Elle m'obsède
Write by Les Chroniques de Naty
Chapitre 14
La grossesse de ma patronne avance bien.
Elle ne va toujours pas au travail, et passe
son temps dans la chambre de son fils. Elle a de petites nausées matinales, des
vertiges également. Mais elle tient bon, et essaie de sortir de temps à autres.
Nous sommes revenus à la bonne vieille époque où elle me laissait tout gérer. Donc
c’est moi qui m’occupe de Moctar et j’y prends un plaisir fou.
Comme Mame N’Diaye me l’a conseillé, j’ai
commencé à mettre mes « secrets ». Je me frotte le corps d’une huile
qui sent bon ; et j’en mets au creux de mes oreilles et de mes seins. Elle
m’a également donné un khôl que je mets chaque deux jours. Mais le clou du
spectacle, c’est la poudre « coller serrer » et le liquide
« chien chien ». Le premier
est à mettre dans la nourriture et le second dans son bain. Après avoir terminé
ça, il me suivra comme un chien ; du moins je l’espère.
J’ai appelé Sophie pour lui raconter
l’avancement des choses. Elle m’a félicité et est très contente pour moi. Je
lui ais rembourser son argent et j’ai même ajouté 50.000fcfa de plus pour la
remercier de son aide parce que sans elle, c’est clair que je n’en serais pas
là. Je suis heureuse de la tournure que prend
les choses ; quand on a travaillé dur pour avoir une chose et qu’on sent
que cette chose est bientôt à portée de main, il Ya une certaine béatitude qui
nous envahi. Je me sens bénie ; et c’est peu de le dire.
Aujourd’hui je commence la deuxième étape de
mon plan. À savoir l’utilisation de mes secrets. Moctar veut que je lui fasse
une soupe au poisson. J’ai optée pour les Tilapia d’eau douce, J’en ai donc acheté
chez maman Aby, ma vendeuse de poisson. Elle en a toujours de très frais. Ils
sont meilleurs que ceux qu’on trouve dans les poissonneries. Ceux-ci sont trop
gras et on sent que c’est du poisson
importés. Je veux faire plaisir à celui que j’aime et pour ça il ne faut pas lésiner
sur les moyens ; surtout que c’est moi qui gère la popote ces deux jours.
Martine m’a dit qu’elle recevra la visite de
sa mère la semaine prochaine pour deux jours. Et elle veut un menu spécial pour
cette dernière. Sans même la connaitre je ne l’aime pas. Car je suis persuadée
qu’elle voudra réconcilier le couple et ça je ne peux le tolérer. Il faut
vraiment que je fasse vite avant qu’il ne soit trop tard. Parce qu’une chose
est sûre, non seulement la situation va s’empirer, mais aussi l’enfant qu’elle
porte dans son ventre ne doit pas voir le jour. De ça j’en fais mon affaire.
*
**
***
Il est 20 heures lorsque Moctar rentre du
boulot.
Je le sens tout fatiguée ; alors je le débarrasse
de ses affaires et lui sers un verre. Je sais qu’il prendra son bain avant de
passer à table. Après ça il ira travailler un peu dans son bureau. C’est devenu
son rituel du soir ; il joue souvent avec son fils. Au début de leur dispute,
il passait voir sa femme dans la chambre d’Orphée. Mais une nuit on a évité le
pire. Je les entendus se disputer comme des chiffonniers. Elle le chassait
comme un malpropre de la chambre. Elle lui a lancé la lampe de chevet au
visage, il a eu le bon réflexe de l’éviter. C’était assez atroce à
voir comment deux personnes qui s’aiment se détestent autant. J’ai presque
eu pitié d’eux ; mais après mon bon sens a repris le dessus et
heureusement pour moi. Car la pitié n’est pas de mise ici.
Après son bain, il passe à table. Je m’occupe
personnellement de lui servir son plat. Il déguste avec bon appétit. Je peux
voir qu’il apprécie et ça me fait chaud au cœur.
Mange bien mon chéri ! Me dis-je intérieurement.
Je sens que tout sera très bientôt mielleux entre toi et moi. Si tu continues à
manger avec autant d’appétit mes plats, c’est sûr que tu ne me résisteras plus
longtemps. Je crois fort aux produits que m’a donné Mame N’Diaye. En toute
chose il faut la foi.
