Course Poursuite et Magnétophone

Write by deebaji

Après notre petit repas en amoureux au restaurant, Diana et moi avions repris la route vers son université afin de la déposer en vitesse pour que son père ne vienne pas la manquer lorsqu’il lui rendrait visite, malheureusement, il était trop tard. Cette enflure de flic avait déjà été à son université et avait appris qu’elle était sortie en compagnie d’un homme. Cela l’avait rendu fou de rage, il s’était mis à gronder le directeur des études et à proférer des menaces contre l’université. Bon quelque part, il avait raison, avec le nombre de personne qu’il avait incarcéré et jeté en prison qu’on veuille s’en prendre à sa fille était plus que normal et c’était ça qui le rendait d’autant plus craintif, il avait peur qu’une des personnes qu’il avait envoyé moisir en prison ait enlevé sa fille et cherche à se venger de lui. En même temps, ce genre de chose était assez courant dans la profession, encore une raison pour laquelle j’avais fini par abandonner l’idée d’entrer dans les forces de l’ordre.  Il y avait trop d’enjeux et de dangers à prendre en compte, des policiers avaient déjà subi des représailles si sanglantes que toutes leurs familles avaient finies décapitées, les têtes attachées aux bras. Je tenais beaucoup à ma famille et je ne voulais pas qu’ils connaissent un sort aussi triste alors j’y ai vite renoncé à cette idée de devenir membre des forces de l’ordre. Dans ce métier, il suffisait d’une petite erreur, d’un petit geste personnel déplacé pour se retrouver dans un véritable bourbier et ce sans que personne ne puisse lever le petit doit pour apporter de l’aide. Une vie risquée et dangereuse qui impliquait également beaucoup de sacrifice, lesquels étaient trop désobligeants pour les vivre. Et tout ça pourquoi, un salaire moyen, voire insuffisant en échange de sa vie ? Je n’étais pas de ce bord-là. S’il fallait risquer sa vie ou la vie de sa famille, il fallait que cela rapporte gros, genre une vague de cantines d’argent vous voyez ce que je veux dire ? Si vous ne le voyez pas ce n’est pas bien grave, mais moi j’étais né pour ça, c’est pour ça et juste ça que je vivais. Devenir riche et réussir dans la vie, le reste passait au second plan. Mais revenons-en au père de Diana, le flic corrompu qui était obligé d’agresser des citadins et de les détrousser juste pour se faire de l’argent. Il était paniqué, il transpirait, il avait la chemise toute trempée, comme s’il s’était jeté dans une rivière avec ses vêtements et qu’il venait d’en ressortir. Il était stressé, sa gorge se resserrait et il n’arrêtait pas de flâner à grand pas dans les couloirs, il allait et venait, il croisait les doigts, il s’asseyait puis il priait. Faut croire que derrière son visage de flic froid persécuteur à vilaine moustache ça restait un père aimant ce mec. Tant mieux pour lui mais moi, j’étais dans de beaux draps, s’il venait à apprendre que c’était moi celui qui avait emmené sa fille hors de l’université. En attendant d’en venir à ça, Diana et moi, passions un bon moment non loin de l’université, il y avait une petite plage très belle où nous nous sommes assis pour manger des fruits secs, c’était vraiment beau. Avec elle, je me sentais comme si le Paradis venait s’offrir à moi sur cette terre de mensonge et d’injustice. Puis vint le moment où je devais lui faire la surprise de son cadeau, cette fois, je le faisais de bon cœur, elle me faisait passer du bon temps, il était donc normal que je lui fasse plaisir également avec ce nouveau portable. Je lui ai donc pris la main et je l’ai serré contre moi puis, je lui ai tendu le paquet dans lequel était posé son nouveau téléphone, j’étais fier, fier d’être le premier qui lui volait des baisers, le premier qui la prenait par la main, le premier qu’elle aimait bien, le premier qui lui offrait des cadeaux. Et c’était justement ça qui était étrange vu comme elle était belle. Comment avaient-ils fait, les mecs de son université, pour ne jamais l’aborder, pour passer à côté d’une beauté comme elle sans rien faire ? C’était hilarant que je me pose cette question en connaissant son père, il les aurait surement flingués puis jeter à la mer. Diana, bien qu’elle était très heureuse du cadeau que je lui avais offert,  ne put l’accepter elle voulait en avoir un par ses propres moyens, elle le disait beaucoup trop cher pour elle, elle était catégorique, elle n’en voulait pas du tout. C’était vraiment choquant, un peu émerveillant et assez frustrant aussi. Genre moi, j’avais économisé tout ma vie pour lui offrir un téléphone et elle, elle prenait le luxe de me dire que c’était trop cher ? Qu’est-ce que j’allais en faire moi, d’un nouveau téléphone ? Le revendre ? Non, je ne pouvais pas, et si jamais, au grand et lointain jamais elle venait à demander de le lui rendre mais que ma cupidité m’ait déjà conduit à le revendre ? Quelle situation embarrassante, finalement, c’était bien mieux que je le garde. Je ne le savais pas encore et j’en étais très frustré mais c’est justement le refus d’accepter le portable que je lui avais offert qui allait me garantir d’avoir la vie sauve et de garder ma liberté voir même plus mais revenons-en aux faits. Nous étions là assis tous les deux à rêvasser, j’étais un peu mal à l’aise parce qu’elle avait refusé d’accepter mon cadeau mais tant pis, ce n’était pas bien grave, ça n’avait pas vraiment d’importance et cela me laissait comprendre que le matériel n’était pas ce qui l’intéressait chez un homme. Du coup, je me demandais s’il serait possible de tout lui