Épisode 5

Write by Mona Lys

Episode 5



VICKY HAMILTON BEYNAUD


– Happy birthday to you ! Happy birthday to you mommy ! Happy birthday to you.


Les voix de mes amours me font émerger peu à peu de ce sommeil profond dû à la fatigue. Je souris en ouvrant les yeux. Ils sont là, arrêtés près du lit à chanter pour moi. Quand ils remarquent que je me suis réveillée, mes trois lapins me grimpent dessus.


– Happy birthday mommy (Joyeux anniversaire maman) ! Disent-ils en chœur.

– Thank you my babies. I love you (Merci mes bébés. Je vous aimes).

– Love you too (Nous t’aimons aussi).


Nous nous faisons pleins de bisous. Mes triplets, j’en suis folle dingue.


– Merci de m’en garder aussi.


Je tourne la tête vers cette voix, cette voix si douce qui me fait fondre depuis 16 ans. Cette voix qui appartient à un seul homme, l’homme de mon cœur. Le seul qui a réussi à faire de moi celle que je suis. Mon amour à moi toute seule, Malcom EHUI BEYNAUD. Je me pince la lèvre en le regardant. Je ne prête même pas attention au gâteau qu’il tient. Ça ne se fait pas de venir souhaiter joyeux anniversaire en étant aussi sexy.


– Madame BEYNAUD le gâteau va finir par fondre.


Je souris et me lève du lit. Je souffle sur les deux bougies qui forment ensemble 43 pour marquer mon âge. Malcom pose le gâteau sur la commode et revient se positionner devant moi.


– Joyeux anniversaire ma prunelle.

– Merci boo.


Il m’attire contre lui et m’embrasse avec tout l’amour qu’il a pour moi. Je m’agrippe à lui oubliant les enfants qui d’ailleurs sont très silencieux. Je les chasse de mon esprit et passe mes bras autour du cou de mon homme.


– Je suis heureux de partager encore une fois un nouvel an de ta vie, dit mon époux entre mes lèvres.

– Je suis la plus heureuse de t’avoir. Je t’aime tellement.

– Tellement, tellement.


Je souris et il capture à nouveau mes lèvres.


– Tes enfants sont trop calmes tu ne crois pas, dit-il subitement.

– J’allais te dire la même chose.


Nous nous tournons vers les enfants.


– Mais… mon gâteau.


Les triplets ont saccagé mon gâteau qu’ils engouffrent sans se gêner. Je les regarde complètement dépassée. Ils me regardent tous les trois avec leurs petits yeux.


– C’est Hakeem qui a mangé en premier, lance Rainbow.

– La menteuse, réplique Hakeem le seul garçon des triplets. C’est elle et Kiera qui ont d’abord pris une bouchée et elles m’en ont donné.

– Arrête Hakeem, intervient Kiera. Même maman sait que c’est toi le cerveau de la bande.


Malcom et moi pouffons de rire devant les chamailleries de nos enfants. Je bénie chaque jour le Seigneur pour leur vie et leur présence dans ma vie. Dieu m’a donné trois merveilleux enfants dont un garçon et deux filles, moi qui suis sans trompes. Mais je bénie aussi le Seigneur surtout pour mon mari qui a été patient pendant onze longues années pour avoir des enfants. Aujourd’hui, ils ont cinq ans et ils sont notre plus grande fierté. Kiera et Rainbow sont les deux pipelettes qui entrainent leur frère, qui a pris le caractère calme de son père, dans leur bêtise. Et à chaque fois qu’ils sont pris en flagrant délit, elles mettent toute la responsabilité sur lui. Des fois il les couvre, d’autres fois non.


– Descendez-vous nettoyer.


Ils courent tous hors de la chambre. Je les entends même se disputer sur qui sera le premier en bas.


– C’est fou comme tes filles te ressemblent.


Je me tourne vers Malcom faisant mine d’être choquée.


– Elles me ressemblent ?

– Bien sûr. Tu sais très bien qu’elles sont ton portrait tout craché. Autant dans les agissements que dans le parler.

– Tu veux dire que je suis une racaille ?

– Une racaille de grand chemin.


Je mime un oh en le fixant. Il sourit et se colle à moi.


– Une racaille que j’aime bien quand même.

– Quand même hein ?

– Bon que j’aime.

– Seulement ?

– Que j’aime comme un toxico aime sa drogue.


