Episode 30

Write by Annabelle Sara


 

Il avait dit qu’il n’était pas en forme mais en faites il voulait dire qu’il aurait besoin de quelques heures de sommeil pour récupérer sa forme. Il  devait être 4H30 lorsque j’avais senti l’invasion des mains de Jules sur moi. Il avait de grandes mains inquisitrices, et d’une douceur sans pareille. Il finit de me réveiller en me murmurant des paroles sensuelles à l’oreille.

Jules : Je crois que cette bouche a eu le temps de se remettre.

Il m’a embrassé sans réserve, prenant autant qu’il donnait. Sa bouche et ses mains sur mon corps, il n’y avait rien de mieux pour me laisser couler sous a chaleur et sa puissance.

Je ne dirais pas que c’est la jachère, mais un homme n’avait jamais au parant prit possession ainsi de moi, me fixant dans les yeux en me transportant d’une autre manière. Il était à la fois doux et particulier. Nous étions tous les deux conscients que cet échange était une porte d’on ouvrait tous les deux, une qui nous mènerait quelque part où je l’espère je pourrais enfin dire j’ai trouvé ce que je cherchais.

Nous sommes montés avec rythme, moi agrippée à ses épaules, j’avais même peur de laisser des traces sur sa peau, tellement mes ongles étaient enfoncées dans sa chair. Je ne pouvais pas me retenir de crier son nom,  en sentant la vague du plaisir suprême me happer, il était juste derrière moi !

Nous étions encore blottis l’un contre l’autre, mes jambes encerclant fermemant ses hanches, nous reprenions doucement contact avec la réalité, avec le monde.

Jules : Bonjour mon petit Castor… J’espère que ce réveille n’était pas trop mouvementé pour toi !

Je lui ai souri en lui massant le dos, espérant soulager les marques que je savais que je lui avais faites.

Moi : Et moi qui pensais que tu n’étais pas en forme ?

Jules : J’avais besoin de dormir un peu… j’ai beaucoup trop charbonné hier !

Moi : Mon entrepreneur…

Il me fit une mimique surprise.

Jules : C’est tout ce que tu as trouvé comme petit nom ? Et tu te moquais de mon inspiration ?

J’ai éclaté de rire. Je ne peux plus compter le nombre de fois où j’ai ri depuis hier soir. Il savait apporter de la légèreté à ma vie.

Moi : Je ne disais pas ça comme un petit nom…

Jules : Ah bon ?

Moi : Yep ! Ton petit nom serait plutôt « petit joueur » !

La c’était de la provocation. Il fronça les sourcils.

Jules : Attends tu viens encore de me traiter de petit joueur ? Attends je vais te faire payer ça !

Il se mit à me chatouiller, provoquant bien plus que des rires, alors ce n’étaient pas vraiment une surprise que mes rires se muent en gémissements. Jules étaient loin d’être un petit joueur, il manipulait mon corps comme s’il s’agissait des cordes d’une guitare. Il savait où me toucher comment et avec quelle intensité pour me guider vers la félicité charnelle.

Il m’a fait l’amour une deuxième fois, plus lentement que la première, plus langoureusement, c’était encore mieux que la première fois. J’étais tellement fatiguée que je n’eus pas le courage de me lever pour aller aux toilettes après ça ! La jachère parfois ça a du bon, on peut profiter d’un bon moment sans entrer dans le jeu de la comparaison des performances.

J’ai fini par faire un tour dans la salle de bain après lui, en voyant mon image dans la glace je me suis dit : Tu le mérites ma fille ! Tu mérites ce moment de bonheur donc profites-en !

En revenant me lover dans les bras de Jules, j’espérais que cette fois j’avais trouvé ma moitié.

Une heure plus tard, nous nous sommes réveillés, enfin Jules m’a réveillé avec des bisous ! Il est apparemment très câlin, j’aime ça !

Comme il n’avait pas de quoi se changer, il a du rentrer chez, lui pendant que moi j’appelais ma mère pour lui dire de s’apprêter pour m’accompagner à la mairie ce matin pour l’établissement de l’acte de Loïc, surtout que nous devrons passer par la clinique pour le récupérer et ensuite le ramener. On devra une fois encore utiliser la couverture de ma grand-mère qui va en visite médicale.

A 10 heures, nous étions tous à la mairie, enfin tous sauf Jules qui n’était pas encore arrivé. Gérôme était venu avec deux des ses collègues et amis et moi j’étais avec ma mère. A la seconde ou Gérôme me vit il vint vers moi.

Gérôme : Kiki, qu’est-ce que tu as eu ?

Moi : C’est une longue histoire…

Que j’avais raconté à ma mère dans le taxi qui nous emmenait ici, elle n’avait rien dit, comme pour tout ce qui concernait mon père mais j’avais constaté qu’elle était énervée.

