Engrenage - Episode 3
Write by chrochro241
4
jours après l’épisode 2…
***Dans
la tête de Romuald Oyi Mba***
Il y a cette tension au travail qui ne
me quitte pas, suite au scandale de fraude financière de notre boite. Je ne
sais pas trop comment c’est arrivé. On a perdu beaucoup d’argent, près de 2
milliards de Francs CFA. En plus, je suis parmi les suspects dans cette
affaire, étant donné mon haut rang à la BGFIBank.
Je pensais qu’avoir un haut rang tel
que cadre dans une boite pouvait être une fonction si risqué. Avec ma fonction
de DAF, Directeur Administrateur et Financier de la BGFIBank, je me croyais
être à l’abri des problèmes du métier étant bien placé en haut de la pyramide,
vers le sommet. Je découvre à mes dépends que c’est en haut de la pyramide que
les risques de tomber sont plus élevés. Plusieurs cadres comme moi de la banque
ont été déjà limogés et interpellés puis emprisonnés dans le cadre de la fraude
financière et la perte de 2 milliards de nos francs CFA.
Depuis deux semaines, je suis dans le
collimateur de l’enquête interne menée par Mr Bill By-Nzé, le nouveau DG par
intérim de la BGFIBank. Chaque jour quand je vais travailler, j’ai la nette
l’impression d’aller à l’abattoir. Je travaille dans un stress permanant. Je
crains sans cesse d’être interpelé par PJ (Policie Judiciaire) comme un voleur
devant tout le personnel de la banque.
Vendredi 10 mars 2017. A 10h, j’assiste
au conseil d’administration de la banque. C’est une importante réunion présidé
par notre nouveau DG. Dire que je n’étais pas inquiété, ce serait mentir. En
effet c’est aujourd’hui que je saurais si oui ou non je suis impliqué dans
cette affaire de fraude financière. Je sens une lame tranchante d’une épée qui
peut à tout moment s’abattre et me trancher.
Durant la réunion en conseil
d’administration, je transpirais pourtant l’air ambiant était cordonné par le
split qui tournait dans la salle de réunion. Il était essentiellement question
de faire le bilan de l’exercice 2016 durant l’année fiscale qui s’achève pour
nous. Etant DAF, Directeur Administratif et Financier, j’ai longuement pris la
parole et présenter les grandes lignes de notre bilan avec des hausses et des possibles
baisses de notre chiffre d’affaire par rapport à nos prévisions il y a un an à
cette même période de l’année.
C’’est au environ de midi que nous
avons fini la réunion. Puis 5 des cadres de la banque, dont moi, avons pris la route pour nous rendre à l’hôtel
Radisson Blue, ex hôtel intercontinental Okoumé Palace de Libreville. Nous
avons rendez-vous avec la presse dans la salle de conférence de l’hôtel.
C’est Mr Bill By-Nzé, nouveau DG par
intérim de la BGFIBank, qui prend la parole face aux journalistes de la presse écrite,
en ligne et audiovisuelle venus nombreux pour la circonstance.
- Bonjour messieurs ! C’est un
plaisir d’être devant vous, les professionnels de la presse gabonaise. Lance Mr
Bill By-Nzé aux journalistes suspendus à ses lèvres.
Assise à la même table que Mr Bill
By-Nzé et face à la presse, je vois certain journaliste sourire. Apparemment
ils semblent flattés par les mots lancés par notre DG à leurs égards. Je me
demande qui parmi eux sont les journalistes du grand quotidien L’UNION, journal
écrit depuis 40 ans, qui nous pend des titres de sa UNE tantôt mal
orthographié. Je vois des hommes nous prendre en photos, d’autre nous filment
avec leur caméras sur l’épaules.
- Merci d’être venu à notre invitation
point pour un communiqué de presse. Ajoute Mr Bill By-Nzé.
Sur ses mots, il va plus loin dans une
déclaration solennelle :
- La BGFIBank a été quelque peu écorné par le scandale de la fraude aux
cartes Visa prépayée. Notre établissement bancaire à mise en place de nouveaux
dispositifs à même d’assurer la continuité de ses activités dans les meilleures
conditions pour la satisfaction de nos clients qui peuvent profiter à loisir de
l’usage de leur compte chez nous.