J’éclate de rire. Ah cet homme ! Nous nous embrassons encore et encore à en avoir le souffle coupé. L’ambiance dans la chambre devient électrique. Malcom commence à parsemer mon cou de baisers.


– Allons que je te donne ton bain.


Il ne me laisse même pas répondre qu’il m’a déjà soulevée. La pression de ses mains sur mes fesses décuple cette envie coquine qui embrasait déjà mon corps. Le bain est déjà prêt à l’utilisation. Malcom et moi y plongeons avant de reprendre les choses sérieuses. Après seize ans de mariage la passion est toujours au top. Il ne faut pas de trop pour la réveiller entre nous. Nous aimons toujours autant être dans les bras l’un de l’autre. J’ai eu le meilleur des hommes. Cinq ans après tout ce qui s’est passé, notre mariage est repartie sur de nouvelles railles. Malcom ne m’a jamais jeté mon passé à la figure. Nous avons vécu et continuons de vivre comme si rien ne s’était passé. Bien entendu tous les membres de la famille ne connaissent pas cette partie de mon histoire qui parle de V, bon Seuls Faith et Nicolas n’en savent rien. Ils n’ont pas besoin de le savoir.


Notre bain pris après je ne sais combien de minute ou d’heure à faire l’amour, nous descendons enfin. Quand Faith me voit elle commence à souffler dans un mini vuvuzela.


– Et voici la reine du jour.

– Merci ma chérie.


Elle vient vers moi et m’enlace.


– Joyeux anniversaire ma grande sœur adorée. Je t’aime.

– Je t’aime aussi. Merci !


À peine je la laisse que je vois Mel apparaître.

– Oh chéri tu es là ?

– Joyeux anniversaire maman, fait-il en m’embrassant.

– Merci. Je te croyais en Californie.

– J’y suis pas allé. Je ne pouvais pas rater cette journée.

– C’est gentil. Alors que fait-on aujourd’hui ?

– Bonjouuuur !!!


Nous nous tournons tous vers April qui fait son entrée suivie de mon assistante Lara. Elles tirent chacune une grosse valise. April m’embrasse très fort en me souhaitant un joyeux anniversaire avant d’embrasser les autres. Mel, Faith et les triplets se dirigent vers l’arrière de la maison, tandis que Malcom disparaît vers la cuisine.


– Quoi de neuf April ? Demandé-je en allant m’asseoir à table.

– Tout est prêt pour la soirée. Voici toutes vos tenues.

– Nous monterons tout à l’heure pour que je les vois. Tu as des nouvelles des autres ?

– Ils seront là ce soir ne t’inquiète pas.


Malcom m’apporte mon café avant de prendre place près de moi. Les filles et moi parlons de l’organisation de la soirée d’anniversaire de mon centre d’aide aux femmes et filles violées. Ce centre c’est ma meilleure réalisation. Il est toute ma fierté parce que j’arrive par la grâce de Dieu à soulager ces personnes et les aide à donner un nouvel élan à leur vie. Nous terminons la petite réunion en même temps que le petit déjeuner. Je monte dans ma chambre avec April pour voir les tenus. Il y a ma robe, le smoking de Malcom, les robes et mini smoking des triplets, et une robe pour Faith. Tout est bon. Mel dit avoir déjà fait ses courses avec Brad et Wilson le deuxième garde.


– Au fait Vicky !

– Quoi ?

– Au fait euh, je voulais profiter de la présence de toute la famille et du pasteur Bill pour vous présenter quelqu’un.

– Quelqu’un ? Appuyé-je en la regardant avec un sourire.

– Oui. Je… fréquente quelqu’un. Depuis six mois maintenant.

– Et c’est maintenant que tu me le dis ?

– Je voulais être sûre que c’est le bon cette fois-ci. Tu sais déjà ce que j’ai vécu avec les deux autres.

– Oui oui. Et c’est vraiment le bon ?

– Ça a tout l’air en tout cas, répond-elle en souriant.


Nous nous mettons à rire. 


– Je suis contente pour toi. On mange quand le gâteau ?

– Pardon nous n’en sommes pas encore là. Au fait je voudrais que tu m’aides avec Mel. Tu sais comment il est quand il s’agit des hommes que je fréquente.

– Il mérite une fessée ce jeune homme. Mais ne t’inquiète pas, je vais le tenir à carreau.

– Merci ! Bon j’y vais. J’ai d’autres trucs à faire.

– Ok à ce soir.