Gérôme : Ton deuxième témoin…

Jules : Je suis là !

Gérôme leva les yeux sur lui, j’attendais la suite, les deux hommes échangèrent un regard un brin tendu. J’aurais peut-être dû dire à Jules quel type de relation m’avait lié à Gérôme. En même temps il ne m’a pas demandé.

Il tendit la main à Gérôme.

Jules : Abeng, Jules !

Gérôme me jeta un coup d’œil avant de prendre sa main, il était surpris et il y avait autre chose dans son regard.

Gérôme : Commissaire divisionnaire Kana Gérôme !

Ils se serrèrent la main, mon cœur battait, l’électricité dans l’air me faisait vraiment redouter la réaction de mon ami. Gérôme se tourna vers moi, me prit par le bras et me tira sur le coté.

Gérôme : Kiki, tu m’explique ce que tu fais ?

Jules se dirigea vers ma mère qui portait Loïc dans ses bras, la salua et se pencha pour toucher le bébé.

Moi : Je fais confiance à des gens qui peuvent m’aider…

Gérôme : Tu es sérieuse ? Tu sais Qu’on ne sait pas qui est impliqué dans cette histoire ? C’est une secte, le genre de cercle vicieux que les hommes d’affaires camerounais affectionnent et toi tu te confies… Je croyais que tu allais en parler à Nyango ou Pat ou le gars qui marche avec vous là !

Moi : Je sais mais… il a deviné tout seul et il ne s’est rien passé…

Gérôme : Je ne crois pas…

Jules : Je peux ?

Il s’adressait à Gérôme.

Jules : Je comprends vos réticences à ce qu’elle m’implique dans cette histoire mais j’ai des ressources que même vous n’avez pas pour les protéger !

Gérôme : Vous faites références à votre mère ?

Jules : Malheureusement oui ! J’ai eu une petite discussion sur le sujet avec elle... sans rentrer dans les détails ! Et ce qu’elle m’a répondu me fait croire que si vous ne trouvez pas qui est le père de cet enfant, Kiki devra quitter le pays avec lui !

Gérôme se tourna vers moi avec un sourire en coin.

Gérôme : Tu entends ça ! Mr Abeng… je vais vous gardez à l’œil !

Jules : Faites, mon commissaire !

Donc il suffit que Jules dise qu’il faudrait que je quitte le pays pour que Gérôme devienne son ami ? Je n’en revenais pas ! Nous avons eu notre entrevue avec un adjoint au maire, et se fut officiel, j’étais la mère de Dam à Kana Loïc. J’étais à la fois heureuse et en même temps anxieuse à cause de ce qu’avait dit Jules, Si même un procureur conseillait la fuite dans notre cas, alors je devais me préparer à tout.

Jules : Ne t’inquiète pas on va trouver une solution à ça ! Une qui va garantir votre sécurité.

Nous sommes séparés après la mairie, et moi je suis allée à la clinique avec ma mère et Gérôme. Dans le véhicule j’ai reçu un appel du siège de ma boite. Je ne travaillais pas ces jours parce que mon poste était considéré comme vacant depuis la fin de ma formation et Christina et moi nous attendions les ordres pour la suite. Alors recevoir un appel qui me demandait d’aller au plus vite au siège n’était pas très étonnant. J’ai donc confié ma mère et ma grand-mère à Gérôme pour qu’il les raccompagne chez elles pour aller au siège.

Une fois là-bas le DRH m’avait accueilli dans son bureau, il me demanda de prendre place, je m’attendais à tout sauf à ce qu’il allait me dire.

Le DRH : Mademoiselle Mekeng à Moulon Corine, c’est ça ?

Moi : Oui Mr le Directeur !

Pourquoi ce ton est aussi solennel ?

Le DRH : Alors si nous vous avons fais venir aujourd’hui c’est parce qu’il s’est posé une petite question quand à votre promotion ! Voyez vous nous avons une politique tolérance zéro en ce qui concerne certaines fautes…

Fautes ? De quoi il parle ? J’étais hébétée !

Le DRH : Un rapport incident client a été signifié à notre service vous concernant et de faites la promotion qui vous était réservée a été révoquée le temps que nous puissions mettre au clair la situation !

Moi : Attendez ! De quelle faute vous parlez ? Un rapport incident client ? De…

Le DRH : Un rapport incident client veut dire qu’un client s’est plaint de votre service et c’est grave…

Moi : C’est n’importe quoi ! Quel client peut…

Le DRH : Pour des raisons évidentes vous savez que je ne peux pas vous dire de quel client s’est plaint… tout ce que vous devez savoir c’est que nous allons examiner cette… ce rapport de plainte et ensuite nous vous tiendrons au courant…

Mon monde s’écroulait ! Qu’est-ce qui se passe là ?

