Désillusion

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre 27

 

—Ayana ! Ayana !

Je me retournais lorsque j’entendis une voix familière crier mon nom ; je reconnus mon ami jules.

—Hey salut Jules ! Comment vas-tu ?

—Je vais bien merci et toi ?

—Comme tu peux le constater je me porte bien ; dis ça fait vraiment longtemps qu’on ne s’est pas vus. Qu’est-ce que tu deviens ? Lui demandais-je.

-—J’ai réussis à mon examen, et maintenant je compte m’inscrire à la faculté d’anglais de l’université d’Abidjan. Et toi ?

—Toi-même tu sais que je n’ai malheureusement pas pu terminer mon année scolaire à cause de mon mariage. Par ailleurs j’ai eu d’autres problèmes familiaux, ce qui m’a fait oublier un tant soit peu les bancs.

—Oui j’ai appris que ta petite sœur Mouna est décédée ; je te présente mes sincères condoléances. Dit-il d’une voix triste.

Je le remerciais et nous commençons à cheminer ensemble. Je me promenais par hasard dans la cité afin de prendre de l’air lorsqu’il m’a interpelée. Après le départ d’Aly, je n’ai vraiment pas eu la force ni l’envie de me recoucher.

Jules m’expliquais qu’il est venu voir un ami qui habite la même cité que moi, et ne savait pas que je vivais également ici ; parce qu’il y vient pratiquement chaque week-end. Nous parlions un peu de tout et de rien, jusqu’à ce qu’immanquablement, la conversation glissa sur un sujet que je ne voulais vraiment pas aborder : Léon.

—Tu sais que c’est seulement le mois dernier que j’ai appris le départ de Léon pour les États-Unis ! Commença-t-il. J’ai été supé dégouté qu’il t’ait laissé et le pire dans tout ça c’est quand j’ai su qu’il s’est marié avec la fille d’un riche homme d’affaire.

Mon cœur rata un battement !!!

—Léon s’est marié ?

Jules me fixa étonné ; je pense qu’il vient de se rendre compte de la bourde qu’il venait de commettre. Parce que je ne savais pas que Léon avait épousé une autre fille.

—Oh là ma chérie tu ne le savais pas ? Je fis non de la tête et il continua. Cela fait plus d’un mois maintenant qu’il s’est marié. J’ai vu les photos sur Facebook, j’étais tellement surpris que j’ai fait quelques recherches et c’est là que j’ai su. Tu sais que de nos jours plus rien ne se cache avec cette histoire d’internet et de réseaux sociaux.

Comme pour enfoncer le clou, il me montra les photos.

Oh mon Dieu c’est donc vrai ! Je voyais Léon tout sourire, il a l’air tellement heureux dans sa nouvelle vie et semble même m’avoir oubliée. Malheureusement sur les photos que Jules me montra, le visage de la mariée n’est pas bien visible.

J’étais encore plus choquée d’apprendre que le mariage est récent. Au moment où je me lamentais sur mon sort, pleurait ma petite sœur disparue et mon amour perdu, ce même amour se la coulait douce de l’autre côté de l’atlantique. Il s’est marié sans même penser à moi. Mes pires moments ont correspondu à ses meilleurs moments. Mes pleurs ont correspondus à ses rires. Mes nuits d’insomnies et d’angoisse ont correspondu à ses nuits d’amour et d’ivresse. Comme j’ai été sotte et naïve.

Jules s’est bien rendu compte de mon état d’esprit actuel. Alors il n’a plus voulu parler. Mais je voulais savoir un peu plus les détails, parce qu’apparemment il en savait beaucoup.  C’est là que j’appris que sa femme se nomme Aude.

Aude ! Aude ! J’ai déjà entendu ce prénom quelque part mais où ?

J’essayais de m’en rappeler, mais ma mémoire embrouillée me faisait défaut. Quand la douleur devient votre quotidien, il ya des détails que vous oubliez, votre cerveau ne s’habitue plus à rien d’autre qu’à la tristesse. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où j’ai éclatée d’un rire franc et sincère vue que je ne riais plus, ou du moins je ne riais plus de joie, tous mes rires étaient remplis d’amertume et de frustration ; de regret et de peine.

Je continuais à marcher avec Jules jusqu’à ce que j’atteigne la maison. Je ne voulais pas lui montrer à quel point ce qu’il venait de me dire m’a anéantie. Mais je sais qu’il n’est pas dupe et qu’il a bien remarquer mon changement d’humeur. Mais il fallait au moins que je fasse semblant rien que pour la forme … parce qu’au fond, je suis complètement bousillée.

Je fis mes adieux à Jules et courais m’enfermer à double tour dans ma salle de bain. Je voulais crier à m’en fendre l’âme, pleurer à me casser la voix. Mais aucun son ! Rien, aucune larme. Je pense qu’à force d’avoir trop pleurée ces derniers mois, j’ai fini par être déshydrater. Surement qu’il ne reste plus d’eau dans mon corps ; parce que je me nourris à peine.