Elle sort pour laisser la place à Malcom. Il vérifie son costume avant d’aller le ranger.


– Qu’as-tu prévu pour moi ? Demandé-je en le suivant dans son dressing.

– Rien. Nous allons juste passer la journée assis devant la télé.

– Tu es sérieux ? C’est mon anniversaire.

– N’est-ce pas toi qui disais que le plus important c’est d’être avec ta famille ?

– Oui mais, enfin ça ne veut pas dire que vous ne devriez pas m’organiser de fête. Ce n’est pas juste.

– Apprends à dire ce que tu veux prunelle.

– Mais…


Il me coupe la parole par un baiser.


– Tu auras une belle journée.

– Il est où mon cadeau ?

– Les triplets.

– Tu n’es pas sérieux ?

– Vicky tu es trop vieille pour les fêtes et les cadeaux. Maintenant laisse-moi aller faire une plongée avec mes héritiers.

– Malcom tu n’es pas sérieux !?


Il ne m’écoute pas et sort en chantonnant.


– MALCOM EHUI BEYNAUD JE VEUX MON CADEAU.


Tchip j’ai envie de lui lancer mes talons à la nuque. Oser me dire que je suis vieille. Je ferais mieux d’aller vérifier mes mails. C’est certes mon anniversaire mais je dois quand même augmenter le patrimoine de ma famille. Je vois un mail non lu qui m’a été envoyé depuis plus d’une semaine. Je l’ouvre et lis le contenu. J’appelle aussitôt Lara.


– « Allô Madame »

– Arrête de m’appeler Madame. Pourquoi il y a certains de mes mails qui n’ont pas été lus ?

– « April m’avait dit qu’elle s’en occuperai. Elle a dû oublier certains à cause de l’organisation de la soirée. »

– Ok fais des recherches sur l’entreprise NZAMBA AND CO et fais-moi un rapport. Ils veulent apparemment collaborer.

– « Tout de suite Madame. Enfin Vi… cky. »


Je raccroche en roulant des yeux. Cette fille est trop timide, un peu comme April à ses débuts. Je continue de parcourir mes mails lorsque j’entends des vrombissements de plusieurs voitures. Je me place à la fenêtre pour voir qui vient. Je suis surprise de voir toute ma famille. Qu’est-ce qu’ils foutent là ? Ils devaient être là ce soir pas ce matin. Je cours les rejoindre en bas. La première personne sur qui je tombe c’est ma belle-sœur, non ma sœur Pamela. Elle et moi nous mettons à sautiller comme des gamines.


– What are you doing here ? (Que fais-tu là !?)

– Tu croyais que j’allais rester à L.A (Los Angeles) signer des contrats pendant que toi tu serais ici à célébrer tes 43 ans ? You don’t really know me my beauty (C’est mal me connaitre ma belle).

– Je suis super heureuse de te voir. Il est où Antony ?

– Surement dehors.


Je l’enlace encore une fois avant d’aller vers Antony qui rentre à son tour suivi de Nicolas, les jumeaux Michel et Mickael qui ont très bien grandit d’ailleurs, sans oublier les trois petits SAKO, Nadia, Sara et le dernier Eli. Je sens que cette maison sera bruyante à l’extrême. Faith court se jeter sur Pamela. Mes parents apparaissent pour mon plus grand bonheur. Nous ne nous sommes pas vu ces derniers mois parce qu’ils étaient en tournée en Afrique pour des œuvres caritatives. Pamela quant à elle était à L.A pour le boulot donc c’est Antony et Nicolas que j’ai vu pendant mon séjour à Washington. Ils m’avaient tous dit qu’ils seraient là seulement ce soir à cause de la soirée. Comme je suis heureuse de les voir.


– Merci d’être là ! Dis-je en embrassant mes parents en même temps.

– De rien ma princesse, répond ma mère.


Tout un tas de ballon gonflable est lâché dans la maison. Les enfants se mettent à hurler en les balançant dans tous les sens. J’aime trop quand ma maison est animée ainsi. Les employés se chargent de ranger les valises dans les différentes chambres. Les causeries fusent de partout. Malcom passe son bras autour de ma taille.


– Surprise !

– Tu le savais hein qu’ils viendraient ce matin et non ce soir ?

– Alors c’est qui le meilleur des maris ?

– C’est toi je l’avoue.

– Alors fait un bisou à papa.


J’éclate de rire en lui posant un baiser sur la joue. Ma famille, je ne me lasserai jamais de les avoir près de moi. Tous mes meilleurs moments, c’est avec eux que je les ai passés.