Moi : Donc je suis renvoyée ?

Le DRH : Pas encore ! Mais vous n’allez pas reprendre votre travail tout de suite !

Moi : C’est n’importe quoi, ça fait des années que je travail pour vous sans avoir rien fait… rien et vous débarquez avec…

Il leva les mains parce que le ton montait. Ce n’est pas moi ! Je vais me calmer et réfléchir rapidement. S’il dit que c’est un rapport incident et non une plainte directe d’un client, il faut que quelqu’un ait signé ce rapport d’incident.

Le DRH : Rentrez chez vous,  reposez vous ! Nous vous tiendrons au courant bien assez tôt !

Je me suis levez sans regarder derrière moi, je n’avais aucune envie de rentrer chez moi !

Je sentais mon souffle me fuir, j’avais tellement mal que si j’avais un objet même métallique dans la main, je l’aurais brisé.

J’étais en mode destruction, et quand je suis entrée dans cette agence comme une furie je savais que j’allais faire un massacre.

Alfred m’aperçut depuis son poste et me fit un sourire avec un geste de la main, mais je n’ai pas répondu, je ne voulais aucune distraction. J’allais leur donner une raison de faire un rapport d’incident sur moi. Je suis entrée dans son bureau sans frapper.

Moi : ESPECE DE BATARD !

J’avais crié assez fort pour que toute l’agence, les agents et les clients m’entendent !

Tony avait le combiné de son téléphone fixe dans la main.

Moi : Alors comme ça monsieur a signé un incident client contre moi parce que j’ai refusé ses avances ?

Tony : Mlle Mekeng qu’est-ce qui vous prend ?

Moi : Ooo mais nous n’en sommes plus au Mlle Mekeng mon chère, je croyais que tu voulais qu’on se tutoie ?

Tony : Qu’est-ce qui te prend ?

Moi : Il me prend que je veux savoir pourquoi tu as signé un rapport d’incident client sur ma tête ? Il y a des chattes partout dans cette agence qui veulent se faire fourrer par toi pourquoi tu ne te sers pas tout simplement et tu me laisses tranquille ?

Cette fois tous mes collègues s’étaient amassés dans mon dos pour profiter du spectacle, certain avaient la bouche ouverte surpris de me voir dans cette état. J’étais comme folle, mais je ne pouvais pas me calmer pas avant d’avoir remis cet énergumène à sa place.

Tony : Fais gaffe à ton langage !

J’ai éclaté de rire !

Moi : Mais je n’ai encore rien dit ! Ou alors tu as honte que je le dise ? Il a écrit un rapport sur moi parce que j’ai refusé de lui donner les fesses !

Tony : N’importe quoi !

Moi : Saches donc que j’ai un cul en or, il est bien trop bien pour toi… Sers-toi dans la basse cour qui te mange dans la main !

Tony : Pourquoi tu ne me demandes pas quel client a signalé un incident avec toi ?

Je me suis tournée vers lui, il est vraie que j’avais envie de savoir cela.

Moi : je suppose que tu vas me le dire ?

Tony : Demandes à ton petit ami !

La réponse me provoqua un rire jaune. J’ai applaudi tellement c’était original, toutes fibres de mon corps savaient que Jules n’aurais JAMAIS signalé un incident avec moi.

Moi : Tu sais ce qui me plait tu es tellement pleurnichard que tu vas trouver toutes sortes de stratagème pour créer la zizanie ! Ce petit ami dont tu parles c’est un homme, il ne fait pas des coups de pute comme toi !

Alfred : Kiki…

Tony fouilla dans ses tiroirs et me balança un document à la figure. C’était une fiche de plainte client, avec mon nom, le nom du client qui se plaint donc le nom de la société de Jules. Les larmes me montaient aux yeux en parcourant cette fiche, quand mon regard se posa sur la signature.

Alfred qui était derrière moi me prit le papier des mains.

Tony : Alors on ne parle plus ?

Mon cerveau était en ébullition.

Alfred : Je vais tuer ce fils de pute de mes deux mains !

J’ai besoin d’aide, de toute l’aide dont je peux avoir besoin, je me suis tournée vers Alfred.

Moi : Attends… Appelles les filles… on doit voir Gérôme ! Je dois vous parler ! Viens avec le papier…

Il me regardait sans bouger, pendant que je me dirigeais hors du bureau de Tony qui semblait dépassée par ma réaction.

Moi : Alfred, maintenant !

Alfred : Tony,  je prends ma journée… tu peux faire un rapport si tu veux !

         


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