Après lui avoir faire part de mon idée il convoqua une réunion.

- Si je pu me permettre Michael, il serait judicieux qu'une figure plus jeune comparaisse devant Ahmed Ben Khalifa.

Je lance un regard à mon patron et je ne fus guère surprise de le voir serrer les dents. Michael ne supportait pas qu'on fasse allusion à son âge.

- Je suis du même avis que Scott, Michael

- Eh bien d'accord. Qui nous représentera donc ? Scott ? Ou encore toi Richard ?

L'intéressé regardait autour de lui puis posant ses yeux sur moi, lança

- Je pensais plutôt à Sarah

Je déglutis alors que l'information parvenait à mon esprit

-Moi?

Je regardai Michael et j'y lut aucune émotion sur son visage.

-Oui toi Sarah renchérit Richard

C'est ainsi que je me retrouve derrière cette loge aujourd'hui ayant à débattre avec un individu sûrement endurci et qui n'hésiterait pas a me blesser verbalement.

- Sarah

C'était Charlie mon assistante

- Oui Charlie, qu'est ce qu'il y'a ?

- Je voulais juste te souhaiter une bonne chance

En soupirant je tire sur le bas de la jupe de mon tailleur.

- Merci beaucoup je lui réponds

Avec un léger coup de tête elle se retira et je fus seule dans ma loge. J'entendais le présentateur donné les directives.

Quelques instants après, la voix du présentateur s'éleva

- Nous allons passer à la télé dans exactement 1 min et 23 secondes. Je vous rappelle que nous sommes en direct, alors aucun égarement. 1 min 20 secondes.

Je me releve,prends mon discours et je sors a découvert. Je prends place sur le siège avec derrière mon nom puis j'attends mon adversaire,adversaire qui ne tarda d'ailleurs pas à faire son entrée. Son visage me disait quelque chose mais je me rappelais pas de lui. Si j'aurais vu cet homme la quelque part, ça m'aurait été impossible de pas le reconnaître et pourtant.
Je le vois s'asseoir en déboutonnant sa veste. Puis il posa ses yeux sur moi et haussa 'légèrement les sourcils. Mais c'est qui ?

Point de vue Ahmed

Mais qu'est ce que je fous la moi? Je vais faire le français devant des milliers de personnes maintenant. Mais par Allah je dois pas perdre ce contrat. C'est mon contrat et je ferai tout pour l'avoir. Le destin n'a pas vraiment été tendre avec moi et si j'ai laissé mon biz ce n'est pas pour être second zeubi.

- Kaina vient vite fait.

Kaïna c'est mon assistante t'as vu. C'est la seule qui connaisse mes origines, c'est une fille de mon ancienne cité la. Je l'ai vu grandir elle. Personne la touche.

- Wesh bien ou? Elle me demande

- Toujours bien wesh. Qu'est-ce qu'ils foutent la ?

- Je sais pas, eux et leurs caméras m'en parle même pas.

Un de mes associés vient nous rejoindre.

- Alors Mr Ben Khalifa vous vous sentez d'aplomb ?

Je serre les dents pour ne pas lui casser sa figure de singe la. Si moi je me sens d'aplomb? Moi je suis un fragile pour ne pas me sentie d'aplomb ? Hein? Moi je suis un fragile?

Je ne lui réponds même pas, Kaina s'en chargeait.

J'avais toujours remarqué que Kaina kiffait ma tête mais jamais je ne serai avec elle. Je ne peux que la salir et la jeter et je veux pas jouer au bâtard avec elle, c'est une véritable perle cette fille.

À ce moment la voix du présentateur se mit à résonner dans l'interphone de ma loge. C'était pas trop tôt petit con.

- Allez c'est à toi Ahmed. Nous sommes avec toi me dit Kaina

- Tout le meilleur Mr Ben Khalifa renchérit mon associé

Je hoche de la tête puis avant de sortir, Kaina me prends dans ses bras.

- Qu'est ce que tu fous zeubi? Bouge s'il te plait

Je la repousse et je sors. Je me pose et j'étudie la fille devant moi assise aussi droite qu'un i. Alors soit ils tiennent vraiment pas au contrat pour m'envoyer qu'un employé et une fille qui plus être soit ils sont vraiment confiants. Dans les deux cas je vais les décourager salement.

- Sarah

A l'évidence elle ne m'avait pas reconnu mais après que j'eus prononcé son prénom, la lumière se fit dans son esprit.
C'est tout à mon honneur d'avouer une chose : elle est belle à en damner un saint. Et tiens tu sais quoi ? Moi je suis pas un saint. Ça me fait de la peine pour elle. Je vais l'écraser pépère elle va rien comprendre du tout.

