De regagner ta confiance

Write by RIIMDAMOUR

Bonsoir la famille,ça va?

Alors aujourd'hui je suis super contente et fière de vous hein.

Po po...

On a jamais eu autant de kiffs sur une partie de "pardon mais... je t'aime" sur Muswada, même pour les parties qui ont 3300 vues, on avait au max une vingtaine de kiffs.

Sincèrement merci hein, continuez comme ça et vous ne serez ^pas déçus, promis.

Love U

  ******************
Amine Aïdir

Je me sens monstrueux, égoïste, un putain de lâche.
Comme mon père.
Je ne vaux pas mieux que lui.
Je viens de reproduire exactement les mêmes erreurs que lui, abandonner une femme en détresse, une femme qui a besoin de nous.

La grandeur de ma connerie m’expose à la figure d'un coup.
Tout ceci est de ma faute.
Cette personne sur ce lit où je vécu tant de bons moments, n'est pas Milouda. Ma Milouda...

- Ne me touches surtout pas... A t-elle dit.

Oh mon dieu!
Qu'ai je fait?.

Et le plus con dans l'histoire c'est que maintenant que je suis en face d'elle et que je me suis rendu compte de mon infamie, je ne trouve absolument rien à dire.
Rien...
Devrais-je m'excuser?
Lui dire que je suis désolée?
Lui faire part de mon affliction?
Non, elle est déjà affligée.
Partager son affliction?

Comment ai-je pu penser du mal d'elle une seule seconde?
Elle est restée malgré tout.
J'aurais pu la trouver autre part que chez nous, malgré le fait que je l'ai ignorée comme si elle n'avait aucune sorte d'importance à mes yeux..

Or...
C'est la personne la plus importante de toute ma vie, mon existence.
Même dans cet état, je suis transi d'amour.
Je l'aime tellement que ça me fait souffrir de la faire souffrir.

Je ne suis qu'un gros con, cette perle ne me mérite pas.

- Ne me touches surtout pas...


Mais mon amour, je ne sais pas quoi te dire. Et te voilà qui m'interdit de te toucher.

Pardon Milouda...

Elle a le regard vide, hagard, tourné de l'autre côté de la pièce.

Je reste assis à la fixer comme un demeuré pendant une trentaine de stupides minutes et je sors enfin alors qu'elle est de nouveau plongée dans les songes.

Je sais que si je descends je vais me prendre la tête avec cette sale peste de Josée mais faut que je leur parle à toutes les deux.
Et puis de toute façons je suis chez moi, je vire la première qui me fais chier.
Je me fais chier tout seul avec mes remords, ça suffit comme ça.

Je quitte ma femme à contre cœur.

La première question que je pose aux filles en descendant, c'est depuis combien de temps Milouda n'a pas mangé?


- Depuis avant hier. Assure Josée en soutenant mon regard effrontément.  


Juste à ce moment-là, on sonne à la porte, Khadija se dérobe rapidement pour aller ouvrir, sans doute a t-elle pressenti la guerre qui va éclater d'un moment à un autre.

On s'affronte du regard Josée et moi.
Si ce n'était pas pour Milou, je l'aurais déjà viré de ma maison.

Khadija reviens avec sur ses talons Mourtala et Mansour.
À leur mine, leurs regard je devine qu'ils sont très en rogne.
Contre moi peut être....

À peine se sont ils installés après s'être enquis de l'état de leur cousine que Mansour dit:


- Les filles, laissez nous discuter entre hommes s'il vous plaît.


Khadija détale sans demander son reste mais l'autre effronté reste les bras croisés.


- Ne me  regardez pas dh! S'écrie t-elle. Waxtane bi si laa bokk!


Je n'ai pas vraiment très bien compris ce que la dernière phrase veut dire mais je suppose sa traduction comme: je fais parti de la discussion.


- Josée, pour l'amour de Dieu! Tu ne peux pas faire ce qu'on te dit pour une fois. S'insurge Mansour, le regard sévère


Elle ne le regarde même pas.