- Aujourd’hui, dans la matinée, s’est tenu le conseil
d’administration de la BGFIBank qui s’est penché sur la fraude aux cartes Visa
prépayées et les comptes rendus de son exercice 2016.
- Concernant le second point cité, les comptes rendus de
l’exercice 2016, le conseil s’est satisfait de belles performances réalisées
sur le précédent exercice, pourtant caractérisé par un contexte morose. La
banque a ainsi achevé son année fiscale 2016 sur un bénéfice de 16 milliards de
francs CFA. Une hausse de 14% par rapport à 2015. Cette hausse résulte de la croissance du produit bancaire net de 15%.
- En hausse de 6% par rapport à l’année d’avant, les crédits
à la clientèle se sont établis à 785 milliards de francs CFA. Ce qui n’est pas
le cas des dépôts de la clientèle établis à 939 milliards de francs CFA sur la
même année, en baisse de 3%. Le taux brut d’exploitation, quant à lui, a été de
50% en 2016.
Croisant mes mains sur la logue table que nous occupons face
à la presse, Je regarde devant moi les journalistes qui avalent les mots de
notre DG leur parlant point par point du compte rendu de notre conseil
d’administration. Je suis serein mais au fond mon cœur n’est pas tranquille car
je pense plus à mon cas dans cette affaire de fraude financier. Lorsque
j’entends Mr Bill By-Nzé aborder le second point de notre conclave en conseil
d’administration, je commence à transpirer lentement mais surement. J’espère
que ce n’est pas ici devant la presse que nom va sortit et que je vais ainsi
apprendre que je suis impliqué dans ce scandale sans précédent et le premier
depuis la création de cette prestigieuse banque il y a des années.
- Au sujet du premier point, l’incident ayant récemment touché
la banque comme vous le savez, le conseil d’administration s’est avant tout
félicité d’avoir déjoué la fraude aux cartes Visa.
- …
- Des missions d’investigation menées par les audits
internes et externes ont permis d’identifier
les zones de vulnérabilité de la banque, sources génératrices de l’incident.
- …
- Ces missions d’investigation ont également permis de circonscrire le périmètre de la fraude,
d’établir que sur 100 cartes de crédits identifiées comme
« frauduleuses ».
- …
Un silence source lourd régnait dans la salle. J’écoutais
attentivement et me demandais ce que ej vais faire quand mon nom va sortir. Je
regardais devant moi, l’air de rien, mais le cœur battant à la chamade
tellement en mode « je fia (j’ai peur) » mais sans le montrer
visiblement. La tension en moi est descendue d’un cran quand j’ai entendu la
partie où il est question de « 100 cartes frauduleuses de crédits ».
Tiens, donc ! C’est quoi cette histoire-là ? Je n’étais pas au
courant de cela. C’est surement le résultat de l’enquête interne qu’il dirige
comme il me l’avait annoncé quelques jours plus tôt lorsqu’il m’avait convoqué
en personne.
- 59 de ces 100
cartes identifiés ont fait l’objet de retraits dans la nuit du 3 au 4 février
2017, notamment en Suisse, en Allemagne, au Luxembourg et en France, pour un
montant global de 1,9 milliard de francs CFA.
« Humm ! Ah bon ?! » Pensai-je en jetant
un coup d’œil vers le DG qui s’est accoudé sur la table en se penchant de
dessus.
- A l’issue de ces missions d’investigations, la banque a
ainsi mis en place de nouveaux dispositifs à même d’assurer la continuité de
ses activités sans causer de perte à nos clients. Il s’agit notamment de 5
mesures :
1- La restriction des cartes Visa prépayées sur les GAB
(Guichet Automatiques de Billets) du réseau BGFIBank et le blocage des directs paiements
de grosses sommes.
2- Il y a eu aussi de l’installation « 3D Secure »
permettant de sécuriser les paiements en ligne.
3- Le changement des mots de passe de nos serveurs et
applications informatiques et monétiques.
4- La limitation des accès aux salles informatiques dans nos
agences.
5- L’arrêt des contrats avec les revendeurs et autres sous agents
de cartes Visa prépayées. Etc.
