Hold-up Partie 3
Write by deebaji
Parfois, l’on cherche des choses qui pourtant nous sautent aux yeux, j’ai entendu un bruit vers le couloir gauche de la bijouterie, et pour éviter de paraître suspect à me cacher, j’ai décidé d’aller à la rencontre de la personne qui se trouvait justement dans ce couloir. J’avais peur et, je frissonnais, rien qu’à l’idée qu’il n’y ait personne mais que quelqu’un soit toujours là entrain de m’observer pour me coincer à tout moment me mettait vraiment mal à l’aise, j’en fus crispé mais hors de question de se laisser intimider par un vulgaire bruit à une heure du matin. De toute façon, je ne croyais pas aux histoires de fantômes et de je ne sais plus quelle autre bêtise parce que je savais pertinemment que ce genre de choses n’existaient que dans des films, si ça existait pour de vrai, ça serait un peu plus pris au sérieux et moins accessible au grand monde, surtout qu’il y avait plus d’enfants derrière des écrans de télévision à regarder ce genre de truc que des adultes conscients, ce qui aurait été tout le contraire si cela existait vraiment. Bref, j’avançais dans le noir, je longeais le couloir en me collant le dos sur le mur pour éviter d’indiquer ma position à la personne de l’autre côté. Sacrament, Fichtre Diantre Sacre Bleu, Que diable faisait-il cacher dans le noir à essayer d’effrayer d’honnêtes gens ? Il me prenait pour qui lui à se cacher et jouer les fantômes de maison hantée à une heure pareille ? C’est pour ça qu’il faut éduquer ses enfants, sinon après ils deviennent comme ce type de personnes trop crédules à croire à tout et n’importe quoi. Lorsque j’allais lui mettre le grappin j’allais le tabasser et le faire passer pour un voleur ce petit joueur, il n’était pas au bout d’ses peines à faire le voyeur en pleine nuit. Bref, j’ai pris ma torche, je l’ai éteinte et je l’ai serré fort dans ma main, au premier geste, au premier bruit, je courrais vers mon fameux fantôme de la bijouterie pour l’assommer et lui demander de m’expliquer ce qu’il foutait là à une heure du matin au lieu d’aller dormir. Mais quelles questions, c’est clair l’individu qui se cachait de l’autre côté du couloir était soit là pour dévaliser la bijouterie et s’enfuir, soit parce qu’il m’avait démasqué et qu’il cherchait des éléments de preuves pour étayer son idée. De toute façon, je ne comptais pas me faire prendre par qui que ce soit, quitte à envoyer Jeronimo faire le ménage et croyez-moi, il était très efficace ce mec. Bref, j’avançais, j’avançais mais j’avais l’impression que plus j’avançais plus la personne de l’autre côté se rapprochait et là, ce fut moi qui fus pris de peur, mais hors de question d’esquiver, il fallait aller au front et montrer à cet individu qui j’étais. Un peu plus de cinq pas en avant et je me retrouvais nez à nez face à l’individu caché dans le noir, il était vêtu en tout noir, un survêtement noir, des chaussures noires, un masque noir et même des gants noirs, c’est clair ! Ce mec était là pour dévaliser la bijouterie. Un affrontement débuta avec le scélérat et les échanges de coups étaient assez disproportionné, quelque chose ne collait pas, il y avait du mou dans les attaques qu’il me lançait, sa voix aussi était plutôt aigue. De plus il avait un parfum de femme ce mec, il était louche pour un voleur lui, en le touchant j’ai remarqué que son corps aussi était un peu trop féminin, je commençais à peine à réaliser qu’en fait, je ne me battais pas contre un homme mais contre une femme. Mon Dieu !! Mais alors ? Je venais de lui mettre des sévères coups de poings et de la tripoter à multiples reprises sans même me rendre compte que c’était une femme qui se tenait devant moi. La confusion s’empara de moi et je ne sus quoi dire ou même quoi