Épisode 18
Write by Mona Lys
Episode 18
ADÉ
Je regarde le cadeau que j’ai en main et je ne peux m’empêcher cette fois de sourire. Ashley a complètement perdu la boule. Ça fait une semaine qu’elle me bombarde de cadeau. Cette fois c’est clair, elle a perdu la tête. Mais je dois avouer que tout ceci ne m’est pas indifférent. J’aime cette façon qu’elle a d’essayer de me reconquérir. Depuis huit mois elle ne faisait que m’envoyer des messages qui commençaient à me saouler. Mais cette nouvelle technique me plait. Pas à cause des cadeaux, mais parce que ça me montre qu’elle se souvient encore de mes goûts. Tantôt ce sont des chemises, tantôt des polos, tantôt des boutons de manchette. Bref, tout ce qui concerne les hommes. Elle commence à embrouiller mon esprit. Je ne pensais plus à une éventuelle réconciliation entre nous, même après qu’elle ait quitté mon toit. Je l’avais même sorti de mon esprit si bien que je me faisais rare chez Safi, sa sœur, de peur de la rencontrer où que cette dernière me donne de ses nouvelles. J’évitais tout ce qui pourrait me donner des espoirs avec elle.
C’est pour cela que je préférais fricoter avec Lydie, mon plan cul. Je l’ai rencontré pendant ma déception et coucher avec elle de temps à autre m’a permis de faire le deuil de ma relation. Il n’y a aucun engagement entre nous. Elle vit dans une toute autre ville. C’est uniquement lors de ses séjours ici que nous nous voyons et passons du temps ensemble. L’un de nous peut arrêter l’idylle quand il le souhaitera. Ça fait d’ailleurs cinq mois qu’elle m’avait annoncé avoir rencontré quelqu’un et qu’elle pouvait à n’importe quel moment y mettre fin. Depuis, je n’ai plus de ses nouvelles. Bon, en même temps, ce n’est pas comme si je tenais à elle. Dans les débuts je pouvais la contacter plusieurs fois en une semaine, mais après avoir digéré mon chagrin, je me faisais rare. C’était plutôt elle qui me contactait.
Je rassemble tous les cadeaux reçus depuis ce matin dans un gros paquet et je me concentre sur une tunique que je dois terminer et faire livrer avant 17h. J’ai pris du retard là-dessus mais j’ai promis au client qu’il recevrait sa tenue avant l’heure de sa soirée du nouvel an. Moi je n’ai rien prévu. Après le boulot, je rentrerai juste prendre une douche, prendre un petit repas et hop au dodo. Cèd a voulu que je vienne passer la soirée avec eux mais je préfère rentrer me reposer. En plus, je suis vraiment KO. J’ai eu tout un tas de tenues à confectionner pour ces fêtes de fin d’année. Il me faut vraiment me reposer avant de reprendre les activités pour la nouvelle année.
Je termine la tenue et la donne à un de mes employés pour qu’il la livre. Je range mes affaires pour rentrer lorsque je reçois un appel de Cèd.
Moi : Oui frangin.
« Cèd : T’es où là ? »
Moi : Encore à la boutique. Je rentre maintenant.
« Cèd : Bien. Rejoins-moi vite à Grand-Bassam. A l’étoile du Sud. »
Moi : Mec j’ai dit que je n’avais pas envie de faire la fête. Je suis juste épuisé.
« Cèd : Tu n’es pas obligé de faire la fête. Nous avons pris des chambres. Mais je refuse de te laisser dans la solitude un réveillon du nouvel an. Tout le monde doit rentrer dans la nouvelle année entouré des gens qu’il aime. Ne le fais pas pour moi, mais pour Safi. Tu sais qu’on ne doit rien refuser à une femme enceinte. »
Je souris. Ce type adore me faire du chantage émotionnel avec sa femme parce qu’il sait que je l’affectionne beaucoup. Elle est comme une sœur pour moi.
Moi : Ok t’as gagné. A toute.
Je raccroche toujours le sourire aux lèvres. Je fais un bond rapide chez moi me prendre quelques vêtements. Je me remets aussitôt en route pour vite arriver. La ville est deux fois plus illuminée à cause des fêtes. Malgré la pluie qui s’est abattue presque toute la journée, les gens sont surexcités, d’autres déjà saoules. Il y en a qui ont même commencé à lancer des feux d’artifices. Des bruits de pétards résonnent çà et là. Sur ma route je rencontre aussi des accidents, ce qui n’est pas surprenant. Les gens conduisent deux fois plus mal en période de fête. Il y en a qui conduisent en état d’ébriété. La folie anime certains dans ces moments-là.