- Josée!  Gronde Tala de sa voix forte.


Cette fois-ci, elle se lève à contre cœur et s'en va, non sans nous avoir lancé un tchip tonitruant.

J'ai honte de me trouver devant ses hommes qui avaient confiance en moi pour prendre soin de leur sœur.
J'ai honte devant leur regard inquisiteur.
Mais je ne le montre pas.
Je suis tout tendu, prêt à encaisser les coups car aujourd'hui, je ne comptes pas répliquer.
Pour Milouda...


- T'étais où, mec? Demande Mansour dès qu'on entend plus les pas de Josée.


-Le boulot...


Comment j'ai bien pu sortir ce genre de truc.


- Sérieux? C'est tout ce que tu as à nous répondre?


Je hausse les épaules.
Ouais... Je pense que c'est tout ce que j'ai.


- Je sais pas ce qui se passe dans ta tête mais t'es vraiment pas normal de laisser ta femme dans cet état. On a du la ramasser à la petite cuillère. Elle est complètement abattue.

Silence.

Je ne trouves toujours rien à dire.


- Milouda a subi un véritable traumatisme. Elle avait besoin de se reposer sur toi. Tu m'as vraiment fait honte mec, surtout quand j'ai appris que tu ne lui as même pas téléphoné. Mais qu'est -ce qui t'as pris mec?


Moi non plus je ne le sais pas....mec.


Tala n'a rien dit depuis tout à l'heure et je redoute son intervention bien plus que celle de Mansour.
On se ressemble trop Tala et moi. Pas bavards mais avec les nerfs toujours à vif.


Et surtout c'est lui qui est plus protecteur envers Milouda donc...


- Moi, je n'ai qu'une chose à te dire. Intervient - il enfin. Si tu ne peux pas t'occuper de Milou, libère la. Nous, on peut prendre soin d'elle. On puis nous, on ne lui brisera pas le cœur comme tu l'as fait parce qu'on tiens à elle... Nous.


Sur ce, ils se lèvent et prennent la direction des escaliers.
Tala me lance un dernier regard meurtrier avant de gravir les marches.

La libérer ?
Libérer Milouda?
Libérer ma femme?
Il n'en est pas question.

Je suis tellement en colère contre moi, contre eux tous...

Je ne me séparerait pas d'elle pour tout l'or du monde.

    **************

Milouda

Kevin est venu me voir.
Je me sens tellement bien que j'ai l'impression de vivre pour la première fois depuis une éternité. Que faisait-il là ? Qui l'avait fait entrer?
Je n'en savais rien, mais j'étais contente...contente !

Amine a pris place a côté de moi, une mine sévère sur le visage, mais je n'en ai eu cure.
On a discuté comme se bon vieux amis qui ne se sont vus depuis très longtemps.
Notre discussion a duré très longtemps mais il a été la seule personne à ne pas m'avoir parlé de ma fausse-couche. Il m'a parlé de la clinique, de ses patients, de son jogging la nuit, mais pas d'avortement.

Je lui en suis gré, vraiment.

Amine est sorti de la chambre lorsque son téléphone s'est mis à sonner, nous laissant enfin seuls Kevin et moi.

Lorsque Kevin est parti je me suis sentie assez lasse, et j'avais faim pour la première fois depuis de jours.

Josée me fit à manger avec un plaisir évident.
Je m'endormis dans les minutes suivantes, le cœur allégé. Mais j'avais cru voir un je ne sais quoi dans le regard de Josée.
Je me dis que je délirais peut-être puisque je lui en voulais toujours pour l'histoire avec Safietou. J'avais vu tous les efforts qu'elle faisait pour moi, bien sûr. Mais je n'arrivais toujours pas à passer l'époque.


Dans mon sommeil, je rêvais, non pas de Kevin comme vous pouviez vous y attendre, mais de Amine.
Un rêve que je n'oublierais pas de sitôt.