avouer. Qu’est-ce qu’elle ressentirait ? Comment est-ce qu’elle le prendrait ? Est-ce qu’elle voudrait toujours avoir à faire à moi ? Tant de questions comme ça me traversaient l’esprit, je ne savais pas vraiment quelle serait sa réaction. Alors, j’ai tout simplement fermé la parenthèse et j’ai continué de profiter de l’instant présent, de toute la splendeur du présent, le futur et l’avenir ça ne comptait pas vraiment pour moi. De toute façon je n’étais pas devin et c’était quelque chose de beaucoup trop agaçants pour que je m’attarde là-dessus. Tout ce qui comptait c’était la douceur de ce moment. Nous restâmes alors là un bon bout de temps puis nous avons décidés de rentrer à l’université il se faisait déjà tard et on n’avait même pas vu l’heure passé. Nous nous sommes donc levés et à toute vitesse j’ai ramené Diana en voiture à son université. Comme pour me donner envie de revenir une autre fois elle me prit à nouveau par la main m’enlaça puis me fit un doux baiser sur la joue. Non mais écoutez, on est où là ? Moi ce que je voulais c’était sentir à nouveau ses lèvres qui se collaient langoureusement aux miennes. Eh bien, j’aurais mieux fait d’être heureux de n’avoir reçu que ce bisou sur la joue car, son père nous avait vu, encore lui ! Le flic corrompu, il nous avait observé tout le long et cela n’avait fait qu’encore plus l’énerver parce qu’il m’eut reconnu immédiatement lorsque je me suis dirigé vers la portière pour faire le gentleman en ouvrant la porte à sa fille, la prunelle de ses yeux. Pauvre de moi et totalement ignorant de ce qui se tramait et m’attendait, je suis retourné dans ma voiture et j’ai repris la route vers ma maison, celle où je vivais avec ma famille. J’étais si enjoué et heureux que je me sois totalement laissé aller, j’avais complètement oublié le grincheux policier à la moustache épaisse et je me dirigeais en chœur vers la maison pour me couler un bon bain, chanter une chanson des SWV sous la douche et me faire un masque puis des photos pour compléter tout le plaisir de cette journée. Contrairement à ce bougre qui me filait pour en finir avec moi une fois que ma voiture serait assez isolée du regard des gens. Il me filait tellement bien que même si j’avais eu des soupçons je ne m’en serais pas aperçu. Ce qui n’était bien évidemment pas le cas, j’avais la tête dans les nuages et je repensais à Diana, je repensais à sa voix, son sourire, la tendresse de ses mains, son odeur, son élégance, sa beauté, je repensais à elle et je me perdais dans mes pensées, je pensais à sa façon de me prendre par la main, sa façon de se mettre sur la pointe des pieds pour m’atteindre, son accent, sa gestuelle. Elle était vraiment parfaite cette femme. Dommage que son père à côté, ne soit qu’un vulgaire flic affamé qui en voulait à tout et tout le monde et qui était prêt à tout pour rien du tout. Il me suivait, oh là, la, il me suivait. Mon Dieu, je ne m’étais aperçu de rien et je roulais toujours comme un niais au volant, le sourire aux lèvres et la tête dans les nuages, jusqu’à ce moment où j’ai décidé de regarder dans mon rétroviseur pour faire une range et reprendre la route et là ! Là ! Je l’ai aperçu à peine, j’ai vu son regard noir de par sa vitre, ce ne fut qu’un cours instant mais j’ai cru halluciner puis, au moins de regarder, je le voyais déjà qui se rapprochait, mon cœur s’était mis à battre à cent à l’heure j’étais pris d’effroi et je le savais, s’il me mettait le grappin cette fois on n’entendrait plus jamais parler de moi. De plus, j’étais presque arrivé chez moi et le voilà qui me suivait ? Hors de question qu’il sache où habitait ma famille, j’ai rétrogradé le moteur à la première vitesse et j’ai tapé une grande accélération après tout, je pouvais me le permettre. Je roulais certes en voiture d’occasion mais ça restait une berline Mercedes, j’ai accéléré comme un fou et j’ai pris la première route qui s’offrait à moi. J’étais sûr de l’avoir semé et je rigolais déjà, après tout comment avait-il pu s’imaginer qu’il pourrait me rattraper, il roulait certes en berline Ford mais c’était une Twingo à côté de ma Mercedes. Un sourire malin se dessinait sur mon visage mais je tenais quand même à être sûr d’avoir semé cette enflure à moustache, je me suis donc à nouveau penché pour regarder dans le rétroviseur pour voir si effectivement il n’était plus à mes trousses lorsque j’ai aperçu ce vieux flic menaçant à nouveau qui se rapprochait davantage de moi. C’était un possédé ce mec, je vous jure, il était déterminé et prêt à tout, têtu comme une mule mais, pas pour les bonnes choses. Ce mec voulait me faire la peau, il voulait me trucider, me découper et faire de moi une vache de boucherie. Il n’avait qu’à voir son regard noir pour le comprendre, pour comprendre que s’il m’attrapait je ne passerais pas la nuit, j’étais au volant en toute accélération mais je paniquais, et soudain, c’était comme si l’espace s’était distordu, comme si le temps avait ralenti tout allait à vitesse vraiment lente. Je venais de faire l’expérience pour la première fois de ma vie de l’adrénaline mais, pas pour les bonnes raisons, j’étais mort de peur, il pouvait me rattraper à tout moment et s’il arrivait à le faire ça serait vraiment la fin pour moi, alors je n’avais de cesse d’accélérer, accélérer encore et encore, jusqu’à ce que cette enflure ne puisse être en mesure de me rattraper, il était hors de question qu’il s’empare de moi une nouvelle fois, non pas cette fois, je n’allais pas le laisser faire, j’allais m’enfuir…
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