Certes aucune larme ne coulait de mes yeux, mais je sais qu’au fond de moi, mon pauvre cœur pleurait atrocement ; que dis-je ? Il saigne comme jamais il n’a saigné. Seigneur est-il possible de connaitre pareil désillusion en si peu de temps ? Est-ce possible que je sois entrain de payer une quelconque erreur ? Je tombe de haut, car je ne m’attendais vraiment pas à tout ceci. Je suis sortie à la base pour marcher et prendre un peu d’air afin de me changer les idées, mais je me rends compte que c’est tout le contraire qui s’est produit. J’ai non seulement laisser lors de ma petite promenade le peu de souffle de vie et d’espoir qui me restait et me maintenait, mais j’y ai également laissée mon âme.

Je décidais de me laver, même si je n’étais pas sale ! Mais je voulais laver au-delà même de mon corps, au-delà de cette chaire physique, mon âme, mon esprit. Seulement que ce genre de nettoyage ne se fait que par une certaine rédemption. Il faut que je daigne demander pardon à tout ce que j’ai pu offenser. En commençant d’abord par mon père. Je suis sûre et certaine que je paye pour tout l’affront que j’ai fait à mon père, je lui ai tenue tête. Je me demande bien aujourd’hui au nom de quoi ou de qui j’ai pu faire tout ça.

Je me frottais aussi rudement que je le pouvais. La fleur de douche me meurtrissait la peau, mais je m’en foutais royalement. Je voulais juste me faire mal, ressentir encore plus de douleur que possible. Me blesser, prendre par exemple un couteau et me taillader une veine au niveau du poignet. Ou pire même me scarifier. Mais était-ce la solution à tous mes problèmes ? Je ne le pense guère ! Alors que dois-je faire ? Que dois-je faire pour ne plus ressentir cette douleur, cette honte, ce mal être qui me consume au plus profond de moi être ?

Lorsqu’enfin je sortie de la douche, le soleil était déjà couché. J’ai passée plus de deux heures dans la douche à ressasser tout ce qui s’est passé dans ma vie ces derniers temps. Je repense encore à tous ces égarements ! Toutes ces personnes que j’ai blessées en commençant par les propres membres de ma famille; ensuite mon mari et pour terminer ma belle-famille. Pourront-ils tous me pardonner ? Je ne saurai le dire.

J’enfilais une robe de chambre transparente, qui ne cachait absolument rien de mon anatomie. Je me suis alors rendue compte qu’il y a assez longtemps que je n’ai pas donné à mon corps ses droits. Depuis combien de temps n’ai-je pas été touchée avec amour et affection ? Aly ne me le demandais même plus ; il ne faisait plus d’effort dans ce sens. Il n’essayait plus de me toucher ou de me caresser ; peut-être qu’il en a marre de mes rejets, et qu’il est fatigué de quémander mon attention. Je me couchais et m’endormir aussitôt. Ais je dormis ? Non je n’ai fait que fermer les yeux. Alors pourquoi ais je l’impression d’avoir rêvée, et que dans ce rêve tout le monde se moquait de moi ; surtout Léon et sa femme. Léon et Aude !!!

Oui Aude !!! La fille que j’ai vue sortant de chez lui. Je m’en souviens maintenant. La fille ayant pour père un des hommes les plus riches de notre pays. C’est donc l’argent qui a motivé son choix. Parce que moi je n’avais rien à lui offrir à part mon amour candide. Comme le dit l’adage, on ne vit pas que d’amour et d’eau fraiche. Je l’ai appris à mes dépends, et peut être même un peu tard.

*

**

***

La vie continuait lentement mais sûrement. Je ne sortais toujours pas de la maison, car mon état d’esprit allait de mal en pire. Je ne me sentais toujours pas bien. Aly supportait mes caprices, du moins il les subissait. Je faisais des crises à tout bout de champ. Des cauchemars à n’en point finir. Maman passait me voir régulièrement ainsi que mes sœurs. Il n’ya que lorsqu’elles venaient que je me sentais mieux. Je sais bien que je devrais me reprendre, car ma vie ne s’arrêtait pas là. Je devais réapprendre à vivre sans Léon, sans Mouna. C’est l’espoir que ce dernier reviendrait pour moi qui me maintenait debout, et maintenant que j’ai perdu cet espoir,  c’est comme si ma motricité m’a été enlevée. Comme s’il ne me restait plus rien.

Comme chaque matin je suis encore couchée lorsque que mon mari s’apprête pour se rendre au bureau. Je le regardais s’habiller, ses gestes sont précis et concis. Aucune hésitation dans le choix des vêtements. Un homme pragmatique, sûr de lui et qui sait ce qu’il veut.

