Ami-Amour 

Episode 4

***Brice EKRA***

Les années ont passé et j’ai beaucoup mûri. J’ai appris de mes erreurs et j’essaye de ne plus les commettre. Je ne suis plus le même homme d’il y a 5 ans. Je ne suis plus celui-là qui s’est foutu de Sara LEVRY. Je ne suis plus celui-là qui étant fiancé s’envoyait en l’air avec Alex. Je ne suis plus celui-là qui a voulu violer Floriane. Non j’ai changé et je veux me construire. Comme on le dit, seuls les imbéciles ne changent pas. Ce comportement que j’avais datait de depuis le lycée. Ma bande et moi dont Ryan étions irrésistibles. Nous faisions tourner les têtes et changions de copines comme de chemise. Ça nous a suivi jusqu’à l’Université où Ryan et moi sommes séparés. C’était notre mode de vie et je m’y plaisais jusqu’à ce que je foute ma relation avec Sara en l’air et qu’Alex qui était censée me soutenir me foute à la porte de chez elle sous prétexte qu’elle en avait fini avec moi. C’est à ce moment que j’ai réfléchi à ma vie, ai fait le bilan et j’ai vu que j’y avais fait n’importe quoi. Alors J’ai décidé de reprendre ma vie en main et d’être un meilleur homme. J’ai réussi à moitié. Je travaille, j'ai mon propre chez moi, je ne couche plus de gauche à droite, je sors moins et j’ai diminué l’alcool. Je suis plus responsable.  Mais l’autre moitié qui me reste c’est de fonder ma propre famille. Oui je veux avoir une femme et des enfants. La Bible même dit que pour éviter l’impudicité il faut se marier donc pour éviter que je retombe dans les choses d’avant je veux m’engager dans une relation sérieuse qui aboutira au mariage. Donc là je suis à la recherche de ma moitié. 

Je me rends dans le restaurant juste en face de l’entreprise où je boss me prendre un plat à emporter. Quand je suis seul je n’aime pas manger dehors. Les quelques fois où je l’ai fait des filles à chaque fois se sont invitées toutes seules à ma table pour s’exhiber et me faire des yeux doux. Je finis de passer ma commande au comptoir et je me retourne pour me chercher une place où m’asseoir pour attendre ma commande lorsque je vois deux jeunes femmes à une table en train de discuter. Je les reconnais et je suis heureux de les voir parce que j’avais cette envie en moi de les rencontrer pour leur demander pardon. Je m’approche alors de leur table le cœur battant. J’appréhende un peu leurs réactions vu comment j’ai été un véritable con avec elles. 

Moi : Bonjour mesdames. 

Elles lèvent leurs têtes et leurs sourires restent figés sur leurs lèvres. Floriane est tout autant surprise que Sara. 

Sara : Brice ? C’est vraiment toi ? 

Moi : Ouais. 

Sara : Bon sang ça fait un bail. Comment vas-tu ? 

Moi (soulagé) : Bien et vous ? 

Sara : Ça va. 

Floriane : Moi aussi.

Moi : Euh est-ce que je peux m’asseoir juste pour 2 minutes ?  Je voudrais vous parler. 

Elles s’échangent un regard et Sara accepte alors je m’assois et commence mon speech. 

Moi : Bon voilà, je tenais à vous demander pardon pour tout ce qui s’est passé ou du moins pour tout ce que je vous ai fait à vous deux. J’étais immature et irresponsable mais aujourd’hui j’ai compris et je me suis ressaisi. Mais je voulais quand même m’excuser auprès de vous pour que vous ne me voyiez plus comme le con que j’étais.

Elles se regardent encore et Sara prend la parole. 

Sara : Tout a été oublié Brice, en tout cas de mon côté. Les choses se sont passées, la vie a repris son cours et chacun est passé à autre chose. Ça fait longtemps maintenant donc la rancune et tout ça c’est derrière. Nous avons tous mûri et c’est ça le plus important. 

Floriane : Oui moi aussi je n’ai rien contre toi. Tout a été oublié. 

