DT - 17
Write by Nobody
Les bureaux étaient situés dans l'un des monstrueux gratte-ciel en verre de Park Avenue,adresse très prestigieuse. Les hauts talons de Sarah resonnèrent lugubrement dans le hall vide. Un concierge lui fit signer un registre et elle prit l'ascenseur pour monter au vingt-neuvième étage. Là le bureau de réception était vide. Elle s'aventura donc dans le long corridor désert et examina une à une les plaques dorées qui brillaient sur chaque porte. Mais où était donc le bureau d'Ahmed?
A pas lents elle atteint le dernier bureau,au fond du corridor
- Je suis sûre que c'est celui-ci
C'etait le seul bureau qui ne portait pas de plaque
Je toque puis j'attends qu'il me demande d'entrer pour le faire.
Ahmed était assis derrière une grande table couvert de papiers. Il portait un jean et un simple pull-over. Dieu qu'il était renversant !
Pourquoi était t-il si séduisant ? Ce pull-over en cachemire d'une simplicité raffinée et même ce jean style délavé lui conférait un air trop irrésistible.
- Sarah!
- Ah mais c'est que tu es content de me voir
- Évidemment
Tout en parlant il s'était levé pour s'avancer vers moi. Le mur en verre au fond, révélait le panorama fascinant de Paris.
Il m'aida a m'asseoir et se posa lui même sur un coin de la table, prêt, très prêt de moi.
- Ça me fait plaisir de te revoir Sarah
Je rougis légèrement en pendant à la nuit dernière. Je lui rends son sourire,ne trouvant rien d'intelligent à dire
- Ah mais au fait Michael t'envois ces plus sincères considérations. Et..
Je fais sortir le vin que j'avais gardé dans mon sac et je le pose sur la table
- Et ceci
Il le prend puis je vois son expression changer.
- Mais vous êtes sérieux là ? Du Musigny
Il me lance un regard pleins d'incompréhension. Moi j'étais perdue,je ne savais en question de Vin
- Euh bah oui
-Mais c'est fou ! Il vaut la peau des fesses ce truc. Il aurait pu m'envoyer un rosé..
- Quoi? Un rosé ! Un truc de 4€. Ça aurait été un affront
- En effet dit il en riant. Sarah as tu seulement idée de combien peut coûter ce Vin ?
- Combien, 100? 200€ ?
- 4000€
- Oui bien sûr c'est ça !
- Attends
Il se lève et dans son mouvement fit tomber des dossiers. Je me baisse pour les ramasser alors qu'il cherchait son téléphone.
Il s'assit derrière son bureau, saisit son téléphone et s'en occupa un moment. Moi j'etais assez perplexe
- Voilà dit-il avec un sourire jusqu'aux oreilles ?
- Ah mais putain 4900€! C'est quoi cette histoire là ?
- Ah mais attends. Il est écrit ici qu'il peut atteindre 11000 dans les salles. Je préfère ne pas te dire ce que c'est lors d'une enchère
- C'est pas possible
- Dis lui que la hache de guerre n'est pas seulement enterré mais aussi..
Il s'interrompit en voyant mon expression
- Hey Sarah ça va? T'es toute pâle.
Je referme ma bouche en le fixant comme si je venais d'atterrir sur une nouvelle planète.
- Ahmed j'ai une idée
Il leva les deux sourcils comme pour dire ah bon ?
- Je vais faire comme si je n'avais rien remarqué. Tu sais pour notre coup il nous faut des toiles..
- Tu veux faire quoi avec des toiles?
- Non pas des toiles, des toiles d'araignée
- Mais Sarah qu'est-ce qui se passe dans ta tête ?
- Laisse moi finir s'il te plait. On va passer ces toiles sur la bouteille tu vois. Et puis on va faire croire à un grand amoureux du Vin que c'est l'authentique, le premier Musigny. Et on marque une fausse date ou un truc pouvant lui faire croire notre histoire. Là on le revend à un prix astronomique et on se le partage
- Sarah s'il te plait sors d'ici
Et puis sans crier gare il éclata de rire. Je fis un réel effort pour ne pas rire à mon tour sinon je vais perdre ma crédibilité.
- Arrête Ahmed je suis sérieuse. Ou tu préfèrerais que je fasse ça toute seule ?
- Non je suis partant Sarah
-Bien. Après nous allons nous organiser
- Oui c'est ça, après nous allons nous organiser
- Je me rappelle la fois où j'ai ramené un Vin de 3450€ à mon père,il m'a foutu à la porte
- Oh
- J'avais 19 ans et je voulais lui faire plaisir et lui montrer que j'étais capable d'assurer sa relève. Au lieu de ça il m'a foutu à la porte parce-que c'était de l'argent sal et que j'ai la folie des grandeurs. Je ne lui en veux pas aujourd'hui, enfin je ne lui en veux plus. Ça m'a aidé au contraire
- En ce sens ?
