Épisode 17
Write by Mona Lys
Ami-Amour
Episode 17
***Ryan***
C’est aujourd’hui le grand jour. C’est aujourd’hui qu’a lieu la dot et je suis des plus excités. Enfin je pourrai avoir la femme que j’aime chez moi parce qu’après la dot on s’installera ensemble. Comme j’ai hâte. Mes parents ne seront pas présents mais ils ont délégué pour les remplacer deux oncles et une tante. La mère de Cynthia en est déjà informée. C’est ma mère même qui le lui a dit lors d’un appel que j’ai organisé. Cependant, ils seront présents pour le mariage qui aura lieu dans 3 mois. Cynthia veut qu’on le fasse le plus vite possible et moi aussi d’ailleurs. Je ne veux pas perdre de temps. J’aime tellement cette fille qui a réussi à me faire passer du Bad-boy au mec super responsable. Moi qui pensais me caser beaucoup plus tard me voilà pressé de me marier. Si j’avais su que mon retour en Côte d’Ivoire allait créer de tels bouleversements dans ma vie eh bien je l’aurai fait depuis belle lurette. J’ai non seulement le travail que je voulais, en plus dans la meilleure boite d’architecture du pays, mais j’ai aussi rencontrée la femme de ma vie.
C’est Brice qui vient me chercher pour me conduire chez la mère de Cynthia où aura lieu la dot. Moi ma voiture va servir pour aller chercher mes oncles. C’est l’un de mes cousins qui les conduira. Quand nous arrivons je vois un monde fou dans la maison. Je ne savais pas que Cynthia avait autant de parents. Il y en a qui sont habillés pour la fête et d’autres non, ce sont d’ailleurs ceux-là qui selon ce que je remarque arrange la maison et autre. J’entends des bruits provenant de la cuisine et des filles qui sortent et rentrent en sueur. Certaines jeunes filles qui quand elles me voient commencent à me dévorer du regard. Elles se chuchotent des choses dans les oreilles. Il y en une même qui me fait un sourire coquin. Je les salut et me rends dans l’arrière-cour où sont placées des chaises et tables ainsi que deux bâches par-dessus pour la réception. Nous voyons Olivia s’activer avec les autres. Quand elle nous voit elle vient vers nous, embrasse Brice sur la bouche et moi sur la joue.
Moi : Comment ça se passe ici ?
Olivia : Tout est ok. Il ne reste plus que vous procédiez aux échanges et c’est bon.
Moi : Et Cynthia ?
Olivia (souriant) : Là-haut avec Maya et sa mère qui la prépare. Ses oncles sont en route. Bon je vais vous laisser. Il faut que j’aille la maquiller et me préparer aussi.
Aussitôt qu’elle part que mon cousin m’informe par appel qu’il est là avec mes oncles. Je vais donc les accueillir à la porte et une fois à l’intérieur, celles que je pense être les tantes de Cynthia nous installent tous au salon. Les rafraichissements apportés nous restons seuls pour refaire le point sur qu’ils doivent dire. Les colis sont encore dans ma voiture. On ira les chercher quand les oncles de Cynthia seront présents. J’ai donné une enveloppe de 100 000 FCFA à l’ainé de mes oncles qui sera le porte-parole parce qu’on sait que les dots ne se font pas sans de petites arnaques du genre, on doit payer le transport de la personne qui doit aller chercher la mariée ainsi que celui de la mariée et d’autres trucs encore.
Ca fait maintenant deux heures de temps que nous sommes là et toujours pas d’oncles de Cynthia. Quoi ils vont se faire désirer alors que ce ne sont pas eux qui sont à l’honneur ? Mes oncles commencent à perdre patience et moi aussi. Ce sont eux qui pourtant ont fixé l’heure. Brice et Yves qui est arrivé il n’y a pas très longtemps essayent de me calmer parce que je commence à stresser en même temps que je suis en colère. Et s’ils ne veulent plus de la dot ? Bon sang ils ne vont pas nous faire ça aujourd’hui ! Alors que je tourne sur moi-même comme un lion en cage, j’entends des voix provenir de dehors puis les secondes qui suivent cinq hommes apparaissent. Je me sens soulagé. Après les salutations d’usage on peut enfin commencer. Cynthia elle doit rester cachée jusqu’à ce qu’on finisse les négociations. Nous passons par les présentations puis les demandes de nouvelles avant d’entrer dans le vif du sujet. Moi je dois garder le silence jusqu’à ce qu’on m’autorise à parler. C’est donc entre les deux familles que tout se fait. Celui qui a été présenté comme l’ainé des oncles donc le représentant du père prend la parole.
