Dixième Feuillet
Write by Amaral Dongo
Vendredi soir…
Je me trouvais à l’aéroport quand j’informai Sophie que je me rendais à Monaco ; ceci la surprit car aucun de mes employés n’était au courant et rien n’avait été annoncé. Sans écouter ces commentaires je raccrochais. Je voyageais incognito en capuche et sac à dos ! Je décollais quelques heures plus tard mais je devais rattraper une correspondance au Maroc, correspondance que je ratai et contraint de passer la nuit au Maroc. J’atterris finalement Dimanche dans la soirée à l’aéroport de Ouagadougou ; j’étais dans la file d’attente quand je rencontrais certains anciens collaborateurs de mon père et leurs familles qui ne comprenaient pas ce que je faisais dans cette file. Petit à petit l’attention commençait à être attirée sur moi ce que je voulais éviter justement. La plus grosse surprise que j’ai eu c’est d’avoir été gardé à la douane ; c’est là que je compris que mon père était au courant de ma venue. Je suis resté dans les locaux de la Douane jusqu’à lundi 2h du matin quand je vis une petite escorte se diriger vers le local où j’étais gardé. Quelques minutes plus tard mon père était debout devant moi, sans courtoisie il me demanda ce que je faisais là et qu’est-ce que j’avais à voyager comme un voleur ?
Il me somma de rentrer par le prochain avion ce que je refusai, la discussion était devenu tellement houleuse qu’elle commença à attirer l’attention. Sans mot dire nous primes le chemin de la résidence, j’allais pouvoir enfin me reposer.
Lundi après midi
Dans l’après-midi je suis allé voir ma mère qui était surprise de me voir, je lui expliquai que j’avais des urgences à régler et une affaire à régler avec mon père ! Plus tard dans la soirée je retrouvai mon père au palais pour un dîner !
-Comment va ta famille ?
-Bien ! Mais je suppose que tu sais déjà ce qui m’amène car je ne repartirai pas sans l’avoir vu !
-Non tu ne la verras pas et tu devrais trouver quelqu’un d’autre pour gérer ta libido !
-Pourquoi tant de mystères ?
-Nadia ne va pas bien et je ne veux pas que cela attire l’attention sur toi ni te détourne de tes affaires !
-je crois que ça c’est mon affaire !
-Nadia va très mal !
-Laisse-moi la voir !
-Quand je le déciderai !
-Bien j’ai tout mon temps !
Mercredi tôt dans la matinée, mon père demanda à me voir ; accompagné de mes gardes du corps et certains éléments de la garde républicaine je suis conduis dans un couloir privé du palais où à la fin une voiture banalisée nous y attendais ! Mon père était déjà installé habillé de ses vêtements de sport !
Finalement nous nous arrêtâmes devant une petite villa de la périphérie de la ville à peine gardée mais surtout discret. Juste quelques gardes et des agents d’entretien !
- Suis-moi !
A peine suis-je rentrée dans le salon que je reconnu une silhouette vieillie : c’était Nadia ! vieillie par la maladie et enceinte ; elle n’était plus que l’ombre de la belle dame que j’avais connue ! Lorsqu’elle me vit, elle reçoit un choc. Ses jambes se dérobent, elle s’écroule. J’essaie de la rattraper tant bien que mal les larmes aux yeux ! Mes gardes du corps se placent chacun d’un côté, m’aidant à la soutenir. Elle resta endormie ainsi pendant une dizaine de minutes ; je demandais à la domestique de me faire signe à son réveil !
Pendant tout ce temps je ne vis pas les traces de mon père ! Je demandai d’après lui, on me confia qu’il était sur la terrasse ! Je le retrouvais effectivement là-bas avec son verre de whisky !
La colère m’empêcha de sortir un mot, je n’avais qu’une envie l’étrangler !
-je comprends ce que tu ressens mais tu aurais dû, vous auriez dû y penser en vous envoyant en l’air ! De toute façon tu ne pourras rien me faire car nous sommes liés !
(Des pas…)
-Monsieur, elle est réveillée !
Je courus à son chevet, je la retrouvais en larme. Tout ce qu’elle marmonnait : « je vous déteste ta famille et toi ! Je te déteste ! Tout ce qui m’arrive est de ta faute ; en plus tu m’as abandonnée » !
Je lui demandai de se calmer et de m’expliquer ce qui s’est passé ! Ce qui ne fut pas facile car elle était de plus en plus agitée ! Elle finit par se calmer et décida de me parler.
-La dernière fois que tu m’as vu au bord de la plage, tu m’as quitté en pleure sans vraiment savoir pourquoi je pleurais ! Je venais de découvrir que j’étais enceinte. J’ai demandé au médecin de bien vouloir garder le secret afin sue je puisse t’en parler une fois que j’aurai quitté le pays afin de me sentir en sécurité. Pendant ce temps tu étais en route au village. C’est après ton départ que j’ai reçu un coup de fil de ton père me menaçant de sauter la grossesse si je ne voulais pas en payer de ma vie : c’est clair que le médecin avait parlé ! Il m’a rejoint à la résidence en réitérant ces menaces mais j’ai refusé de me faire avorter. Cet même après midi il a pris la route pour le village : j’avais vraiment peur pour toi et j’ai essayé de te joindre mais avant que je ne le fasse les officiers présent m’ont confisqué mes portables. Ensuite j’ai été enfermé dans une chambre tout en étant sous l’effet des somnifères. Mais mon vrai calvaire allait commencer ce soir-là : j’ai commencé à sentir des coups comme si jetais poignardé de tout part et à vomir du sang. J’ai finis par m’endormir mais à mon réveil je n’avais plus l’usage de mes membres et depuis ce temps impossible de dormir correctement ; je ne fais que voir des morts et des choses horribles dans mon sommeil ! Quelques jours plus tard au retour de ton père j’ai été embarqué pour cette résidence, ma fille a été envoyée chez ma mère. Je n’ai plus droit aux visites et je suis condamné à mettre des couches car je perds constamment du sang. Petit à petit j’ai commencé à retrouver l’usage de mes membres mais je continue à perdre du sang et à être faible.
-Je te promets de te sortir de là et de prendre soin de toi !
De retour au Palais je remarquai que mon père s’est empressé de partir en voyage, d’après les sources de ma garde son avion n’avait pas encore décollé ! Je fis tout pour le rattraper à l’aéroport histoire de le persuader de me laisser prendre soin de Nadia ; c’est sur le tarmac que nous avions eu une forte altercation lui et moi. Pourquoi ? C’était un nom ! J’insistai au point de me faire bousculer par ces gardes.
Quelques jours plus tard…
Je suis revenu cette fois accompagné d’un médecin et d’une amie de Nadia quelle m’avait demandé de contacter pour elle ! Cela lui faisait du bien, elle avait repris à manger et essayait de sourire tant bien que mal. Le médecin avait recommandé quelques analyses qui lui ont été fait sur le champ ! Six mois maintenant qu’elle était enceinte ! Comment vais-je expliquer ceci à Sophia ?
En attendant les résultats des examens je décidais d’en parler à ma mère.