Je répète mon petit manège sur cinq jours et
je sens un petit changement opérer. Oui je commence à sentir les regards
appuyés de Moctar sur moi. Souvent nos mains se frôlent lorsque je veux lui
passer ou lui prendre certaines choses. Je sens que ça commence à venir. Pour mettre
le liquide « chien chien » dans son eau de bain, j’ai dû user
d’astuce. Je sais qu’il ne se lave qu’avec de l’eau chaude ; et vue qu’il Ya
un chauffage électrique, il n’était pas évident qu’il utilise un seau d‘eau. J’ai
dû alors prétexter une panne sur l’appareil. Je l’ai débranché, et j’ai ensuite
appuyé des boutons au hasard qui ont créé un court-circuit. C’est vrai que j’ai
pris un gros risque, car la maison aurait pu prendre feu. Mais bon je m’en
fou ; qui veut la fin, veut les moyens.
Donc résultat des courses, il ne se lave
qu’avec le seau d’eau et ce depuis plus de dix jours ; et c’est moi Akabla
qui lui puise cette eau. Ne suis-je pas intelligente ? Dommage que j’ai
été obligé de quitter les bancs trop tôt pour faute d’argent ; sinon j’aurais
été une grande dame de la haute société un peu comme Martine.
Je ne sais pas le temps que ça prendra, mais
je sais que c’est pour bientôt qu’il tombera dans mes bras comme un fruit mûr
prêt à être consommé. La patience est un chemin d’or et je sais pertinemment
que depuis le premier jour j’ai posé les pieds dans cette maison, je me dois de
patienter afin que mes objectifs fixés soient atteint. Pour ce faire la
patience doit être mon seul mot.
*
**
***
****Moctar****
Je n’essaie plus de parler à Martine !
Je pense qu’il n’Ya plus rien à faire de ce côté.
Mais je veux faire intervenir sa mère afin que cette dernière puisse lui
parler. Je ne veux pas baisser les bras tel un lâche. Les femmes sont celles
qui luttent toujours pour leur couple, mais il peut arriver que les hommes en fassent
autant. Je suis de ces personnes qui croient que tout le monde a son rôle à
jouer dans un mariage. On dit souvent que le mariage est entre les mains de la
femme, elle tient les clés de la stabilité familiale alors elle se doit de les
utilisés à bon escient. J’ai envie de dire que tout ça est bien beau, cependant
et l’homme dans tout ça ? Que fait-il ? Quel est lui son rôle en tant
que père de famille ? Il se doit d’aider sa femme, l’épauler dans cette
gestion. Il faut surtout qu’il puisse lui faciliter cela, afin qu’eux deux
puisse mener ce bateau qu’est le mariage à bon port.
Pour ma part, j’essaie d’être un homme
modèle, et exempt de faute. Ce n’est pas toujours facile ; surtout
maintenant que ma femme pense que je l’ais trompé. J’en ai parlé à mon ami et collègue
Yannick. Ce dernier a failli tomber à la renverse. Il en a ri au début car il
pensait que c’était une blague.
—Bra j’espère que tu plaisante hein.
—Pas du tout. Et le plus fou dans cette
histoire c’est qu’elle ne veut même pas faire d’efforts. Elle ne veut pas me
parler et a rayé Fatou de sa vie.
—Ta femme a un caractère très dur et ça tu le
sais.
—Si mais je me dis qu’avec le temps elle
comprendra. Mais rien n’y faire.
—Tu n’as pas essayé de mener tes propres enquêtes
pour voir ?
—Bien sûr ! Quelques jours après sa soit
disant découverte, j’ai été dans le restaurant et l’hôtel que nous « fréquentons »
Fatou et moi.
—Et ?
—Et figure toi que les informateurs ont
disparu.
—Non mais c’est une histoire de malade ça.
comment se fait-il qu’ils aient disparu ?
—Puisque je te le dis Bra. Elle m’a donné le
nom du jeune homme qu’elle a interrogé, et lorsque j’étais là-bas, ils m’ont
dit que ce dernier a démissionné la
veille. J’ai même cru que ma femme plaisantait. Cette histoire me rend
de plus en plus fou mon frère. Je ne sais même plus où donner de la tête et
c’est chaque jour pire.
