Épilogue
Write by Sandy BOMAS
Epilogue
***Hélène OVONO***
Gare de Marseille Saint-Charles.
Enfin, je suis arrivée en France. Je me sens libre. Je vais enfin pouvoir prendre un nouveau départ.
Mon frère avait promis de venir m’attendre à la gare. Ça faisait précisément quinze minutes que j’étais là et je ne voyais toujours pas Laurent. J’ai donc décidé de m’asseoir à la terrasse du café de la gare.
Quelqu’un a posé ses mains sur mes yeux et m’a dit :
-Alors comme ça on matte les passants.
C’était une voix féminine qui venait de me charrier. Cette voix je l’a reconnaîtrait entre mille surtout avec celle qui pouffait derrière pendant que l’autre me faisait une blague.
-Chrisna je sais que c’est toi !
-Maman ! Tu aurais au moins pu faire semblant de n’avoir pas reconnu ma voix !
-Il fallait dire à ta sœur de ne pas rire si fort près de moi.
Mes filles. Elles étaient là toutes les deux. Je trouvais qu’elles avaient beaucoup changé. Elles avaient les cheveux coiffés en afro. Ça leur donnait un air de Angela DAVIS. Et elles avaient pris un peu de poids, mais ça je me gardais de le leur dire.
Je les ai prises dans mes bras et les ai serrées très fort.
-Comme je suis heureuse d’être près de vous !
-Nous aussi Maman.
-J’ai vraiment cru que je ne vous reverrai jamais.
Elles prirent place à côté de moi. Laurent, mon frère arriva tout de suite après. Quand il nous a aperçues toutes les trois, son visage s’est illuminé.
-Bonne arrivée frangine !
Il me prit longuement dans ses bras.
-Nous avons eu peur pour toi…
-Mais pourquoi tu ne nous as pas parlé de tout ce que Papa t’a fait subir Maman? Demanda Belvie, la voix pleine de reproches.
-Je ne voulais pas que vous ayez une mauvaise image de votre père.
-Maman…On sait que Papa a trempé dans des trafics en tout genre et qu’il n’a pas hésité à tuer des gens. Nous le cacher ne l’a pas rendu meilleur tu sais…Nous ne sommes plus des gamines…On comprend que tu aies eu envie de nous protéger mais on n’aura jamais pu supporter de nous retrouver orpheline de mère…
Je les ai pris toutes les deux dans mes bras. Puis je me retournai vers mon frère.
-Merci de les avoir mises au courant…
-C’était la moindre des choses…
-Et vue comment cette histoire a fait du bruit sur les réseaux sociaux, il valait mieux pour nous qu’on l’apprenne de la bouche de notre oncle.
-Mouais…
-Bien, on y va ? Dit mon frère qui perdait patience.
-Oui, on y va, direction nouveau départ dis-je en souriant.
(…)
***Stella GAGNON***
-Vous craignez les piqûres
-Oui, beaucoup…dis-je stressée.
-Dites-vous que c’est pour la bonne cause et puis je serai tellement douce que vous ne sentirez rien. Dit l’infirmière en souriant.
Elle avait l’air de dire la vérité.
Assise, je fermai les yeux tandis que le garrot me serrait le bras.
-Tiens là il y a une veine regardez !
-Je vous crois dis-je en gardant toujours les yeux fermés.
Elle passa le coton imbibé d’alcool à quatre-vingt-dix degrés que je reconnus à l’odeur, puis piqua, en m’arrachant un juron.
Une fois la poche de sang remplie. Je suis restée allongée le temps nécessaire. Puis l’infirmière m’a apporté une collation. Je l’ai remerciée et je me suis levée mais, mes jambes n’ont pas pu me porter jusqu’au seuil de la porte. Je me suis écroulée.
(…)
Quelque temps plus tard je subissais un interrogatoire sur ma santé et des éventuels antécédents familiaux.
-Quelle est votre dernière date de règles ?
-Pardon ?
-Quand avez-vous eu vos dernières règles la dernière fois ?
« Mince ! Ça doit bien faire six semaines que mes règles auraient dû arriver. J’ai du retard et je ne m’en suis même pas rendue compte ! »
-J’ai du retard…
-C’est fréquent ?
-Non, mon cycle est plutôt régulier.
-Bien, vous allez faire un test.
Je la regardais ahuri, j’appréhendais ce qui allait suivre.
-Tenez. Dit l’infirmière en me tendant le test de grossesse.
-Merci.
-Vous savez comment ça fonctionne ?