J'étais entrain de prendre ma douche, je versais du savon liquide sur mon corps, je me massais doucement. Amine entra, tout nu, et me lança un regard brulant. Je lui tendis la main, un sourire au lèvre. Il la prit, la mine impassible, et m'attira  à lui, pour fondre sur mes lèvres. On s'embrassait fougueusement, on se caressais... Sous l'eau et sa vapeur.

Ses pupilles vert sombre me scrutaient avec envie, désir passion, comme il le faisait avant.

Mais d'un coup, du sang commença a couler sur mes jambes, se mélangeant à l'eau je criais mais aucun son ne sortit de ma bouche.
Amine me jeta un regard horrifié et sortit de la douche en courant.
Je m’élançais à sa poursuite mais mon pied glissa et je m'affalai par terre, tête première.






Amine était penché sur moi et me regardait d'un air inquiet.


- C'était juste un cauchemar, c'est fini! Fit-il doucement en repoussant une mèche de cheveux qui s'était collé à mon front.


J'étais essoufflée, et trempée de sueur.
Oui c’était un cauchemar.

Juste un cauchemar.

Mais ma respiration ne se calmait toujours pas.
Et pour cause...l'objet de mon émoi se tenait penché au dessus de moi et me regardait d'un air inquiet.

Mon Dieu! Qu'il était beau, dans cette obscurité éclairée que par une lampe de chevet. Je me fis violence pour ne pas me mordre la lèvre, pour ne pas le toucher.

Là encore, je me demandais ce qu'il me trouvait à moi, pour m'avoir dit qu'il m'aime, pour m'avoir désiré, pour être revenu...

Moi Milouda, 1, 67m, 57 kilos quand tout va bien, physique typique, pas de corps de rêve, pas de visage d'ange, même pas intelligente.

Alors que lui...


Il me manquait, son corps me manquait tellement, alors qu'il se tenait juste devant moi.
Chaque parcelle de mon corps le réclamait et mon cœur aussi.

Je voulais juste me lover dans ses bras mais au lieu de cela, je repoussais sa main posée sur mon front.


- Ça va! Lui dis-je d'un ton énervé en me redressant.


J'étais toujours en colère contre lui, malgré le fait que je savais très bien qu'il regrettait.

Milou a la rancœur tenace dh. Hummm.

Je me tournais de l'autre côté du lit pour lui montrer le dos.

Je l'entendis soupirer derrière moi.


- Bébé, s'il te plaît. Je t'en supplies parles moi. Souffla t-il.


Que je lui parles?

- Pour te dire quoi ? Dis-je


Je ne l'entendis plus pendant quelques secondes.

- Dis moi ce que tu as sur le coeur. Dis moi que tu vas mal, dis moi que tu as mal. Dis moi que j'ai merdé, je le sais mais
... Mon amour, je t'en supplies dis moi quelque chose...


Mon amour...il m'avait appelé son amour.
Je ressentis un petit pincement au coeur.

L'étais-je vraiment ?

Je me redressais avec peine, j'avais très peu de force.
Je lui fis  face et plongeais mon regard dans le sien.
Je faillis me perdre dans l'océan vert de ses yeux, mais je me repris aussitôt.

Il voulait m'entendre dire cela, bien...il allait m'entendre.


- Je vais mal. Je ne vais pas bien.

C'est tout ce que je lui dis.

Il se passa la main dans ses cheveux, ce qu'il faisait quand il était gêné, fatigué, en colère...


- Milouda... Commença t-il en me prenant la main.


- Je suis fatiguée, je voudrais dormir.

Et je lui tournai le dos, sous son regard impuissant.

     ***********

Le lendemain, je me suis réveillée dans un cocon, doux, chaud et hyper confortable qui avait son odeur.

Ç'etait lui sahh. J'étais lovée contre lui. J'étais tellement bien là... À ma place, au creux de son cou.
Mais je fis semblant d'être toujours endormie, juste pour profiter de son odeur, de sa peau, du picotement de sa barbe de trois jours sur mes joues...