Oncle Cynthia : Avant que nous ne parlions de quoi que ce soit, je pense qu’il y a un problème que nous devons d’abord régler.
Je fronce les sourcils ne comprenant pas de quoi il veut parler. Mes oncles eux restent les regards fixés sur l’oncle attendant ce qu’il va dire.
Oncle Cynthia : Nous avons dans le passé vécu un tort qui nous a couté l’un de nos frères et ce tort n’a pas encore été réparé. Notre sœur ici présente ainsi que deux de mes frères m’ont rapporté qu’il y avait eu négociation mais nous ne nous reconnaissons pas dans cette négociation. Donc avant de parler d’une quelconque dot nous exigeons qu’il y ait réparation et cette réparation vaut 800 mille. Normalement c’est 1,5 millions mais comme vous avez déjà acheté ce qu’il faut pour la dot nous baissons à 800 mille.
Attendez, ils ne sont pas sérieux là ? Encore cette histoire ? Non mais c’est quoi ça ? Mes oncles me regardent ne comprenant rien à ce qui se passe. Je regarde la mère de Cynthia qui détourne son regard. Elle n’a quand même pas osé ? Je me racle la gorge et prend la parole alors que des murmures ont rempli la pièce.
Moi : Si je peux me le permettre, je crois bien que nous avons réglé cette histoire avec la mère de Cynthia.
Oncle Cynthia : Tu as bien dit la mère de Cynthia mais elle n’est pas la seule concernée dans cette histoire. Vous avez donné 100 mille à mes deux frères ici présents et à elle 100 mille en lieux et place des 3 millions. Donc puisque eux ils ont accepté de laisser tomber leur part, il n’en est pas de même pour nous trois. Nous restons sur les 800 mille sans ça pas de dot. C’est aussi pour laver le nom de notre fille et relever son honneur. Un homme l’a humilié donc c’est à un autre de l’honorer. Rembourse ce qui l’a autrefois déshonoré et elle sera une femme digne devant toute la famille. Nous allons vous laisser réfléchir mais si dans 30 minutes nous n’avons pas de réponse, considérez que cette dot est annulée et plus jamais nous ne viendrons nous asseoir devant vous.
Ils se lèvent et se dirigent vers une autre pièce. Je suis complètement dérouté. Mes oncles me posent des questions sur l’affaire que je tente de leur expliquer sans laisser exploser la colère qui monte en moi.
Mon oncle : Ryan qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Moi : Je n’en sais rien.
Brice : Vous devriez peut-être essayer de négocier.
Tante : Mais vous avez entendu, ils sont catégoriques. On aurait pu négocier s’ils étaient encore assis là devant nous mais dès l’instant qu’ils se sont levés leur décision est sans retour.
Moi (me levant) : Merde ! Bon sang c’est une dot ou une vente aux enchères !?
Yves : Tu dois te calmer. Toutes les dots ne se font pas facilement. Tu dois garder ton calme.
Oncle : Fiston nous n’avons pas 800 mille à donner ça je te le dis sincèrement. Ce sont tes parents qui nous ont demandé de t’accompagner donc trouve une solution.
Les poings fermés je sors de la maison. Brice et Yves me suivent jusque dehors. Je suis en colère parce que ça c’est du foutage de gueule, du vrai foutage de gueule.
Brice : On doit trouver une solution.
Moi (tournant sur moi-même) : C’est de l’arnaque. Ils veulent s’enrichir sur cette dot alors qu’ils n’ont rien fait pour Cynthia tout le temps qu’elle était en discorde avec sa mère. Aucun d’eux ne sait où elle vit et aujourd’hui ils veulent se la jouer des vrais oncles qui aime leur nièce. Ils parlent de son honneur comme s’ils en avaient quelque chose à foutre. Bordel fais chier !
