Elles ont fait grève pour leurs libertés…4. ©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
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Elles ont fait grève pour leurs libertés…©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
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Grève spontanée, non-concertée et onirique pour elles et les leurs, mais réelle pour « les autres ». ©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
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Cette grève a rendu les autres perplexes… ©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
Tout d’abord, ils se sont simplement étonnés, et ensuite ont balayé d’un revers de la main, cet état de fait rapporté à leurs oreilles, tel un trouble fête.
Mais les heures et les jours se sont mis à passer sans changement dans cet immobilisme, et certaines activités ne pouvaient plus se faire faute de personnes manquantes dans le maillon de la chaine des taches ou opérations dans les seules entreprises ou usines restantes ou dans les familles des autres.
Le produit intérieur brut de la contrée, déjà très faible du pays, s’est littéralement écroulé.
Ensuite un grand nombre d’autres grands-pères, d’autres hommes et membres de familles, dont les femmes et enfants adhérents à la coutume humiliante, se sont retrouvés sans esclaves éveillés, et se sont plaints de l’inactivée de leur maisonnée.
Ils ont déplorés la non réactivité à la réprimande, ou la bastonnade, bref, toute maltraitance avilissante en générale. Puis ils ont du constater l’inconscience, le coma en conséquence et même la mort pour les plus infortunés de leurs captifs.
Enfin, pour certains gardant leurs images de gens civilisés aux yeux du monde incrédule, peiné et dégouté, ils ont du faire face à l’hospitalisation, faite à contrecœur, et surtout le coût de cette action, dite charitable et humanitaire. ©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
Les autres étaient désemparés quant à ce qu’il fallait faire de ces dormeurs inconscients.
Non pas, par un semblant de compassion soudaine.
Non, bien entendu.
Il était plutôt question du manque à gagner quant à la main d’œuvre indisponible et à maintenir en vie malgré eux, et les frais que cela engendrerait. Tout en sachant qu’une autre option n’était pas disponible ou à portée de main, en remplacement au pied levé, au cas ou on se décidait de se débarrasser de tous ces corps inconscients, encombrants.
Prendre des personnes dans les réseaux de trafic humains leur est bien sur passé par la tête. Mais il ne leur garantissait pas la race et la tradition ni la culture du terroir. Et ce déboursement de devises, (déjà inexistantes ou amoindries par une économie moribonde et les embargos), pour les acquérir ne leur était pas favorable.
Les autres se demandaient quelles options non payantes elles pouvaient envisager, mettre en œuvre et choisir de supporter, malgré les conséquences… le pire était déjà imaginé…
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Pendant ce temps, elles faisaient grève dans leur sommeil - inconscient acte de rébellion... ©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
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Plus loin, dans les montagnes, vers les plus hauts sommets pratiquement inexplorés, deux silhouettes toutes aussi lointaines observaient…
Il s’agissait d’un vieil homme et une vielle femme.
Tous deux étaient assis.
Le vieil homme avait un regard énigmatique,
pétri d’expérience.
La femme avait comme lui, ce même regard et cette peau flétrie de milles plies, tels les lianes, les racines et anneaux marquant l’âge indéfini d’un arbre que l’on suppose millénaire…©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
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Tout d’un coup, un cri de terreur emplit la région et toute la contrée des autres et de celles et ceux qui font grève pour être libre.
Ce premier cri fut suivi d’autres cris surpris, incompréhensifs, effrayés, perdus, tétanisés....
« Que se passe-t-il ?! »
« Pourquoi ce cri ?! »
« Où sont-ils ?! »
« … Où sont-elles ?! »
« Combien ont disparus ? »
« Comment ça : volatilisés ?! »
« Les lits ? »
« Les caves ? »
« … et sous sols ? »
« Les cuisines ? »
« Les prisons… »
« ... sont vides ?! »
« Les … ? »
« … toute une région ? »
« Mais comment ?! »
« Qu’allons-nous,… »
«… mais que va-t-on devenir ?! »
…
Les questions fusaient de toute part.
Les autres étaient à perte de mots, quant à ce qu’il fallait faire. Ou plutôt ils appréhendaient le fait de devoir se mettre effectivement à la tache, eux qui n’avaient jamais nécessairement usés leurs dix doigts pour réaliser leur ambition et vision si ce n’est celle de la soumission permanente des êtres libres …
-« Comment le faire sans eux » - ceux qui font grève dans leur sommeil et en plus se volatilisent?
-« Qui va les remplacer? » étaient les questions qui se posaient alors…
Les têtes se tournaient ; les regards avides et porteurs de très funestes pensés se posaient sur les uns et les quelques-unes, des autres…
Il se dessinait déjà au sein des milieux et familles d'autres restants, une réorientation des priorités.
Le territoire avec ces quelques habitants restants, constitué uniquement des autres, allait continuer son système féodale et autocrate avec ceux dont ils disposaient.
Une issue fatale pour beaucoup d’entre eux se profilait.
La phagocytose allait être adoptée… ©Ngengeti ~Alavolee-Onafly
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Tout au sommet des montagnes enneigées, les deux silhouettes regardaient le ciel et l’horizon lointain.
Elles avaient sur leurs lèvres, le reflet d’un sourire énigmatique et
presque moqueur des êtres qui ont déjà tant vu.
Par ©Ngengeti ~ Alavolee-Onafly
FIN