Episode 3
Write by Mona Lys
Leela, la défigurée
Episode 3
***Leela***
J’ai fait un effort surhumain pour être le
plus présentable possible. Bon je n’ai rien changé de grand sauf que j’ai
attaché mon foulard autrement pour qu’il ait plus l’air présentable sans avoir
l’air de cacher quelque chose. Heureusement que je suis à moitié indienne donc
ça paraitra comme une sorte de style indien. Je me suis même maquillée un peu
plus que d’habitude mais toujours de manière sobre. Faut dire aussi que j’ai
perdu la main depuis l’accident donc je fais avec le peu qui m’est resté.
Je dépose Benji à l’école et file au
travail. Je ne me suis pas vite réveillée ce matin parce que j’ai trop réfléchi
la nuit donc je bois mon café dans le taxi qui me conduit au bureau. Je ne sais
pas si j’aurai le temps de déjeuner ce midi donc je bois autant de café que je
peux. Je ne suis pas très gourmande donc ça peut me tenir sur pieds jusqu’à ce
soir.
Le nouvel associé doit arriver dans 5
minutes et j’ai une envie très pressante. L’effet du café. Je ne veux pas aller
me soulager parce que c’est moi qui dois l’accueillir en compagnie du boss. Je
lutte encore un peu espérant le voir mais toujours aucune apparition. Je décide
donc d’aller rapidement me vider et revenir. Ça ne prendra que 2 minutes maxi.
Je finis ma besogne et retourne à mon bureau qui est installé devant celui du
patron. Je constate qu’il y a du remue-ménage et des gens parlent de foot, de
star, de meilleur joueur. Je ne comprends pas très bien ce qu’ils disent mais
j’ai l’impression que celui qu’on attendait est arrivé. Bon je sens que je vais
me faire gronder dessus. Le retentissement de la sonnerie de mon portable posé
sur mon bureau me fait sortir de ma rêverie…Le boss me demande dans son bureau.
J’entre et le trouve avec un homme sur qui
je n’attarde pas mon regard. J’avance la tête baissée vers eux.
Patron : Je peux savoir où tu étais
passé ?
Moi : Désolé Monsieur j’avais un
besoin pressant.
Patron : Et tu ne pouvais pas retenir
‘‘ce besoin pressant’’ encore 5 min de plus pour accueillir notre invité ?
Je te signale que s’était ta tâche de lui faire bon accueil. Non mais à quoi tu
sers si tu ne peux pas faire ton travail ?
Moi : Je suis désolée Monsieur.
L’homme : Sébastien ce n’est pas la
peine d’être aussi dur. Elle avait un besoin donc il n’y a rien de grave. Si
c’est à cause de moi ça va.
Mon Dieu sa voix…elle a résonné dans ma
poitrine comme un battement. Je dirai au même rythme que les battements de mon
cœur. Je ne sais pas trop comment la décrire tellement elle est grave et rauque.
Qui est cet homme ? Je veux lever les yeux pour le regarder mais je suis
trop intimidée, plus que d’habitude.
Patron : Ok. Bon Monsieur Taoulé
voici Leela mon assistante mais elle peut aussi vous assister le temps qu’on
mette tout en place pour votre intégration définitive. Leela je te présente Monsieur
Kelvin Taoulé, la star internationale de football.
Ah c’est donc pour cela qu’il y avait tout
ce raffut dans le couloir. Je l’aurais certainement reconnu si je l’avais
regardé. Mon père est un grand fan de ce type et j’ai entendu son nom tellement
souvent à la maison qu’il m’est difficile de l’oublier alors que je ne regarde
jamais de foot. C’est un truc pour les hommes.
Moi : Enchanté monsieur.
Je lève les yeux sur lui et les rabaisse
aussitôt. C’est à ce moment que je remarque son élégance. Il porte une veste et
une chemise de la même couleur mais pas de cravate et cela lui va comme un gant.
J’ai toujours la tête baissée mais je sens son regard sur moi. Je le sens parce
qu’il a légèrement tourné son siège dans ma direction. Par reflexe je touche
mon écharpe pour être sûr qu’il n’a pas bougé. Son regard est tellement perçant
que j’ai l’impression qu’il voit à l’intérieur de moi. Mes intestins, mon foie
et tout ce qu’il y a dans mon ventre. Je suis intimidée. Mais pourquoi il me
regarde avec tant d’insistance ? Est-ce qu’il sait que je suis
défigurée ? Est-ce qu’il arrive à voir ma cicatrice à travers mon écharpe ?