faire, ce qui lui laissa le temps de me foutre un coup entre les jambes et de s’enfuir en courant par une fenêtre entrouverte de l’autre côté du coin de la rue. Elle ne m’avait pas ratée, je l’avais senti passé ce coup de pied entre les jambes, j’ai pris environ une bonne quinzaine de minutes à me relever puis je suis dirigé vers l’autre emplacement de l’alarme de sécurité avant de finalement rentrer chez moi en titubant sur le chemin. La chipie, pour un coup de pied, elle n’y était pas allé de mains mortes, à croire qu’elle avait fait ça toute sa vie. Mais en dehors de cela, quelque chose me perturbait, qu’est-ce qu’une femme pouvait bien chercher à tenter de dévaliser une bijouterie en pleine nuit comme ça. Et l’autre chose, c’était son parfum, il me paraissait drôlement familier et rare à la fois, sur qui avais-je bien plus le sentir ce parfum ? je n’en savais fichtre rien et la douleur était trop importante pour que je me soucis du parfum d’une vulgaire voleuse de babioles qui ne savait même pas se battre en plus, si jamais je n’avais pas été pris par surprise avec son coup entre les jambes, je l’aurais surement démasquée mais elle ne perdait rien pour attendre, je finirais bien par la retrouver surtout que son parfum me disait fortement quelque chose, j’avais l’impression de l’avoir déjà senti sur quelqu’un, quelqu’un que je fréquentais ou quelqu’un de mon entourage mais je ne savais plus trop qui, donc je restais confus dans mes pensées avec une poche à glace entre le jambes pour calmer la douleur que m’avait laisser ce coup de pied. Encore qu’il fallût que je retourne au travail le lendemain et que je fusse obligé de remettre le même masque de québécois avec un faux accent et tout ce qui va avec, quelle corvée, mon Dieu !! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour de l’argent, j’en avais bientôt assez pour payer tous les frais d’hospitalisation de mes parents et cette idée d’empire ne m’intéressait plus vraiment. Mais bon, il fallait aller jusqu’au bout et ne pas baisser les bras. Après une vingtaine de minute dans le canapé avec la poche à glace où vous savez, j’ai finalement décidé de prendre une douche et d’aller me coucher. Une fois entré dans la douche, je repensais sans cesse à cet affrontement avec cette femme et les étouffements dans sa voix ou plutôt les bruits qu’elle faisait en me donnant et en recevant des coups me paraissaient familier, non pas familier. Mais j’étais sûr d’avoir déjà entendu cette voix quelque part. Qui est ce que ça pouvait bien être ? Aucune idée et puis tant pis, ça se trouve je ne la reverrais plus jamais de ma vie, mais je culpabilisais quand même de m’être acharné comme ça sur elle, si seulement j’avais su plus tôt que c’était une femme je ne l’aurais même pas touché. Je me sentais trop mal et je voulais même m’excuser auprès d’elle de lui avoir fait ça, quelle histoire, mon Dieu. J’y avais pensé pratiquement toute la nuit puis le lendemain vint, il fallait retourner au travail, il fallait remettre un masque, il fallait changer de personnalité, il fallait changer de voix, il fallait changer de style, de nom et d’âge. Mais bon ce n’était pas bien grave et c’était la veille de braquage, pour mon dernier jour, il fallait bien que je me donne à fond pas vrai ? Que je vive le personnage comme si je l’étais vraiment que personne ne se doute de quoi que ce soit, pas même Monsieur Paul, si ça se trouve, j’aurais l’occasion de sympathiser avec lui. Et pourquoi pas d’inviter Melissa à diner ce soir pour apprendre un peu plus sur elle et pouvoir étudier son cas. Une fois arrivé au travail, tout se passa comme d’habitude, personne ne se douta de rien, tout se passa bien, oui tout sauf avec Melissa, qui était pourtant souriant d’habitude et