Empêche-moi de sombrer!

Write by Saria

***Commune d’Abomey-Calavi***

***Tori***

***Domaine de maman Hortense***

***Kafui***


Vous croyez que je suis heureuse qu’il réintègre la maison ? Non ! Mais je ne me voyais pas dire non sur toute la ligne à mamie Hortense. La procédure de divorce suivra son cours. Devant mamie j’ai appelé le gardien et passer les consignes. Mais, il rentre seul…Je ne pars pas avec lui, je n’ai pas la force de le voir ce soir. J’en fais part à mamie et elle me comprend.

 

Moi : De toute façon les filles seront contentes de te voir…Elles ne feront pas cas de mon absence.

MH : Normalement ça devrait aller


Je n’attends pas sa réponse et me dirige vers La cour…J’éprouve le besoin de mettre de la distance entre lui et moi. Je n’arrive pas à m’arrêter de pleurer et je trouve humiliant de le faire devant lui. Quel gâchis !


***Quelques heures plus tard***


J’étais couchée, en positon fœtale comme pour comprimer la douleur qui me vrille le cœur. J’entends des voix dans le couloir…mamie parlait à quelqu’un.


MH : Son état m’inquiète, elle n’arrête pas de pleurer. Elle est comme prostrée, c’est pourquoi je t’ai fait venir. Je vous sais proches donc…


J’entends la porte de la chambre que j’occupe s’ouvrir, puis se refermer. Le poids d’un corps qui fait bouger le lit et puis le visage de Jean-Yves apparaît dans mon champ de vision. Il se couche dans la même position que moi.


JY : Tu veux qu’on reste comme ça combien de temps ?

Moi (sanglotant) : Je veux mourir ! Il a vraiment fait un fils à Nicole !

JY : Je suis désolée princesse…Mais il faut que tu vives…Pour les filles…Pour tes parents…Pour toi…Et puis pour le vieux garçon râleur que je suis entrain de devenir !!!


Je fais un sourire tremblant, c’est vraiment JY ça ! Faire de l'esprit dans un moment pareil!


Moi : Il m’a menti dès le début !

JY : …Il faut que tu avances …Tu ne peux pas rester parterre ! Donnes-moi une minute je reviens.


 

***Jean-Yves***


Je sens une rage sourde en moi…Mais bon ce n’est pas le moment. Je suis venu dès que maman Hortense m’a appelé. Là, je discute rapidement avec elle et je rejoins à nouveau Kafui.


Moi (l’aidant à s’assoir) : Tu vas venir avec moi…Je t’emmène quelque part…Tu ne proteste pas, tu ne poses pas de questions !

Kafui : Mais…


Je lui fais les gros yeux et elle se tait. Je lui demande ses clés de voiture, je prends le sac que maman me tends et on s’en va.

Je mets le contact, elle garde le visage tourné vers la vitre regardant le paysage alors que la nuit tombait déjà.  Je roule, très vite on entre dans Ouidah mais je ne m’arrête pas.


Elle commence à somnoler, je suppose qu’elle est épuisée. Je lui jette un regard bref, malgré sa mine défaite, elle est vraiment belle. Guy est un con mais la vie lui apprendra. Je me concentre à nouveau sur la route.


A 20h30 on arrive à destination. Je me gare dans la vaste cour, je descend faire les formalités avant de revenir la réveiller. Elle s’étire comme un chat, se frotte les yeux avant de regarder autour d’elle.


Kafui : Hmm…On est où ?

Moi : A Possotomè…Chez Théo…viens…


J’avais demandé un bungalow famille. Je ne sais plus combien de fois je suis venu ici. C’est le paradis sur terre ! On avance sur l’allée entourée de bambous. Le chemin est parsemé de petits cailloux, je lui tiens fermement la main. Le jeune homme qui nous guidait s’arrête devant notre gîte. Il me tend les clés. Dès qu’on ouvre une bonne odeur de bois nous accueille, je trouve rapidement l’interrupteur et fait de la lumière. L’expression émerveillée de Kafu me rassure : elle inspecte la pièce principale, les toilettes et à chaque fois c’est un wow retentissant. En fait une sorte de cabane en bois, rustique avec quelques touches de modernité. Vraiment beau !


Un grand lit à trois places trônait au milieu de la chambre, je pose le sac de mon invité. Je vais regarder le reste de la pièce.


 

***Au même moment à Calavi***

***Guy***


Je ne comprends pas ce que ma tante me dit, ou plutôt mon cerveau refuse d’assimiler l’information.


Moi (criant presque) : Comment ça partie ? Où ?…Avec Jean-Yves maman ?!

MH : Je ne sais pas, il m’a dit qu’il l’emmenait se changer les idées deux ou trois jours…Elle était trop malheureuse la pauvre c’est pourquoi  je n’ai pas hésité à l’appeler…De toute façon ils se sont toujours bien entendu…Et puis c’est son témoin de mariage !


