plus possible et surtout de le remettre en prison.
Cynthia (l’air choqué) : on ?
Moi (hochant la tête) : votre père et moi.
Je la rattrape de justesse avant qu’elle ne s’écroule au sol. Je nous dirige vers la salle de séjour où nous prenons place sur le divan.
Cynthia (voix tendue, mais posée) : tu veux me dire que ce psychopathe est dans la nature en ce moment et qu’il est à mes trousses. (oui de la tête) Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Enfin, explique-moi tout, je veux comprendre.
Moi calmement : je promets de tout te raconter, mais avant ça, il faut que tu te prepapré à subir un choc.
Elle secoue lentement la tête puis je l’aide à s’allonger et poser la tête sur l'accoudoir avant de me rendre à la cuisine pour lui chercher un verre d’eau.
Je reviens avec le verre d’eau et la retrouve assise les coudes pliés sur ses jambes, la tête reposant entre ses mains. Elle lève les yeux brillants sur moi et me prend le verre des mains. Je m’assois à côté d’elle et lui caresse lentement le dos. Elle s’adosse à nouveau contre le divan, ferme les yeux avant de les ouvrir.
Moi : hey, ne pleure pas. Il n’est pas ici pour le moment et nous faisons tout pour que cela n’arrive pas, nous l’avons laissé sur les îles Canaries il y a deux mois.
Elle tique.
Cynthia (la voix tremblante) : par… Pardon ?
Je prends une grande inspiration avant de parler.
Moi : quelque temps après sa fuite, il a piraté les données internes de votre père et s’est enquis de votre situation géographique. Ce qui lui permettait de vous suivre en tout temps et en tout lieu. Nous nous sommes rendu compte de ce fait le jour où il m’a tamponné à La Palma et m’a menacé de mort.
Cynthia (les yeux grands ouverts) : il a quoi ?
Moi (hochant lentement la tête) : ça s'est passé lorsque nous étions arrivés sur l’île, c’est dès cet instant que j’ai dû faire appel à mon père pour qu’il m’envoie ses agents de sécurité. Votre père ne pouvait rien parce que ce n’était pas son terroir et en plus, il ne connaissait aucun membre de la police espagnole. Je me devais de le tenir loin de vous sans éveiller les soupçons. Ensuite, nous avons dû quitter la première île en urgence parce qu’il t’a envoyé un pamphlet. (elle me jette un coup d’œil.) J’avais cru le semer et papa James aussi parce qu’il a changé l’accès à ses données et les à sécuriser la ligne, mais il nous a rejoints à Tenerife…
Cynthia (m’interrompant) : ça explique notre départ précipité, et ton attitude, et… (soupirant) En fait ça explique tout.
Moi : je voulais t’épargner ce supplice, et Austine n’avait pas besoin de ce remue-ménage dans sa vie en ce moment.
Cynthia (oui de la tête) : je sais, (soupirant de peur) tu me dis là que je vais recommencer à vivre avec cette menace qui plane sur ma tête ?
Moi : ça ne va pas arriver.
Cynthia : et comment tu sais qu’il est maintenant hors d’état de nuire ?
Moi : ça n’arrivera pas, toutes les dispositions ont été prises pour ça. N’y penses plus.
Cynthia (fixant le vide) : je ne peux pas ne pas y penser, il fallait qu’il arrive exactement au moment où j’arrive à surpasser ce pan de ma vie. Il fallait que…
Elle fixe son téléphone qui signale un appel entrant et laisse sonner pendant un bon moment.
Moi : tu ne décroches pas ?
Cynthia : c’est Aus, elle doit s’inquiéter.
Moi : raison de plus pour que tu décroches.
Elle s’exécute.
Cynthia : allô (…) Non ça va (…) Oui bien sûr (…) (souffle) T’inquiètes, je t’explique tout demain (…) Il est à côté (…) Ok !
Elle me tend le téléphone que je colle en même temps à l’oreille.
Austine (d’entrée) : mais qu’est-ce qui se passe Joe ?
Moi : rien de grave
Austine : comment ça rien de grave ? C’est pour ça qu’elle est partie du centre très furax ?
Moi : juste un petit malentendu, je t’explique tout après.
Austine : pourquoi j’ai comme l’impression que c’est plus grave que ce tu sous-entends ?
Moi : on en parle demain, (enchaînant) tu es toujours au centre là ?
Austine : non je suis en route pour chez-toi.
Moi : ok, tu es encore loin ?
Austine : je suis là dans dix minutes.