Point de vue Sarah

- Vous

C'était la seule chose que je réussis à lui sortir. D'ailleurs que pouvais-je dire d'autre? Salut, non bonjour serait plus professionnel,bonjour comment allez vous depuis lors ? C'est vous le fameux Ahmed Ben Khalifa ? Ah bonne chance
Non valait mieux pas.

Je le vit fronçer les sourcils d'un air calculé puis il me répondit

- Moi? Le tueur à gages en liberté ? Non non, vous pouvez détendre vos dessous et respirez.

Mais attendez il se croit drôle votre collègue là ? Mais non mais non

Je ne lui réponds pas et je me tourne du côté du présentateur. N'avait-il pas dit qu'il nous restait moins d'une minute vingt?

En attendant le début je pris la peine de le détailler à mon tour. Il ne croit vraiment pas que c'était passé inaperçu son jeu de regard sur moi,si?

Je me gênais pas pour lui rendre la pareille et entre nous, j'aurais du m'en passer. Cet homme était extrêmement séduisant. Ses yeux gris adoucissaient un visage d'une beauté anguleuse et d'une dureté granitique. Quelques mèches or nuançaient le noir de jais de ses cheveux tandis que de charmantes ridules prolongeaient les coins de ses yeux. À première vue, je lui donnerait la trentaine.
Sa prestance et sa distinction devaient lui assurer le respect de ceux qui le côtoyaient. Il émanait de lui une force, un pouvoir naturel donnant à penser qu'il était habitué à donner ses ordres, à contrôler la vie des autres. Il était vêtu d'un costume de coupe anglaise,impeccable, qui sortait sûrement de l'atelier d'un grand couturier.À côté de lui,je me trouvais bien fade dans mon ensemble en crêpe gris sur un chemisier rose pâle.

À cet instant le présentateur commença son discours d'ouverture ce qui me tira de mon inspection.

- Vous aurez tout le loisir de continuer plus tard me glissa t-il

Qu'est-ce qui serait judicieux de faire dans ses genres de situation?L'ignorer simplement. Déjà que le stress m'aidait beaucoup dans ma tâche.

Le présentateur poursuivit

- Alors Mlle Sarah Harwood je vous laisse la parole. Mr Ahmed j'oserai croire que vous compreniez,la bienséance oblige

- C'est tout à votre honneur a répondu mon concurrent.

-Je vous remercie Charbel - c'est ainsi que s'appelait le journaliste en question- Personne n'est sans savoir que le projet qui nous réunit ici Mr Ben Khalifa et moi est un projet énorme et qui par la même occasion nécessite un énorme travail.Nous pourrions recommander l'entreprise Ahmedy mais nous craignons un peu la déception alors..

- Mais de quoi elle parle zeu...

Il s'était retenu à temps et Dieu sait combien ça lui en coûtait.
Après cela, les deux rivalisaient d'arguments pour défendre leur cause. À un moment la roue sembla tourner en faveur de la jeune fille qui se lança dans un véritable discours.

- Serait-ce exagéré de ma part si je rappelais les trophées consécutives que nous avions reçues ces cinq dernières années ? Dites moi Ahmed, votre entreprise a déjà six ans d'ancienneté, je me trompe ?

Elle n'attendit pas sa réponse qu'elle continuait déjà sur sa lancée.

- Vous avez eu des contrats qui donneraient le tournis à n'importe lequel de vos concurrents et pourtant laquelle des entreprises à été sacrée meilleure de l'année dernière ? La notre cher ami. Et l'année surpassée ? Ainsi que l'année avant celle là ? Bennet compagnie je vous prie.

En se tournant cette fois vers l'animateur qui la fixait,un brin de respect transparent les yeux elle finit

- Nous avions respecté des délais qui certains jugeaient de révoltants tellement c'était peu. Nous avions fournit les matériaux de construction dans l'installation du pont de Beverly Hills à Washington. Nous étions en rupture de stock et pourtant, comme si c'était une épreuve, un riche éthiopien nous faisait part de sa commande. 300 tonnes de gravier et nous le lui avions livré avant la fin du délai. Je pourrai passer des heures à conter les mérites et prodigues de Bennet Compagnie mais nous devions conclure, n'est-ce pas Mr Ahmed ?

Suite à sa longue récitation, la jeune fille poussa un soupir, ça y est, elle avait fait de son mieux.