toujours là à faire la gentille, toujours belle et bien habillée. Aujourd’hui, c’était tout le contraire, elle avait l’air assez irritable, ne ressemblait pas à grand-chose et regardait tout le monde dans le service. Mais qu’est ce qui avait bien plus lui arriver pour qu’elle ait aussi mauvaise mine et sois si désagréable, même Monsieur Paul paraissait plus sympathique à côté d’elle alors que ce mec était une véritable ordure sur pattes. Mais bref, c’était étrange tout ça, et pour lui remonter le moral ou je ne sais pour quelle autre raison à la con, je me suis approché d’elle pour qu’on discute un peu, puis il me serait plus facile de lui glisser mon invitation à diner en profitant de cette occasion, c’était le plan. Il fallait qu’elle accepte mais de toute façon, si elle refusait, ce n’était pas bien grave, j’avais déjà tout ce qu’il me fallait pour opérer le braquage de la bijouterie. Alfred avait déjà les coordonnées locales des deux alarmes de sécurité et mon équipe composée de Jimmy, Koba, et Jeremy était déjà prêt à faire feu. À tout moment ils pouvaient débarquer mais ils attendaient tout de même que je leur donne le feu vert, et à tout moment je pouvais également lancer l’assaut mais je tenais à ce que cela soit fait après mon rendez-vous avec Melissa, si elle refusait de venir à mon rendez-vous, l’attente n’avait plus lieu d’être, je lançais l’assaut et la bijouterie se faisait totalement dévaliser c’était aussi simple que ça, tout dépendrait d’elle et de ce qu’elle dira. Bref, je me suis donc avancé vers elle, mais elle ne semblait pas très d’humeur à parler et ne voulait même pas me regarder en face. C’était quoi son problème ? Est-ce que je puais de la gueule ? Bah non, je m’étais brossé le matin et le midi après le repas. Pourquoi me faisait-elle douter comme ça ? Bref, je jouais ma petite comédie de garçon gai pour qu’elle accepte de me regarder et par la même occasion qu’elle accepte que je l’invite à diner mais rien, pas la moindre expression, pas le moindre mot. C’est alors que j’ai ressenti à nouveau le parfum que j’avais senti la veille, j’ai eu comme un éclaircissement du cerveau, la personne qui me semblait si familière et que j’avais reconnu au parfum sans pouvoir trop clairement l’identifier, c’était elle. C’était elle qui m’avait mis ce coup de pied entre les jambes, c’était elle qui m’avait écrasé en morceaux les bijoux de famille. C’était aussi elle que j’avais copieusement tabassé en la confondant avec un homme. Alors depuis le début, j’avais raison, elle n’était bel et bien pas celle qu’elle voulait faire croire, non. Au contraire, c’était elle aussi une vulgaire voleuse qui comptait dévaliser la bijouterie où elle travaillait et, j’en suis sûr, Melissa n’était pas son vrai prénom, elle cachait bien son jeu cette femme. Si seulement elle n’avait pas mis de parfum, je ne l’aurais jamais reconnu et j’aurais continué à chercher l’identité de cette fameuse voleuse de diamant sans arrêt ou je n’aurais tout simplement jamais élucidé le mystère autour d’elle. Bref, je savais qu’elle n’accepterait jamais de venir diner avec moi ce soir et je m’imaginais bien que physiquement non plus elle n’était pas en forme pour se rendre à un rendez-vous galant. Fini les enfantillages, il fallait maintenant passer aux choses sérieuses, j’ai prévenu Alfred qu’on ferait plus tôt que prévu, nous devions le faire le samedi mais le vendredi aussi ça tombait bien, je me suis empressé également de prévenir Jimmy et le reste de la bande pour qu’ils soient prêts, je leur donnerais le signal et les bonnes choses pourraient enfin débuter. Nous avions déjà tout ce dont nous avions besoin pour dévaliser la bijouterie sans qu’il y ait le moindre problème, c’était l’heure. L’heure du braquage…