- Tu sais je voulais qu'il soit fier de moi. Mon père c'est le meilleur père je peux le dire. Je viens d'une famille modeste pour ne pas dire riche mais on vivait quand même dans une cité. On dit souvent qu'on veut courir comme un esclave pour marcher comme un roi, il en est l'exemple typique. Il s'est battu, tout ça pour que sa famille soit à l'aise. Et moi j'avais qu'une envie, l'impressionner et ce depuis tout petit.
Il s'interrompit un moment puis poursuivit en de calant confortablement sur son siège et en me fixant
- J'ai vendu Sarah
Je ne battis même pas des paupières. Ça ne me disait vraiment rien. C'ed C'est vrai, il a changé aujourd'hui non?
- Quand mon père l'a su,il était dévasté. Ma mère n'en parlons pas.
Il s'interrompit encore une fois semblant perdu dans ses pensées. Il soupira puis clôtura
- Bref aujourd'hui je le remercie car il m'a montré que je m'y prenais vraiment mal pour le rendre fier de moi.
- Je suis sûre que maintenant il sera fier de toi Ahmed
- Ça tu peux le dire. Il est fier et je le sais. Je ne remercierai jamais assez Dieu pour cette grâce.
Ahmed plaçait la famille d'abord. Tous ces efforts pour plaire à son père, tous ce efforts pour le rendre encore plus fier de lui alors qu'il n'en avait pas besoin, tout cela montrait à quel point la famille était importante
- Et ta mère ?
- Elle c'est mon monde. Quand mon père m'a mis à la porte elle a tout fait pour nous prendre une maison et elle est venue rester avec moi.
Il souriait et ses yeux brillaient un peu.
- Même mes frères nous on suivi. 2 garçon et ma princesse
Là il riait.Ils paraissaient si solidaires.
- Bon assez parlé de moi. Et toi comment à été ton enfance?
Je me mis directement sur la défensive. Je déteste parler de mon enfance mais il s'est ouvert à moi, je lui dois au moins quelques informations
- Eh bien on avait une vie heureuse jusqu'à mes 8 ans. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça mais mes parents ont fait une sorte de ségrégation. Chacun avait une de nous. Pas d'Ericka sans mon père et jamais ma mama sans moi. Et ça nous convenait bien. Cela ne veut pas dire qu'on ne s'aimait pas tous. Mais Ericka était malade,elle était fragile très très fragile. Après sa naissance deux heures après moi elle avait eu des troubles respiratoires et quelques complications. Mais ils avaient réussi à la soigner. Lors de nos sept ans comme par enchantement elle est retombée malade. Là ça a tout chamboulé,mes parents passaient tout leur temps avec elle et je les comprends très bien. Moi? On me confiait à ma tante
Je m'arrête la et je le regarde comme pour lui rappeler le moment où je lui ai dit que ma tante avait joué un rôle capital dans ma vie. Il me répondit par un coup de tête et je continuai
- J'étais comme devenue la fille de ma tante et Ericka la fille unique de mes parents et quand ma maman est morte une année plus tard ça nous a anéanti. Surtout moi. Ericka et mon père étaient habitués l'un à l'autre et mon père se souciait plus de son bien être alors moi j'ai été relégué pas au second plan, non non, j'ai été relégué au placard. Je n'existais plus pour eux. Ma tante m'a prise avec elle pendant des années. Pendant ce temps mon père passait me voir toujours la mine serrée comme s'il me reprochait la mort de maman
- Sarah
Il posa ses mains sur les miennes. Je les fixais comme si j'y trouvais du réconfort. Je n'ai pas eu une nouvelle enfance de rêve,ça vous pouvez me croire. Mais j'ai appris depuis petite à ne pas m'apitoyer sur mon sort alors je refoule les sanglots qui étaient prêt à éclater
- C'est elle qui m'a appris à prier, en fait c'est elle qui m'a pratiquement tout appris.
On se regardait pendant un long moment. Je ne sais pas pourquoi mais je fuyaiis son regard. Je fixe un point imaginaire sur la table quand mes yeux se posaient sur ses dossiers. Ah mais tiens c'est quoi ça ?
Je fis sortir un magazine qui était parmi une pile de dossiers
- Depuis quand tu lis des magazines toi?
Au son de ma voix il sembla sortir de ses pensées. Ses yeux se posèrent sur le magazine dans mes mains que je n'avais pas encore pris le temps d' ouvrir et voile voile passa sur ses iris.
Je me concentre alors sur le journal et mes yeux s'ouvrir instantanément d'horreur.
Il y avait en première page une photo d'Ahmed et moi entrant à la Colombe d'or
- Ah mais c'est quoi ça ? je m'ecris