-Oui, bien-sûr !
- Les toilettes sont au bout du couloir une fois que vous avez fini de le faire le test revenez me voir.
-Ok.
J’ai pris le test et je suis partie précipitamment vers les toilettes.
Les deux traits violets se sont tout de suite affichés. J’ai ri aux larmes je suis enceinte !
En oubliant l’infirmière, j’ai couru dans la chambre de Yannick. Je suis rentrée en trombe dans sa chambre.
-Trésor…Pourquoi tu pleures ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
Je lui ai montré le test de grossesse.
-On va avoir un bébé Yannick !
-C’est vrai ?
Incapable de parler tellement l’émotion était grande. Je me suis contentée de hocher la tête.
-Tu fais de moi l’homme le plus heureux du monde Stella…Merci !
Il me prit dans ses bras et je sentis la colère et le ressentiment que j’éprouvais encore à cause de son écart, s’envoler définitivement.
-Je t’aime Stella.
-Moi aussi je t’aime.
(…)
Deux mois plus tard
***Yannick MIKALA***
-Ça va Trésor ?
C’était la millième fois que Stella allait vomir ses tripes dans les toilettes. Ce premier trimestre de grossesse n’est pas du tout facile pour elle.
J’entendis un bruit de chasse d’eau. Quelques minutes plus tard elle était là dans le salon.
On a beaucoup discuté de la tournure que l’on souhaitait donner à notre relation. Je me suis excusé mille fois pour le mal que j’avais fait. Mon écart lui a causé énormément de peine. Et depuis je me plie en quatre pour me faire pardonner. Je ne peux pas revenir en arrière mais je peux offrir un avenir meilleur à la femme que j’aime.
Elle n’a pas répondu à ma question. Les vomissements lui ont retourné l’estomac. Je l’ai prise et je l’ai entraîné vers le canapé.
-Trésor…Commençai-je. Je sais que tu émets encore des réserves et je sais que tu as encore des doutes quant à ma fidélité. Je suis conscient de la chance que j’ai. Tu es une femme merveilleuse. Je peux te jurer aujourd’hui que je ferai tout ce qui est en mon possible pour que tu sois heureuse.
-Yann…
-Je n’ai pas terminé Trésor…Je voudrais que nous allions au Bénin le plus tôt possible.
Elle me regarda surprise.
-Je veux officialiser notre union devant nos familles respectives.
-Oh Yann !
-Est-ce un oui ?
Elle hocha la tête trop émue pour prononcer un mot.
Je pris le calendrier.
-Je voudrais qu’on choisisse une date…Enfin si tu veux bien te marier avec moi.
-Tu as dit « marier »?
-Oui…enfin si tu le désires.
-Oui Yann…
Je l’embrassai, heureux.
-Mais moi aussi j’ai quelque chose à te dire.
-Je t’écoute…
-Je t’aime Yann…Tu le sais. Mais il y a deux mois l’épisode avec l’autre femme m’a fait douter de toi, de nous. Et puis tu as frôlé la mort de peu. Et depuis j’ai compris que si je te perdais, ma vie n’aurait plus de sens…Je devine que pour un homme ce n’est pas facile de résister à la tentation…Mais Yannick, je souhaite que tu me respectes. J’attends de toi, que tu me rassures et que tu me témoignes ton amour tous les jours que Dieu fera…Si un jour, tu venais à tomber à nouveau…
-Trésor…
-Je n’ai pas fini Yann…
-Désolé
-Je disais donc, que si un jour tu venais à tomber à nouveau, arrange toi pour que je ne sois jamais au courant, sinon je ferais de toi un eunuque !
-Quoi ?!
-Tu m’as bien entendue !
-Ça n’arrivera plus Trésor, je te le promets.
(…)
***Victor OVONO***
-OVONO ! Emmène-toi !
Je levai les yeux vers un groupe d’hommes qui se tenaient en marge des autres. Ils étaient tous baraqués et tatoués. Je réprimai le frisson de peur qui me traversa en entier. Depuis mon incarcération dans cette prison, j’essayai de me tenir loin des problèmes. Mais malheureusement, les problèmes venaient à moi.
-On t’attend !
Je m’exécutai. De toutes les manières, je n’avais pas le choix. Soit j’y allais et je me faisais tabasser ou soit je n’y allais pas et je me faisais quand même tabasser. Autant ne pas les énerver davantage. Donc j’y suis allé.