Mais comment est-ce qu’il pourrait la voir puisqu’il est de mon côté
gauche ?
Patron : Bon tu peux t’en aller. Je
te ferai signe quand j’aurai besoin de toi.
Moi : Ok. Excusez-moi messieurs.
Je tourne les talons et j’ai envie de
sortir en courant pour ne plus être dans le champ de vision de ce monsieur. Je
retourne à mon bureau et reprends mes esprits. Il m’a suffi juste d’un petit
regard pour me rendre toute chose. Je l’ai pourtant vu plusieurs fois à la
télé, sur les journaux et même sur le net mais pourquoi le fait de l’avoir là
en face de moi me met dans un tel état ? J’ai mon cœur qui n’arrête pas de
battre la chamade. Merde ! Ah oui je sais maintenant c’est quoi. C’est
peut-être parce que c’est une célébrité que je me sens si intimidée. Oui c’est
ça. Une fille comme moi voir une célébrité juste en face d’elle ça intimide
forcement.
La porte du bureau s’ouvre sur lui et Mr
Sébastien. Je me lève aussitôt la tête toujours baissée.
Patron : Leela suis-nous on va aller
montrer l’entreprise à Mr Taoulé.
Moi : Ok Monsieur.
Je quitte de derrière mon bureau pour les
suivre mais l’homme est toujours arrêté les mains dans les poches me regardant.
Lui : Après vous.
Mon cœur se met encore à courir dans ma
poitrine. Pourquoi rien que le son de sa voix me fait autant d’effet ? Pff
c’est pas juste. Nous nous mettons en chemin et le pire qui pouvait m’arriver
c’est qu’il marche juste à côté de moi. Il est entre moi et le patron. J’essaye
de stabiliser mes pieds qui se mélangent un peu. Son parfum, purée ça m’enivre.
Il faut que je me calme. Je prie que cette visite se termine au plus vite et
que je retourne derrière mon bureau. Nous visitons les différents départements
et à chaque fois ce sont des cris d’admiration de fans trop surexcités de voir
leur idole. Ce sont des selfies par ci, des autographes par là et même des
snaps. Et à chaque fois il sourit. Je n’ai pas fait exprès et j’ai levé la tête
juste à un moment où il souriait. Boum ! C’est le son que mon cœur a fait
quand je l’ai vu sourire. Comment quelqu’un peut avoir des dents aussi
blanches ? Il ne mange pas ou quoi ? J’adore son sourire.
Merde ! Laure apparait dans une tenue toujours aussi sexy que vulgaire et
elle commence à jouer sa pute.
Laure :
Oh Monsieur Kelvin je suis toute ‘‘excitée’’ de vous voir en vrai mais encore
plus de savoir que vous allez être notre boss.
L’homme : Enchanté aussi Madame…
Laure (tendant sa main) :
MADEMOISELLE Laure Kouamé.
Il lui sert la main puis nous passons à
autre chose. Le boss Sébastien lui explique ce qu’il doit savoir sur les
différents départements et l’entreprise en général. Moi j’ai pas ouvert ma
bouche depuis qu’on a commencé la visite. Et puis que pouvais-je bien
dire ? Je suis tellement dans un état second que je suis sûr de bégayer en
ouvrant la bouche.
***Le lendemain***
Nous sommes tous dans la salle de réunion
pour faire le bilan des trois derniers mois et aussi parler de nouveaux projets
et de nouvelles tâches. On le fait chaque trimestre. Ça se passe généralement
entre les responsables qui eux se chargerons de faire le point à leurs équipes.
Laure se lève donc pour se rendre au grand tableau pour nous exposer ce que son
département a comme projet.
Laure : Voilà mon département et moi
pensons que nous devons aussi proposer des services de…
La porte s’ouvre en même temps l’interrompant…C’est
lui. Mon cœur se met en mouvement et je redeviens encore plus timide. Nous nous
levons tous pour l’accueillir.