J’avais chaud et froid en même temps ! Kafu et Jean-Yves ! On dirait que mon cauchemar se réalise. Je n’écoutais même plus ce que ma tante me disait. Moi j’appelais pour lui demander comment vas mon épouse  et voilà ce qu’elle me dit. Je compose le numéro de Kafu, le portable est éteint, j’essaye celui de mon frère pareil.


Je prends mes clés de voiture, avant de m’arrêter net ! Je vais les chercher où ? Ils peuvent être n’importe où ! On ne compte pas le nombre d’auberges, d’hôtels, de guest house qu’il y a entre Tori et la frontière togolaise ! C’est improbable qu’il l’ait ramené sur Cotonou ça n’a aucun sens.


J’ai le cœur au bord des lèvres, JY goutant à Kafu ! J’ai besoin de boire un truc. Malheureusement mon imagination ne me lâche pas.


 

***Le lendemain matin***

***Possotomè***

***Kafui***

Je m’étire dans le lit, au même moment Jean-Yves sort de la douche une serviette blanche nouée à sa taille tandis qu’il s’essuie la tête avec une autre, quelques gouttes fines  traînaient sur son torse musclé.


JY : Marmotte tu es enfin réveillée ?

Moi : Hmmm

JY : Si tu ne te dépêche pas on va louper non seulement le lever du soleil sur le lac mais également le buffet.


Au mot buffet, mon ventre gargouille et je file vers  la douche. Quand j’en sors, JY étais déjà habillé. Sur le lit, je retrouve une robe « bayavi » en wax. Cela doit appartenir à mamie Hortense. Il faut même que je l’appelle.


Je m’apprête vite et on se dirige vers le restaurant sur pilotis. Je vous jure c’est quelque chose. Je vous explique, le restaurant est sur le lac ! Il y a des paillotes où vous pouvez vous installer en toute intimité. L’eau est à perte de vue, le soleil commençait à se montrer et ses rayons viennent effleurer la surface lisse de l’eau.

 Il y avait quelques pirogues et des pêcheurs lançaient leurs filets, ceux qui l’avaient déjà fait reste immobile sur l’eau faisant corps avec leur embarcation. C’est tellement beau que j’en ai le souffle coupé !

 

Heureuse je me tourne vers JY pour être sûre qu’il a les mêmes sensations que moi, il hoche juste la tête et passe son bras sur mon épaule. Je pose ma tête contre son torse et murmure « merci ».


Le reste de la journée passe vite, lorsque je rallume mon portable, je vois pleins d’appels en absence de Guy, des sms et des msg whastsapp. Je supprime tout sans lire, j’appelle la dada pour parler aux filles, j’appelle également mamie Hortense puis j’éteins mon téléphone.


Après un petit-déjeuner pantagruélique, balade sur le lac, puis piscine. Là encore, l’eau est bonne. Je suis restée à barboter deux, trois heures ? Je n’en sais rien.  On enchaîne avec une longue sieste. Je retrouve JY plus tard sur le balcon du bungalow, il me fait signe d’approcher ce que je fais.  Il pose sa main sur ma nuque et m’attire vers lui, nos visages se rapprochent…


 

***Au même moment***

***Abomey-Calavi***

***Arconville***

***Chez les TONI***

***Guy***


Toujours pas de nouvelles, son téléphone est éteint alors qu’elle a parlé aux filles. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, c’était trop dur !

Des larmes amères coulent sur mon visage. Mon propre frère ! Jean-Yves est en train de mettre sa menace à exécution. Il va me prendre Kafui ! Mon téléphone sonne, je me précipite décrochant sans regarde.

 

Moi : Allô ? Allô chérie ?


Le tchiip retentissant qui me répond me fait regarder mon écran. Maman !


-(sèchement) : oui maman ? Soit brève j’attends un appel urgent !

Maman : Ah oui ?! Je t’appelle pour un sujet non moins important aussi

Moi : Je t’écoute…

Maman : Le séjour de Nicole est bientôt fini et tu n’as toujours rien dit à propos de ton fils…

Moi (explosant) : Où est l’urgence maman ! On vous a dit à Nicole et toi que je vais mourir bientôt ?! Pourquoi tu me mets la pression ?! Je ferai les choses en temps et en heure, elle voulait que je sache que j’ai un fils ? C’est fait ! Tu voulais que Kafu le sache ? C’est également fait ! Mission accomplit, quand j’aurais fini de régler mes problèmes, je ferai ce qu’il faut en attendant là foutez moi TOUTES les deux la paix !


Je raccroche ! On dit que le cœur des gens chauffe ici, on m’appelle pour des conneries ! Tchiip !

 

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