Douzième Feuillet

Write by Amaral Dongo

Quelques jours après mon retour sur la capitale, la tension est toujours à son comble entre mon père et moi. Il refuse de me recevoir et moi je ne veux même pas le rencontrer. Je décidai de me préparer pour mon voyage sur Paris histoire de régler l’histoire avec Sophia et trouver une nounou pour mes filles. Ce jour jetais au supermarché avec ma mère et les petites quand je suis tombé évanouie fut évacué en urgence à l’hôpital central. Le diagnostic était clair :je souffrais d’une méningite et c’était un peu avancé, il fallait me faire opérer de la tête afin de drainer le liquide céphalo-rachidien. Cela nécessitait une évacuation sanitaire, ce dont ma mère s’en est occupé sans trop grand soucis.je fuis opéré et hospitalisé à l’hôpital américain en France.

Je suis resté près de trois mois en observation et dans un fauteuil roulant, Sophie était présente aux cotés de ma mère afin de l’aider à prendre soin de moi et des petites ; cela ne me surprend guère elle avait grand cœur. Cela ne l’a pas empêché néanmoins d’enclencher la procédure de divorce. A Ouagadougou, la tension est un peu retombée depuis la soirée de mon évanouissement, même si certains incrédules continuaient de douter. Dans les couloirs du Palais Présidentiel, c’est le grand relâchement, mais aussi la compassion pour ceux qui m’ont connu. Beaucoup de ministres de passage dans la capital française sont venus me passer le bonjour. Après ce retour à la normale, le Président en a profité aussi pour me rendre une petite visite afin de s’enquérir de mon état de santé et de discuter affaire surtout : mon père comptait se présenter à nouveau ; c’était prévisible mais il veut que le financement et le soutient viennent de mon côté. Pour lui je lui devais bien cela.

Je lui promis un retour dès mon arrivée sur Ouagadougou !

Deux semaines plus tard jetais de retour à Ouagadougou en pleine forme et prêt à tenir tête à mon père ; je suis rentré par vol officiel de la Présidence et à ma grande surprise les journalistes étaient positionné et attendait afin d’avoir une photo et une déclaration mais avec l’aide de ma sécurité ma voiture a pu s’éclipser sans aucun cliché.

Je fus directement conduis au Palais où mon père et ses ténors attendaient ma réponse pour se lancer ; ces vautours ! dès mon entrée un silence se fit entendre dans la salle ! une légère accolade par ci, par là et mon père qui me demande de m’asseoir !

-Alors ta réponse ? dit-il.

-Non je refuse de te soutenir car j’ai déjà mon candidat et je compte bien aider à un changement décisif !

-Bien, qu’il en soit ainsi !

Au moment de mon départ, il me souffla à l’oreille ‘’ tu me le payeras sale petit morveux’’.

Je profitais de ma présence dans la capitale pour donner quelques conférences de presse sur ma position à propos de certains sujets ; je rendis visite a quelques ténors politiques mais surtout à Kora le jeune opposant politique que j’avais contribué à enfermer. Je lui promis tout mon soutient pour le sortir de là mais et surtout de mettre tous les moyens possibles pour l’aider dans la relance de son parti politique.je venais de provoquer mon père et les représailles était prévisibles. L’opinion politique a voulu comprendre pourquoi ce revirement, pour d’autres c’était un piège avec mon père.

Kora était réticent au début mais il finit par accepter mon soutient. A ma grande surprise il fut gracié par le Président et je prenais cela pour une victoire à mon actif hélas jusqu’à cette matinée.

J’étais en conférence de Presse avec le Jeune Kora nouvellement sorti de Prison quand je vis entrer des soit disant Journalistes ; au nombre de trois mais deux d’entre eux étaient des agents de service de renseignements.je les ai reconnus parce que j’avais eu à travailler avec eux ! au cours de la conférence ils ont commencé à poser des questions très embarrassante au point où j’ai dû me retirer, mais au moment où je le faisais Sam (le vrai journaliste) força en me tirant par le bras. Mon garde du cœur s’interposa et c’est très vite parti en couille. Toute l’après-midi on ne parla que du journaliste que j’ai fait bousculer ce qui n’était pas vraiment le cas car je savais que c’était un coup de mon père.

Tard dans la soirée on entendit des coups de feu dans une banlieue de Ouagadougou, des éléments armés venait d’ouvrir le feu sur la voiture du journaliste qui venait d’entrer en altercation avec moi. Heureusement il n’était pas dans la voiture. Des témoins ont décrit une voiture tout terrain land cruiser ; une des voitures de mon escorte. Tout est clair c’est moi qui l’avait commandé ce qui était faux ! le lendemain dans la matinée la Présidence fit un communiqué promettant de faire la lumière sur cette affaire.

La tension était à son comble car on était à quelques mois des présidentielles et mon Père Président comptais sur cela pour me faire payer mon affront. La seule fois où je me suis hasardé à sortir pour aller à la plage je me suis fait hué ‘’ tueur de journaliste’’. On était au quatrième jour, dans la soirée vers 20h quand mon père me rendit visite chez moi ; ma mère aussi était là. J’ai d’abord assisté une dispute entre mes parents ; pendant ce temps je reçu un appel de Kora qui m’appelait pour me réitérer son soutien. Plus tard mon père demanda à me parler en privé :

-Tu me soutiens ? On peut encore tout arrangé !

-Non, je ne peux plus !

-Bien je crois que tout est dit !

Après son départ, ma mère reçu un appel d’une vielle amie à elle ! elle était procureur et l’informa que jetais sous le coup d’un mandat. Ce n’est pas elle qui s’en occupait mais un collègue à elle et à l’en croire tout était déjà scellé ; j’avais rien pour m’en échapper. Pour la première fois de toute de ma vie jetais entrain de m’échapper dans le coffre d’une voiture afin de fuir mon père. Je coulais les larmes sans le vouloir avec le film du visage de ma mère cherchant à étouffer ces larmes et me donnant du courage. Traversant la brousse, J’ai pu rejoindre Accra ; J’ai pu rattraper le vol Delta Airways de justesse en partance pour New-York.

J’étais dans l’Avion quand j’appris qu’il y avait un mandat d’arrêt lancé contre moi pour tentative d’assassinat, association de malfaiteurs et détournement de deniers publique. Le militaire ayant ouvert le feu a reconnu les faits et les ordres venaient de moi selon ces dires, c’était effectivement l’un de mes gardes. Mon père a même donné une conférence de Presse les larmes aux yeux disant qu’il ne m’avait jamais éduqué ainsi et bien que je sois son fils qu’il fallait que je réponde de mes fautes. J’étais encore plus sonné !

Je suis arrivé à l’aéroport JFK où à ma descente d’avion je fuis interpellé par le FBI vue que j’étais sous le coup d’un mandat. C’est vraiment difficile quand vous vous retrouvez de l’autre côté du miroir : tout le film de votre vie ne cesse d’être ressasser dans votre tête. Vous regrettez chaque acte posé et n’avez qu’un seul mot à la bouche ; Pardon ! et c’est ce que je disais ce jour pendant qu’on me passait les menottes tout en me lisant mes droits. Le pire les appareils photos et les journalistes ! Autrefois je me retrouvais dans cette situation parce qu’on voulait voir ce jeune homme frais et riche, fils de Président ! Tout le monde veut prendre une photo avec vous mais là vous êtes pire que la lèpre. J’imaginais juste l’état de ma mère ! Mes enfants !

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