Je garde devant l’hôtel située en bordure de plage et appelle Cèd pour qu’il m’indique où ils sont. Je suis ses instructions. Je pars en premier déposer mon petit sac dans la chambre qui m’a été destinée. J’enfile des tongs et m’aventure sur la plage. Je discute avec Cèd par texto en prolongeant sur la plage. Il y a des groupes de personnes qui font aussi la fête. Je cherche au milieu d’eux les visages de Cèd et Safi sans les voir. J’arrive au point indiqué par mon ami et je vois une silhouette dans la pénombre. On dirait une femme mais je n’arrive pas à savoir qui s’est vue qu’elle est de dos. Il y a aussi une nappe posée sur le sable et sur laquelle sont placés un panier de nourriture plus une bouteille de vin. Il y a aussi des bougies recouvertes qui font briller tout ceci. Je remarque des pétales de roses.
Moi : Safi ?
Elle se retourne et plutôt que de voir Safi, c’est le visage d’Ashley qui se présente à moi.
Ash : Salut !
Je comprends tout maintenant.
Moi : Salut ! C’est toi qui as orchestré tout ça ?
Ash : Oui. Tu as reçu mes cadeaux ?
Moi : Ouais. Tu n’aurais pas dû.
Ash : Il y a plusieurs choses que je n’aurais pas dû faire mais que j’ai faites et d’autres que j’aurais dû faire mais que je n’ai pas faites. En gros, j’ai fait n’importe quoi.
Moi : Ça tu l’as dit. Ecoute Ash…
Ash : Je voudrais que tu acceptes s’il te plaît ce rencard que j’ai préparé. Comme j’ai accepté dans le passé tous tes rencards.
Je la fixe sans trop savoir comment me conduire.
Ash : En plus je sais que tu n’as pas diné.
Moi : Ok.
Nous prenons place sur la nappe. Ashley nous sert à manger et de la boisson. Je mourrais de faim.
Ash : Alors ta journée ?
Moi : Fatigante. Mais j’ai réussi à terminer toutes les commandes à temps. Et la tienne ?
Ash : Disons que je l’ai passé à organiser un rencard pour un homme qui me plait bien. Il fait le difficile mais j’ai espoir qu’il finira par se laisser aller.
Je souris. Elle entame un autre sujet de conversation et au bout d’une trentaine de minutes je me détends totalement. Je me laisse aller comme elle l’a dit. Nous nous retrouvons à rigoler comme dans le bon vieux temps. Un moment, je sens son regard s’attarder sur moi. Je tourne la tête vers elle.
Moi : Quoi ?
Ash : Tu te souviens il y a deux ans, alors que j’étais réticente à te donner une chance, tu m’as demandé de te laisser me prouver que tu étais le bon ?
Moi : Ouais.
Ash : Aujourd’hui c’est moi qui te le demande. Je t’ai déçu, oui, mais beaucoup de chose ont changé. Je veux que tu me laisses te montrer que je suis celle qu’il te faut.
Moi : Je n’ai jamais douté que tu étais celle qu’il me fallait. C’est toi qui ne savais pas que j’étais celui qu’il te fallait.
Ash : Maintenant je le sais. Adé, je suis prête à affronter quiconque s’opposera à notre amour. Je suis prête à aller jusqu’au bout avec toi. Dis-moi juste un mot.
Elle récupère quelque chose dans le panier et se lève en face de moi. Je me demande bien ce qu’elle veut faire lorsque je la vois poser un genou au sol. Elle ouvre la boite qu’elle tient et une magnifique montre toute scintillante. Je fronce les sourcils.
Ash : Adéyémi Okechukwo TUNDE, acceptes s’il te plait de me donner une dernière chance et de m’épouser.
Moi : Quoi ?
Ash : Tu m’avais demandé en mariage il y a deux ans, j’ai refusé. Aujourd’hui c’est moi qui te fais ma demande. (Fronçant le nez) Je n’ai pas acheté une bague parce que ça fait gay.
Je souris.
Ash : Alors, veux-tu m’épouser ?
Je regarde cette femme à genou devant moi et encore une fois je me dis qu’elle est folle. Me faire une demande en mariage ? Je secoue la tête.
Ash : Adé, je suis sérieuse.
Moi : On ne demande pas en mariage une personne avec qui on ne sort même pas.
Ash : Quand c’est la bonne personne, pas besoin d’attendre. Faudrait pas aussi qu’une autre passe dans mon dos. Je préfère sécuriser ma chose.
Je rigole. Elle a vraiment perdu la boule. Je la regarde, elle me sourit.
