Elsa Edo
Write by Cella
Elsa était sans
discussion aucune la plus belle jeune fille du quartier. Et elle aurait dû
sortir avec lui Félix le fils du plus riche homme de toute la localité. Tout
comme les plus beaux vêtements et les belles voitures, elle aurait dû lui
revenir à lui. Son père était non seulement l’homme le plus riche et le plus
puissant, mais avec aussi des affinités avec le nouveau régime gouvernementale,
c’était une raison suffisante pour que lui Félix obtienne tout ce qu’il
désirait. Apparemment on a oublié de le mettre dans la tête d’Esla Edo.
Peu importe le
quotient intellectuel de Jack, cela n’excusait pas le fait qu’elle préférait un
pauvre fils d’éleveurs minables à un ABALO
qui dormait sur l’argent, à qui elle n’accordait qu’un regard méprisant et
dégoûté quand elle daignait le lui accorder. Comme si c’était lui le pauvre
mendiant qui habitait les bas-fonds du quartier. Elle était polie avec lui mais
son mépris était palpable. Felix en était malade et écœuré.
Surement
qu’elle ne savait pas ce qu’elle manquait, si elle connaissait le haut de
gamme, elle n’allait pas se contenter du bas de gamme. Il est temps qu’il le
lui apprenne.
-
Sortons, demanda-t-il à ses deux larrons après
avoir jeté des billets de banque craquants sur la table.
Edem et Franck
le suivirent sans broncher.
Jeanne tira la
chaise à côté d’Elsa et s’y assit. Je ne savais pas que tu venais ici, tu
aurais dû faire la route avec moi et Jack.
-
Pour vous servir de chaperon ? Non, merci.
Elle avait
répondu sans amertume, les deux filles étaient amies depuis la maternelle.
Malgré que la nature ait pourvu l’une d’une grande beauté tandis qu’elle en
avait ôté tout brin à l’autre, cela n’avait jamais été une entrave à leur
amitié.
-
Qu’est-ce que tu penses du sermon de ce soir sur
la fornication ? demanda Jeanne
-
Je ne me sens pas concerné…et je n’ai rien à me
reprocher.
-
Pour le moment, cela viendra.
-
Je n’aurai jamais du te confier que je suis
toujours vierge, soupira Elsa.
-
Voyons, ce n’est pas croyable. Depuis le collège
où toi et Jack aviez commencé par sortir ensemble, tous nos camarades restent
persuadés que vous avez couché des milliers de fois.
-
Même ma mère le pense. On s’est encore disputées
quand elle a su que j'allais cheminer avec Jack.
-
Ce n’est pas nouveau, vous n’arrêtez pas de vous
disputer, mais il faut aussi reconnaître que ta mère est un véritable cas.
-
Elle dit ne pas comprendre comment je peux aimer
un pauvre comme Jack.
-
En fait, elle comprend, mais elle ne l’accepte
pas. Elle pense que tu peux trouver mieux, cela ne lui plait tout simplement
pas que ce soit Jack un fils de pauvre.
-
Il n’existe personne de mieux que Jack.
-
Tu sais pertinemment où je veux en venir,
répliqua Jeanne.
-
Elle aimerait te voir avec quelqu’un de riche et
de puissant, quelqu’un… comme Felix…
Elsa eut une
moue de dégoût.
-
Cela n’arrivera jamais.
-
Tu crois qu’il a vraiment flirté avec Ayoko au
bal de la semaine culturelle comme elle s’en vante ?
-
Je ne trouve pas de quoi se vanter d’avoir
flirté avec Felix Abalo.
-
Tu es une exception vraiment, Felix est beau
gosse.
-
Je ne peux supporter quelqu’un d’aussi vaniteux,
regarde-le.
Felix et ses
larrons s’était glissé derrière Jack qui était parti passer commande de
brochettes. Après deux ou trois provocations par des bourrades, jack s’était
retourné et les avait priés de s’arrêter. Felix avait plié ses points.
-
Un sale type, dit Elsa
-
Je regrette que Franck soit tout le temps avec
lui.
Personne
n’ignorait les sentiments de Jeanne envers Franck qu’Elsa trouvait loubard sans
jamais le lui avoir dit. Un physique typique et un visage dépourvu de tout
attrait. Elle ne l’avait jamais informé que Franck l’avait dragué à plusieurs reprises et
la bousculait de sortir avec lui. En vain, puisqu'il y avait Jack. Et même si Jack
n’avait jamais été là, elle n’aurait jamais accepté d’être sa copine, d’un, par loyauté pour son amie et de deux, il ne lui plaisait guère.
-
Tu n’apprécies pas Franck ? voulut tout à
coup savoir Jeanne
-
Mais si.
-
Mais qu’est-ce que tu lui reproches ?
-
A part ses amis, rien d’autres.
-
Tu crois qu’il va m’inviter à la soirée de
réjouissances après les résultats du Bac ? S’il ne le fait pas, je meure.
-
Non, tu ne mourras pas… excuse-moi, ajouta Elsa
à la vue de la mine abattue de son amie. Il t’invitera.
La soirée organisée
pour les élèves de terminale était le plus souvent en août après leur résultat.
Pour Elsa, c’était un événement sans grande importance qui ne méritait pas que
l’on se mette dans tous les états, même si ça lui permettait de passer du temps
avec Jack… Au moins, elle ne serait pas confrontée à un problème de recherche
de cavalier.
-
Qui d’autre pourrait-il avoir envie
d’inviter ? As-tu une idée ? voulut savoir Jeanne.