-Je suis là fis-je en cachant ma peur. J’espère que vous savez qui je suis…
-Arrête ton charabia immédiatement ! Ici, tu n’es personne ! Tu n’es rien et tu ne vaux rien. Tu es comme un O avec un gros trou à l’intérieur.
Il avait malheureusement raison.
-…
-Tu es ici en train de te prélasser au soleil tandis que tes anciens compères sont en train de tomber comme des mouches. Mes contacts à l’extérieur me disent que tous tes complices sont arrêtés.
Un homme grand de taille, au visage tatoué et plein de cicatrices avait parlé. Apparemment c’était le chef du groupe. Jusque-là, je n’ai eu affaire qu’au menu fretin. Et j’ai quand même perdu dix kilos en un mois. À ce rythme, il ne restera plus rien de moi.
-…
-Tu ne réponds pas ?
-Je suis déjà tombé et on prend tous des risques dans ce métier.
-On dit que tu es immensément riche. On veut notre part.
-Je n’ai plus rien.
-Quoi ?!
Les autres membres du groupe m’encerclèrent rapidement. Je me mis à trembler.
-La police a saisi tous mes biens et mes comptes ont été bloqués. Je n’ai plus rien du tout.
-Et ta femme ? Tu n’as qu’à lui demander.
-Elle….Elle est partie.
L’absence d’Hélène dans ma vie me rendait malade. Ce n’est que maintenant que je me rends compte à quel point, je me suis mal comporté. Même mes filles n’ont pas essayé une seule fois d’entrer en contact avec moi. J’étais un homme puissant mais aujourd’hui, je ne suis plus rien du tout ! Tant d’années d’efforts à l’eau ! Le pire est que tous ceux qui prétendaient être mes amis m’ont abandonné sans hésiter. Aux heures de visite, je restais assis seul sur ma table à espérer l’arrivée d’un visiteur mais je ne voyais personne.
-Les femmes ne restent jamais quand les choses vont mal. Elles sont toujours les premières à fuir ! Et on a entendu dire que tu la battais…Est-ce vrai ?
-Non, non pas du tout !
-Ah oui ? Tu sais qui m’en a parlé ?
Je secouai la tête négativement. L’homme a l’allure effrayante se positionna devant moi et eut un rictus amer.
« Je ne sortirai jamais d’ici ».
Cette certitude me frappa en plein visage comme un coup de fouet. La seule manière pour moi de quitter cette prison serait d’être enfermé dans un sachet noir et avec les pieds devant. Je me sens tellement vulnérable ici.
-Tu connais mon oncle…C’est lui qui m’avait parlé de toi et de tes petites combines. Enfin de compte, il s’est retourné contre toi. Il a décidé d’aider ta femme à quitter le pays et tu l’as buté.
Je faillis m’évanouir sur le coup. Merde ! Son oncle ?
-Tu comprends donc que tu vas devoir payer pour cette perte ? Et pas seulement aujourd’hui OVONO !
-Je peux tout expliquer…
Le premier coup m’atteignit en plein estomac. Le second au visage et j’entendis ma mâchoire se briser de façon très distincte. Du sang jaillit de ma bouche et je manquais m’asphyxier. Je crachais sur le sol en hurlant. La seconde d’après, les coups se mirent à pleuvoir de tous les côtés. Je tombai sur le sol en criant mais cela ne les arrêta pas. Ils me frappèrent avec leurs pieds pendant des minutes. J’ai cru que ma dernière heure avait sonné.
-Stop cria une voix. On ne va pas le tuer pour la première fois. Il doit vivre pour qu’on puisse recommencer encore et encore.
Les cris de joie des autres m’arrachèrent des larmes. La douleur, la honte, le désespoir se mélangeaient en moi. Et bizarrement, aucun gardien n’apparut pour me tirer de là.
-À partir d’aujourd’hui, tu deviens mon homme à tout faire OVONO. Je veux que ma cellule soit rutilante et sente tellement bon qu’on pourrait la laper ! Je veux que tu me donnes ton repas tous les jours.
-…
-Tu me laveras le dos tous les jours dans la salle de bains. Tu essuyeras mes chaussures et tu laveras mes vêtements. Tu feras tout ce que je te dirai de faire sinon…
Il s’abaissa et posa deux doigts sur ma tempe.
-C’est la mort pour toi ! J’aurais pu te tuer maintenant mais la mort est trop douce pour toi. On bouge les gars !