Moi : J’accepte la montre parce qu’elle est très belle.
Je la récupère de la boite.
Moi : Et je prends de nouveau le risque de te confier mon cœur.
Ash : C’est oui ?
Moi (souriant) : Oui.
Elle sourit et contre toute attente me bondit dessus. Je tombe à la renverse, elle se retrouve au-dessus de moi.
Ash : Merci, merci, merci.
Moi : Je ne pouvais pas refuser une si belle montre.
Elle éclate de rire. Son rire m’avait manqué. Elle se redresse pour m’enfiler la montre et se recouche sur moi.
Ash : Comme tu m’as manqué.
Moi : Toi aussi.
Elle rapproche son visage et prends mes lèvres entre les siennes. Je passe mes mains sur ses hanches en les caressant. Elle m’a véritablement manqué. On dira que c’est fou que je lui pardonne aussi facilement, mais si malgré ses années de séparations nos sentiments sont toujours au beau fixe, pourquoi ne pas nous redonner une chance ? Ce sera maintenant à elle de savoir garder cette chance puisque le problème venait de son côté.
Nous sommes interrompus dans notre baiser par le bruit des feux d’artifice et des cris de joie.
Ash (souriant) : Nous sommes entrés dans la nouvelle année avec un magnifique baiser de réconciliation. Je crois que c’est un signe que cette fois c’est la bonne. Bonne année.
Moi : Bonne année.
Cette fois c’est moi qui entreprends de l’embrasser.
Ash : On devrait rejoindre les autres.
Malgré moi je la laisse se relever. Je l’aide à tout ranger et main dans la main nous marchons vers le bord de la piscine où je suis surpris de voir mon frère et sa famille en compagnie de Cèd et Safi. Ils nous regardent tous avec de très grands sourires.
Safi : Alors ?
Ash : Il a dit oui.
Tous élèvent des cris de joies et nous enlacent à tour de rôle pour nous féliciter. Nous terminons par des vœux pour le nouvel an avant de reprendre place autour de la table. Je regarde Ashley qui ne cesse de sourire. Je pose ma main sur la sienne. Elle me regarde avec son magnifique sourire. Safi m’avait déjà parlé du grand changement qui s’était opéré dans la vie de sa sœur mais j’attendais juste de le voir. J’espère que ça continuera ainsi.
*Mona
*LYS
***UNE SEMAINE PLUS TARD***
Pour être déterminée, Ashley l’est. Elle a déjà entamé les préparatifs du mariage après avoir choisi elle-même une date. Elle l’a fixé à dans deux mois. J’en étais surpris. Dès notre retour sur Abidjan le 1er Janvier, elle a demandé à ce que j’informe des oncles qui pourraient nous aider à convaincre ses parents d’accepter notre union. J’en ai fait part à Fémi mon frère et ensemble nous sommes allés voir un de nos oncles par alliance qui vit aussi en Côte d’Ivoire pour qu’il m’accompagne demander la main d’Ashley et fixer la date pour la dot. Il a été ravi et il a à son tour informé d’autres Nigérians ici pour faire partie de la délégation. En une semaine nous avons tout organisé. Ashley a informé sa famille que des gens viendraient les voir sans leur donner plus de précision de peur qu’ils ne refusent de nous recevoir.
Je regarde Ashley s’habiller maladroitement. Depuis elle fait tout gauchement. Elle est stressée. Je finis de boucler ma ceinture sur mon pantalon et me rapproche d’elle. Je l’enlace par derrière.
Moi : Arrête de stresser, bébé.
Ash : Je ne stresse pas. Enfin, un peu si.
Moi : Ne t’inquiète pas. Tout se passera bien.
Ash : Ouais.
Je pose un baiser dans ses cheveux. Nous finissons de nous préparer et retrouvons la délégation de quatre vieux Igbo en bas. Mon frère et Safi nous trouverons sur place. Nous faisons un dernier briefing avant de nous mettre en route. J’ai acheté des présents que nous offrirons aux parents d’Ashley en remerciement de leur hospitalité. Durant tout le trajet, Ash ne cesse de taper du pied. Je pose ma main sur sa jambe pour lui communiquer mon amour. Elle pose sa main par-dessus la mienne en me gratifiant d’un sourire.
Nous avons été reçus par les parents d’Ashley, ce qui a été d’un soulagement. Mes oncles et mon frère ont donné les présents. Nous sommes maintenant à l’étape de la deuxième nouvelle. Ashley et Safi se sont éclipsées pour nous laisser discuter.