-
Non, aucune idée, dit Elsa en regardant l’heure.
Pourquoi c’est si long, je dois rentrer à 21h si je ne veux pas de blem avec la
vieille.
-
Dis ça ne vous arrive pas d’avoir envie d’aller
plus loin quand vous vous embrassez ?
-
Oui, mais on est obligé de s’arrêter.
-
Vous n’êtes pas obligé même si c’est un péché.
-
Elsa leva ses sourcils, Jack et moi nous nous
aimons, en quoi ce serait un péché de le faire ?
-
Je n’ai jamais dit que cela en était un,
-
Mais le prête le dit, ma mère le dit, tout le
monde le dit.
-
Tout le monde dit que la fornication…
-
N’emploie pas ce vilain mot, il est très laid.
-
Je dois dire quoi alors ?
-
L’amour, faire l’amour, s’aimer.
Jeanne haussa
ses épaules.
-
De toute façon, tout le monde le dit mais
apparemment personne ne le croit. J’ai l’impression qu’en dehors de nous, tout
le monde se paie du bon temps, je crois que je le ferai si j’en avais
l’occasion.
-
Quoi ! Vraiment ?
-
Je le ferai si Franck me le demandait.
Une bouffée de
chaleur s’empara d’Elsa à la vue de Jack qui revenait…
- Après tout, ce n’est peut-être pas un péché, dit-elle tout en gardant son regard sur Jack. Il est peut être temps de ne plus écouter le prêtre et de suivre nos désirs…Oh Seigneur, je ne sais plus…Nous en avons tellement discuté…
-
Pitié, arrête ça je t’en supplie, soupira
Jeanne. Je vais rejoindre les autres.
-
Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
-
Je voudrais tout simplement avoir les mêmes
problèmes que toi. J’aimerais avoir tes cheveux noirs naturellement longs qui
donnent l’impression d’être une greffe, et ta peau sans défauts. Tes beaux yeux
marron et tes longs cils et ton physique de rêve. Un petit ami tout aussi beau
que Jack, que mon corps rendrait fou, mais qui respectera mon désir d’être
vierge jusqu’au mariage. Une intelligence hors pair et une bourse pour une
université française.
-
Mais je n’ai pas encore de bourses.
-
Tu l’auras, ce n’est qu’une question de temps.
Les belles choses n’arrivent qu’à toi…c’est pourquoi c’est insupportable pour
moi de t’entendre gémir et te plaindre. Tu n’en as aucune raison. Tu es belle
et avec une classe naturelle. Tout le monde t’aime et t’adore. C’est sans doute
toi que le lycée choisira pour faire le discours de fin d’année, toi ou le
garçon qui te vénère. Bref si vous avez envie de faire l’amour, allez-y, si
vous en avez pas envie, laissez tomber, mais n’en parle plus stp. On est
d’accord ?
Après cet
éclat, Jeanne poussa quelques jurons, se leva et ajouta,
-
Je devrais être payé pour être ta meilleure
amie, tu sais, ce n’est pas un job facile…
Et elle s’en
alla sans un regard en arrière.
-
Salut Jack, dit Felix d’un ton qui se voulait
amical.
Ses deux suiveurs l’imitèrent.
-
Salut, répondit Jack avec un sourire franc.
Quelles sont les nouvelles ?
-
Rien de neuf. Tu sais quelque chose au sujet de
ta bourse pour l’université ?
-
Pas encore, Elsa non plus.
La braiseur de
viande demanda,
-
Jack tu veux des oignons et concombre sur ta
viande ?
-
Bien sûr.
-
Bien sûr, répéta Felix, Elsa aime les concombres,
les gros concombres…
Franck et Edem
pouffèrent. Le sourire de Jack s’éteignit.
-
Cela suffit ! Ordonna-t-il en regardant
vers la table d’Elsa
-
C’est une plaisanterie, dit Felix. Tu n’aimes
pas les plaisanteries ?
-
Pas sur Elsa
-
Voilà, dit le vendeur. 5 brochettes avec piments
et 5 sans. Cela te fera 1000f.
-
Merci.
Il donna
l’argent, acheta deux jus de fruits et prit deux papiers torchons.
-
Laquelle des jus est celle d’Elsa ?
-
L’ananas, dit Jack.
Felix saisit la
boite, l’ouvrit et bu le contenu tout en regardant en direction d’Elsa. Puis se
tournant vers Jack,
-
Tu diras à ta chérie que j’ai adorée boire son
jus…
-
Salaud, mange donc ça aussi !
Jack lui mit
écrasa les viandes pimentés sur le visage de Félix, celui-ci surpris porta la
main à ses yeux que le piment aurait brûlé de peu. Un crochet le fit
s’écrouler.
-
Ne t’avise plus de parler d’elle, lui cria Jack
en lui lançant le second sachet de viande avant de s’élancer vers sa dulcinée.
Felix se releva
aussi vite qu’il le put.
-
Tu me le paieras Jack ! Je te tuerai !
Cela ne s’arrêtera pas là.
Se rendant
compte du spectacle ridicule et surtout gratuit qu’il offrait, il se tourna
vers ses deux larrons,
-
Bande d’idiot, qu’attendez-vous pour
m’aider ?
Ils coururent vers lui avec des
papiers torchons, tandis qu’ils lui nettoyaient le voyage, il suivit des yeux
jack et Elsa qui s’éloignaient. Si le petit mendiant croyait avoir gagné la
partie, il se fourrait le doigt dans l’œil. La bataille ne faisait que commencer.