Brice : Frangin calme-toi. C’est comme ça en Afrique et on n’y peut rien. Attends que j’appelle Olivia et Maya. Peut-être qu’elles sauront quoi faire, surtout Maya qui est connue de la famille.
***Maya***
Cynthia : Bon sang ça dure. Pourquoi est-ce qu’ils ne m’appellent pas depuis ?
Moi : Arrête de stresser. Tu sais comment ça se passe. Les négociations et autres petites arnaques. Tu vau de l’or ma belle donc ils ne vont pas te laisser aussi facilement à Ryan. T’inquiètes tout se passera bien.
Cynthia est toute magnifique dans sa tenue. Je ne l’ai jamais vu aussi belle et rayonnante. Je suis heureuse pour elle, vraiment et de tout cœur. Alors que je discute avec elle pour la faire déstresser, Olivia qui était allée voir comment ça se passait en bas passe sa tête par l’entrebâillement de la porte et me fait signe de venir. Je laisse donc Cynthia avec une de ses cousines et sors.
Moi (refermant la porte) : Qu’est-ce qui se passe ?
Olivia (chuchotant) : Il se passe que les oncles de Cynthia sont revenus sur l’histoire de Mohamed. Ils demandent 800 mille dans les 30 minutes sinon pas de dot.
Moi (la tirant vers les escaliers) : Quoi ? Ce n’est pas vrai !? Mais on l’avait réglé cette histoire.
Olivia : C’est ce qu’on croyait tous. Ryan est dans tous ses états.
Moi : Et où est-il ?
Olivia : Dehors avec Brice et Yves.
Je descends rapidement choquée par ce que je venais d’entendre. En me dirigeant vers l’extérieur je rencontre la mère de Cynthia.
Moi : Maman qu’est-ce qui se passe ?
Maman : Ce n’est pas moi cette fois mais mes cousins.
Moi : Mais tu dois leur parler. Il s’agit de ta fille.
Maman : Je ne peux rien dire. Je suis une femme et mon mari n’est pas là pour prendre la parole donc ce sont eux qui commandent dans ce genre de situation. J’ai essayé mais ils m’ont dit de ne pas m’en mêler.
Je la regarde complètement dépassée. Je suis sûre qu’elle y est pour quelque chose. Je ne perds pas de temps avec elle que je sors retrouver les hommes dehors. Ryan tourne sur lui tandis que Brice et Yves lui parlent.
Moi : Ryan tu dois te calmer pour qu’on trouve une solution.
Ryan : Il est hors de question que je donne 800 mille à ces gens. Je ne gagne même pas ça comme salaire.
Moi : Mais il doit y avoir surement quelque chose à faire. Tes oncles peuvent négocier. C’est toujours comme ça dans les dots.
Brice : Ils ont été catégoriques.
Ryan : Je n’arrive pas à croire qu’ils fassent cela. À croire qu’ils ne pensent pas au bonheur de leur nièce mais plutôt à leurs poches. Qui dot quelqu’un à 800 mille ? C’est une marchandise ou quoi ? Même Aline qui était vierge ne s’est pas faite dotée à cette somme. C’est du gros n’importe quoi.
Moi : Ryan stp calme-toi.
Ryan : Je ne le peux pas. Si je dépense 800 mille pour une dot sans compter tout ce qu’ils ont demandé à côté, combien je dépenserai pour le mariage ? Et après le mariage on ne vivra plus ? J’ai tout calculé pour mettre de l’argent de côté afin de ne pas toucher à mes économies qui nous permettrons de vivre après tout ça et eux ils veulent tout prendre. Eh bien je dis non. J’aime Cynthia de toute mon âme mais ça c’est trop pour moi. Je peux me ruiner si sa vie était en danger mais je refuse de le faire pour garnir leurs ventres. Brice demande à mon cousin de ramener mes oncles. Maya, dis à Cynthia que je suis désolé.
Il monte dans sa voiture et démarre malgré nos interpellations. Non il ne peut pas partir, pas maintenant. Cynthia ne s’en remettra pas. Elle n’a pas besoin d’un autre choc, d’une autre déception, surtout dans son état. Elle risque encore de faire une fausse couche.