Oncle : Encore merci de nous recevoir. Mon fils ici présent, Adé, m'a expliqué qu'il y a deux ans il était venu se présenter mais que les choses ne s'étaient pas bien passées. Mais nous allons laisser le passé au passé et parler du présent. Adé, nous a délégué pour venir vous demander la main de votre fille Ashley. Par ma voix, il vous demande pardon si d’une façon ou d’une autre il vous aurait offensé dans le passé. Il aime votre fille et désire l'épouser. Comme elle vous appartient encore nous demandons votre accord avant de faire quoi que ce soit. Je laisse la parole.
Le père d'Ashley se redresse dans son fauteuil le visage toujours impassible. Sa femme, elle ne cache pas son mécontentement.
Papa A : Merci pour votre visite. Mais comme je l'ai dit il y a deux ans, je refuse de donner ma fille à votre fils. Vous pouvez donc retourner chez vous avec tous vos cadeaux.
Mes oncles qui ont sûrement l’habitude de ce genre de situation restent très calmes. Moi je commence maintenant à stresser. D'une part à cause de leur refus mais aussi de l'effet que ce refus pourrait avoir sur Ashley.
Oncle : Permettez que je prenne la parole. Si vous refusez catégoriquement c'est qu’il doit y avoir une raison. Permettez que je vous demande laquelle. On trouvera peut-être un terrain d’entente.
Papa A (s'énervant) : Suis-je obligé de vous donner une raison. C'est ma fille je la donne à qui je veux. Je ne veux pas de votre fils un point c’est tout.
Oncle : Il n'y a pas de quoi s’énerver. Ici il s'agit du bonheur de nos enfants. Nous devons penser à eux avant toute chose.
Papa A (haussant le ton) : Vous insinuez que je ne pense pas au bonheur de la fille c'est bien ça ?
Oncle : Loin de moi…
Papa A : Vous me prouvez que les Nigérians ne sont dotés d’aucune éducation.
Là, tous nous avons un mouvement de sursaut.
Papa A : Osé venir chez moi me manquer de respect ? Non mais pour qui vous vous prenez ? En plus d’être des sorciers vous êtes mal éduquez.
Oncle : Ok ne dépassons pas les limites.
Le père d’Ashley se lève d'un bond.
Papa A (hurlant) : Dans ce cas sortez de ma maison. Moi de mon vivant jamais ma fille n’épousera votre fils. Vous ne méritez pas ma famille. Vous êtes une bande de vautour en quête de sang. Ma fille épousera un homme que je lui choisirai moi-même. En plus, elle est déjà mariée. Elle a été dotée il y a deux ans.
Mes oncles qui sont scandalisés par ces propos se mettent à parler entre eux en langue. Ils essaient de calmer les choses mais le père d’Ashley ne veut rien comprendre. Il les chasse même de la maison. Ils sont donc obligés de s'en aller avec mon aîné. Le père d'Ashley continue de hurler en se rasseyant, ce qui attire Ashley et Safi. Moi je reste encore un peu histoire de voir si je peux arranger les choses.
Ashley : Qu’est-ce qui se passe ?
Papa A : Il se passe que tu as envoyé des gens dans ma maison me manquer de respect. Ne t'avais-je pas déjà dit que je ne voulais pas de cet homme ? Mais tu l'as quand même ramené. Comment peux-tu envoyer un homme alors que tu es déjà mariée à Stéphane ?
Ash : Mais j'ai rompu les fiançailles avec lui papa. Je lui ai remboursé sa dot.
Sa mère qui jusque-là était silencieuse prend la parole.
Maman A : C’est au nom de qui tu es allée redonner la dot ? Quand tu lui as donné l'argent, il est venu nous redonner donc la dot n'a pas été annulée.
Ash : Vous ne pouvez pas accepter une dot que j'ai déjà remboursée sans me demander mon accord.
Maman : Tu parles comme ça à qui ? C'est nous qui t'avons mis au monde donc c'est à nous de décider de qui sera ton mari.
Les larmes remplissent les yeux d'Ashley. Je me rapproche d'elle et lui prend la main.
Safi : Papa, maman, vous ne pensez pas que nous sommes assez grandes maintenant ? Ce n'est pas parce que nous prendrons nous-mêmes nos décisions que ça signifie que nous ne sommes plus vos enfants. Nous le resterons jusqu’à la fin de nos vies.
Ash (pleurant) : Papa, Stéphane me faisait souffrir. Mais avec Adé je suis heureuse. J'ai accepté une première fois de me séparer de lui sous votre demande mais notre amour est tellement fort que nous nous sommes retrouvés. Il est un homme bon je vous le jure. Je sais que voulez mon bien mais vous ne pourrez me protéger tout le temps du malheur. Etre parent c’est aussi laisser ses enfants faire ses propres expériences en restant tout prêt pour les épauler en cas d’échec. Je vous en supplie, acceptez mon choix.