Je reçus encore deux coups au passage et ils s’éclipsèrent en rigolant. Je me mis à sangloter. Les années de ma vie défilèrent devant mes yeux. Si seulement j’avais choisi une autre voie ! J’étais déjà riche ! Pourquoi me suis-je lancé dans cette vie ? Pourquoi ?! Maintenant je n’ai plus le choix. Je dois survivre en devenant le larbin de cet homme. Moi le grand Victor OVONO ! Réduit à sa plus petite expression. La vie n’est rien du tout et ce n’est que maintenant que je m’en rends compte. Les nuages du succès sont tellement éphémères et se dissipent tellement vite quand d’autres vents soufflent.
(…)
***William SACRAMENTO***
-Papa ! Le bébé a pissé sur moi ! Il est vilain cria Yasmine en colère.
-C’est ton petit-frère que tu traites de vilain ? Je t’avais demandé de ne pas le prendre. Tu sais que maman n’aime pas ça.
-Elle ne veut pas que je joue avec eux. Pourtant, ils ressemblent à mes poupées.
-Yasmine ! grondai-je. Ils ne sont pas tes POUPEES. Tu sais que tu étais comme eux ?
-Ha bon ?
-Oui…Les bébés finissent par grandir et deviennent comme toi. Eux ils seront de grands garçons.
-Mais maman les aime plus que moi murmura Yas sur un ton plus bas.
Je lui pris le bébé des bras sans répondre immédiatement. Qui a dit que le fait de demander une femme en mariage et de s’installer avec elle arrangeait la vie systématiquement ? Les problèmes existent toujours mais c’est juste qu’ils sont tous nouveaux.
Yasmine avait récupéré tellement vite de son opération, que même les médecins étaient surpris. La greffe avait été une réussite. Elle est sous haute surveillance malgré tout. Francine et moi y veillons
Quant aux jumeaux, les premiers jours étaient bien évidemment difficiles. Ils ne faisaient pas encore leurs nuits. Karl avait été le donneur de Yasmine. Jules s’est remis aussi de sa souffrance néonatale. Nous sommes tous rentrés à la maison. Mais Francine a développé un instinct surprotecteur concernant les jumeaux. Surtout en ce qui concerne Karl. Et bien évidemment Yasmine l’a senti. Elle refusait que la petite joue avec ses frères. Elle craignait que Yasmine leur fasse mal.
Un jour, Yasmine a versé son thé sur Karl par mégarde et sa mère a pété les plombs. Yasmine a dû garder un ressentiment par rapport à cela.
-Passe-moi sa couche.
-Karl ne m’aime pas fit-elle en me donnant la couche. C’est toujours lui qui pisse sur moi ou qui vomit sur moi. Quand je le touche, il pleure.
-C’est un bébé ma chérie. Tu sais…Quand tu étais bébé, maman était toute seule. Elle n’avait pas ta grand-mère pour l’aider comme aujourd’hui. Mais elle a veillé sur toi malgré tout et elle t’a défendue contre le monde entier. Aujourd’hui, tes petits-frères ont pris ta place de bébé et elle doit aussi les défendre contre le monde entier. Et tu fais partie de ce monde. Maman t’aime tellement Yasmine. Si tu pouvais comprendre les choses comme moi, tu te rendrais compte que l’amour de ta mère pour toi dépasse les océans.
-Pourquoi elle refuse alors que je le prenne ?
-Parce qu’elle a peur, ma chérie. Ils sont encore tellement petits. Elle aime tous ses enfants.
-D’accord papa.
-Ne fais plus jamais cette tête. Tu sais que tu dois jouer un grand rôle dans la vie de tes frères ? Tu seras leur héroïne et tu les protégeras de tous les dangers.
-Ha donc j’aurai des pouvoirs papa.
-Oui des supers pouvoirs !
-Youpi !
Elle se mit à danser et j’éclatai de rire. Ma fille ne cesse de me faire marrer. Je suis tellement heureux qu’elle soit tirée d’affaire. La sonnerie de mon portable mit fin à ce moment de rire. Je me hâtai de décrocher.
-Alex ? Comment vas-tu ?
-Je me porte bien ! Et vous ? Les jumeaux ? Yasmine ?
-On va tous bien…Et OBAME ?
-Au boulot ! Je t’appelle vite fait parce que, je dois me reposer là…Dis, tu resteras en France jusqu’à quelle date ?
-Jusqu’à ce que les jumeaux aient six mois au moins. Pourquoi, il y a un souci ?
-Non pas du tout ! Je compte entamer des démarches pour venir habiter là-bas. Le Bénin, ce n’est plus pour moi.
-Oh ! Et OBAME ?