De ma place je regarde le DG cité ces 5 points clés qu’il
compte sur chaque doigts de sa na main gauche. C’est des mesures dont je suis
au courant et dont on avait parlé longuement en conseil d’administration.
- A ces 5 mesures citées s’ajoutent l’arrêt des prestations
externalisées sans l’accord du conseil d’administration, le dépôt de trois
plaintes (PJ gabonaise, Interpol, Europol et brigade financière de France), ou
encore la révocation l’ancien Directeur Général de BGFIBank qui en autre fait
les frais de ce sandale.
- …
- L’ancien DG de la BGFI qui était précisément notre ADG
(Administrateur Directeur Général) donc le responsable de notre établissement
bancaire sur le territoire donc de toutes les filiales nationales et sous
régionales, a été interpellé à l’aéroport de Libreville alors qu’il rentrait
d’un voyage à l’étranger, le dimanche 12
février dernier.
- …
- Ayant d’abord été relâché par les agents de la Police de
l’Air et des Frontières (PAF), il a été prié, le lundi 13 février en arrivant à
son lieu de travail, de rendre les clefs du véhicule et de l’habitation de
fonction avant son limogeage immédiat. Il réside dans un hôtel en attendant la
suite de l’enquête ouverte par la Police judiciaire.
- …
- Il lui serait reproché d’avoir conduit le projet de carte
Visa prépayée lancé par BGFI, en rejetant les services de sécurité et de
vérification proposés par Visa, l’entreprise internationale promotrice de la
fameuse carte bancaire internationale VISA. Autrement dit, BGFIBank devait
assurer elle-même la sécurité du système et s’engageait ainsi sur tous les
risques y afférents. Cette imprudence lui coûte aujourd’hui la perte sèche de
1,9 milliard de francs CFA et une sanction sévère a son encontre. Aucune assurance
n’ayant été prise, Visa International ne saurait procéder au moindre
remboursement ni à un quelconque dédommagement.
- …
- Il serait également reproché à notre ancien ADG d’avoir
externalisé la sécurisation des cartes Visa prépayées de BGFIBank, la confiant
à Chaka Card Systems, une entreprise n’ayant fait ses preuves qu’en Afrique
l’Ouest et spécialisée dans les plateformes de personnalisation de cartes et
des solutions d’identification et de sécurité. Il n’est cependant pas encore
indiqué si l’ancien ADG avait quelques intérêts dans ladite structure.
- …
- C’est à la suite de cette erreur sur le projet de la carte
Visa prépayée, que l’ancien Administrateur Directeur Général de BGFI a été
démis de ses fonctions, le 21 février dernier. Ses adjoints dont moi assureront
l’intérim à la tête de l’établissement bancaire, jusqu’à la désignation du
nouveau ADG, le 05 Mai prochain lors de notre assemblée générale annuelle, le
« BGFI CEO meeting ».
- …
- Pour revenir à l’incident, selon des sources policières
concordantes proche du dossier, une dame de nationalité ouest-africaine et
apparemment femme d’affaire est arrivée il y a quelque temps à Libreville. Elle
a procédé à l’acquisition de plusieurs centaines de ces cartes Visa prépayées
que nous avons identifié tardivement comme « frauduleuses ». Elle a
ensuite quitté le Gabon avec sa cargaison de cartes qui semblent lui avoir été
littéralement vendues à une enchère ces derniers mois. L’alerte ayant donné
lieu à la découverte du pot aux roses a été lancée par VISA International après
avoir constaté de nombreux retraits de montants importants à partir de trois
pays d’Europe dont la Suisse et la Belgique. Tous ces retraits frauduleux ont
été effectués avec les cartes bancaires achetées par la dame citée. La justice
gabonaise va demander l'extradition des huit auteurs présumés de ces retraits,
tous originaires d'Afrique de l'Ouest, qui auraient acheté plus de 400 cartes
Visa prépayées.
« Hummm ! De mieux en mieux ! Comment il a découvert
tout ça ? Lui qui est comme moi un haut cadre de la banque. »
Pensais-je après avoir écouté les révélations du DG que je regarde d’un œil
sceptique.