—Je peux aisément l’imaginer. Et que comptes-tu
faire ? Parce qu’une chose est sûre, vous ne pouvez pas rester en froid
ainsi. Il faut absolument trouver une solution.
—Je le sais bien. Mais le souci c’est que je
ne sais quoi faire. Je suis perdu dis-je d’une voix cassé.
Je vis l’enfer depuis ce maudit jour où ma
femme nous a confrontés avec Fatou. Elle préfère croire en des inconnus qui ont
tôt fait de disparaitre au de lieu de nous sa famille. Pourquoi n’a-t-elle pas
confiance en nous ? Pourtant je ne lui aie jamais donné des raisons de
douter de mon amour pour elle ; alors pourquoi fait-elle Ça ? Son
attitude tue chaque jour mon amour pour elle. L’amour résiste à tout sauf à l’indifférence
et pour cela Martine a vite fait de me mettre aux oubliettes.
Elle m’a prévenue au début de notre relation
que si jamais elle venait à apprendre que je la trompe, elle ne me le pardonnerait
jamais. Mais nous ne sommes pas dans ce cas de figure ; je ne l’aie jamais
trompé. Encore moins avec sa meilleure amie, sa presque sœur. Faire cela serait
une abomination sans nom de ma part. Je ne la savais pas aussi intolérante. On
fait tous des erreurs, je sais que j’en ai fait des erreurs et je peux accepter
qu’elle m’en veuille pour celles que j’ai commises. Mais quand elle m’accuse de
ce que je n’ai jamais fait, ni même eu l’idée de faire, j’avoue être complètement
déboussolé.
—Je pourrais lui parler si tu veux ?
—Tu ferrais ça pour moi ?
—C’est quelle question ça ? Tu es mon
ami et frère. Et je te soutiendrais toujours. Par ailleurs si je savais que tu
avais fait une chose de ce genre, ce dont je doute bien évidemment, je ne
t’aurai jamais soutenu. Mais je sais que tu es un type bien et que tu ne
ferrais jamais un truc pareil à Martine et encore moins avec sa meilleure amie.
Je vais l’appeler pour prendre rendez-vous avec elle afin qu’on puisse en
discuter.
—J’espère qu’elle t’écoutera. Dis-je avec appréhension.
—Je l’espère également. Je ne veux pas qu’une
aussi belle relation comme la vôtre puisse tomber à l’eau. Les mauvais garçons
comme nous sommes habitués à nous faire traiter d’infidèles par les femmes. Mais
toi c’est différent, tu es un homme bien n’est-ce pas ?
Il se moque de moi.
—Aahahha oui je me reconnais au moins dans ce
groupe d’homme bien et heureusement que tu le confirme.
—Se contenter d’une seule femme est une
injustice envers les autres femmes. Et tu sais très bien que je déteste
l’injustice.
Je pars d’un grand éclat de rire. Yannick a
le don de me mettre de bonne humeur. C’est un grand comique qui adore joué la comédie.
Mais c’est aussi un vrai don juan. Un briseur de cœur ! Il change de femme
comme d’autres changeraient de chemises. Comme il aime si bien le dire, un vrai
homme ne doit pas toujours manger la même sauce ce qui sous-entends qu’un homme
ne doit pas passer plus de trois mois avec la même femme. Nous sommes différents
sur ce point, mais c’est qui nous rend aussi complémentaire.
Mais mon bonheur ne fut que de courte durée,
car Martine à refuser de voir mon ami. Pire, elle a été très désagréable envers
lui. Je me suis senti encore plus mal qu’avant.
Parce qu’elle m’a en quelque sorte manqué de respect. Yannick est mon ami et il
existe entre nous une relation qui est basé sur le respect ; alors le fait
que ma femme ais eu des propos discourtois à son endroit me mets très mal à
l’aise. Et lorsque je lui en ais fais le reproche, j’ai failli avoir la tête
explosé en mille morceau. Parce que ce jour-là, elle m’a lancé la lampe de
chevet du lit de notre fils à la tête.
Je suis sorti de la chambre le cœur plus
brisé qu’avant.