Moi : Merci beaucoup j’en suis ravi. Comment vont vos enfants et vos époux ? 

Sara : Oh ils vont bien par la grâce de Dieu. Moi j’en ai deux et Floriane trois avec Nick. 

Moi : Je suis content pour vous. Bon je vais vous laisser. Je vais prendre ma commande pour retourner au boulot. 

Sara : OK d’accord. Ce fut un plaisir de te revoir. 

Moi : Moi de même. 

Je prends congé d’elles et vais attendre ma commande sur une autre table après quoi je retourne au boulot. Pendant que je mange je cause par texto avec Maya. Cette fille depuis le Lycée jusqu’à l’université je l’appréciais parce qu’elle était la fille plus douce et calme que je connaissais et même aujourd’hui elle continue de l’être. Elle renferme les caractéristiques du genre de femme que je veux mettre chez moi. J’espère juste qu’elle sera réceptive à mes approches. J’aime bien aussi le style d’Olivia mais bon je préfère d’abord miser sur celle que je connais mieux. Comme l’heure la pause est terminée j’appelle Maya pour discuter plus rapidement. 

Moi : Est-ce que je peux t’inviter ce soir juste après ta descente ? 

« Maya : Euh je ne sais pas trop. Au fait avec le boss que j’ai on ne sait jamais exactement quand on finit le boulot.»

Moi : Je suis prêt à t’attendre jusqu’à ce que tu finisses complètement.

« Maya : D’accord c’est comme tu veux. Si tu as la patience d’attendre il n’y a pas de souci. Donc on se dit à ce soir 17 ou 18h»

Moi : Ouais. Bon à plus. Bisou.

« Maya : Bisou.»

Comme convenu j’ai attendu Maya en bas de l’immeuble où elle travaille et elle n’a pas mis du temps à descendre. Là nous sommes donc assis devant un maquis en plein air en train de manger du choukouya.

Moi : Alors ta journée ? 

Maya : Bof toujours aussi stressante bien que calme. On travaille comme si on avait des œufs en mains parce que notre patron est du genre à péter un câble quand il ne voit pas de point sur un i dans un rapport. 

Moi : Il doit être terrorisant. 

Maya : Pas vraiment. Disons qu’il est du genre calme et strict. Il aime quand tout est parfait et c’est ce que nous nous aventurons à faire. Sa foudre peut s’abattre à tout moment sur nos têtes mais c’est tout ça qui fait que nous avons de bons résultats et qui fait de notre boîte le numéro un dans le domaine de l’immobilier.

Moi : Tu parles de lui avec tellement d’admiration qu’on croirait que tu es amoureuse de lui. 

Maya (ouvrant grand les yeux) : De qui ? Terry YOUL ? Que le Seigneur m’en garde. Ce type fout trop la trouille. Je me demande bien comment sa fiancée fait pour tenir le coup. 

Moi : Chaque personne a son terminus dit-on. 

Maya : Ouais. Au fait il est le modèle de patron que je veux être si un jour j’ai ma propre boite. 

Moi (du tac au tac) : Alors tu as quelqu’un ? 

Maya : Non. Disons que je n’ai pas de chance de ce côté-là. Je tombe toujours sur des gars qui finissent par préférer une autre. J’ai donc laissé tomber en attendant celui qui est fait pour moi. 

Ça c’est une très bonne nouvelle. Au moins je peux tenter ma chance. Nous terminons la soirée en nous remémorant nos années lycée. Je la raccompagne chez elle et c’est le sourire aux lèvres que je retourne chez moi. Il faut que je commence à réfléchir à une stratégie de séduction. 

***Cynthia ***

J’étouffe mon cri dans le cou de Ryan pour éviter qu’un autre voisin ne vienne se plaindre de mess gémissements. Tout mon corps tremble tellement la jouissance est violente. Nous reprenons nos souffles et prenons enfin notre douche pour sortir nous habiller. Ça fait un mois qu’on couche ensemble et j’ai fini par aimer sa compagnie. En dehors du sexe il est un très bon ami. Il me fait rigoler et sait me mettre à l’aise. Je suis tellement bien avec lui que j’ai complètement zappé mes autres pointeurs. Pendant qu’on s’habille son portable qui est posé juste sous mes yeux sur le lit affiche un message qu’il vient de recevoir. Une petite once de jalousie me traverse quand je lis “ On se voit quand bébé ? ”. Je fais comme si je n’ai rien vu et vais me placer ailleurs pour terminer de me préparer. Il prend son portable et quand il lit le message me lance un regard que je fais mine de ne pas voir. 