Papa A : Je vais te dire mon dernier mot, Ashley. Je ne veux pas de cet homme, ni aujourd’hui ni demain. Si tu ne veux plus de Stéphane, nous allons t’en trouver un autre. Un homme qui vient de notre village. Il y en a plein d’ailleurs. Mais cet homme non. Je ne veux aucun étranger dans ma famille. Et si tu t’entêtes à me désobéir, je te renie.
Maman A : On te renie. Mtchrrr.
Les deux parents se suivent vers les escaliers qu’ils montent. Ashley tombe dans mes bras en pleure. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ses parents veulent tant choisir eux-mêmes les partenaires de leurs filles. Ça remonte au temps de Mathusalem cette pratique. Maintenant les choses ont changé. Chacun est libre de faire ses choix et d’en assumer les conséquences.
Nous sommes revenus chez moi. J’ai été soulagé quand Ashley a demandé qu’on rentre ensemble plutôt que de la laisser chez elle. Mais depuis elle est triste. Elle ne parle pas mais se contente juste de réfléchir. J’ai mal de la voir ainsi. Mais j’ai surtout mal d’être la cause de la discorde entre elle et ses parents.
Elle ne faisait que tourner sur le lit sans arriver à dormir. Je l’ai tenu dans mes bras un moment mais elle n’arrêtait pas gigoter. Je l’ai donc laissé pour qu’elle soit plus à son aise. Là maintenant, je suis arrêté au balcon à contempler le jardin et écouter les grillons. Dans ma poche, je joue avec cette boite qui est avec moi depuis quelques jours. L’ouvrirai-je un jour ?
Je sens des mains m’encercler. Je ferme les yeux en profitant de la chaleur que me procure le contact du corps d’Ashley au mien. Elle pose un baiser dans mon dos avant de coller sa tête.
Ash : Pourquoi tu ne dors pas ?
Moi : Pourquoi toi tu ne dors pas ?
Ash : Je réfléchissais à la couleur de la perruque que je porterai le jour de notre mariage. Kayla m’a proposé le roux tandis que Zoé et Vanessa optent pour le brun.
Moi : Tu veux donc toujours qu’on se mari ?
Ash : Pour quelle raison je ne le voudrais plus ?
Je reste silencieux face à son attitude. Soit elle fait un déni soit elle est vraiment déterminée.
Ash : Je suis désolée d’avoir été triste depuis notre retour.
Moi : Tu n’as rien fait de mal. C’est tout à fait normal. Même si tu savais ce qui allait se passer, c’est toujours douloureux d’essuyer un refus catégorique de tes parents. C’est moi qui suis désolée de te créer autant de problème.
Ash : Tu n’y es pour rien. Ça aurait été un autre que ce serait pareille. Tu es le troisième homme qu’ils m’ont refusé.
Moi : Tu veux donc continuer avec moi ?
Ash : Je te l’ai promis et je n’ai pas l’intention de revenir sur ma parole. Je veux devenir ta femme et porter tes enfants. Tu n’auras qu’une seule Madame TUNDE toute ta vie.
Cette déclaration me fait un bien fou. Je sors donc de ma poche l’écrin. Je me retourne face à elle.
Moi : Je peux donc maintenant faire ceci.
Ash : Quoi ?
J’ouvre devant elle l’écrin dans lequel scintille un solitaire.
Moi : J’attendais de connaitre ta décision finale avant de te la donner.
Ash : Wahou ! Elle est belle.
Moi : C’est normalement à l’homme de faire la demande. Alors je te demande, veux-tu m’épouser malgré toutes ces oppositions ?
Ash (souriant) : Je veux t’épouser malgré toutes ces oppositions. Je n’imagine même pas ma vie sans toi. En plus ça sonne très bien, Ashley TUNDE.
Je glisse la bague sur son doigt et l’attire à moi pour l’embrasser. Juste un bref baiser et nous nous enlaçons.
Moi : On continuera de plaider auprès de tes parents. Je veux que tu sois totalement heureuse ce jour-là.
Ash : Oui. Mais s’ils ne changent pas d’avis, on se mariera malgré tout.
Je pose un baiser dans ses cheveux. Elle me serre en retour très fort. Je sais que nous arrivons à être heureux parce que ce qui nous lie ce n’est pas une passion passagère, mais de l’amour et quand l’amour est vrai, il résiste à tout. J’espère cependant que les parents d’Ashley changeront d’avis.