Alors après moult réflexions, je n’ai trouvé
d’autres solutions que d’en parler à sa mère. Je ne lui aie pas dit le fond du problème ;
mais j’ai juste demandé qu’elle vienne passer une nuit avec nous, ainsi on en
profitera pour parler. Je me suis toujours entendu avec la mère de ma femme. C’est
une dame au grand cœur et quand son mari doutait de mon amour pour leur fille,
elle m’a soutenue. Car ce dernier pensait que j’en voulais à leur fortune. Je
prie pour qu’elle écoute les conseils et recommandations de sa mère. C’est une
femme sage ; alors je ne crains pas qu’elle sache ce qui se passe entre ma
femme et moi. J’aime ma femme, et je ne me vois pas la tromper. Je ne peux regarder
une autre femme. C’est du moins ce que je croyais.
Ces jours ci, je vis une situation qui me fait
peur.
Oui j’ai peur de ce qui m’arrive.
J’ai peur quand j’aperçois Akabla et que mon
cœur se gonfle de tendresse pour elle. J’ai peur quand mon sexe se lève à
chaque fois que je la vois. Je repense encore à cette nuit où je l’ai vue
presque nue. Je ne cesse de penser à ce petit string rouge qu’elle avait porté.
Son string rouge à la devanture ouverte m’obsède.
Akabla
m’obsède.
Son corps m’obsède. Et le comble c’est que je
ne cesse de rêver d’elle. Le pire c’est lorsque je la vois dresser mon lit
chaque matin, j’ai juste envie de la renverser sur ce même lit et la pénétrer
sauvagement. Je laisse mon esprit vagabonder sur une quelconque étreinte avec
elle. Je ne sais pas ce qui m’arrive ces derniers temps, car cette envie
devient de plus en plus pressante, impérieuse même je dirai.
Qu’est ce qui m’arrive mon Dieu ?
J’ai pourtant tenu plus longtemps que ça sans
faire l’amour. Non ? Alors pourquoi faut-il que je ne puisse plus me
retenir ? Dans tous les cas une chose est sûre, je ne peux jamais faire ça
avec ma nounou. Je ne peux pas… je ne veux pas. Mais mon corps lui refuse carrément
toute solution et tout ce qu’il veut lui c’est de satisfaire cette envie qui va
grandissante. Je pensais tenir bon.
Et puis il Ya eu aujourd’hui, qui est la
veille de l’arrivé de ma belle-mère.
Je suis tranquillement assis dans mon bureau
lorsque j’entends toquer à la porte.
—Entrez !
Je vois la tête d’Akabla dans la rambarde de
la porte. Elle ne dort pas encore ?
—Désolée de vous déranger monsieur, j’étais
venu vérifier que tout va bien dans la cuisine et j’ai vu la lumière dans votre
bureau. Je vous apporte alors un verre de lait chaud à la camomille.
Toujours aussi prévenante cette chère Akabla.
—Il se fait un peu tard. Pourquoi ne dors tu
pas encore ?
—Je n’avais pas très sommeil.
—Ah bon ? Et pourquoi ?
Elle me sourit timidement.
—Ça m’arrive souvent monsieur quand j’ai des
petits soucis personnels.
Je me rends compte que je ne sais rien
d’elle. Elle travaille pour nous depuis bientôt deux ans, mais nous ne savons
pas grand-chose d’elle. Elle s’occupe d’Orphée et puis c’est tout. J’ai soudain
envie de savoir certaines choses sur elle, sur sa vie.
—On peut en parler si tu veux.
Elle me regarde gênée.
—Oh n’ait pas peur ; je ne compte pas te
demander des choses personnelles sur toi. C’est juste que je me dis qu’en me
parlant le sommeil viendra peut-être tout seul.
—Je n’ai pas peur monsieur. répliqua-t-elle
rapidement. Ce qu’il Ya c’est que je ne veux pas vous déranger vue que vous êtes
en train de travailler. Je venais juste vous remettre votre verre de lait et
m’en aller.
Elle me tend ledit verre et fais mine de
sortir.
—Tu peux rester tu sais. J’ai déjà fini une
grande partie de mon travail, le reste peut attendre demain. Il n’y a pas mort
d’homme. Et puis trente minutes de discussion avec celle qui prend soin de moi
et de mon fils ne va pas faire couler mon entreprise. N’est-ce pas ?