Ryan : C’est une collègue du boulot qui me harcèle. 

Moi (me maquillant) : De quoi tu parles ? 

Ryan : Ne fais pas semblant de ne pas avoir vu le message. 

Moi : Je n’ai pourtant rien dit ce qui veut dire que ça ne m’intéresse pas. Tu as ta vie, j’ai la mienne. Je ne veux juste pas que tu me files une de ces sales maladies. Bon j’ai fini, je t’attends au salon. 

Je termine mon maquillage et passe près de lui pour sortir mais il m’attrape par la taille et me ramène contre lui. 

Ryan : Tu es la seule que je fréquente. Toi et moi ne sommes certes pas ensemble mais je te suis fidèle. Tu es la seule qui me fait de l’effet.

Moi : Tu n’as pas de compte à me… 

Le reste de ma phrase se termine entre ses lèvres. Le baiser qu’il me donne est doux et différent des autres qui annoncent déjà la fin du film. Celui-ci n’annonce rien du tout de sexuel. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas embrassé aussi tendrement. Je me surprends à passer mes bras autour de son cou pour approfondir le baiser. Il me colle encore plus contre lui en pressant ma taille. Une sensation bizarre qui n’a rien de sexuelle commence à m’animer et j’aime cette sensation. Non je ne dois pas l’aimer. Je me fin brusquement au baiser et m’éloigne de lui. 

Moi (troublée) : Je dois y aller il commence à se faire tard et c’est moi qui doit faire le dîner. 

Ryan : Je veux qu’on essaie Cynthia.

Je fais mine d’arranger mon sac à main pour ne pas qu’il voit à quel point je suis troublée. 

Moi : Essayer quoi ? 

Ryan : Toi et moi. 

Moi (encore plus troublée) : Je ne vois de quoi tu parles. 

Ryan : Je veux qu’on ait une relation autre que le sexe. 

Moi : Je suis désolée mais ça ne fait pas partie de notre accord. On s’est entendu pour du sexe, rien que le sexe. 

Ryan : Je sais mais… 

Moi (fuyant) : Ok bon je vais devoir prendre un taxi.

Je veux sortir mais il m’attrape le bras. 

Ryan : Ok c’est bon allons-y. 

Je me libère de son emprise parce que son contact crée quelque chose de nouveau en moi. Nous montons dans sa voiture et le trajet se fait en silence. Seul le lecteur joue de la musique en fond sonore. Je n’ose pas le regarder de peur de trouver quelque chose d’attirant chez lui. Enfin si, je le trouve déjà attirant mais je ne veux pas le trouver encore plus attirant. Pourquoi a-t-il fallu que je lise ce message parce que ça a réveillé tous mes sens ou du moins ça a mis à la surface ce que je m’efforçais de camoufler. Je ne veux pas tomber amoureuse, en tout cas pas maintenant. Je ne suis pas encore guéri de ma dernière déception qui par la même occasion m’a séparée de ma mère, la seule famille que j’aie. Quand nous arrivons Ryan vient de mon côté pour m’ouvrir la portière. Il m’accompagne jusque devant la porte et demande à se retourner. Nous nous arrêtons face à face devant la porte. 

Moi : Tu ne rentres pas saluer les filles ? 

Ryan : Une prochaine fois sinon elles vont m’obliger à rester dîner. 

Moi : D’accord. Bon, rentre bien et sois prudent sur la route. 

Ryan : C’est compris chef. 

Il se rapproche de moi m’obligeant à m’adosser contre la porte et place un bras d’un côté de ma tête et de l’autre main me caresse la joue. Son visage est tellement proche du mien que je sens sa respiration sur mon visage. 