Moi : d’accord à bientôt.
Austine : ok ! À plus.
Elle raccroche et je pose le téléphone sur la table.
Moi (me tournant vers Cynthia) : je te prépare un bain ? (oui de la tête) Ok, je te fais du thé et je m’occupe de ça après.
Je me dirige ensuite vers le hall et lorsque j’arrive dans le vestibule, je l’entends m’appeler.
Cynthia (me fixant droit dans les yeux) : merci.
Je lui fais un large sourire avant de continuer mon chemin.
*
*
Salifou DIOMANDE…
Je gare à peine devant la concession de mes beaux-parents que les enfants se précipitent pour descendre. Ils dépassent leur grande mère et leur oncle qui nous attendaient à la devanture pour sauter sur leur mère qui venait de sortir de la maison en manquant de la basculer sur le sol.
Eux avec enthousiasme : maman !!!
Mariam (riant aux éclats) : doucement les enfants, vous allez me faire tomber.
Sa mère et son frère m’aident avec les affaires des enfants. Je les suis après avoir verrouillé la voiture.
Kismat (callée sur les hanches de sa mère) : maman, tu nous as manquée.
Mariam : vous m’avez manqué aussi mes enfants.
Lorsqu’on arrive à l’intérieur, sa mère me propose un siège suivi des salutations d’usage. Son frère m’apporte ensuite de l’eau comme à l’accoutumé. J’en prends une gorgée avant de le passer à Fayez qui le passe à son tour à ses frères. Baba Diagoné sort de sa chambre et prend place à côté de sa fille qui se retrouve au milieu de ses parents, avec Kismat assise sur ses cuisses. Ça fait la cinquième fois que je viens dans ce village pour essayer une conciliation avec Mariam et c’est la première fois que j’ai l’occasion de la voir en face de moi et vous vous doutez bien de la raison de sa présence. Son père et moi avons eu le temps de régler nos différends, sa mère m’a donné son point de vue sur la situation que nous traversons et elle pense que c’est à sa fille de décider s’il elle veut retourner dans son foyer ou non.
On passe les minutes qui suivantes à écouter le bavardage des enfants qui font connaissance avec leur famille maternelle et lorsque baba Diagoné estime que c’est bon, il fait signe à son fils qui les amène dehors. Il se tourne ensuite vers sa femme puis ils nous laissent seuls. Je lève mes yeux vers Mariam qui garde la tête baissée, les mains croisées sur la poitrine.
Moi (brisant le silence) : Mariam comment tu vas ?
Mariam (me jetant un coup d’œil) : comme tu peux le constater, je vais bien.
Ce qui est partiellement vrai parce que tout comme moi, elle a perdu ses couleurs.
Moi : il faut qu’on parle, il nous faut trouver un compromis.
Mariam rire jaune : et qu’est-ce qu’on fait là ?
Moi : tu as raison, mais il nous faudrait un endroit plus calme.
Elle me jette un autre coup d’œil avant de se lever et de me sonner de la suivre. Ce que je fais sans broncher, nous trouvons une excuse pour recaler les enfants avant de traverser une cours qui débouche sur une ruelle déserte. Elle s’arrête sous un baobab en recroisant les mains sous sa poitrine.
Moi (d’entrée) : chérie, cette situation ne peut perdurer, il est grand temps que tu rentres à la maison.
Mariam : il faudrait me donner une bonne raison de le faire.
Moi : justement ! Tu ne m’en donnes pas l’occasion.
Mariam bourrue : parce qu’aucune raison au monde ne saurait effacer l’évidence que tu m’aies trahi !! Aucune, tu as compris ? (démarrant) Salifou, je te faisais aveuglément confiance, je voyais en toi un homme exemplaire. Tout ça pour apprendre du jour au lendemain que tu n’es pas celui que je pensais. Tu sais ce que ça fait d’avoir autant confiance en quelqu’un et qu’il te poignarde dans le dos ? (répondant elle-même) Evidemment que non. Tu m’as brisé le cœur sans le savoir et c’est ça qui a du mal à passer.
Moi expliquant : Mariam, elle m’a drogué, ça s'est fait sans mon consentement.
Mariam criant : foutaise !! Foutaise !! Tu me prends pour qui ? Tu penses que je suis si illettrée au point de croire à de pareilles absurdités ?
Moi : pourtant, c’est la vérité Mariam, crois moi s’il te plaît.
Mariam : à supposer que ce soit vrai, tu veux me dire que l’enfant à été conçu cette seule fois ?