- Par ailleurs, cette fraude a également motivé BGFIBank
à « transformer en
opportunités ce qui, pour certains, pourrait ressembler à des menaces «
pour la banque. En effet, le conseil d’administration a annoncé de « nouvelles règles de gouvernance pour
garantir la performance de la banque». De fait, l’année 2017 a été placée
sous le signe du « Renforcement » impliquant le capital humain, la croissance
par le recentrage sur les métiers fondamentaux de la banque, la gouvernance
optimisée autour des pôles « opérationnel
», « support » et « contrôle ». Ce renforcement concerne
également le système d’information, réorganisé et repensé.
Sur ses mots, mon supérieur
hiérarchique fait durer le suspense sur ce que j’attends à mon sujet. Pendant
ce temps les journalistes en face le regardent. Certains hochent la tête
doucement en le fixant, l’air de montré qu’ils écoutent attentivement et notent
tout le « blablabla », au mot près.
****
Il est 14h lorsque je me gare devant
ma maison. Je coupe le contact et descend ma voiture avec mes effets puis je
verrouille les portières. J’entends au salon où un silence m’accueille. Je jette
un coup d’œil dans le salon et ne vois aucune trace d’elle. Je vais de ce pas
vers la cuisine en desserrant ma cravate sur mon cou. Je pousse lentement la
porte et la voit de dos devant le four. Elle est simplement vêtue de ce grand
boubou sans manches qui lui arrive en bas à la hauteur des cuisses. Tout de
suite je souris et tout le poids que je ressentais de s’estompe. Je vais vers
elle à pas de loup. Arrivé dans son dos, je l’élance en serrant mes bras autour
de sa taille. Elle sursaute avant de constater que c’est moi. Je ris en voyant
sa mine apeurée.
- Oh, c’est toi ! dit Savana
après avoir poussé un soupir.
- Oui ! En chair et en os. Dis-je
e resserrant mon étreinte sur elle.
- Tu vas foutu la trouille.
- Je sais ! Je t’ais sentir
trembler de peur. C’était excitant ! Comme lorsque tu jouis dans mes bras.
- C’est ça ! Dis donc tu rentres
tôt aujourd’hui.
- Oui ! J’ai fini plutôt !
j’avais hâte de te voir. Tu m’as manqué.
- Ok !
- Je murs de faim !
- Tu vas devoir attendre un peu avant
de manger.
- Manou (la nourrice) est où ?
- Derrière dans son logis.
*** Dans la tête de Savana ***
Je réponds à Rom qui m’a demandé où
est la nourrice. Je reporte mon attention sur la marmite au feu que je
surveille. J’entends le bruit d’une porte qu’on ferme à clé. Je regarde dans la
direction du bruit et vois Rom a fermé la porte arrière, celle qui conduit à la
terrasse arrière depuis la cuisine.
Je regarde Rom, un peu surpris par son
geste. Il se dirige vers le coin de la cuisine où est installée sa machine à
laver linge. Il se débarrasse de sa veste et de ses chaussures puis de son
pantalon. Il commence à se déshabiller et fout à poil dans la cuisine à mon
étonnement. J’écarquille les yeux en le voyant de dos, tout nu comme un verre
de terre.
Il ouvre le couvercle de la machine à
laver et y met tous ses vêtements qu’il a ôtés sur lui, à l’exception de sa
veste et du pantalon assorti avec. La machine contient déjà des vêtements sal à
lui qu’il avait porté chaque jour, depuis lundi, pour aller bosser. Je diminue
le feu de la marmite sur le four et m’avance lentement vers Rom en regardant
ses fesses nues.
- Rom tu fais quoi là ? Dis-je
stupéfaite en arrivant à sa hauteur.
- Ça ne se voit pas ?
- …
- …
Sur ce, il ferme le couvercle de sa
machine à laver et la met en marche après y avoir mis un peu de savon en poudre. Je le regarde faire,
sans vraiment comprendre son attitude à se mettre à poil comme ça à la cuisine.
Depuis que je suis chez lui c’est bien la première fois que je le vois agir
comme ça. Je me demande si le type-ci est normal ou bien il est dérangé.
A SUIVRE !