***Maïté***

Je rentre dans mon  appartement  en marchant sur la pointe des pieds. Je me dirige vers la chambre de Loan, mon fils. Je regarde par l’entrebâillement de la porte, il dort comme un bébé. Je ne m’approche pas parce que je ne me suis pas encore « assainie ». Je me retire en faisant attention à ne faire aucun bruit. Mais je tombe nez à nez avec Anya la nounou de mon fils. C’est une vieille dame de 55 ans qui remplit tous les blancs dans ma vie. De ce point de vue, elle est mon père, ma mère, ma famille, mon amie, ma conscience et la nounou de Loan. Elle me fait son long regard qui veut tout dire et va se coucher dans la sorte de cagibi qui lui sert de chambre. Moi je me dirige vers la mienne.

Une fois dans mon antre je vais directement dans ma salle de bain et commence à retirer mes vêtements.

Une heure après je m’assoies sur mon lit puis avec des mouvements lents je m’allonge puis je me roule dans mes draps. Ici j’oublie mes tourments, ici je suis moi... Maïté Robbins, je suis de partout et de nulle part. J’ai 29 ans, je suis une belle femme, grande, le teint métissé. Sans être grosse j’ai des formes là où il faut.

***Quelques heures plus tard ***

Je me réveille un peu engourdie, je regarde ma montre 10h. Il faut que je me dépêche, Anya s’occupe déjà de Loan mais il faut que je prenne le relai à 10 h et demi. Selon notre planning je devrais le faire travailler ce matin, vu qu’il n’a pas cours. Le retard va le perturber et risquerait de déclencher une série de réactions incontrôlées chez lui. Je fais rapidement un brin de toilette, je mets une belle robe vert eau, je me regarde dans le miroir comme pour avoir la force d’affronter ma nouvelle journée.

Lorsque je rentre dans la cuisine Anya était en train de trier des haricots rouges, je repère ma tasse d’infusion de thé vert, ma boisson favorite.

Moi : Bonjour Anya

Anya : Bonjour ma puce…Comment vas-tu ce matin ?

Moi : ça va Dieu merci…et ton mari (Loan bien-sûr) ?

Anya : Il s’est bien réveillé, je le trouve même de bonne humeur ce matin…Il t’attend dans sa chambre pour sa matinée de travail.

Moi : Ok je file…

Anya : Moi je vais faire rapidement quelques courses…J’ai appelé Hussein… il vient me chercher.

Moi : OK

Tout en traversant la salle de séjour, je réfléchis à toutes les petites choses auxquelles il faut que je pense pour le confort de ma petite famille, comme régler le salaire d’Hussein. C’est un jeune homme correct du quartier qui a son taxi et nous sert de chauffeur au besoin, il aide Anya à faire les courses quand moi je ne peux pas.

Dès que je passe la porte de sa chambre mon fils lève ses grands yeux noirs sur moi. Il me reconnait, une expression joviale s’affiche sur son visage. Moi ça me suffit pour illuminer ma journée.

***Très tard le soir***

La journée était vite passée, je me gare devant une vieille maison aux briques en terre de barre, à la façade quelconque. C’est un trompe l’œil, à l’intérieur se trouve le Club très privé « Pink Phone ». Je passe par la porte de service et me dirige vers ma loge. Ce soir c’était très spécial, Rick le gérant m’avait averti : on reçoit des hommes d’affaires saoudiens, ils ont expressément demandé « Fluffy ».

En moins d’une demi-heure je suis maquillée et parfumée avec soin. J’avais une robe faite dans un tissu doux et fin. Elle était transparente et donnait l’illusion à chaque mouvement que de la poudre d’or ruisselait sur mon corps, j’avais juste un bout de tissu qui cachait ma féminité. Ma poitrine opulente était libre, mes longs cheveux relâchés. Je méritais bien mon surnom de Papillon de nuit alias Fluffy ; d’une démarche chaloupée et sûre je me dirige vers MON salon. A mon entrée quatre paires d’yeux se braquèrent sur moi, une ambiance douce et sensuelle régnait dans la pièce. Ici c’est le paradis des sens, tout y est dédié au  plaisir de la chair. Si vous aviez des doutes, je vous le confirme je suis une prostituée, une poule de luxe !

PS : Donnez-moi des ailes pour m’envoler avec vous ! Likez et surtout commentez !