Elle sourit, et je la trouve encore plus
belle. C’est une femme avec un grand F. Maintenant que je la vois de plus près,
je me rends compte qu’elle est d’une beauté minutieuse. Elle a un nez assez fin
presqu’invisible, un tout petit visage et de très belles dents. Toutes
blanches. Elle est charmante en effet. Mais ce qui finit de la parfaire
physiquement, c’est son corps. Vous verrez son corps que vous en resterai
bouche bée. Mère nature n’a pas été avare avec elle ! Elle a des hanches à
faire changer de vocation à un saint et heureusement que je n’en suis pas un.
Une image me revient en tête !
Un string rouge.
Putain ce petit morceau de tissu m’obsède tel
un fou.
—D’accord monsieur. Fini-t-elle par répondre.
Je redescends sur terre. Car oui j’étais très
loin dans ma contemplation et j’espère qu’elle n’a pas remarqué que je bave
littéralement sur elle. Elle s’assoit face à moi et nous discutons de tout et
de rien. Elle me fait rire, elle a des réponses très innocentes. J’adore sa
compagnie ; c’est fou de le dire mais c’est pourtant la vérité. Elle me
parle d’elle et de sa vie. De ses rêves et de ses aspirations ; je suis agréablement
surprise de découvrir une femme ambitieuse et qui ne dors pas sur ses lauriers. Mieux, elle ne
se laisse pas abattre par sa condition de nounou.
—Car je sais que je suis destinée à quelque
chose de grand. La vie nous réserve beaucoup de belles surprises et je ne veux
nullement me permettre d’être défaitiste. Je crois au destin, je crois en
l’amour. Car je l’ai rencontré. Termina-t-elle.
Ma curiosité fut éveillée. En tout cas je
veux savoir.
—Ah bon ?
—Si.
—Je peux savoir quand est ce que l’as-tu si
cela n’est pas très indiscret de ma part. Tu n’es pas obligé de répondre tu
sais. C’est ta vie privée et je ne veux pas être malpoli.
—Ça ne me dérange aucunement d’en parler avec
vous monsieur. Et pour vous répondre, je dirai que je l’ai rencontré il Ya un
an de cela. Et j’espère attirer son attention sur moi. C’est un homme bon au
grand cœur ; et je me sentirai honorée qu’il s’intéresse à ma modeste
personne.
—Waouh tu le mets sur un sacré piédestal cet
homme. Il doit être spécial.
—En effet. Il est très spécial.
—J’espère qu’il sait qu’il a de la chance. Car
toi aussi tu es une femme spéciale.
C’était sorti comme ça, je n’avais rien prévu.
Mais je me dis aussi que c’est parce que je le pense et le ressens ainsi que je
l’ai dit. Et à vrai dire je ne regrette pas non plus de l’avoir dit.
Nous nous regardons pendant de longues
minutes. Un silence plein de sous-entendus. Elle finit par baisser les yeux. Je
vide rapidement mon verre et me lève de mon siège.
—Je crois qu’il est temps de se coucher.
Elle se racle la gorge et se lève également.
—Vous avez raison.
Elle prend le verre et nos mains se frôlent. Je
reçois comme une décharge électrique par ce simple geste. Elle s’excuse en
silence. Je ne dis rien.
Je range mes documents et contourne mon
bureau. Elle est toujours là à me fixer. Je sens des tensions palpables dans
l’air.
—Bonne nuit Akabla et merci pour le verre de
lait ainsi que la compagnie.
—Je vous en prie monsieur. Ce fut un réel
plaisir.
Puis elle passe devant moi, et je peux sentir
son parfum à plein nez. Il me prend presqu’à la gorge.
J’aime ! J’aime son odeur et j’ai envie
de promener mon nez dans son cou afin de bien humer cette délicieuse odeur. Je
ne peux détacher mon regard de son postérieur. Puis soudain elle se retourne et
revient sur ces pas. Elle se plante devant moi. Me regarde droit dans les yeux.
—Vous êtes un homme bien. murmura-t-elle
—…
Je peux sentir son souffle sur mon visage. Je
ne sais pas quelle magie, mais je voyais mon corps aller vers le sien,
lentement, mais surement.
Puis inexorablement, comme une évidence, mes lèvres
allèrent croiser les siennes.