Il était réveillé, je sentais son regard émeraude sur moi.

Là, je me dis que je ne voudrais le perdre lui, pour rien au monde. Je me dis que je savais que j'allais lui pardonner, parce que je ne pouvais rien lui refuser.
Cet homme avait pris tellement de place dans ma vie que ça m'effrayait. Mais je l'aimais, c’était un fait, indéniable et immuable.

Et là, je me dis.

Amine...
Je t'aime tellement. Mais je ne peux pas te pardonner, même si je sais que tu regrettes.
Ce serai trop facile.

     **********
Je ne tiendrais pas une seule minute de plus dans cette situation, ma femme me manque.
Aujourd'hui je l'ai accompagnée à sa dernière visite médicale. Ça fait un mois qu'elle est suivie par une gynéco.
Un mois depuis son curetage. Un mois depuis qu'elle a perdu le bébé.

Un mois que j'essaie de me faire pardonner par tous les moyens.
Je lui ai expliqué, j'ai monologué une centaine de fois, lui avouant mes torts, lui demandant pardon.

À chaque fois, elle m'a à peine accordé son attention.

Elle a recommencé a travailler depuis une semaine, mais j'ai comme l'impression d'avoir perdu ma femme.

Elle ne m'enlace plus, ne m'embrasse plus, ne me fait plus de petits plats, ne me fais plus tourner la tête.
Mais surtout, elle ne me regarde plus.
Son regard, c'est ce qui me manque le plus, les yeux de Milouda. Pourtant, elle regardait toujours Kevin dans les yeux. Ce foutu américain a la noix venait lui rendre visite très régulièrement, et elle rayonnait.
Et forcément, moi, ça me mettait dans un état indescriptible.

Aujourd'hui, j'ai décidé de la faire sortir de ses retranchements. J'en ai marre de cette distance.

Ma mère m'a appelé pour me dire qu'elle allait venir me voir, et je paries  qu'elle va venir avec Taloula, et j'aimerai bien voir comment ma femme réagira quand elle la verra.
Je sais que Milou n'aime pas Tal. Et réciproquement.

C'est vraiment petit,  je sais, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé.


Milouda est dans sa chambre depuis qu'on est revenus de la clinique, me laissant tout seul dans le salon.

On sonne à la porte me tirant à ma cogitation.
Fatou fait entrer ma mère et à sa suite ( comme prévu) Taloula.
Cette dernière me fait la bise trop près de ma bouche.
Pff...

Toujours parfaite, de la tête au pied. De ma vie, je n'ai jamais vu une femme aussi belle que Taloula Abrego, elle a même été miss Angola à une époque, et plusieurs fois reine de beauté.

Magnifique, mais tellement égoïste, tellement nombriliste, elle croit que tout sur cette terre comme d'habitude.

Ma mère est toujours aussi impeccable elle aussi.
Taloula , sa beauté m'est indifférente.


Milouda, appelée par Fatou, descends deux minutes plus tard, habillée d'une longue robe pourpre et s'est lâché les cheveux. Elle est juste sublime. Ça faisait longtemps qu'elle ne s'est pas faite jolie.

J'imagine que ce n'est pas pour moi.

Ses yeux, les yeux de ma femme! Sa bouche...

Si on m'avait dit il y a trois ans que je serais en admiration devant elle comme ça...


Elle salue ma mère poliment et lance un bonjour froid a Taloula.

À ma grande surprise, elle vient se lover dans mes bras et me fait même un bisous sur la tempe, ce qui fait régir une partie de mon corps qui n'a pas été stimulé depuis pkus d'un mois.

Je suppose que c'est pour donner le change.

L'heure qui passe est vraiment trop bizarre, entre les regards entre Tal et ma mère, leurs regards sur Milouda et notre conversation faite de platitudes.

J'ose enfin souffler de nouveau quand elles partent.

Je n'y comprends vraiment rien, mais je sais une chose, ma femme tiens encore assez a moi pour être jalouse...






Pardon mais...je t'a...