Ryan : J’ai adoré notre aprèm. 

Moi : Moi aussi.

Il rapproche ses lèvres tout doucement et sans m’en rendre compte je me mords la lèvre en attendant que les siennes se posent dessus ce qui ne tarde pas. Le baiser est chaud et tendre. J’adore malgré moi. Il libère mes lèvres mais reste toujours aussi près. 

Ryan : Bonne nuit princesse. 

Moi (regardant ses lèvres) : Bonne nuit Ryan. 

Il pose un dernier et bref baiser sur mes lèvres et s’en va. J’entre aussi après que Ryan ait disparu de ma vue. J’ai la tête pleine et le cœur troublé. Je ne veux pas tomber amoureuse maintenant. Dès que j’entre je trouve Olivia et Maya assises au salon en train de discuter sur un film. 

Moi : Bonsoir. 

Olivia : Tu sais que c’est toi qui dois faire le dîner ou je dois te le rappeler ? 

Moi : Désolée j’avais pas vu le temps passer.

Je me laisse tomber dans le fauteuil avec une mine perdue. 

Maya : Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu fais cette tête ? 

Moi : Je ne sais pas. Aujourd’hui j’ai lu un message sur le portable de Ryan et j’ai été jalouse. 

Olivia : Aïe les vraies choses commencent. Tu es amoureuse ? 

Moi : Amoureuse pas vraiment mais je commence à ressentir des choses pour lui et ça ne me plaît pas. 

Maya : Pourquoi ? 

Moi : Parce que je ne veux pas de relation sérieuse actuellement. Ce n’est pas fait pour moi. 

Maya : Et qu’en est-il de son côté ? 

Moi : Justement il m’a proposé qu’on essaie. Genre qu’on soit ensemble. 

Olivia : Et qu’est-ce que tu as dit ? 

Moi : Que ça ne faisait pas partie de notre accord. 

Un silence s’installe et les filles s’échangent un regard. 

Moi : Qu’est-ce que je dois faire ? 

Elles se regardent encore et Maya tourne la tête vers moi. 

Maya : Si tu ressens quelque chose pour lui tu dois tenter le coup. Peut-être que lui est le bon. 

Moi : Je ne sais pas trop. J’ai pas envie de me prendre un autre râteau. 

Maya : Dans ce cas prends ton temps pour mieux réfléchir. 

Olivia : Maya tu devrais lui dire… 

Maya : Olivia non. 

Moi : Qu’est-ce qui se passe ? 

Olivia : Il se passe que moi j’ai faim donc tu devrais aller dans la cuisine faire quelque chose de rapide. 

Moi : Tu es une femme et tu manges comme un homme. Pense à te déparasiter. 

Olivia (se levant) : Tu me le dis encore et je te casse la gueule. 

Je me lève du fauteuil en riant et vais dans la cuisine. J’adore la provoquer cette fille et même s’il arrive qu’on se dispute des fois on s’aime beaucoup. Je me mets à cuisine lorsque je reçois un message de Ryan.

« Ryan : Je suis bien rentré. Je ressens ton absence dans cette maison. Tu me manque.»

« Moi : Toi aussi. » 

« Ryan : Cynthia ! »

« Moi : Oui ??? » 

« Ryan : Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi. »

Je pose mon portable en respirant un grand coup. Je suis perdue. Je reçois un autre message. 

« Ryan : Je suis désolé de te le dire comme ça mais c’est ce que je ressens. Je veux qu’on essaie Cynthia. Je ne veux plus qu’il y ait seulement du sexe entre nous. »

« Moi : Moi ça me convient comme ça. Je te laisse je suis occupée en cuisine. Passe une bonne soirée. » 

Je mets mon portable sous silence pour ne pas entendre la sonnerie quand il répondra. Mais après 10 minutes de cuisine je reviens voir mon portable s’il a répondu mais non. Aucune réponse. Je soupire et termine ma cuisine. J’ai une peur bleue de refaire confiance à un homme. Je ne veux plus vivre une déception. Je ne crois pas que mon cœur tiendra.