Je regardais ses doigts que j’adore. Ses doigts qui savent me procurer un plaisir sans nom. Je voulais lui demander de me toucher, de me faire l’amour comme il sait si bien le faire mais je n’y arrivais pas. Peut-être parce que j’ai trop fais la ‘’tchatche’’. Dans tous les cas mon envie est bien là et se fait de plus en plus pressante. Je ne sais vraiment pas comment expliquer ce phénomène, mais j’ai remarqué que ces derniers jours j’ai constamment une folle envie de faire l’amour, et j’en arrive même à faire des rêves érotiques.

—Aly ! Commençais-je.

—Hum ???

Je voyais bien qu’il ne me prêtait pas grande attention alors je me levais et allais me planter devant lui, les seins bien dressés. Je ne portais aucun sous vêtement comme à mon habitude. Et je me mis à le caresser. Je savais bien le genre de caresse qu’il aime. Je sais où toucher pour le faire succomber. Plus j’avançais dans ma besogne, plus il se laissait faire. Il n’était plus aussi réticent qu’au début. Je continuais alors en glissant ma main dans son pantalon et me créais un passage à travers son boxer. Je touchais de ma paume chaude sa verge, je le senti frissonner sous cette douce caresse. Je suis heureuse de constater que je lui fais toujours de l’effet. Encore plus heureuse de constater que je connais toujours mon homme, et sais ce qu’il aime.

Ses gémissements se faisaient de plus en plus forts. Je sais qu’il adore ce que je fais ; je le regardais droit dans les yeux, et je crus y aperçoit cette même flamme qui illumine son regarde chaque fois que nous faisions l’amour. Cette vision décupla en moi la volonté d’aller jusqu’au bout. Nous ne parlons plus, les mots n’ont plus leur place ici. Ne dit-on pas qu’un acte vaut mieux que mille parole, et dans le cas d’espèce mon acte démontre que j’ai envie de mon mari et que lui aussi a tout autant envie de moi. Alors pourquoi se perdre dans des paroles qui n’ont de toute façon aucun sens ?

Je m’abaissais devant lui et tira au passage son pantalon qui se retrouva sur ses chevilles. Lentement je glissais son membre dur dans ma bouche. Je le suçais de bout à bout, ce qui eut le don de le rendre plus fou. Il ne gémissait plus, mais haletait. Sa respiration se faisait de plus en plus saccadée. En même temps que je le gratifiais d’une bonne fellation digne de ce nom, ma main experte s’aventurait un peu plus bas c'est-à-dire sur ses autres bijoux de famille. Ce petit attouchement fut la cerise sur le gâteau ; il se laissa aller à la jouissance criant à la fois mon nom et en me saisissant les cheveux pour ne pas perdre l’équilibre et s’affaler de tout son long.

Cela fait tellement plaisir à voir que rien que par cet acte, je pouvais l’emmener aussi loin que je le pouvais, et le voulais. Sa jouissance à cet instant précis ne dépendait plus que de moi. Cette partie de ‘’sexe oral’’ me mit du baume au cœur. A croire que je n’attendais que ça. Il alla s’enfermer dans la douche pour se nettoyer, et lorsqu’il en sortit, je rentrais prendre un bon bain chaud. Je pense que la soirée d’aujourd’hui ne sera pas de tout repos, car le connaissant il voudra à tout prix me rendre la pareille en me donnant le même plaisir que je lui ais procuré, sinon même plus. Cette pensée me fit sourire. Peut-être que cela viendra marquer le début d’une nouvelle ère dans notre couple.

Après ma douche, je trouvais Aly assit sur le lit, le visage froissé. Il avait l’air vraiment en colère et je voyais bien qu’il était sur le point d’exploser.

—Je te croyais parti au travail dis-je.

Il ne me répondit pas.

—Qu’est qui ne va pas chéri ? Je m’approchais de lui et tentais de lui prendre la main, mais il esquiva mon geste et d’un coup de main m’envoya valser à terre.

Je ne comprenais rien à ce qui se passait.

—Mais qu’est qui ne va pas avec toi ? Pourquoi m’as-tu repoussée de la sorte ?

Il ne parlait toujours pas. Et là je pris peur. Est-ce son silence ou l’expression de son visage qui me fait le plus peur ? Je ne saurais le dire avec exactitude. Toujours est-il qu’il me regardait méchamment, rien à voir avec son regard doux et bienveillant de tout à l’heure. Il ya avait cette fois ci dans ses yeux de la haine, du dégout et autre chose que je ne saurais qualifier.

—Tu vas me répondre à la fin ? Qu’ais je fais pour que tu te comportes ainsi avec moi ? Demandais-je au bord des larmes.

Il daigna enfin me répondre.

—Peut être qu’en écoutant ça tu seras plus édifiée.

Je n’avais pas fait attention à ce qu’il tenait dans l’autre  main… mon téléphone. Il lança l’écoute et déposa le téléphone sur la commode en prenant soin de bien augmenter le volume pour que nous puissions bien entendre ce qui se dit. Lorsque la voix de Léon fusa clair et net, je perdis l’équilibre et je m’asseyais sur le lit.

 Oh mon Dieu, dites-moi que je rêve !!!

Esclave de mon cœur