Nous sommes maintenant tous installés autour d’une grande table qui déborde de différents mets. Je regarde tous ces gens et je me sens heureuse de les avoir comme famille. Ils ont tous joué pour beaucoup dans mon changement. Leur amour m’a aidé à être une nouvelle personne. Je ne m’en serais pas sortie sans eux. D’abord Malcom qui n’a jamais cessé d’être l’époux parfait, ensuite mes deux parents qui n’ont jamais fait de distinction entre moi et Faith leur fille biologique, enfin Pamela et Antony qui m’ont toujours soutenu. Mais il y a aussi Brad, mon fidèle bras droit Brad. Je ne sais pas si des comme lui il en existe mais il est le meilleur garde que je connaisse. Malgré tout il est resté près de moi. Même quand j’ai fait embaucher les autres gardes dans d’autres services lui a refusé de bouger. Nous avons certes été un gang dans le mal mais nous sommes devenus une famille. Ceux que j’ai pu convaincre de travailler ailleurs prennent tout le temps de mes nouvelles. Il y en a même un, Dwayne, qui travaille ici à New-York qui sort la plus part du temps entre mecs avec Brad, Mel et Wilson.


– Vicky, m’appelle Faith qui vient vers moi avec une jeune fille. Je te présente mon amie, Kylie FERGUSON. Nous sommes ensemble à l’Université.

– Enchantée jeune fille.

– Moi aussi madame.

– Vicky fera l’affaire. Vas-y prends place et sens-toi à l’aise.


Elle me regarde surprise et tourne la tête vers Faith qui fait un haussement d’épaule comme pour lui dire “ je t’avais dit’’.


– Au fait je l’ai invité à la soirée. Ça ne te dérange pas ?

– Non non.

– Ok merci.


Elles partent ensemble s’asseoir. De l’autre côté je vois April venir avec un homme.


– Les garçons, interpellé-je Brad et Mel, il y a April qui vient nous présenter son mec alors soyez moins des militaires.


Les deux lèvent aussitôt la tête en direction d’April et son invité qui sont déjà près de nous. Sans perdre de temps elle commence les présentations. Nous répondons tous sauf Brad et Mel. Ils se chuchotent quelque chose et ensemble se lèvent. Mel empêche sa sœur de s’asseoir près de James son invité et la conduit près de moi. Ils s’asseyent tous les deux chacun d’un côté de James. Nous savons déjà ce qui va suivre. Certains se mettent à sourire en douce. S’il y a une chose que j’apprécie beaucoup, c’est la complicité entre Mel et Brad. Ce sont de vrais meilleurs amis.


– Alors James, c’est bien ça ? Entame Mel.

– Oui c’est ça. Répond James.

– Bien, que faites-vous dans la vie ?

– Euh je suis chargé de communication.

– Dans quelle boite ?

– STAN Communication.

– Parle-nous de ta famille.

– Je suis orphelin de père et de mère. Je vis avec ma petite sœur. Voilà il n’y a pas grande chose à dire.

– Combien d’ex comptes-tu ?

– Quoi ? Mel tu abuses ? Intervient April.

– Yo ça suffit, intervient à son tour Malcom. Ne gâchez pas l’anniversaire de ma femme.


Ils gardent le silence et nous passons à autre chose. April est à deux doigts de bondir sur son frère. Mel n’a pas changé d’un pouce depuis ces cinq années. Il est toujours autant méfiant. Heureusement que son travail de militaire l’envoie le plus clair du temps en mission sinon nous n’aurions jamais de répit.


*Mona

*LYS


Je suis hyper, hyper heureuse de voir tout ce que j’ai pu accomplir en cinq ans. Voir toutes ces maisons de médias présentent juste pour partager ce moment avec le monde entier me réchauffe le cœur. Les cars qui ont transporté les filles de Washington jusqu’ici sont tous stationnés. J’ai tenue à célébrer la cinquième année du centre ici à New-York parce que je vais annoncer l’ouverture d’un autre. J’ai commencé la construction très tôt pour qu’il puisse être prêt à temps. Je veux aussi aider les femmes et filles violées de New-York. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis venue m’installer dans cet Etat. J’ai reçu plusieurs messages de personnes, homme comme femme, qui me suppliaient même d’ouvrir un centre ici parce qu’elles seraient nombreuses ces femmes et  filles qui mourraient à petit feu dans le silence après des viols. J’ai donc mis ce sujet en prière et c’est là que le Seigneur m’a donné le mot d’ordre de venir m’installer ici. Ma relation avec Dieu est au top. Je ne dirai pas que je suis la meilleure des chrétiennes, mais je ne suis plus la Vicky que tout le monde connaissait. Je ne fais rien sans prier au préalable. Le Seigneur est mon guide.


