Oriane versait de grosses gouttes de larmes . Ma mine montrait de la tristesse mais mon coeur était rempli de joie. Avec une grande hypocrisie, je m'adresse à Oriane:

-       Ne pleure pas Ori, dis moi ce qui se passe avec Dany  .

-       Je ne comprends rien Florie. Je ne comprends absolument rien .

-       Que veux-tu dire ?

-       Dany m’a montré des photos où j’étais avec  un homme, je ne connais pas cet homme et je ne me souviens même pas du moment où j’étais avec lui.

-       Comment ça ?

-       Je suis encore plus étonnée que toi.

-       Mais Oriane ! C’est quoi cette histoire ?

-       Je n’en sais rien, Florie.

-       Arrête de pleurer, attends, je demande au chauffeur de te déposer. Une fois chez toi, prends un cachet et essaie de dormir.

Une fois Oriane partie, j’éclate de rire toute seule. J’étais encore en plein four rire quand j’entends Adolphe me demander la raison de mon hilarité :

-       je me suis rappelée d’un film de comédie.

-       ah je comprends, j’ai entendu des cris entre Dany et Oriane, mais je n’ai pas voulu intervenir.

-       tu as bien fait, cette pute vient de partir.

 Je sais, ce que je fais est machiavélique. Je suis méchante mais je lutte pour mon amour.

Les jours qui suivent, je m’entreprends de consoler Dany. Toutefois, je ne pouvais vraiment pas avoir le champ libre car Adolphe ne devait rien soupçonner.

Ma tante m’avait dit de faire attention.  Je me contentais de passer du temps avec Dany, pas plus et pourtant, je brûlais de le câliner, de l’embrasser, bref tout ce que l’on aime d’habitude faire avec l’homme qu’on aime  car, je crois que je l’aime.

J’aime réellement le fils de mon mari, je ne l’aime pas pour les biens qu’il héritera mais je l’aime véritablement.  Je rêve de lui toutes les nuits. Je suis heureuse lorsque je suis près de lui et j’imagine ses bras recouvrir mes épaules, comme une couverture chaude que j’aurais attendue toute ma vie, pour réchauffer mon cœur.

Que mon quotidien soit rempli ou non, Dany est toujours dans mes pensées et il enivrait mes journées. Chaque jour, je prends conscience que mon amour pour lui est sincère et profond. La nuit, Malgré Adolphe à mes côtés, je ne cesse de me tourner et de me retourner, comme s’il me manquait quelque chose. En fait, je pense tout le temps à Dany.

Nous nous sommes beaucoup rapprochés ces derniers jours et j’ai la sensation que lui et moi sommes faits l’un pour l’autre. Pourquoi ne l’ai-je pas rencontré avant Adolphe? C’est son fils que j’aime, pas lui.

L’occasion rêvée se présenta  quand Adolphe décida que j’effectue un voyage d’affaires à sa place.

-       Florie, je ne vais plus pouvoir voyager, tu iras à ma place rencontrer les partenaires canadiens.

-       Ok, je pense que ce serait une bonne idée si Dany m’accompagnait. Il en profitera pour se relaxer et pour apprendre comment faire des affaires avec les partenaires.

-       Se relaxer, oui je suis d’accord, mais comment faire des affaires, Dany le sait déjà car depuis qu’il était au cours secondaire, il m’accompagnait pour certaines rencontres d’affaires.

Nous devrions partir dans une semaine. Enfin, nous serons seuls.

 Il faut que je file voir ma tante pour recueillir ses précieux conseils. Ce séjour à  Montebello doit être l’occasion pour moi de séduire Dany.  J’allais à peine sonner au portail de ma tante quand mon téléphone sonna.

Je regardai l’écran et je fis la moue, c’était Oriane. Je me demandai ce que cette idiote me voulait :

 -       Allo

-       bonjour tata Florie, est-ce que je peux te voir ?

-       Oui, viens au bureau lundi.

-       Non, j’aurais préféré qu’on ne  se voit pas au bureau, je n’ai pas envie de tomber sur Dany.

-       Ok, mais tu sais qu’en semaine, je travaille tard.

-       Mais pourquoi pas maintenant ? C’est Samedi aujourd’hui.

-       Je suis chez ma tante, laisse-moi finir avec elle et je te fais signe.

-       Je serai à l’écoute, tata Florie.

C’est même bien qu’elle cherche à me voir  car avec Dany qui emplit mon cœur, j’ai tôt fait d’oublier cette histoire de grossesse. J’exposai le développement de la situation à ma tante et lui demandai des conseils pour séduire Dany. Comme d’habitude, ma tante m’instruisit.

En voulant quitter chez elle, je téléphonai à Oriane qui souhaitait que l’on se voit dans un bar  et que nous discutions autour d’un pot.

Oriane m’attendait déjà. Je l’observe de loin et je la reconnais à peine. Seulement un mois depuis la brouille avec Dany et elle est si maigre ! C’est aujourd’hui que je comprends que les soucis font effectivement maigrir.  Avoir des soucis peut donc agir sur notre santé. Je m’approche d’Oriane :

-       bonsoir Oriane, tu n’as pas bonne mine du tout ;

-       ah, tata Florie, comment pourrais-je avoir bonne mine quand l’homme de ma vie me quitte ?

-       oui, mais c’est ta faute, c’est toi qui a déconné, Oriane

-       Non tata Florie, ne me dis pas que tu crois à cela ?

-       Mais les preuves sont là, Oriane.

-       Je te jure tata Florie, je ne connais pas cet homme et je ne sais même pas quand j’étais avec lui.

-       Alors,  quelle explication tu donnes à ces photos ?

-       C’est malheureusement la triste réalité, je n’ai aucune explication qui tienne la route.

Personne ne pouvait croire Oriane, seule moi savait qu’elle en était pour rien et que ces photos avaient été prises pendant qu’elle n’en était pas consciente. Elle commença à pleurer et s’écria :

-       Tata Florie, c’est sur toi que je compte,ne me tourne pas le dos.

-       Je ne peux malheureusement rien faire pour toi.

-       Tu peux au moins m’aider à annoncer à Dany que je porte son enfant ?

-       Je le lui ai déjà dit Oriane. Il n’en veut pas, il dit que ce n’est pas à lui vu que tu es une pute et même si c’était le cas, il dit qu’il ne  reconnaîtra jamais un tel enfant.

-       Oh je suis foutue, que dois-je faire, tata Florie ?

-       Avorte.

-       Quoi !

-       Oui, c’est le mieux à faire Ori, Dany ne reconnaitra jamais cet enfant et tu seras une mère célibataire ; il sera difficile à un autre homme de te prendre pour épouse dans ce cas.

-       Mais tata Florie, l’avortement est un crime !

-       Ah oui ? D’où sors-tu de telles sottises ?

-       Selon les écritures saintes, le fœtus est déjà un être humain. L'avortement est donc un crime car on tue le plus innocent des êtres humains tata Florie,  c’est un acte immoral...

-       Et la fornication qui t’a permis de concevoir cet enfant ? C’est moral peut-être ?  Tu as fait l’amour alors que tu n’étais pas mariée  Ou alors, tu vas me dire que Dieu approuve la fornication?

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