-Il ne peut pas me suivre immédiatement mais il viendra par la suite. Il a fait la connaissance des parents avant-hier.
-Mais c’est génial !
-Je sais. La dot viendra dans quelques mois aussi. Avant la naissance du bébé. Et ensuite, je mettrai les voiles !
-Qui te chasse ?
-Maman me fatigue Will. Je ne la supporte plus. Elle se mêle de tout. Et je sens qu’elle n’aime pas Michaël et ça m’énerve.
-Donne-lui du temps ! Elle finira par le faire. La mère de Francine aussi était très réticente à notre relation. Mais les choses se sont arrangées. Ça va s’arranger !
-Que Dieu t’entende !
-Ne désespère pas.
-Mouais…Bon je vais me reposer. Embrasse Francine et les enfants de ma part.
-Okay je n’y manquerai pas ! Porte-toi bien.
-Merci Will ! Bye !
(…)
***Francine MIKALA***
-Coucou ! Je suis rentrée !
-Maman cria Yasmine avant de débouler comme une furie dans le salon.
Elle courut vers moi et je m’abaissai pour la prendre dans mes bras ! Elle me fit un gros câlin qui m’émut. Je cachai mon sourire derrière un visage sévère.
-Qu’as-tu cassé ?
-Rien maman
-Alors qu’as-tu fait de mal ?
-Rien fit-elle en riant. Je n’ai rien fait du tout. N’est-ce-pas papa ?
-Exact. Elle a été sage comme un ange.
-Super…Va donc te laver les mains. Tu m’aideras à préparer le repas du soir.
-Youpi !
Je fis descendre Yasmine en souriant. Je suis tellement heureuse de voir ma petite pleine de vie et de joie.
-Salut chérie fit Will en m’embrassant.
-La garde a été ? fis-je en lui adressant un beau sourire.
-Tu sais que tes enfants sont toujours calmes dans la journée.
-Mes enfants n’est-ce pas ?
-Oui. Je dois te parler de deux choses. Tu viens ?
Il me prit par la main et m’entraîna jusque dans la chambre à coucher. On était seuls avec les enfants parce que maman avait fait un tour au Bénin.
-Qu’est-ce qui se passe ?
-Yasmine dit que tu aimes plus les jumeaux qu’elle.
-Quoi ?! Fis-je touchée.
Les larmes montèrent automatiquement à mes yeux.
-Elle le dit parce que tu refuses qu’elle joue avec ses frères.
-Tu sais ce que j’ai enduré pour avoir les garçons. Et ils sont encore tellement fragiles.
-Tu les aimes tous…mais elle a besoin de le savoir. Laisse la les prendre mais sous ta surveillance.
-Et si elle verse encore du lait ?
-Elle ne le fera plus. Montre lui que tu lui fais confiance. C’est depuis le bas âge qu’on doit lui inculquer les valeurs d’une aînée.
-Okay…je ne pensais pas que le fait de surprotéger les garçons lui donnerait cette impression. Je vais parler avec elle.
-Okay. On se marie quand ?
-Tu es sérieux ?
-Mais on est fiancés déjà. On peut déjà se marier non ?
-En famille…J’ai quand même une famille nombreuse Will.
-Dans quatre mois ? Au retour au Gabon ?
-Oui c’est un bon timing ! fis-je en le serrant dans mes bras. Je t’aime.
-Et moi plus encore.
Voilà tout avait commencé par moi et il est donc normal que l’histoire se termine sur moi. Quand je fais un bond en arrière, je me rends compte que j’avais toutes les raisons de baisser les bras. Depuis l’annonce de la maladie de ma fille, j’ai cru que ma vie s’arrêterait là. Mais Dieu m’a donné la force de surmonter toutes les épreuves. Et j’ai eu Will à mes côtés. La vie n’est pas toujours rose. Il y a des jours avec et des jours sans, mais je suis fière de nous. Je sais qu’on sera ensemble pour affronter les difficultés que la vie placera sur nos chemins. Parce que tant qu’il y a de la vie…Il y a de l’espoir ! Ici s’achève la course qu’on avait entamée depuis des mois.
Nos semelles sont usées mais nos cœurs se portent au mieux. Merci à toutes les personnes qui ont acceptées faire cette course avec nous. Elle a délié les langues certes mais elle a apporté du fun dans nos existences.
Soyez bénis chers lecteurs car comme l’a dit une grande lectrice de cette page…SANS VOUS, NOUS NE SOMMES RIEN DU TOUT.
FIN