Frères malgré tout !
Write by Saria
***Tobi***
« La fraternité est comme un roseau, il se ploie mais ne se rompt jamais. » J’écoutais de façon dubitative Tola mon frère aîné me débiter son discours . J’étais très remonté après Ade et je crois qu’intelligent comme il est, il s’en doutait un peu. Le salaud, il ramène nos grands-frères : Tola et Seun pour calmer la situation.
J’étais au Centre quand mon épouse m’a averti que j’avais de la visite…mes frères. Hum…je savais pourquoi ils étaient là !
Après ma dernière consultation, je suis rentré directement. Ils avaient investi la maison, Maïté leur avait fait à manger et leur faisait timidement la conversation. J’embrasse ma femme et m’installe à ses côtés. Oui je dis ma femme, mon épouse parlant de Maï parce que pour moi les choses n’ont pas changé ! Dès qu’ils finissent, nous nous retirons dans mon bureau. Tola en tant qu’aîné s’est mis à faire son discours, moi j’étais dans mon coin la bouille amarrée.
Tola : Tobi ton jeune frère a voulu bien faire, il nous a demandé de rappliquer pour te présenter ses excuses…Je pense que vous devez essayer de dépasser tout ça. Seun et moi on est loin, c’est vous qui êtes à côté et qui veillez sur la famille. Si vous ne vous entendez pas ça va être compliqué. Nous sommes frères et nous allons laver notre linge sale ici et maintenant…entre nous comme nous l’avons toujours fait. Il nous regarde chacun son tour.
Ade : Je suis désolé pour tout broda…
Moi (l’interrompant) : Tchiip…Tout quoi déjà ?
Ade (gêné) : Hum hum hum !!! De t’avoir berné…. Mais il fallait parer au plus pressé.
Seun : Et puis à vrai dire…de ce qui nous est parvenu tu t’es mis tout seul dans ce bourbier hein Tobi…et tu as continué à t’enfoncer…
Voyant mon geste de protestation… Il lève la main de façon autoritaire…
Seun : Laisse-moi finir s’il te plaît… Je ne dis pas que les méthodes d’Ade sont bonnes mais il fallait gérer une situation qui ne menaçait pas que toi…Mais toute la famille notre père en premier. Les lois d’Iseyin sont claires ! Lorsqu’une femme identifie clairement l’auteur de sa grossesse, celui-ci est censé lui apporter aide et protection !
Moi : Soit ! Mais Ade est allé trop loin ! Il a pris des engagements en mon nom devant le Conseil ! Pour lui c’est facile ! Il n’aura pas à gérer deux femmes sous le même toit ! Cette fille j’ai du mal à l’encadrer, j’ai du mal à la voir se pavaner chez moi avec des airs de femme enceinte !
Seun : Je comprends ! Et si ça se trouve tu n’es peut-être pas le véritable auteur de cette grossesse! Mais tant que nous ne pouvons rien prouver tu es en difficulté!
Tola : Stop Seun, là n’est pas le sujet ! N’apporte pas de l’eau à son moulin…Nous pensons tous à cette hypothèse mais il ne sert à rien de bousculer cette jeune femme ! Son père, Makarimi trouvera la brèche en montant le Conseil contre père ! Nous savons tous combien il est mauvais et vil, qu’il convoite également le trône et attends impatiemment son heure.
Moi : Alors pourquoi personne n’a voulu qu’elle reste à la Cour en attendant la naissance de l’enfant ?! On aurait été situé à ce moment-là ! Au lieu de ça, mon propre frère s’est présenté devant le Conseil a dit que j’assumais la responsabilité de la grossesse…pire que j’étais en route pour Cotonou afin de préparer l’arrivée de Durossimi… Quelques jours après c’est ma femme, qu’il a averti qui introduit cette pimbêche ici ; parce que madame aurait exigé qu’à défaut de mariage, elle voudrait suivre sa grossesse auprès du père de son enfant. On connaît tous le poids de la parole du Prince héritier !
Tola : Je comprends…Tous ici nous sommes d’accord que c’était à toi de parler à ton épouse…Mais le mal est fait. Soit patient, les choses vont se décanter, le temps est ton allié. Plus que 5 mois au maximum !
Moi : Mon couple est en péril ! Je crains que Maïté pète un câble et me quitte ! Je vis ce stress en permanence…
Ade : J’ai tout expliqué à Maïté…Je…
Moi : Ferme-la, tu l’as déjà entendu pleurer ? Moi si ! Et elle est enceinte ! Elle est malheureuse ! Contrairement à Durossimi, Maïté je l’ai choisi !
Un silence se fait dans la pièce. Comme pour prendre la
mesure de l’information que je venais de donner.
Ade : Je suis navré...Je reste persuader que les choses seront moins mal vues si Durossimi part d’elle-même ! C’est une fille à papa pourrie, gâtée, le mariage est son caprice du moment ça lui passera !
Moi (un ton d’avertissement) : Tola si Ade ouvre encore sa bouche pour me sortir des banalités pareilles, je ne réponds plus de moi ! C’est toi qui va coucher avec elle aussi quand elle me sollicitera pour le devoir conjugal ?
Seun éclate de rire, Tola aussi… je leur lance un regard mauvais. Ça se voit qu’ils ne sont pas concernés.
Ade lui gardait un silence prudent.
Tola (plus sérieux) : Tout ce que je voudrais que tu perçoives c’est que plus tu la brutalise plus elle va s’entêter… Tu n’obtiendras rien d’elle… et elle voudra se venger…Sois plus intelligent et plus futé, ta délivrance viendra de ta capacité à la jouer en finesse.
Moi : Hum et pour Maï ?
Tola : Parles-lui, calme la, essaye d’être présent pour elle…. Telle que Nikè me l’a décrite et le peu que j’ai vu aujourd’hui c’est une femme intelligente et douce…Ce sera difficile mais elle devra s’accrocher…Ok ?
Hum…ils ne connaissent pas ma femme dans ses mauvais jours. Son silence qu’elle garde n’augure rien de bon.
Moi : Ok…je vais essayer de ne pas tuer Durossimi entre temps…Et essayer de ne pas perdre celle que j’aime.
Tola : Parfait, Seun et moi on est là pour deux jours maximum…Fais la paix avec ton frère…Comme ça on gagne du temps pour chauffer Cotonou.
On se lève tous les quatre, Ade s’avance vers moi pour un hug, je lui ouvre les bras mais à la dernière minute je lui fais un uppercut. Il tombe à la renverse, les deux autres font des commentaires cocasses et rigolent.
Moi (secouant ma main) : C’est pour t’apprendre à parler à ma femme dans mon dos quand c’est à moi de le faire…Prince héritier ou pas je reste ton aîné !
Je lui tends la main pour l’aider à se lever. Il se frotte le menton endolori en faisant la grimace, je savais que je ne l’avais pas loupé, mais ça me démangeait trop de lui taper dessus. Maintenant, on est quitte, je ne lui en veux plus. Bien que nous soyons issus de différents lits nous avons été élevés dans l’idée que la famille est sacrée. Nous avons toujours été là les uns pour les autres, je suis heureux de voir mes frères* et que le conflit entre Ade et moi soit réglé.
« La fraternité est comme un roseau, qui soumit à la plus grosse des tempêtes plie mais ne se rompt pas. »
*Frères KOUNDE de gauche à droite sur la photo : Tola, Tobi, Seun, Ade
PS : Donnez-moi des ailes pour m’envoler avec vous ! Likez et surtout commentez !