On me fait signe que je peux faire mon entrée. Wilson, Mel et Brad qui sont mes gardes du corps m’escortent mais une fois dans la salle ils s’éloignent un peu sans toutefois me quitter des yeux. La musique, plus précisément une louange s’élève dans la salle. Certaines m’offrent des bouquets de fleurs que celles qui jouent le rôle d’hôtesse récupèrent. C’est donc en dansant que je fais mon entrée. Je danse pour remercier le Seigneur pour ces 43 ans de vie, pour ces 16 années de mariage, pour mes trois bébés et mon fils adoptif Mel, pour toute ma famille, pour le centre de Washington et celui de New-York qui va ouvrir ses portes demain. Toute la salle loue avec moi sans oublier ma famille. Ils sont tous là comme au début. Je vois Faith inciter son amie à venir danser avec moi. D’autres personnes me rejoignent. Je ne me retiens pas de danser à l’honneur de mon Dieu. Ce Dieu-là qui m’a libéré des emprises de la haine. Ce Dieu-là qui a lavé mes mains pleines de sang. Je rejoins enfin la table d’honneur où est installée toute ma famille. Cette année la maîtresse de cérémonie sera April. La soirée peut enfin commencer. La soirée se déroule entre le bilan des cinq dernières années de V Help Center de Washington, les rénovations, les projets à venir. En cinq ans nous avons reçu dix millions de femmes que nous avons pris en charges. D’autres ont repris leur vie en main et sont parties. Elles viennent néanmoins passer du temps avec celles qui y sont encore. Vient maintenant le moment des témoignages. Pour l’occasion cinq Victorieuses, comme je les appelle toutes, ont décidé de venir rendre le témoignage de leur vie. Mon centre s’appelle V Help Center, V étant donc pour Victoire donc toutes celles qui sont du centre s’appellent Victorieuse. Il y a d’abord une jeune fille de 15 ans, ensuite trois filles de la vingtaine. Les témoignages sont tout aussi émouvants les uns que les autres. Passe maintenant cette femme de 38 ans.


– Hello everybody, my name is July DOBBINS (Bonsoir tout le monde, mon nom c’est July DOBBINS). Alors pour commencer je voudrais dire merci au Seigneur pour le changement qu’il a opéré dans ma vie et pour la victoire qu’il m’a donné sur le viol, l’amertume et la haine. Je voudrais aussi dire merci à Vicky, cette grande dame que Dieu a mis sur notre chemin. J’avais 33 ans quand des bandits sont rentrés chez moi. J’étais au lit avec mon mari d’avec qui j’étais mariée depuis cinq ans. Les bandits avant de s’en aller avec leurs butins m’ont violé à tour de rôle devant mon mari. Je suis tombée dans la dépression. Mon mari m’a abandonné disant qu’il ne pouvait rester marié à une femme souillée. Je n’avais pas la force de le supplier de rester parce que je ne m’étais pas remise de ma dépression. Deux ans après je me faisais de nouveau violer. Cette fois je tombais enceinte. Ma famille a commencé à me regarder d’un mauvais œil disant que j’étais peut-être maudite. Me retrouvant seule au monde j’ai décidé d’en finir. J’ai pris tout un tas de comprimé. C’est ma servante qui m’a conduite à l’hôpital et c’est là-bas que le docteur m’a parlé du Centre V et de sa fondatrice Vicky. Elle est même venue me voir en personne. Le discours qu’elle m’a fait ce jour m’a tellement remonté que j’ai décidé de lui confier ma vie. J’ai mis au monde mon garçon dans le centre, j’ai repris goût à la vie et j’ai même eu une nouvelle famille là-bas. Je n’étais plus seule et ça m’a beaucoup aidé. Aujourd’hui cinq après je suis une nouvelle femme, je suis une victorieuse. Mon fils se porte bien et la meilleure…


Elle balance sa main devant tout le monde pour nous montrer son annulaire.


– Je vais bientôt me marier.


Elle se met à sauter de joie en même temps que tout le monde dans la salle.