Lui : Non asseyez-vous. Excusez mon
retard. J’avais un truc à faire.
Patron : Non ce n’est pas grave. Nous
venons à peine de commencer. Installes-toi donc.
Il ne cherche pas loin et s’assoit juste
en face de moi à la place de Laure alors que M Sébastien lui propose sa place.
Elle reprend la parole aussitôt mais cette fois avec une voix très sensuelle.
C’est à ce moment que je remarque sa coupe de cheveux. Je n’avais jamais trouvé
une boule à zéro aussi séduisante.
Laure : Donc je disais qu’on devrait
proposer des services de gérant de site de nos clients.
Moi (doucement) : Ça se dit
administrateur de site web.
Laure : Pardon ?
Moi : Euh tu as dit gérant au lieu
d’administrateur.
Laure : Ah désolé ma langue a fauché.
Bon je disais, si une entreprise surtout une nouvelle vient nous demander de
faire son site on lui propose en même temps de le gérer comme ça c’est sûr qu’à
chaque fois qu’ils auront besoin de quelque chose ils se tourneront vers nous.
Moi : Si vous me permettez je pense
que cette idée est incomplète.
Laure : Pardon ? Non mais tu as
quoi à me contredire aujourd’hui ? Pour qui tu te prends à la fin ?
Patron : Laure arrête.
Laure : Non je n’arrête pas. Si tu
penses avoir une meilleure idée vient l’exposer au lieu de rester caché
derrière ton foulard bon marché.
Patron (s’énervant) : Laure. (A
l’homme) Je suis désolé Kelvin. (A moi) Leela si tu as quelque chose à dire va
au tableau et expose ton idée devant tout le monde.
Moi ça ne me dérange pas d’exposer mon
idée. J’en ai tellement pour cette entreprise que ma tête peut en exploser. Je
suis certes timide mais j’aime tellement mon travail que rien que pour ça je
fais un effort. Vous avez remarquez que Laure n’a aucune retenue encore moins
devant le patron. Ne cherchez pas loin c’est sa maitresse. Il se la tape chaque
soir au bureau après que tout le monde soit rentré. C’est d’ailleurs comme ça
que je l’ai su. J’avais oublié un papier et quand je suis revenu sur mes pas ce
sont des cris et des gémissements qui m’ont accueilli. Il lui faisait ça dur à
entendre la manière dont elle hurlait de plaisir. Cet homme est pourtant marié
avec trois enfants mais il n’en a rien à foutre apparemment.
Je me lève de ma chaise et mon regard
croise celui de Kelvin. Il a un beau prénom qui me plait déjà. Je les abaisse
et me rend au tableau. Tout le monde a les yeux sur moi, ça j’en ai l’habitude
mais quand je recroise ceux de Kelvin je perds tous mes moyens. Qu’est-ce que
je devais dire déjà ? Purée j’ai tout oublié. Je leur tourne le dos pour
faire face au tableau et je respire un bon coup avant de me retourner mais je
garde les yeux baissés pour éviter de tomber à nouveaux sur ceux de Kelvin.
Moi : Concernant l’idée de Laure je
dirais que nous ne pouvons pas administrer les sites des entreprises clientes.
Il y en a tellement et cela ne fait pas partie de la politique de cette
entreprise. Mais je dirai qu’on peut leur proposer une formation. C’est-à-dire
qu’on forme leurs informaticiens à l’administration de site, de management de
réseaux sociaux (Facebook, Tweeter etc..) et même plus bien évidement ce sera
facturé. C’est à nous de voir si on l’ajoute à la facture de développement des
sites pour faire une réduction ou si on les départage mais dans tous les cas
nous en bénéficierons beaucoup. Aussi je pense qu’on devrait penser à se
pencher sur le développement d’appli mobile. Tout le monde aujourd’hui a un
smartphone donc on pourrait songer à des applications accrocheuses. Voilà
c’était tout.
Tout le monde reste silencieux et quand je
lève les yeux pour les regarder mon regard s’accroche à nouveau à celui de M
Kelvin. Des papillons se mettent à voler dans mon ventre quand il me sourit
comme fasciné par mon petit exposé. Il me sourit à moi. Oh purée ! j’ai
envie de disparaitre pour éviter qu’il ne voit à quel point je rougi.