Moi réfléchissant vite : je ne sais pas, enfin, j’ai pris la fuite à mon réveil et plus jamais je n’ai cherché à m’approcher de cette femme jusqu’à…
Mariam (m’interrompant) : arrête ! Arrête de me prendre pour une conne (souffle) le problème ne se situe même pas à ce niveau. Le fait est que tu as brisé la confiance que j’avais en toi (soupir) jusqu’à un moment de ma vie, je pouvais te croire les yeux fermés, mais là ça a changé, tu vois ? Je ne suis pas sûr de te refaire confiance, ce n’est pas mon boulot de m’assurer que tu me trompes ou non. Je ne veux pas commencer à te surveiller ou à me faire des films dans la tête.
Moi implorant : je te jure sur mes enfants, il n’en est rien. Je t’ai toujours été fidèle, j’ai toujours été le mari exemplaire que tu voyais en moi, Mariam.
Mariam : ça reste encore à vérifier.
Moi soupirant : je sais que tout m’accuse et que je n’ai pas de preuves pour appuyer mes dires, mais reviens s’il te plaît. Pour l’amour de nos enfants, pour toutes ces années de souffrance que tu as vécues près de moi, pour la promesse que j’ai fait un jour de prendre soin de toi jusqu’à ma mort.
Mariam : promesse à laquelle tu as manqué.
Moi : par inadvertance
Mariam : rien ne le prouve !!
Moi suppliant : s’il te plaît…
Mariam : laisse-moi le temps de digérer tout ça.
Moi soupirant : Mariam ça fait déjà trois mois…
Mariam (me stoppant d’un geste de la main) : pour moi, c’est comme si c’était hier.
Je soupire et passe une main sur le visage.
Moi posément : c’est prévu que les enfants fassent un mois ici, j’espère que vous reviendrai tous les quatre à la maison.
Mariam : on verra d’ici là.
Moi simplement : ok
Nous nous retournons sur le terrain familial d’où je démarre plus tard malgré les pleurs de Kismat et la lueur triste dans le regard de ses frères. Je parcours les kilomètres vers la ville en défilant ce jour que je qualifierai de funeste, dans ma tête.
« Fayez venait de naître dans des conditions pas très orthodoxes et ma condition de vie n’en était pas du reste. J’arrivais à peine à assurer les besoins élémentaires de ma famille bien que j’accumulasse deux boulots. J’étais en ce moment serveur dans un bar dans la journée et agent de sécurité d’une boutique les nuits. Je n’avais jamais eu l’occasion de croiser le propriétaire de ladite boutique puisque j’arrivais sur les lieux après la fermeture pour repartir à l’aube. J’avais donc trois heures pour me reposer et passer du temps avec ma petite famille avant de reprendre le chemin du boulot. Ma vie était ainsi monotone jusqu’au jour où je croisai « la propriétaire de la boutique » qui n’était simplement que Fatim, elle venait chercher « quelque chose » qu’elle a oublié la veille m’avait-elle dit. Sitôt elle ne s’était pas gênée à me faire une cour assidue avec la promesse de m’offrir une meilleure vie. Si jeune et si virile que j’étais, je n’avais pas ma place à ce poste. J’étais « promu » gérant de la boutique dans les jours qui ont suivi, je recevais pleins de cadeaux, mes pauses déjeunés étaient garanties. En un mois, ma situation avait changé, mon fils avait des vêtements neufs et ma femme prenait son repas trois fois par jour. Quoique j’eusse toujours refusé ses avances, je continuai à bénéficier de tous ces avantages jusqu’à un soir d’inventaire où tout a basculé. J’avais englouti tout le plat de tô (pâte de maïs) accompagné d’une bonne sauce d’arachide garnie de viandes qu’elle m’avait fait envoyer une énième fois sans me douter qu’il y eût une autre « garniture » là-dedans. Je me suis réveillé le matin dans son lit en tenue d’Eve, tout ce dont je me souviens, c’est le sourire satisfait qui s’affichait sur son visage. J’ai quitté les lieux sur la promesse de ne plus jamais croiser son chemin et c’est ce que j’ai réussi à faire jusque-là.»
Il a fallu qu’elle revienne dans ma vie pour semer le trouble dans mon foyer, Mariam a raison. Qu’est-ce qui prouve que cet enfant est vraiment de moi ? Je me suis longtemps laissé embobiner par cette femme, il est temps pour moi de prendre les choses en main !!