– J’ai rencontré un homme merveilleux qui m’a accepté avec mon passé et mon garçon. Il a même entamé les démarches pour l’adopter. Il est là dans la salle.


Elle lance un baiser en direction de son fiancé. Toute la salle se réjouit à nouveau.


– Bien que je refasse ma vie, j’ai décidé d’être toujours active dans le centre pour aider celles qui souffrent encore. Je dis merci au Seigneur pour tout et merci à Vicky.


Sa voix se brise sous le coup de l’émotion.


– I will be eternally grateful for all you have done for me. You’re the best. I love you so much. (Je te serai éternellement reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour moi. Tu es la meilleure. Je t’aime énormément). Que Dieu te bénisse abondamment. Qu’il bénisse ta famille, ton couple, tes enfants.


Je vais la prendre dans mes bras et nous nous mettons à pleurer toutes les deux. Je m’étais pourtant promise ne pas pleurer. Elle me remercie sans cesse jusqu’à se calmer. L’heure de mon discours étant arrivée je prends position derrière le pupitre. Les Victorieuses hurlent dans tous les sens mon nom. Je les aime ces femmes. Elles sont toutes en tee-shirt du centre. C’est tellement beau à voir.


– Hi ! I’m so happy to see all this people (Je suis tellement heureuse de voir ce monde). Je suis heureuse pour tous ces témoignages. Il y en a d’autres et il y en aura encore. Alors je ne vais pas être longue. Je veux juste annoncer l’ouverture de V Help Center ici à New-York.


Je vois plusieurs parmi les invités se réjouir.


– V Help Center c’est une famille. Nous ne jugeons personne, ne rions de personne. Vous y trouverez ce qui vous manque dehors. Nous vous aiderons à vaincre les séquelles du viol. Comme je le dis et je n’en ai pas honte, je suis aussi une femme qui a connu le viol et pas qu’une seule fois. J’en ai perdu mes trompes et jusqu’à ce jour je n’en ai pas. Mais j’ai trois magnifiques enfants. Dieu m’a dit, je ne vais pas te remplacer tes trompes pour que ton témoignage soit porteur. Si j’ai des trompes et que je dis que j’ai eu des enfants sans, personne ne me croira. Mais si je dis que j’ai des enfants alors que je n’ai pas de trompes, là on croira au miracle de mon Dieu. Je veux aussi que vous expérimentiez ce Dieu-là, c’est pourquoi je fais ce centre. Moi je ne pourrai rien pour vous mais lui si. C’est lui qui guérira vos blessures. Si vous avez été violé ou continuez de le subir venez nous rejoindre et nous vous aiderons à guérir. Nos portes vous sont ouvertes à partie de demain. Vous êtes les bienvenues chez les Victorieuses.


Un standing ovation se fait à la fin de mon discours. La fête suit son cours. C’est à 7h du soir qu’elle prend fin. Les jeunes de la famille, Mel, Wilson et Brad y compris, décident d’aller s’amuser en ville. Il y a une foire qui a débuté cette semaine. Je rentre donc avec Malcom, les enfants, Pam et Antony. Je suis toute épuisée. Je pars me jeter sur mon lit pendant que Malcom met ses enfants au lit. Il me rejoint une dizaine de minutes plus tard. Je sens mon pied gauche être malaxé. S’ensuit de petits bisous tout au long de ma jambe.


– Hum...


Il fait de même sur mon autre jambe et au fur et à mesure remonte vers mon ventre. Il me retourne sur mon dos pour retirer lentement ma robe. Aucune partie de mon corps n’est épargnée de baiser et de morsure.


– Tu étais magnifique ce soir, susurre-t-il en mordant une fesse. J’avais envie de dévorer sur cette scène, continue-t-il en mordant l’autre fesse. Tu te bonifies au fil des années.


Cet homme va me faire perdre la tête. Il me retourne à nouveau sur mon dos et reprend sa torture de mon ventre à ma poitrine.


– Boo !! Lâché-je en tremblant de plaisir.

– Dis-moi ma prunelle.

– Love me all this night (Aime-moi toute la nuit).


J’ouvre les yeux et ce que je vois dans son regard me fait vibrer. J’adore voir autant de désir dans les yeux de mon époux. Je sens encore que je ne vais pas regretter cette nuit. Même à 44 ans Malcom sait me rendre dingue. Rideau. Mon homme doit m’aimer toute la nuit.      


La vengeance est une...